Entre plénitude et errements

Entre plénitude et errements

Par Thierry Collaud *
Photo: DR
L’Eglise catholique a-t-elle un problème avec la sexualité ? Les scandales qui se suivent depuis plusieurs années peuvent nous le faire penser. Qu’y voit-on ? Une sexualité qu’on avait voulu ignorer qui soudain ressort de manière sauvage. Un désir perverti qui n’a pour objet que sa propre satisfaction, fût-elle acquise en piétinant l’autre.

Le danger est alors d’être conforté dans l’idée que la sexualité est chargée de négativité, qu’elle est à placer du côté des bas instincts de l’humain qui doivent être bridés et que l’Eglise n’avait pas tort de s’en méfier durant des siècles. Mais ce n’est pas ce que nous dit la Bible. Dieu a créé l’humain en duo, « mâle et femelle » (Gn 1, 27), pour que ces deux deviennent « une seule chair » (Gn 2, 24). La sexualité est inscrite au plus profond de notre chair, elle est là « dès l’origine » comme le rappelle Jésus (Mt 19, 4). Etant créée par Dieu elle est fondamentalement une réalité bonne. Inscrite au plus profond de notre humanité, elle peut être le lieu privilégié où se dit l’humain en plénitude, mais aussi le lieu où se marquent dramatiquement ses errements. La sexualité nous révèle à nous-mêmes. Sur elle peut venir se greffer ce que nous avons de meilleur comme ce que nous avons de pire. Attention, alors, à ne pas faire de contresens : elle n’est pas le péché, elle ne fait que nous le révéler.

* Professeur de théologie morale à Fribourg.

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