De Mario Rupnik à Bernex (GE)
Par Amandine Beffa
Photo: Jean-Claude GadmerFêter l’Assomption, c’est avant tout fêter la résurrection. En effet, selon une belle tradition populaire orthodoxe, la fête de la Pentecôte est comme la « Pâque de l’été ».
En contemplant cette mosaïque, à l’église Saint-Maurice à Bernex, nos regards sont attirés par le Christ, personnage central de l’œuvre. Comme l’explique Georges Lemopoulos, nous sommes face à un thème inverse : « D’habitude, nous avons l’icône de la Mère de Dieu tenant tendrement dans ses bras son enfant, l’Homme-Dieu. Celui qui « a pris chair pour nous et pour notre salut ». » Ici, le Christ présente sa Mère au monde. Le poupon entre ses mains représente l’âme de Marie. Elle est la première à avoir bénéficié de la résurrection. Elle nous précède même dans la résurrection pour nous montrer la voie jusqu’au bout.
Le personnage imberbe est saint Jean (il est traditionnellement représenté sans barbe parce que considéré plus jeune que les autres). Il est celui à qui Jésus avait confié sa mère (Jean 19, 27). D’une certaine manière, il nous représente, nous tous enfants à qui Dieu a choisi de donner une mère. Sur la mosaïque, il nous indique le Christ, à la fois pour nous rappeler vers quelle direction doit être dirigée notre foi et pour nous montrer l’âme de Marie que le Christ est venu chercher. Certes, la vie terrestre de Marie est terminée, mais ce n’est pas une fin définitive.
Guide dans la confiance
A l’Annonciation, Marie nous invitait à oser le oui qui donne la vie. A l’Assomption, elle nous guide dans la confiance qui va jusqu’au bout. Oui, nous ne comprenons pas tout à la résurrection – bien orgueilleux qui affirmerait le contraire – mais nous pouvons faire confiance au Seigneur. Car, comme le dit Job : « Je sais que mon rédempteur est vivant, et qu’il se lèvera le dernier sur la terre. Quand ma peau sera détruite, il se lèvera ; Quand je n’aurai plus de chair, je verrai Dieu. » (Job 19, 25-27)