A l’occasion de la journée mondiale des pauvres, les paroissiens du décanat de Fribourg ont été invités, le 13 novembre 2022, à un geste de solidarité avec les plus démunis. Lors de divers ateliers, ils ont confectionné des cartes, des biscuits et de petits cadeaux qui seront remis pour Noël, à des prisonniers, des requérants d’asile et des gens de la rue.
PAR MAURICE PAGE
PHOTOS : CATH.CH
« Mets un peu plus de farine, sinon la pâte va coller à la table et au rouleau à patisserie ! » L’ambiance est animée et joyeuse à l’atelier biscuits réuni à la salle de paroisse de Saint-Pierre, dans une chaude odeur de milanais et de brünslis. « Face à la pauvreté grandissante, je suis heureuse de pouvoir apporter par mes biscuits » un peu de douceur dans un monde de brutes » comme on dit », raconte Valérie, une des pâtissières d’occasion.
« Quand je pense à toi, je pense à moi »
Maria de son côté, entonne à tue-tête, la chanson des « Restos du cœur » : « Aujourd’hui, on n’a plus le droit ni d’avoir faim, ni d’avoir froid. Dépassé le chacun pour soi. Quand je pense à toi, je pense à moi… »
« Nous avons entendu le message du pape François qui nous appelle à l’action pour nous mettre au service des plus démunis », explique Olivier Messer, responsable pour la diaconie du décanat de Fribourg. « Plutôt que de simplement glisser un sou à la quête ou de faire un don, il nous a semblé
important de pouvoir offrir quelque chose fait de nos mains. Au-delà d’une aide matérielle qui reste nécessaire, c’est une façon de dire aux plus démunis qu’ils ont une valeur à nos yeux et que nous pensons à eux. Ce qui n’a rien à voir avec la valeur de l’objet. »
A l’atelier cartes, Fabio renchérit : « J’ai voulu apporter quelque chose même si c’est très peu. C’est le plaisir de donner, de se donner, sans attendre quelque chose en retour. »
Les cartes, biscuits et petits cadeaux seront remis, durant la période de Noël, aux prisonniers, aux requérants d’asile et aux gens de la rue par l’intermédiaire des aumôneries spécialisées.
La 6e journée des pauvres
Un regret néanmoins: les ateliers proposés dans les paroisses n’ont pas attiré un grand nombre de personnes. « La journée des pauvres, promulguée par le pape François en 2017, n’est pas encore entrée dans les mœurs et les mentalités des paroisses. En outre, après deux ans de covid, il n’est pas si facile de relancer les activités de ce genre », reconnaît Olivier Messer.
Un regret qui n’entache pas l’enthousiasme de Maria : « En venant, jamais je n’aurais pensé que je rigolerais autant. La prochaine fois, je ferai des » struffolis » de chez moi à Lecce, dans les Pouilles. »