Conseiller, accompagner et soutenir

Robert et un collègue en tenu d’aumônier militaire en 2019.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), janvier-février 2021

Par Danièle Moulin | Photo: Robert N.

Cela fait six ans que Robert Nzobihindemyi porte l’uniforme militaire, dans sa fonction de capitaine aumônier, lui qui, arrivé du Burundi en 1993, n’avait auparavant ni effectué son service militaire, ni aspiré à une telle fonction. Il nous parle de son activité d’aumônier militaire.« Chaque militaire a droit à une assistance spirituelle » stipule très clairement le règlement de service de l’armée suisse. Les aumôniers de l’armée, dont le blason représente une croix, sont présents sur le terrain et s’engagent auprès des militaires afin de répondre à leurs préoccupations, leur apporter écoute, conseil, accompagnement et soutien. Robert, incorporé dans une formation d’application de l’infanterie à l’école de recrues de Colombier (Neuchâtel), souligne que de nombreux jeunes, hommes et femmes, se retrouvant dans le cadre si particulier qu’est l’armée – un monde hiérarchisé, bien discipliné et très rigoureux, avec une cohabitation plus ou moins forcée – ressentent souvent le besoin d’en parler à une personne de confiance. Ce nouveau contexte peut en effet ébranler les jeunes recrues et exacerber certaines souffrances. L’aumônier de l’armée est tenu au secret professionnel et l’avantage pour le militaire, c’est qu’il peut s’adresser directement à lui sans passer par la voie hiérarchique. 

Une présence sur le terrain
Un aumônier de l’armée se doit d’être présent sur le terrain ou facile­ment atteignable. Il se rend disponible pour chaque militaire, indépendamment de sa confession ou de ses convictions religieuses. Durant les mois de mars, avril et mai, en plein confinement, Robert et son collègue se rendaient souvent à la caserne, organisant des célébrations destinées à ceux et celles qui le désiraient, dont celle de la Montée vers Pâques. Ce fut une très belle expérience ! Un aumônier de l’armée peut aussi, s’il le souhaite, participer au pèlerinage militaire international à Lourdes afin d’assurer son rôle auprès des pèlerins militaires Suisse. Robert et deux de ses collègues ont accompagné, en mai 2019, une soixantaine de militaires à Lourdes pendant une semaine. 

De ce service d’Église, Robert reçoit énormément. Considérables sont les retours positifs tels que des « Mercis ! », « Tu m’as sauvé ! » Lorsqu’une recrue demande un entretien avec lui, il reconnaît s’y rendre complètement démuni, n’ayant pas la moindre idée des questions ou des difficultés qui seront soulevées. Alors, il s’en remet entièrement à Dieu en s’acceptant pauvre et dépourvu, tout en sachant que Dieu peut tout ! Le simple fait de savoir qu’il peut aider autrui à se sentir mieux lui apporte beaucoup de joie. 

Comment faire pour devenir aumônier de l’armée ? Toute personne au bénéfice d’une formation théologique de base, d’un enracinement ecclésial et dotée de compétences humaines et sociales peut s’adresser au chef de l’aumônerie de l’armée à Thoune. Ce n’est pas une profession en tant que telle, mais bien plutôt un appel, un service ecclésial, une diaconie, qui demande d’ailleurs une recommandation de la part des autorités ecclésiastiques. Après une formation et un stage technique et pratique, l’aumônier est nommé et incorporé afin d’exercer ce précieux service de conseil, de soutien et d’accompagnement.

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