Peinture de Paul Monnier, église Saint-Charles-Borromée, Avusy (Genève)

Peinture de Paul Monnier, église Saint-Charles-Borromée, Avusy (Genève)

Par Amandine Beffa | Photo: Jean-Claude Gadmer

Saint Charles-Borromée, le saint patron de l’église d’Avusy, dans le canton de Genève, est surtout connu comme artisan de la Contre-Réforme catholique. Il fait en effet partie des évêques ayant permis l’application du Concile de Trente. Paul Monnier a toutefois choisi de représenter un autre épisode de la vie de l’archevêque de Milan : l’épidémie de peste qui a touché la ville en 1576.

L’œuvre monumentale, une des premières réalisations de l’artiste avec le Groupe Saint-Luc, couvre une surface de plus de 100 m². Elle est divisée en deux parties. Au second registre, Charles Borromée est conduit au Ciel au terme de sa vie terrestre. Sur les côtés, des anges portent son chapeau de cardinal (à gauche) et une couronne (à droite). Selon certaines interprétations, la couronne est une allégorie de la charité. 

Revenons au premier registre. A l’arrière-plan, il est possible de reconnaître la cathédrale de Milan. Devant, est dressé un autel et l’archevêque distribue la Sainte-Communion. Il est entouré d’une foule de personnes en grande souffrance. En effet, si le saint a aidé les autorités civiles à mettre en place des mesures de protection pour éviter que la maladie ne se propage, il s’est aussi engagé pour ne laisser personne dans une détresse spirituelle. Il fait construire des croix à tous les carrefours de la ville. Des autels y sont dressés pour célébrer la messe et pouvoir apporter l’Eucharistie aux habitants alors strictement confinés. Charles Borromée demande aux prêtres de déambuler dans les rues en priant et de confesser ceux qui le désirent par la fenêtre de leur habitation. Dans le respect des gestes barrière – comme nous le dirions aujourd’hui – il rend visite aux malades, convaincu que la santé de l’âme est plus importante que celle du corps.

Le travail de Paul Monnier étant d’une grande qualité, il vaut la peine de s’arrêter sur les détails : les drapés du tissu, les expressions des visages, le mouvement des mains… Ensemble, ils composent l’émotion de cette œuvre qui nous parle, plus largement, de tous ces prêtres qui donnent leur vie au service des plus petits.

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