Les questions de Gabriel Le Bras

Gabriel Le Bras (1891-1970).

Par Pierre Guillemin
Photo : DR

Gabriel Le Bras (1891-1970) est un universitaire, juriste, sociologue des religions et en particulier sociologue de la religion catholique.

La sociologie catholique étudie la place du catholicisme dans les sociétés avec des méthodes scientifiques en y associant un objectif partiellement spirituel ou pastoral.

Gabriel Le Bras publie ses objectifs et ses interrogations autour de la question de la pratique de la religion catholique au début des années 1930. Mais la sociologie catholique ne prend son essor qu’après 1945, avec le concours d’hommes d’Eglise, au premier rang desquels figure Fernand Boulard. 

Outils modernes

La sociologie catholique peut se caractériser par une démarche et la production de connaissances à partir de l’enquête de terrain et non par simple spéculation. Elle utilise des outils modernes d’investigation comme les sondages, le recours aux statistiques en cherchant à donner une vision la plus objective possible aux travaux menés. Mais c’est aussi une intention, car elle souhaite fournir les éléments scientifiques permettant d’infuser les principes du catholicisme dans l’espace social.

Dans son article fondateur de 1931, Gabriel Le Bras nous donne le fil directeur de sa pensée au travers des questions suivantes :

1) Qui (où, combien) sont les conformistes saisonniers qui viennent à l’église pour les grandes étapes de la vie ?

2) Qui (où, combien) sont les pratiquants qui assistent à la vie religieuse ?

3) Qui (où, combien) sont les personnes engagées dans des associations confessionnelles ?

4) Qui (où, combien) sont les personnes étrangères à la vie religieuse catholique ?

De nos jours, la sociologie catholique telle que pratiquée précédemment n’est plus en vogue. Si elle décrit les phénomènes, elle est incapable par ses méthodes d’expliquer ces mêmes phénomènes. Le sujet de la déchristianisation des sociétés occidentales en est un parfait exemple. 

Mais les questions demeurent

En particulier, il sera intéressant de voir si l’évolution actuelle d’une partie de l’Eglise catholique, privilégiant, dans le sillage du pape François, une approche plus inductive sera à même de fournir les réponses qui nous manquent aux questions soulevées par la sociologie catholique. 

Rappelons-le, la méthode inductive est une méthode de travail scientifique qui part d’un fait avec des données brutes, réelles et observables pour expliquer un phénomène. 

L’intérêt de cette méthode est de trouver des explications grâce à des observations plus concrètes et moins théoriques des sociétés.

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