
Par François-Xavier Amherdt
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« Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vide et vague. » Le premier verset de la Bible ne dit donc pas que le Seigneur disposait d’un matériau préexistant. Tout était sans consistance et sans subsistance, comme un chaos, un « tohu-bohu » (c’est de l’hébreu de ce verset que vient l’expression). Car telle est notre foi (cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 296-298) : nous croyons que Dieu n’a besoin de rien d’antérieur ni d’aucune aide pour créer. Et la création ne provient pas de la substance divine, comme une émanation qui sortirait de manière « nécessaire ». Non, Dieu crée « de rien » et en toute liberté.
Si le Seigneur avait tiré le monde d’une matière préexistante, qu’y aurait-il eu alors d’extraordinaire ? Un artisan humain façonne ce qu’il veut lorsqu’on met à sa disposition un matériau. Au contraire, c’est la puissance divine qui se manifeste précisément du fait qu’il part du néant pour faire tout ce qu’il veut et y projette (Théophile d’Antioche).
C’est le Créateur du monde qui est à la source de toute réalité et qui a constitué l’espèce humaine, ainsi que le reconnaît la mère des sept fils dans le deuxième livre des Maccabées, au moment où ceux-ci sont prêts à s’offrir en sacrifice par respect pour la Torah : « Mon enfant, regarde le ciel et la terre, vois tout ce qu’ils contiennent, et sache que Dieu les a créés de rien, et que la race des hommes est faite de la même manière. » (2 Maccabées 7, 28)
A la question : qu’y avait-il « avant » le Big Bang, la Bible et le Credo répondent donc : Dieu
Trinité. C’est pour cela que le Seigneur peut aussi, par l’action de l’Esprit Saint, donner la vie de l’âme à des pécheurs en leur conférant un cœur pur (Psaume 51(50), 12) et également le souffle au corps des défunts par la Résurrection, « lui qui donne la vie aux morts et appelle le néant à l’existence » (Romains 4, 17). Il existe ainsi un parallèle total entre la création initiale de l’homme et la recréation de la chair,
des cieux nouveaux et de la terre nouvelle (Apocalypse 21, 1) lors de la Résurrection pour la vie éternelle.
En outre, puisque Dieu a pu faire resplendir la lumière dans les ténèbres par sa Parole (Genèse 1, 3), il est aussi à même de transmettre la lumière de la foi à celles et ceux qui l’ignorent et se meuvent loin de lui (cf. 2 Corinthiens 4, 6).