
Par Jonathan Martin | Photos : DR
Me voilà, plume à la main, après presque quatre ans d’heureux services à la paroisse Sainte-Thérèse de Genève. Me rendant à la messe depuis l’enfance – initialement à la paroisse hispanophone du Sacré-Cœur – ce n’est qu’à 23 ans qu’il me fut proposé de m’engager dans le service de la messe à l’initiative du père Thierry Fouet, pour remplacer l’ancien responsable des servants, que j’ai connu sous le nom de François, en partance pour son séminaire de prêtrise à Fribourg. Une courte initiation et mes premiers pas dans la liturgie devaient marquer le début de mon engagement. Seigneur, serai-je à la hauteur ?
L’appréhension des premiers pas laissa heureusement place à l’émulation du départ et au rythme de la marche. A chaque temps liturgique, son lot d’apprentissages et de défis, avec le sentiment de comprendre toujours mieux que derrière chaque geste, chaque rite, se cache un sens… à découvrir pour mieux grandir, à découvrir pour mieux servir.
Comme tout chemin, le service nous mène à la croisée des routes et des rencontres. Des célébrants, des sacristains, des bénévoles, des lecteurs, des enfants, des parents. Il est alors fascinant de voir se métamorphoser par le service au fil des mois de jeunes gens de 7 à 15 ans, de leurs premiers pas crispés, hésitants et dépendants, à une démarche souple, responsable et sûre. Je constate alors une portée additionnelle du service de l’autel : un véritable processus d’autonomisation par lequel les enfants se familiarisent pour la première fois non plus avec le devoir de suivre des instructions d’adultes comme à l’école, mais avec le plaisir d’endosser une part active de responsabilité devant et avec les adultes du chœur et de l’assemblée.
Les imprévus qui se présentent durant le service sont aussi formateurs. C’est l’occasion d’apprendre les vertus de l’écoute, qu’il est possible de garder son calme et de réagir avec sérénité aux inattendus de la vie. Un pas de plus sur le chemin de l’apprentissage.
Marcher dans le service de la liturgie, comme sur un chemin de foi. On y apprend que le mouvement du corps, des gestes et des rites est aussi mouvement de l’âme. Alors, « La première en chemin, marche avec nous, Marie, sur nos chemins de foi, ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu. »
