Par Fabienne Gigon, représentante de l’évêque à Genève | Photo : DR
Chère Lectrice, cher Lecteur,
Lors de la table ronde de la Session diocésaine du 14 février dernier, sur le thème « Osons le changement », l’intervention de la Pasteure Laurence Bohnenblust-Pidoux a retenu toute mon attention. Elle nous a présenté le processus visant la transition de 86 à 25 paroisses, d’ici à 2029, de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud.
Ancrant son propos dans « la vie, le mouvement et l’être » (Ac 17, 28), elle a rappelé que proclamer l’Evangile dans le temps présent est l’ADN des réformés. Pourtant, la Pasteure constate trop souvent un confort dans un entre-soi, de groupes de la même classe sociale, bien souvent « bourgeoise-moyenne sympathique ». Ainsi, un ancrage dans le réel est nécessaire (cf. Bonhoeffer) avec des points d’attention pour guider le changement :
1. Pleurer : faire des deuils, notamment d’une église qui n’a jamais existé. Oser dire : on ne le fait plus, non pas parce que ce n’est pas important, mais parce qu’on met les forces ailleurs.
2. Ecouter : on est très forts à penser savoir ce que souhaite l’autre. L’important est d’entendre les raisons de celle/celui qui ne vient pas, et la parole de celle/celui qui vient.
3. Prier-discerner : les uns avec les autres et avec Dieu, identifier les défis à retenir. On ne peut pas être partout, ni se complaire dans la posture « je ne peux rien faire ».
4. Essayer : ne pas attendre que tout soit parfait, pensé dans les moindres détails, pour y aller. Oser échouer pour réussir. Selon la méthode de la recherche-action : poser quelques éléments, puis « bonifier », corriger, améliorer, cheminer ensemble.
5. Se réjouir : de ce qui existe et des actions posées, de toutes les étapes, car « les étapes, c’est la vie ! » Regarder positivement : dire ce qui plaît dans l’idée de l’autre, plutôt que détecter les défauts.
Le projet présenté favorisera des Ecclésioles, en agrandissant des communautés d’une part, et en permettant de diversifier les communautés d’autre part, notamment par centre d’intérêt (Bible, Gospel, famille, etc.). La société est plurielle, nos propositions doivent l’être également. Il y a déjà eu des explorations ; il s’agit de revenir auprès de celles et ceux qui sont restés en arrière, afin d’avancer ensemble. Dans l’idée de ne pas recréer un entre-soi, les Ecclésioles se réuniraient au sein d’une paroisse favorisant les liens. Ces propos devraient nous intéresser, nous qui sommes aussi en changement, comme l’a rappelé notre évêque, Mgr Charles Morerod.
Dans une volonté d’ouverture et de rencontre, à l’opposé de l’entre-soi, réjouissons-nous ce mois-ci tout particulièrement de la Nuit des Eglises ce 23 mai (voir programme avec le QR-CODE ci-dessous) : plus de 50 événements sont proposés dans les églises et temples du canton, une nouveauté pour Genève ! Nous avons hâte de vous rencontrer à cette occasion, et pourquoi pas avec vos amis et voisins ?
