Par François-Xavier Amherdt
Photo: Dr
Difficile, évidemment, de «dénicher» dans les Ecritures des allusions anticipatrices du septième art. Sinon, peut-être, à travers le «cinéma intérieur» que se font certains personnages, réalité subconsciente des rêves qui n’a pas d’âge. Et à travers laquelle, en fait, Dieu nous parle souvent, si nous savons y être attentifs, en faire mémoire et les interpréter. Un grand spirituel d’aujourd’hui comme le moine bénédictin Anselm Grün nous invite d’ailleurs à le faire et nous donne des clés pour les décoder: le Seigneur travaille toutes les dimensions de notre être, y compris et surtout les plus profondes, notre cœur, notre âme, nos émotions, nos intuitions, notre conscience et notre inconscient.
Dans l’Ecriture, ce sont les « Joseph » qui sont les champions des rêves. «Voilà l’homme des songes qui arrive»: ainsi ses frères décrivent-ils le patriarche Joseph dans la Genèse (37, 19), car celui-ci leur avait fait part de deux rêves qui préfiguraient sa destinée et leurs relations ultérieures. C’est qu’il avait de qui tenir, avec le songe de son père Jacob (Genèse 28, 10-12), faisant état du lien intrinsèque entre l’ici-bas et l’au-delà, grâce à l’échelle empruntée par les anges du ciel pour nous rejoindre, apte à rendre ainsi toute terre humaine sacrée. Quelle splendide scène cela pourrait donner au cinéma!
Quant à l’autre Joseph, celui du Nouveau Testament, c’est également en rêves que l’ange ne cesse de lui parler. Le père adoptif de Jésus y obéit sans mot dire, il prend chez lui son épouse Marie, enceinte de l’Esprit (Matthieu 1, 20-24), il part en Egypte pour sauver la «Sainte famille» de la fureur meurtrière d’Hérode (2, 13-14), il revient en Israël et s’établit à Nazareth, après que sont morts les tyrans qui en voulaient à la vie du Fils de Dieu (2, 19-23).
Par ces films projetés sur l’écran du subconscient humain, le Seigneur inscrit les messages de sa volonté au cœur de notre être. Ainsi font bien des œuvres cinématographiques aujourd’hui, évocatrices de la Transcendance.