Une solidarité contagieuse

Une solidarité contagieuse
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), juillet-août 2020

Par Olivier Cazelles et Geneviève de Simone-Cornet | Photo: DR

Confinement oblige, toutes les messes et les activités pastorales ont été suspendues dans nos deux paroisses durant plusieurs semaines. Mais les paroissiens de la Colombière ont fait preuve de créativité et de solidarité. Plusieurs ont pris la plume pour dire comment ils ont vécu leur foi durant la pandémie. Une mosaïque d’initiatives réjouissantes.

Ils ont fait nos courses

Dans notre immeuble, les « civilités d’escalier » sont devenues de plus en plus brèves. Mais dès le début du confinement du « club des plus de 65 ans », quelle n’a pas été notre surprise de voir immédiatement une feuille affichée sur le lieu de passage par un jeune couple que nous croisions épisodiquement pour offrir l’un ou l’autre service! Cette sympathique missive nous proposait de faire appel à eux pour de menus services, par exemple pour faire les courses. Elle se terminait par un numéro de portable. Nous avons immédiatement répondu par une petite carte de remerciement qui a été bien reçue.
Par chance, mon mari et moi sommes les deux seuls habitants de l’immeuble à être membres de ce fameux « club ». Nos autres jeunes voisins, parents d’enfants en bas âge, se sont, eux aussi, immédiatement proposés pour faire nos courses, aller à la déchetterie pour les sacs de déchets de jardin ou se rendre à la pharmacie. Ce qui nous a été bien utile, car nos enfants étaient en quarantaine pour cause de Covid-19… Comme quoi c’est dans l’adversité que les tempéraments se révèlent vraiment.

Le lilas a fleuri. Je sens que je vais en offrir plusieurs bouquets.

Liliane Blanchard

Restons en contact

Confinement ne signifie pas enfermement ! Tout s’arrête : réunions, groupe de marche, cours, tables d’hôtes,… Mais les gens ne disparaissent pas pour autant !

Une chaîne téléphonique a été organisée au niveau de mon groupe de marche, ce qui m’a permis de découvrir des personnes que je n’avais pas encore repérées. Nos échanges se sont avérés tout de suite très profonds.

J’ai téléphoné aux participants à nos tables d’hôtes : ils étaient touchés que je prenne contact avec eux, d’autant qu’ils étaient pour la plupart reclus à domicile. Certains ne sont pas sortis de chez eux depuis le début de la crise sanitaire. C’est dire qu’un appel est précieux.

Enfin, je n’ai pas lâché les courses auprès d’une personne âgée dont je m’occupais auparavant. Cela suppose un certain équipement : gants et masque. Habillée ainsi, je ressemblais sans doute à une Babibouchette, mais le but a été atteint : la solitude était moins lourde à porter pour cette personne.

Dominique Perruchoud

Par visioconférence

Je fais partie du groupe de Prière des Mères de la paroisse. Nous avons l’habitude de nous réunir le mercredi soir pour prier ensemble. Dès le moment où le confinement a été mis en œuvre, nous avons bien entendu arrêté nos rencontres.

Après deux semaines, le besoin de nous retrouver s’est fait sentir. Pour y répondre, nous avons organisé nos rencontres par visioconférence (devenant presque des expertes en informatique). Quelle émotion de nous revoir la première fois ! Puis les habitudes sont revenues naturellement.

Durant la Semaine sainte, nous nous sommes portées mutuellement dans la prière et nous avons échangé des idées à partager en famille. Plus humblement, sachant que chacune vivait ce temps chez elle. Nous étions unies dans nos démarches.

Stéphanie Sahli

Quel cadeau!

J’ai de nouveaux voisins depuis quelques mois. Lors de notre première rencontre, j’ai prononcé par mégarde une phrase un peu maladroite qui ne leur a pas plu. Elle n’était pas blessante, mais elle a déclenché une réponse un peu ironique. Depuis, nous nous saluions à peine et je n’étais pas à l’aise avec eux.

La semaine de Pâques, en plein Covid-19, Madame m’a offert une magnifique tresse maison avec un grand sourire. Quel cadeau ! J’en ai été très touchée et l’en ai beaucoup remerciée. Nos bonjours ont maintenant davantage de chaleur ! 

Josette

Avec les petits commerçants

En cette période de Covid-19, en dehors des courses pour nos parents, nous avons voulu exprimer plus largement notre solidarité avec les petits commerces, qui souffrent particulièrement de cette crise.

Concrètement, cela s’est fait grâce à une plateforme internet spécialement dédiée à ce problème (direqt.qoqa.ch). Nous avons pu non seulement faire de petits dons à certains, mais encore payer des bons d’achat chez les commerçants locaux que nous avons choisi d’aider, bons que nous utiliserons dès que possible. De plus, pour chaque bon acheté, le commerçant reçoit 20 % supplémentaires grâce à un fonds d’aide créé par deux sponsors.

Puisqu’on dépense moins qu’avant depuis le début du confinement, autant que les économies réalisées puissent être utilisées pour un geste solidaire et local.

Ianthé et Alex Iselin

La messe à distance

Allumer son ordinateur, cliquer sur le lien qui mène sur la page YouTube de l’UP. Apparaît notre église du 20e siècle, Notre-Dame de l’Immaculée Conception, comme protégée par le château du 13e siècle. Mettre la vidéo sur grand écran. Entendre les cloches au tintement cristallin. Contempler cet ensemble architectural comme si y on était. Entendre Olivier Borer à l’orgue… quel art !

Franchir le seuil : l’ambiance est chaleureuse, l’église inondée de la lumière qui entre par les vitraux. Emotion. Un de nos chers prêtres nous accueille de sa voix connue, amie, qui fut même parfois compatissante, consolante. Par son regard, il entre là où je suis confinée : je me sens rejointe.

Animation d’une messe dont je me sens partie prenante. Timbres de voix amies de longue date. Le Seigneur est là. Une vraie messe participative avec les photos qui nous représentent. Avec vous tous, chers amis paroissiens.

Merci du fond du cœur à celles et ceux qui se sont proposés pour accompagner nos prêtres dans cette démarche dominicale, sans omettre le Triduum pascal. Gros plan sur le cierge pascal. Merci à la réalisatrice de ces vidéos ! Quel talent !

Il y a un an, nous ne connaissions pas Jean-Claude, nous savions à peine son prénom… Comment s’appelle-t-il ? Dunand, avez-vous dit ? Avec « d » ou avec « t » ? D’où vient-il ? Huit mois après son arrivée, sa voix et sa présence nous atteignent là même où nous sommes malgré nous. Un vrai cadeau !

Seigneur, vraiment tu nous combles en nous rejoignant par tous nos sens. Sois glorifié ! 

Francine Baumgartner

La Semaine sainte chez soi

Comment vivre la Semaine sainte confiné chez soi ? La Bible ouverte au texte du jour, un crucifix, des bougies, des plantes. Le Jeudi-Saint, une cruche d’eau pour rappeler le lavement des pieds. Le Vendredi-Saint, une rose. Le Samedi-Saint et le dimanche de Pâques, une statue de la Vierge à l’Enfant. Et, chaque jour, la célébration du pape François dans la basilique Saint-Pierre et sur le parvis retransmise en direct par la télévision.

C’est aussi simple que recueilli. Voilà comment Virginia Mitrione, ancienne sacristine et paroissienne de la Colombière, a marqué, cette année, la montée vers Pâques. Comme la majorité d’entre nous en l’absence de célébrations publiques. Merci pour ce témoignage !

GdSC

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