Follie, une drôle de paroissienne

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), décembre 2020

Par Alicia Jossi-Zamora et Vincent Roos | Photo: Jean-Claude Gadmer

La chienne Follie, que nous connaissons bien pour son assiduité à nos messes, a bien voulu perdre son temps pour répondre à quelques questions théologiques un peu «bêtes».

Follie, avec notre curé Vincent.

1. Que penses-tu de l’ordre naturel de la Création qui vous a octroyé, à vous animaux, une place subalterne par rapport aux humains ?
Dans Genèse 1, Dieu crée les animaux et les hommes le sixième jour. Nous ne sommes donc pas si éloignés de vous, ce que la science a par ailleurs confirmé. Avez-vous remarqué la ressemblance de tous les embryons de mammifères dans l’utérus de leur mère ?

Bien sûr, vous humains avez été créés à Son image contrairement à nous, humbles créatures. Vous en êtes-vous rendus dignes ? Au regard de l’histoire on peut en douter.

2. Connais-tu le péché, la notion du bien et du mal ?
Au Paradis, nous vivions tous en harmonie, le lion cohabitait avec l’agneau puisque Dieu nous avait donné les plantes pour nourriture. Puis, les humains ayant cédé à la tentation de l’interdit, et notre sort étant lié au vôtre, nous avons tous été chassés du jardin d’Eden et rejetés dans un monde de violence et de mort.

Comme nous n’avions pas mangé la pomme de l’arbre de la connaissance, notre nature innocente a été préservée : nous ne distinguons pas le bien du mal, nous ne savons pas ce que signifie pécher. Si nous tuons, c’est pour manger ou nous protéger. Nous ne violons pas mais cherchons juste à nous reproduire, comme nous y pousse notre instinct de survie. 

Par contre, si vous les humains vous vous laissez aller à agir comme des animaux, vous dénaturez votre nature et la pervertissez.

3. Crois-tu que vous ayez une âme et que vous irez au Paradis ?
L’âme, anima en latin, est le souffle de vie qui anime tout être vivant. Après les philosophes grecs, saint Thomas décrit trois sortes d’âmes, la végétative qui concerne les végétaux, les animaux et les humains ; puis l’animale pour les animaux et les hommes ; finalement l’âme spirituelle qui est le propre de l’homme. En 1978 déjà, le pape Paul VI déclarait : « Un jour, nous reverrons nos animaux dans l’éternité du Christ. Le Paradis est ouvert à toutes les créatures de Dieu. » Donc, n’ayez pas peur, nous nous retrouverons plus haut.

Dans cette époque troublée, accablée par toutes sortes de maladies, de désastres écologiques, vous les humains devriez écouter les paroles du pape François dans son encyclique Laudato si’ pour notre sauvegarde commune :

« J’invite tous les chrétiens à expliciter cette dimension de leur conversion, en permettant que la force et la lumière de la grâce reçue s’étendent aussi à leur relation avec les autres créatures ainsi qu’avec le monde qui les entoure, et suscitent cette fraternité sublime avec toute la création, que saint François d’Assise a vécue d’une manière si lumineuse. »