…On ne peut réduire au silence une voix qui chante l’espérance…

…On ne peut réduire au silence une voix qui chante l’espérance…
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), janvier 2021

Par Isabelle Minger, diacre protestante | Photo: DR

Cette petite phrase résume bien la situation de nos amis chrétiens d’Egypte. Nous l’avions utilisée lors des fêtes de Pâques du Printemps Arabe, en 2011 ! Bientôt 10 ans qu’un vendredi j’ai levé les bras sur la Place Tahrir, pas au milieu, plutôt bien au bord, mais nous y étions, Raymond et moi !

Persécutés les chrétiens ? Peut-être, mais sachons que le gouvernement a fait d’immenses efforts pour les protéger, car il faut admettre cette évidence, les Coptes sont les premiers croyants de l’Egypte, les cousins des pharaons, ils sont chez eux !

Ainsi les églises du quartier chrétien, en ruine depuis si longtemps, ont retrouvé leurs splendeurs et surtout leurs toits, cela fait bien aux yeux des touristes ! Peut-être, mais le résultat n’est pas négligeable, même si ces édifices sont gardés par des soldats en armes.

Persécutés les chiffonniers du Caire ? Peut-être ! Mais ils ont retrouvé leurs places d’éboueurs officiels sur la colline du Mokkatam, la Montagne qui bouge, celle de sœur Emmanuelle, car là-bas, on y croit que la foi déplace les montagnes.

Persécutés les enfants ? Peut-être ! Mais n’oublions pas Sœur Marie Venise, religieuse catholique et cairote, qui dirige  avec droiture, compétence et amour, une maison protestante accueillant 84 filles, dans un pays musulman ! Abonnée à la grâce de Dieu et aux miracles ma chère Sœur !

Persécutées les Eglises ? Oui, peut-être, mais nous avons aussi vécu la réouverture de la cathédrale Saint-Marc, y avons reçu la bénédiction du pape Tawadros, qui nous a demandé de la transmettre en Suisse !

Persécutés nos frères au Caire et à Alexandrie ? Peut-être mais pas abandonnés, le pasteur a la charge des deux paroisses, 500 kilomètres aller et retour ! Là-bas une communauté des plus vivantes a sa place grâce aux étudiants africains de l’université Senghor !

Persécutés nos amis égyptiens ? Peut-être ! Mais leur foi est vraiment à toute épreuve, vivante, chantante, résistante, elle ne faiblit pas, elle ne se contente pas de renverser les montagnes, elle traverse les frontières, les nuages, elle vient jusqu’à moi régulièrement, je vous la transmets avec l’énergie de l’espoir. Ils prient pour nous, rendons-leur ces divines demandes, persécutés que nous sommes par le confort, la sécurité, la paix de notre calme petit pays !