Essentielle nourriture

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Nyon-Founex (VD), juillet-août 2020

Par Geneviève de Simone-Cornet | Photo: Jean-Claude Gadmer

A l’heure où j’écris cet éditorial, nous sortons du confinement imposé par le coronavirus. Nous ne savons pas encore quand les célébrations reprendront dans notre Unité pastorale. Deux mois que nous sommes privés d’eucharistie et de rassemblements, deux mois que nous faisons preuve de créativité pour maintenir le lien. Avec, notamment, la messe dominicale diffusée sur YouTube (voir page 8) – qui a mis en marche nombre de laïcs engagés de nos deux paroisses. Chacun a suivi les célébrations dominicales, mais aussi celles de la semaine sainte et de Pâques chez lui, devant son ordinateur, son téléviseur ou sa radio – merci à ceux qui nous ont permis de vivre ces moments de communion.

Ce numéro qui paraîtra au cœur de l’été est jalonné de témoignages de paroissiens de nos communautés qui disent comment ils ont vécu leur foi durant le confinement. Pour nous catholiques, habitués à nous retrouver chaque dimanche à l’église, ce fut un temps rude et plein de questionnements, mais aussi d’espérance et de fraternité. Tous nous avons été touchés par cette pandémie qui laissera des traces dans nos vies.

Car l’Eglise est d’abord communauté, rassemblement autour de celui qui se donne en nourriture pour notre vie et la vie du monde. La fraternité vécue durant la pandémie trouve sa source, pour nous chrétiens, dans l’eucharistie. Et si nous nous rassemblons pour célébrer, c’est d’abord pour sortir – le pape François parle souvent d’une Eglise qui va aux périphéries –, pour aller vers ce monde en souffrance. Nous nourrir de l’eucharistie, c’est prendre force pour rejoindre les attentes de nos contemporains. Nous nourrir de l’eucharistie, c’est nous donner en nourriture pour ce monde qui a faim. Nous nourrir de l’eucharistie c’est, comme l’a écrit la théologienne française Anne-Marie Pelletier dans « La Vie », « franchir nos enclos sacrés, libérer la Présence réelle des confinements de nos piétés, vivre la fraternité avec la profondeur mystique qu’enseigne l’Evangile », « laisser entrer largement dans l’institution le grand vent de la liberté spirituelle » pour « insuffler une nouvelle énergie à l’ensemble du corps ecclésial ».

Un souhait ? Que l’après ne soit pas comme l’avant. Que, dans nos communautés, nous donnions sa place à chacun, avec ses dons, dans une égalité baptismale vécue en vérité.

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