Une couronne impérissable

Une couronne impérissable

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
S’il est une figure sportive dans la Bible, c’est bien l’apôtre des nations, le lutteur du Seigneur. Paul, en effet, multiplie les comparaisons athlétiques pour traduire l’engagement des baptisés à la suite du Christ, et il paie lui-même de sa personne : «Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile», s’exclame-t-il (1 Corinthiens 9, 16), n’hésitant pas à endurer les épreuves, la prison et la mort. Il se mue en coureur de fond : «C’est ainsi que je cours, moi, non à l’aventure.» (9, 26a) En boxeur déterminé : «C’est ainsi que je fais du pugilat, sans frapper dans le vide.» (9, 26b) En sportif soumis à un rude entraînement, pour éviter d’être mis hors-jeu : «Je meurtris mon corps, de peur qu’après avoir servi de héraut pour les autres, je ne sois moi-même disqualifié.» (9, 17)

Son engagement de tous les instants au service de la Bonne Nouvelle poursuit un seul but : le salut de celles et ceux que le Maître lui a confiés : «Ne savez-vous pas que, dans les courses du stade, tous courent, mais un seul obtient le prix ? Courez donc de manière à l’emporter.» (9, 24) Oui, il convient de mobiliser son corps, son intelligence et l’ensemble de son être en vue de la victoire du Royaume. Tel est le premier commandement, noyau central de tout le Nouveau Testament : «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force.» (Marc 12, 30)

Prenons exemple sur les sportifs de compétition : «Tout athlète se prive de tout, mais eux, c’est pour obtenir une couronne périssable, nous une impérissable.» (1 Corinthiens 9, 25) C’est la fameuse argumentation «à combien plus forte raison». Si des gymnastes et des décathloniens sont prêts à sacrifier leurs loisirs, leur nourriture, leur rythme de vie pour gagner un titre bien éphémère de champion, combien plus nous tous baptisés sommes-nous pressés de tout investir pour recevoir la seule récompense qui ne se flétrit pas, la couronne de la gloire éternelle (stephanos en grec). Et dans les jeux évangéliques, tous participent : ce sont les faibles qui montent sur les plus hautes marches du podium de l’Esprit.

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