Pèlerinages à Fribourg

Pèlerinages à Fribourg

Les merveilles du cœur et des pierres à découvrir en famille

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), juillet-août 2021

PAR JEAN-MARIE MONNERAT | PHOTOS : PIXABAY, DR

Comment se lancer dans un pèlerinage aujourd’hui ? Les frontières entre les pays s’entrouvrent petit à petit, mais les différentes situations sanitaires, ou politiques, constituent autant de freins aux déplacements: difficile de partir à la découverte de la Terre Sainte, par exemple. Et si on se lançait dans la découverte d’un pèlerinage à Fribourg ou dans les environs, en profitant d’en faire bénéficier sa famille et ses amis ? Mais comment définir les critères d’un pèlerinage réussi ? Éléments de réponse avec l’abbé Philippe Blanc, curé de la cathédrale Saint-Nicolas et ancien président, pendant dix ans, de l’Association des directeurs de pèlerinages de France.

Un pèlerin est-il le frère d’un randonneur ? Tous deux marchent, tous deux aiment le plaisir de la découverte, tous deux apprécient la contemplation et l’amour de la nature. Mais le pèlerin se déplace aussi dans un processus qui donne du relief à la vie et engendre de chercher les réponses à un questionnement intérieur. On peut partir randonneur sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle et y arriver pèlerin ! Il convient de noter que le croyant marche en direction d’un lieu de dévotion, un lieu saint qui va l’aider à approfondir sa foi.

« Le pèlerinage n’est pas seulement une démarche culturelle, mais c’est surtout une démarche relationnelle. Le pèlerin part à la rencontre de quelqu’un. C’est une expérience de fraternité » explique Philippe Blanc. Autrefois, les croix, les oratoires et les chapelles balisaient les chemins, véritables panneaux indicateurs de l’époque. Le pèlerin cheminait d’une chapelle à l’autre en priant. Il exprimait ainsi sa motivation religieuse et son esprit de foi. C’est toujours le cas, mais il n’est pas nécessaire d’être catholique convaincu pour se mettre en route, preuve en est le succès phénoménal de Saint-Jacques-de-Compostelle, ou de la Via Francigena, jusqu’à Rome et de bien d’autres pèlerinages au long cours.

Le pèlerinage intègre donc une composante spirituelle et humaine. « Mais il faut partir sans a priori et accepter de se laisser surprendre. On peut prévoir tout un programme, mais c’est l’émerveillement qui va nous étonner et c’est ce que l’on va retenir du voyage » poursuit Philippe Blanc.

Un pèlerinage intègre donc une distance et une durée. Mais il n’est pas nécessaire de traverser moult pays et d’aligner les semaines d’efforts pour en découvrir les bienfaits, pour mieux se connaître, se redécouvrir soi-même et accepter l’expérience de la fraternité : je ne suis pas seul sur le chemin de la vie.

L’histoire de l’Église est une suite de pèlerinages. Abraham, Jésus, ou les pèlerins d’Emmaüs pour ne citer que trois exemples. Plus près de nous, le cardinal Journet effectuait chaque jour son pèlerinage à Notre-Dame de Bourguillon. Saint-Maurice et la chapelle Saint-Beat, tout près du pont de Berne, à l’entrée de la vallée du Gottéron, constituaient des lieux de dévotion prisés des catholiques. Outre Bourguillon, Notre-Dame des Marches, à Broc, est l’un des lieux de pèlerinage les plus connus et les plus prisés du canton. Chaque mois, un pèlerinage part de Fribourg pour Siviriez en priant Marguerite Bays. L’église de Siviriez, la maison de sainte Marguerite Bays, la chapelle de Notre-Dame du Bois ou l’abbaye de la Fille-Dieu constituent tout autant de buts pour les pèlerins. La chapelle de Notre-Dame de l’Épine, où les pèlerins se rendent à Berlens depuis le Moyen Âge pour implorer la Vierge de guérir leurs yeux malades et la chapelle de Notre-Dame de Tours, à Cousset, sont également des lieux de dévotion fort courus dans le canton. Cette dernière fait l’objet d’une jolie légende : comme on avait décidé de détruire la chapelle de Tours, on déplaça la statue de la Vierge dans l’église de Montagny. Or, le lendemain, la statue était revenue miraculeusement dans sa chapelle d’origine. La manœuvre se renouvela à plusieurs reprises et, de guerre lasse, on laissa finalement la statue dans sa chapelle d’origine, à Tours et la statue de la Vierge devint l’objet d’un pèlerinage.

Un chemin biblique d’une fontaine à l’autre

L’Office du tourisme de Fribourg propose un jeu découverte : le défi des fontaines. Onze fontaines, toutes plus belles les unes que les autres font partie de ce parcours. Pourquoi ne pas transformer cette découverte en pèlerinage en famille ? C’est également une manière originale de découvrir les trésors cachés de la ville, au détour des ruelles, des places ombragées et des églises. Un voyage dans le temps et dans l’espace qui pourrait se terminer, par exemple, à la fontaine de Notre-Dame du Rosaire, sur la place d’Affry qui domine le marché aux poissons ou à la fontaine de la Fidélité. Ce soldat vêtu du harnais de guerre de l’époque surveille la route de Berne, tout près de la chapelle Saint-Beat. Autre possibilité de but: la cathédrale Saint-Nicolas qui abrite les reliques de saint Pierre Canisius, saint Nicolas de Flüe et saint Nicolas de Myre, dans la chapelle de Saint-Sépulcre.

Vingt-cinq excursions

Dans son livre, l’abbé Jacques Rime propose vingt-cinq itinéraires à travers les sept districts du canton. Chaque itinéraire illustre un ou plusieurs aspects des riches rapports entre la foi et l’espace : les chapelles du terroir, la civilisation de la procession, les chemins de Compostelle, le christianisme et les points cardinaux, le christianisme et la montagne, la recherche du silence par les moines loin des villes, les lieux naturels dits sacrés… (un arbre, une source), la raison psychologique de l’attrait des grottes de Lourdes, les lieux mémoriels, les cloches et l’espace sonore, etc. De belles découvertes en perspective.
Pays de Fribourg, entre espace et sacré, vingt-cinq excursions
Jacques Rime, Cabédita
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