Rencontre avec Joëlle Carron La vie consacrée, une joie !

Rencontre avec Joëlle Carron  		La vie consacrée, une joie !

La vie consacrée, une joie !

Joëlle Carron, 40 ans, laïque consacrée Responsable de la Maison de la Diaconie et de la Solidarité, un pôle de compétences des Eglises pour le service des plus pauvres, et Déléguée épiscopale à la Diaconie. Dans mon vécu hebdomadaire:

  • Un avant-goût du Royaume au Verso l’Alto, le café social des Eglises
  • Plusieurs répétitions de chœurs
  • Une coloc de jeunes à Cana-Myriam
  • Une équipe incroyable, des frères et sœurs en ministère que j’admire
  • De multiples visages, quelques bouquins, des cours de travail social et beaucoup de crêpes

TEXTE ET PHOTOS PAR JOËLLE CARRON

Parfois on m’interroge sur ma bague d’alliance. Héritée de mes arrière-grands-parents, elle est double. Les deux alliances, aujourd’hui soudées, disent la longue fidélité de Benjamin et Amanda. Cette double alliance, ma marraine de confirmation me l’a offerte lors de ma consécration le 23 août 2015. Elle est signe que nous sommes bien deux à nous être engagés ce jour-là : Dieu et moi.

Peu de gens savent que je suis laïque consacrée. Un état de vie que beaucoup vivent en toute discrétion, dans leur cadre de vie habituel. Quant à moi, mon engagement comme laïque consacrée s’est fait dix ans après mes débuts comme animatrice pastorale. Ce choix de vie unifie mon être, dit quelque chose de ce que j’aimerais vivre, même si, bien sûr, tout n’est pas toujours simple. Il dit mon envie de donner ma vie, de Le suivre dans une certaine radicalité, à travers les mêmes vœux que les religieux.

Adopter une simplicité de vie, savoir que les biens matériels sont donnés à tous à travers nous, comprendre que mon essentiel est bien autre – c’est le vœu de pauvreté. La pauvreté n’est jamais bonne en soi. Et dans mon ministère, je lutte chaque jour pour en combattre les conséquences. Vécue comme un choix, le vœu de pauvreté libère pourtant. Il me permet de passer de l’avoir à l’être.

J’ai fait le choix aussi du célibat consacré, comme une disponibilité à tous, une possibilité de faire famille avec ceux qui n’en ont pas. De vivre pleinement cette fraternité d’Evangile, complémentaire à nos fratries biologiques et tout aussi forte. Je reçois de Dieu des frères à aimer, des sœurs à chérir. Avec la conviction que le lien, déjà tissé en creux, fleurira et qu’il n’y pas de hasard si la route se fait ensemble.

Enfin, mon engagement m’a permis de choisir qui j’ai envie de suivre. « Rabbouni »… dit Marie-Madeleine. Ce maître-là fait grandir ma liberté. A son école, j’apprends à devenir plus pleinement humaine, un peu plus à son image, tout cela avec mes ratés et ma fragilité. Heureusement, il est capable d’écrire droit avec mes lignes courbes.

Mon état de vie de consacrée me rend heureuse. Heureuse car je suis à ma juste place, en famille avec ceux que la société néglige. Heureuse d’expérimenter Sa fidélité – Il est toujours là, même si je ne le suis pas. Heureuse d’oser l’autrement de l’Evangile.

 

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