Le souffle du Saint-Esprit

Le souffle du Saint-Esprit

L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg, à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix.

Par Fabienne Gigon, représentante de l’évêque à Genève
Photo: DR

En lien avec le thème de ce cahier, permettez-moi de vous parler de pneumatologie. 

Du grec ancien pneuma signifiant « souffle », il s’agit de l’étude du Saint-Esprit et de ses œuvres.

J’aime cette science, car il me semble parfois que l’Esprit Saint est, sans mauvais jeu de mot, « le parent pauvre » de la Trinité. Alors que le souffle est vital…

Trois paradigmes

En catéchèse, donc, et il y a 20 ans déjà, Denis Villepelet 1 parle de trois paradigmes (modèles) catéchétiques. En très bref et suivant une chronologie historique, le premier modèle est caractérisé par un enseignement magistral, une pédagogie déductive centrée sur le Père et s’adresse à une société traditionnaire. 

Le second modèle propose une pédagogie participative christocentrée, pour une société évolutionnaire. 

Le dernier modèle, enfin, offre à une société complexe une pédagogie d’initiation (itinéraires de cheminement, graduel) pneumocentrée, où le contenu à transmettre n’est pas seulement un message, mais l’expérience d’une vie ecclésiale. L’auteur continue la réflexion : « Ce monde indécis […] est sans direction privilégiée. Cet état de relative errance est pour ainsi dire l’état d’équilibre « normal » de ce plurivers multiréférentiel dans lequel nous séjournons actuellement. […] La pratique catéchétique est un espace frontière dans lequel s’opère un métissage entre la fides qua et la fides quae2, l’Eglise et le monde, la théorie et la pratique. […] Une diversité de formes catéchétiques correspond bien à la nécessité de diversifier les manières de proposer aux individus « de se tenir dans la vérité de la foi qui fait vivre ». »3  

« Un ressuscité exécuté sur une croix qui donne la vie par sa mort et exerce sa maîtrise en épousant la condition d’esclave, ça ne va vraiment pas de soi et requiert une bonne dose de conversion du regard pour être accueilli comme une bonne nouvelle. […] L’initiation catéchétique conçue comme un incessant appel, éveil et approfondissement, passe par l’immersion dans la Parole, la Liturgie, le Service et la Communion fraternelle. On privilégie l’épreuve de la relation expérientielle au Dieu de Jésus Christ et on considère cette épreuve comme la source et la ressource d’un travail de révélation »4.

Il y a donc plus qu’une méthode à suivre. C’est soufflant, non ?

1 Laïc directeur de l’Institut supérieur de Pastorale catéchétique de l’Institut catholique de Paris. VILLEPELET, Denis, L’avenir de la catéchèse, Paris ; Bruxelles, Les Ed. de l’Atelier ; Lumen vitae, 2003, p. 87‑1116.
2 Selon saint Augustin, père de la réflexion sur la catéchèse, fides quae creditur et fides qua creditur doivent tenir ensemble. Le premier, la foi qu’on croit, représente les contenus de la Révélation. Le second, la foi par laquelle je crois, la conversion, le désir de rencontre du Christ.
3 VILLEPELET, Denis, Les défis de la transmission dans un monde complexe – Nouvelles problématiques catéchétiques, Paris, Desclée de Brouwer, 2009, p. 449.
4 Ibidem, p. 456‑7.

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