Racines spirituelles, racines physiques

Le tombeau de Saint-François d’Assise.

Texte et photo par Geneviève Thurre

Une relique, c’est vieux, peu plaisant, cela sent. Et notre Eglise en est friande ? Quelque chose m’aurait-il échappé ?

Lors de nos vacances estivales en Italie, nous sommes passés par Assise et nous avions très envie de voir la tombe de saint François d’Assise. Il fait chaud, il y a beaucoup de monde, pour accéder au tombeau, il faut se mettre dans une file d’attente. Rien de réjouissant. Et pourtant, nous ne partirons pas sans avoir fait le détour. Cela nous tient à cœur et il me semble que notre motivation est guidée par notre foi. En nous approchant de la crypte, nous ressentons un changement d’ambiance. Les gens sont silencieux, priants, dévots pour certains. L’émotion me gagne. Me dire qu’il y a ici « un peu, je ne sais pas quoi mais quelque chose » de ce personnage mythique me connecte instantanément à ma vie chrétienne. Vraiment. Et je prends conscience que les racines de ma foi sont autant importantes que mes racines familiales. Assise, c’est une terre d’Italie, éloignée de la mienne, saint François y a vécu il y a environ 1200 ans et c’est pourtant à ma propre histoire que je me sens raccordée. Ce à quoi je crois, mes valeurs, la direction de ma vie découlent de l’histoire de la chrétienté certes mais en prendre conscience par l’émotion née devant cette relique, c’est bien plus fort que de le savoir.

Devant ce tombeau, c’est une sorte de tour en pierre que nous contournons, je me demande si c’est vraiment à cet endroit que le saint a été enterré, ce qu’il y a à l’intérieur. Mais vite mon questionnement laisse place à la reconnaissance. Avant moi, des gens se sont laissés pétrir par leur foi, ils ont étudié, ressenti, se sont réjouis, ont souffert, ont tout donné, ils ont transmis un message. Et toutes ces vies de saintes et de saints nourrissent aujourd’hui ma propre spiritualité. Devant ce tombeau, c’est une prière émerveillée de remerciement que j’adresse à Dieu et à l’humanité. Je me sens faire partie de cette lignée de chrétiens et je prends conscience que j’ai donc un rôle à jouer. Ma motivation est boostée, mon bonheur d’en faire partie à une apogée. Cela fait du bien.

Mais alors, une relique, ce serait autant utile que la meilleure des homélies ?

PS : pour compléter la lecture de cet édito, un petit détour internet à Assise est recommandé (basilique Saint-François d’Assise, celle de Sainte Claire d’Assise, cercueil du bienheureux Carlo Acutis en l’église Sainte Marie Majeure d’Assise).

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