Commencement de l’Evangile

Icône de Marc, le plus ancien des évangélistes, à Notre-Dame de Kazan de Saint-Pétersbourg.

Par François-Xavier Amherdt | Photo : DR

Le deuxième évangile, le plus ancien des quatre, débute sa narration par le terme de « Bonne Nouvelle » (eu-angelion, en grec). Il ne fait pas précéder cette exclamation initiale ni par les récits de l’enfance, comme c’est le cas chez Matthieu et Luc, ni par un prologue, comme chez Jean. Il nous met immédiatement en présence de la prédication de Jean le Baptiste (1, 2-8) et rapporte en quelques brefs versets le baptême de Jésus (1, 9-11) et ses tentations au désert (1, 12-13). 

C’est comme si Marc était pressé d’en venir à l’essentiel de son message : il ponctue d’ailleurs son propos de l’adverbe « aussitôt » (1, 10.12.23.29). De cette façon, il nous plonge de suite dans l’annonce de l’accomplissement des temps et de la proximité du Royaume (1, 14-15). Après que Jean a été livré, le Christ se met à proclamer en Galilée le cœur de la Révélation de son Père : « Le Règne de Dieu est tout proche, repentez-vous et convertissez-vous, croyez à cette Bonne Nouvelle, car elle accomplit l’histoire. »

Il n’y a pas de temps à perdre pour se tourner vers celui qui incarne le salut. Tout le texte marcien est polarisé vers la révélation du visage du Christ. Pierre le reconnaît comme le Christ Messie, à Césarée de Philippe, en cours de route dans le chapitre central (8, 27-30), avant que soient par trois fois annoncées sa Passion et sa Résurrection.

Hélas, les foules ont tendance à se méprendre sur lui, à voir en lui avant tout un libérateur politique ou un faiseur de miracles. Ainsi, dès la profession de Pierre, il exhorte les apôtres au « secret messianique », particulièrement mentionné chez Marc (8, 29). Ce n’est que vers la fin, au pied de la croix, qu’un étranger, un pécheur, un centurion romain, s’exclame : « Vraiment cet homme était le Fils de Dieu. » (15, 30) Cette question de l’identité de Jésus occupe donc l’ensemble du document marcien et lui confère son côté dramatique et sa particulière densité. Au point même que dans la première des deux finales, en 16, 8, les femmes s’enfuient du tombeau vide sans rien dire à personne. Car elles avaient peur… Le dévoilement de la figure du Fils de Dieu ne cesse de se poursuivre.

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