Les talents à faire fructifier

La parabole des talents, vue par Andreï Mironov.

Par François-Xavier Amherdt | Photo: DR

La plupart du temps, quand nous entendons parler de la « parabole des talents », nous pensons spontanément aux qualités dont les uns seraient dotés (les talentueux) plus que les autres. Or, à l’époque, un talent équivalait à une importante somme d’argent que le maître de la parabole remet à ses serviteurs, afin qu’ils en tirent ample profit et la lui rendent avec des bénéfices. En effet, les questions financières sont omniprésentes dans l’Evangile, car c’est souvent le nerf de la guerre : la survie individuelle et la subsistance collective en dépendent.

Si les richesses constituent un danger (cf. Matthieu 19, 23-26), si nous ne pouvons pas servir à la fois Dieu et l’argent (cf. Matthieu 7, 24), et si Jésus nous invite à nous en détacher pour pouvoir le suivre, comme il le demande au jeune homme fortuné (Matthieu 19, 16-22.27-30), l’essentiel est de les faire fructifier dans l’honnêteté pour le bien commun. Peu importe combien de talents nous recevons, ce qui compte, c’est que nous soyons créatifs et pleins d’allant avec ce dont nous disposons. D’ailleurs, les deux premiers serviteurs se voient attribuer la même récompense, alors qu’entre eux, la différence de mise de départ est importante (5 et 2 talents). Cela vaut pour la gestion intelligente, habile et respectueuse des capitaux économiques, politiques et sociétaux, mais aussi pour les biens ecclésiaux. Cela concerne surtout le trésor du Royaume, là où se trouve notre cœur (cf. Matthieu 7, 19-21).

Si nous désirons que le Seigneur nous dise un jour : « Viens, entre dans la joie de ton maître » et nous étreigne pour l’éternité, il convient que nous prenions des risques pour l’annonce de la Bonne Nouvelle. Le seul reproche qui est fait au troisième serviteur, c’est d’avoir méconnu le visage de son patron et d’avoir eu peur en enterrant son petit magot sous terre. Il l’aurait mis en jeu et se serait donné corps et âme à sa tâche, envers Dieu, ses frères et sœurs et lui-même, avec son unique talent, il aurait aussi vu les portes du ciel s’ouvrir à deux battants devant lui. Donnons-nous donc aux autres sans retenue !

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