Par Vincent Lafargue
Photo : DRUne chose est de penser la question de la mort assistée dans un bureau, un code de lois civiles ou de droit canonique à la main. Une autre est d’être confronté sur le terrain aux réactions des proches, notamment des enfants.
Après la mort de son grand-père, décédé grâce aux « bons soins » d’Exit, un petit garçon m’interpelle et me dit : « Tu sais, grand-papa, il ne m’aimait plus. Il a voulu mourir. »
J’avoue avoir cherché mes mots… n’avoir pas trouvé… et avoir pleuré avec lui. Cet enfant avait parfaitement conscience de ce qui s’était passé : son grand-père s’était donné la mort. Comme chaque personne confrontée à un suicide – mais sans les armes que les adultes déploient pour supporter leur chagrin – il se trouvait face à une foule de questions, une foule de « Pourquoi ? » qui tournaient dans son esprit et auxquels aucun accompagnateur d’Exit n’est venu l’aider à répondre. Cet enfant mettra des années à guérir de ce deuil.
Je ne juge pas les personnes qui estiment souffrir à un point tel que la vie leur devient insupportable. Je leur demande simplement de mettre dans la balance la souffrance de leurs proches – et notamment celle des enfants – après leur suicide. RIEN, à mon humble avis, ne justifie d’infliger des années de souffrance à un enfant. Rien.
Par Laurence Buchard au nom de la communauté Saillonintze Photo: Benjamin RoduitVœux de la communauté de Saillon pour Valentin qui part une année en Mission à Hong Kong :
Que l’Esprit Saint te donne force, persévérance dans les difficultés et courage du témoignage, qu’il te transmette également sa sagesse pour un plus grand compagnonnage avec lui et un plus grand dynamisme missionnaire.
Cher Valentin, que ces dons de l’Esprit t’accompagnent et te guident lors de ta mission…
« Ma grâce te suffit, dit le Seigneur, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » (2 Co 12, 9)
Si vous désirez soutenir la mission de Valentin par vos dons, trouvez ci-dessous les coordonnées bancaires : IBAN FR76 3006 6100 4100 0105 6380 143 – BIC/swift : CMCIFRPP – Mention : «Volontariat Valentin Roduit»
Gamine toujours, lors de vacances en Italie, les visites de chapelle ou d’églises étaient toujours empreintes d’une certaine solennité: je revois encore ma mère : jamais les épaules nues, bien que nous étions en vacances, mais surtout toujours nantie d’une petite mantille pour l’occasion. Et la messe du dimanche ? Le curé du lieu officiait, sans s’offusquer des enfants qui « courataient » dans l’allée centrale : endimanchés, ils étaient pourtant bien plus petits que moi. Petites robes et nœud dans les cheveux, pour les bambines, mais surtout, ce qui me revient en mémoire, ce sont les petits garçons en short bleu marine ou noir, chemise blanche et nœud papillon – crois-je me souvenir – chaussettes blanches et sandales fermées, noires vernies s’il vous plaît !!! (Ça j’en suis sûre.)
Pas besoin d’aller si loin (sinon dans le temps). Une photo bien de chez nous est très édifiante sur la belle tenue et prestance d’alors, puisqu’elle date de 1915. Non seulement les mamans, mais aussi les enfants, y compris les nourrissons, étaient coiffés (aucun homme ne figure sur ce document).
Dans notre histoire personnelle (même revisitée), il y a eu notre Guillaume Tell refusant de se découvrir devant le bailli Gessler… ; ou, il y a moins de 100 ans de cela, l’exhibition en place publique, de femmes, le crâne rasé, car s’étant soumises à l’ennemi.
Vieillissante désormais, je suis quelque peu offusquée par des marraines prononçant un engagement de baptême dans nos églises, vêtues comme pour la plage ou par des mariages qui se font en jeans. Doit-on déplorer ce relâchement général ? Autres temps, autres mœurs. Des touristes en short et nus pieds qui visitent les lieux de cultes expriment-ils à leur manière leur conception de la foi ?
PAR PIERRE-GEORGES PRODUIT PHOTOS : ANDREA MORESINO ET FRANZ MÜLLER
L’une des chapelles du Ranft.
Nicolas de Flüe écrit à un dominicain en 1469 : « Lorsque j’étais un jeune homme, je pris une épouse et j’étais puissant au tribunal et au Conseil, ainsi que dans les affaires d’Etat de ma patrie. Cependant je n’ai pas souvenir d’avoir favorisé quelqu’un, de telle sorte que je me serais écarté du chemin de la justice. Devant tous les hommes, je louais et j’appréciais la race des rois et des prêtres, c’est-à-dire les prêtres du Christ, de telle sorte qu’il me semblait voir un envoyé de Dieu dès que je voyais un prêtre. Ce n’est que de cette façon, je pense, que j’en vins à éprouver un tel respect et une telle vénération pour le Saint Sacrement du Corps et du Sang de Jésus-Christ. »
Ces propos, Nicolas les tient deux ans après avoir quitté sa famille, son exploitation de paysan de montagne et ses fonctions politiques et militaires dans le canton d’Obwald. Né en 1417, à 50 ans, il quitte tout après des années de questions et de prières. Il quitte non pas parce qu’il veut, mais parce qu’il le doit.
Dans le registre paroissial de Sachseln de 1488, on lit ceci : « Il apparaît aussi que frère Nicolas aurait dit plus d’une fois que Dieu lui avait accordé entre autres trois grandes grâces : la première était qu’il obtint de sa femme et de ses enfants la permission de se consacrer à sa vie d’ermite, la deuxième qu’il n’éprouvât jamais le besoin de se détourner de ce mode de vie et de revenir auprès de sa femme et de ses enfants, la troisième qu’il put vivre sans manger et sans boire. »
En 2017, 600 ans après la naissance de Nicolas, 70 ans après sa canonisation par Pie XII, il apparaît heureusement de plus en plus qu’on doit relier en permanence Nicolas à son épouse Dorothée. Peut-être n’a-t-on pas, en son temps, prêté assez attention à cette phrase du discours de Pie XII le lendemain de la canonisation : « De son union de vingt ans avec Dorothée Wyss, il forma une famille florissante avec dix enfants. Aujourd’hui, à cette heure solennelle, le nom de son épouse mérite d’être cité aussi. A travers le renoncement volontaire à son époux, un renoncement qui ne lui fut pas facile, et à travers son attitude sensible et véritablement chrétienne durant les années de séparation, elle a œuvré afin de vous offrir le sauveur de la patrie et le saint. » Nous avons tendance à replacer les saints dans les temps où ils ont vécu. C’est bien et nécessaire d’un côté, mais c’est faux aussi. Les saints sont des vivants, des vivants maintenant. Quand nous prions Marie ne dit-on pas : prie pour nous maintenant ? Nicolas et Dorothée prient maintenant pour notre pays, nos familles et le monde entier. Que demandent-ils ? Dieu le sait ! Ses pensées ne sont pas nos pensées, mais peut-être nous sera-t-il possible de le savoir un peu si nous nous intéressons à la vie de frère Nicolas, si nous pèlerinons de temps en temps avec lui vers le Ranft… Nicolas aimait par-dessus tout la paix, « la paix qui est toujours en Dieu ». Le cardinal Charles Journet a écrit dans son livre : Saint Nicolas de Flüe : « Pourquoi la Suisse en plein milieu de deux guerres d’une violence extrême, incertaine de son avenir le plus proche, a-t-elle été épargnée, la première fois pendant quatre ans, la deuxième pendant six ? Nous n’étions ni plus intelligents, ni mieux armés, ni d’aucune autre manière meilleurs que tant d’autres peuples, qui, l’un après l’autre, ont été engloutis par la fournaise. Nous n’en saurons la vraie raison que lors de la révélation au Dernier Jour. »
Une journaliste tessinoise, Kathrin Benz, descendante de Nicolas par sa maman obwaldienne, a écrit un livre très intéressant et bien documenté sur son ancêtre à l’occasion du 600e anniversaire de sa naissance. J’aimerais m’arrêter juste sur son titre : « Der Aussteiger » ! Vous souvenez-vous de l’époque où les contrôleurs CFF traversaient les wagons en annonçant chaque gare ? Quand arrivait Saint-Maurice, ils annonçaient souvent, surtout en fin de journée : « Saint-Maurice, alles aussteigen ! Saint-Maurice, tout le monde descend ! » Et il fallait changer de train… pour aller plus loin. Eh bien, Nicolas, un jour, est descendu du train ! Qui n’a pas parfois envie, aujourd’hui, de descendre du train ? Nicolas, en ce sens, est bien de notre temps et pour notre temps. S’intéresser à lui, c’est s’intéresser à nous. Il est plus proche de nous que nous-même dirait saint Augustin. « Et quiconque aura quitté maison, frères, sœurs, père, mère, enfants ou champs, à cause de mon Nom, recevra le centuple et aura en partage la vie éternelle. » (Mt 19-29) Nicolas fait donc ses adieux, prend une autre voie et part pour l’Alsace. Il ne reviendra plus, pense-t-il. A peine arrivé à Liestal le voilà poussé par un paysan à retourner sur ses pas. Il a tout quitté… et il se retrouve quelques jours après dans la gorge du Ranft, à quelques centaines de mètres de sa maison ! Il a tout quitté pour Dieu seul… et il retrouve tout et tous, mais autrement, dans un autre train, sur une autre voie, à un autre niveau, dans un autre esprit. Il voulait la solitude, il l’a dans la cellule et la chapelle que ses compatriotes lui construisent deux ans après son retour. Pour le faire, il fallait qu’ils soient convaincus de sa sainteté ces confédérés méfiants, rugueux, fiers… et parfois assez attachés à l’argent ! La solitude bien sûr et pourtant que de visiteurs venus chercher auprès de lui conseils, consolation, guérison, réconciliation. Il a tout quitté pour Dieu et voilà qu’il l’a fait pour nous aussi. En effet, parlerait-on de Nicolas de Flüe aujourd’hui s’il n’était pas descendu du train et dans les gorges du Ranft il y a 600 ans ?
Finissons ce papier, qui se trouve être le dernier que j’écrirai pour notre petit journal, par un extrait de la prière du pape saint Jean-Paul II, le 14 juin 1984 devant le tombeau de frère Nicolas à Sachseln : « Par frère Nicolas et sa femme en odeur de sainteté, laisse-nous (Seigneur) reconnaître de plus en plus que la vraie réconciliation et la paix durable ne peuvent venir que de Toi. C’est pourquoi nous nous ouvrons à l’Esprit, en Te priant ensemble instamment pour la paix dans nos cœurs et la paix dans le monde, avec les paroles même du saint : Mon Seigneur et mon Dieu, ôte de moi tout ce qui m’éloigne de Toi. Mon Seigneur et mon Dieu, donne-moi tout ce qui me rapproche de toi. Mon Seigneur et mon Dieu, détache-moi de moi-même pour me donner tout à Toi. »
PAR PASCAL CRETTENAND PHOTO: JEAN-PIERRE GUILLERMINCher Yvon,
Tu étais un directeur très apprécié… Tu étais un chef de chœur chevronné… Tu étais surtout une personne qui savait cultiver l’amitié. Pour notre ami Yvon, le chant, c’était sa passion.
Souvent, il aimait à le dire, le chant, c’est la voix du cœur.
Une personne qui chante laisse parler son cœur. Compositeur, harmonisateur, arrangeur, musicien, Yvon a tenu la baguette de notre chorale pendant plus de dix ans.
Douze années durant lesquelles « La Thérésia » a connu, sous sa houlette, de nombreuses activités villageoises mais aussi des animations qui sortaient de l’ordinaire. Il faisait sienne la devise qui dit : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ! »
Toujours partant, toujours disponible, il avait du plaisir à faire plaisir et à donner un peu de chaleur aux personnes qui étaient dans la peine. C’est ainsi que notre chorale participa à des animations dans les homes et dans les hôpitaux.
Je vous livre une petite anecdote qui montre qu’Yvon était un battant. Malgré ses ennuis de santé, il ne pouvait refuser les sollicitations de ses amis et c’est avec un courage exemplaire et un désir de bien faire qu’il n’a pas rechigné à faire deux années consécutives la grimpette à pied des 49 virages pour diriger la messe à l’alpage d’Eindzon.
« Plus c’est haut, plus c’est beau, disait-il. Les voix sont meilleures et les sons parviennent plus vite jusqu’au Très-Haut. » Il se réjouissait de répéter cet exploit cet été encore avec ses copains-amis du CopTuor, groupe qu’il a créé pour les médiévales de Saillon.
Dernièrement encore, Yvon rayonnait, ses yeux étincelaient, son visage respirait la joie de vivre lorsqu’il me faisait part des projets pour notre chorale. Si Yvon vivait intensément le moment présent, il regardait attentivement vers le futur.
Avec philosophie, il aimait à dire qu’une chorale qui n’a pas de projets est une société qui se meurt. Des projets, pour nous, il en avait… Une grande manifestation qui lui tenait à cœur, après les deux magnifiques représentations des théâtres musicaux « De la Pierre à l’Erable » et de « Bienvenue à Bedjuiland », c’était la troisième édition qui se préparait gentiment mais sûrement en coulisses.
Les apparences sont parfois trompeuses… Sous son aspect un peu bohème, on le pensait souvent ailleurs, mais en réalité, il était à la recherche du meilleur…
Très soucieux, il faisait preuve d’une grande sensibilité et en aucun cas, il n’aurait voulu blesser quiconque.
Yvon était très humble. Lorsqu’on le complimentait pour les prestations des chorales qu’il dirigeait, il disait simplement : « Ils chantent bien les miens. Le mérite et les éloges leur reviennent. »
Yvon, tu vas nous manquer… Malgré la peine et les chagrins qui nous étreignent, nous savons que tu nous demandes d’avancer.
… Ce que tu as chanté, en d’autres jaillira…
… Ce que tu as semé, en d’autres germera…
Nous sommes dans l’espérance que là-haut avec les anges, tu harmoniseras pour nous des mélodies célestes. Au nom de tous les chœurs qu’Yvon a dirigés : les chœurs d’enfants, les chœurs d’adultes. Au nom de tes amis-copains du CopTuor. Au nom des Thérésiennes et des Thérésiens que tu as chéris et qui t’ont beaucoup aimé, nous exprimons toute notre sympathie et présentons à ta famille ainsi qu’à tes proches nos sincères condoléances.
PAR BRUNO SARTORETTI, RESPONSABLE DE LA CATÉCHÈSE DU SECTEUR MEMBRE DE LA COMMISSION DIOCÉSAINE DE CATÉCHÈSE PAROISSIALE
PHOTOS: LAURENCE BUCHARD, CHRISTOPHE BRUCHEZLa catéchèse sacramentelle Les sacrements ne sont pas des buts, des lignes d’arrivée ou des sceaux qui font de nous des libérés des obligations des membres de l’Eglise. Tout au contraire, les sacrements sont des portes ouvertes sur la nouveauté, des poteaux indicateurs sur la route du croyant, des remontants qui vivifient notre chemin à la rencontre du Christ. Les sacrements sont des cadeaux de Dieu, à nous de les ouvrir !
Nous savons que certains sacrements sont renouvelables (eucharistie, pardon, onction des malades) et d’autres non (baptême, confirmation, mariage, ordre). Chacun de ces sacrements nous donne une force, une grâce, liée à la demande. Ainsi, si je demande le pardon, la grâce reçue sera celle d’accueillir le pardon de Dieu et de pardonner aux autres, mais pas d’être en communion avec l’Eglise, car cela relève du sacrement de l’Eucharistie. Pour être enfant de Dieu (baptême) et affirmer notre foi (confirmation), une seule manifestation sacramentelle est nécessaire, mais elle influe sur toute ma vie et, jour après jour, je suis à tout jamais chrétien et croyant. Là encore, c’est l’ensemble des sacrements qui fait de nous des enfants de Dieu et une communauté, l’Eglise. Et si certains sacrements sont renouvelables, c’est pour mieux rencontrer le Christ et pour mieux vivre de Sa Parole ; pour comprendre l’importance de la relation intime que chacun de nous a avec le Christ pour en rayonner dans l’humanité.
Notre évêque nous donne les directives pour mener à bien le sens et le but des sacrements. Pour cela, avec la commission de catéchèse du diocèse, il a choisi des moyens communs. Le choix des documents s’est porté sur la collection « Et qui donc est Dieu ? » des éditions Bayard, car ils sont adaptés à nos besoins. Ces outils catéchétiques sont désormais les documents officiels pour harmoniser notre pratique catéchétique sur le plan diocésain.
Ce cheminement met en œuvre la pédagogie du désir qui cherche à rendre l’enfant acteur de sa vie de croyant. Il permet une expression personnelle, originale, laissant la place à la surprise et offre un espace de discernement et de relecture.
L’itinéraire a sa source dans la Parole de Dieu et s’enracine dans le mystère pascal. L’action catéchétique se vit dans la dimension ecclésiale et communautaire, notamment par des propositions de célébrations avec la communauté.
Le livret de l’enfant propose un chemin de foi à l’enfant, avec de nombreuses portes d’entrée dans le module, à partir des textes bibliques, de l’observation d’œuvres d’art.
Tout au long des 4 étapes, l’enfant est invité à s’approprier ce qu’il découvre. Il pose ainsi des jalons en complétant son livre personnel. Comme une surprise à la fin de chaque livret, des pochettes déploient les trésors de leurs contenus : mini-livres, cartes Prière, bricolage, grande BD… Elles servent de support aux animations proposées.
La famille est associée à cette démarche : des cartes de prières, des jeux permettent à l’enfant et sa famille de prolonger les réflexions faites au fil des rencontres. Des rencontres spécifiques sont également proposées aux parents et familles.
L’évêque a également décidé que les sacrements d’initiation soient donnés dans l’enfance. C’est pour cela que les enfants :
– De 4H se préparent et reçoivent le sacrement du Pardon
– De 5H se préparent et reçoivent le sacrement de l’Eucharistie
– De 7H se préparent au sacrement de la Confirmation
– De 8H se préparent et reçoivent le sacrement de la Confirmation. (octobre-novembre)
Pour la préparation, chaque enfant participe à quatre rencontres selon les documents du diocèse et à une journée entière (retraite) avec les catéchistes de la paroisse. Nous comptons sur le soutien et l’accompagnement des familles pour ce cheminement vers les sacrements. Nous tenons à préciser que seul un sacrement par année peut être reçu et que cette démarche est le minimum requis. Il est donc bien de prolonger ce chemin avec la catéchèse intergénérationnelle et la catéchèse de cheminement.
Pour finir Beaucoup de chemins, beaucoup de possibilités, beaucoup d’implications…
Pourquoi ce sacrement? Qu’est-ce que ça t’apporte? Deux exemples de questions posées à diverses personnes de notre secteur qui viennent de recevoir ou qui s’apprêtent à recevoir un sacrement…
PAR LAURENCE BUCHARD, ISABELLE GENIN, OLIVIA JOBIN, GENEVIèVE THURRE PHOTOS : CHRISTOPHE BRUCHEZ, LAURENCE BUCHARD Le jour de la première communion à Saxon, à l’heure de l’apéritif, nous sommes partis à la rencontre des premières communiantes et des premiers communiants du jour afin de recueillir leurs émotions…
Barthélémy : « Je ressens que c’est un moment qu’on n’aura pas tous les jours dans la vie. Donc je suis très très content de passer ma première communion. »
Fanny : « Je me sens plutôt bien parce que c’était cool. C’était un grand plaisir de faire la communion. C’était un petit peu stressant quand on a pris l’hostie. »
Raquel : « Aujourd’hui je suis contente d’avoir fait ma première communion. Je suis heureuse et il y a toute ma famille qui est ici. Au moment de prendre l’hostie, c’était un moment heureux, joyeux aussi. »
Romain : « Je suis heureux, joyeux. J’aime bien l’église et prier. »
Jérémy : « Je me sens mieux. Jésus est dans mon cœur. »
Geneviève (une maman) : « C’est très émouvant parce qu’il y a un investissement des enfants sur plusieurs mois et ils sont vraiment… C’est difficile à expliquer ce qu’ils ressentent… Ils sont super fiers, ils sont super heureux et nous on est touchés en plein cœur. »
Les communiants autour de l’autel ; tous à une même table (Saxon 2017).
Par Isabelle, baptisée à 36 ans
Pourquoi le faire ?
Depuis toute petite, j’ai ressenti la présence de Dieu à mes côtés. J’ai décidé de demander le baptême pour me rapprocher de Lui et pour confirmer ma foi.
Qu’est-ce qui change ? Le baptême m’aide à vivre pleinement ma foi et à être reconnue comme enfant de Dieu. Cela m’apporte plus de joie de vivre en sachant que j’appartiens à Dieu. Je chemine ainsi vers la clarté, le bien et la Lumière. Par Olivia, Maman de Noé et Tom (jeunes enfants)
Pourquoi le faire ?
Le baptême a été un choix de la maman.
Qu’est-ce qui a changé ? Noé : « A présent je fais partie de la famille de Dieu et j’en suis très content. »
Tom n’a pas su répondre et il est difficile pour les parents de l’aider à le faire ; ils sont encore petits pour se rendre compte de ce genre de chose.
Loïs et Mathieu, deux futurs confirmands.
Pourquoi fais-tu la confirmation ? Loïs : « Pour pouvoir continuer mon chemin vers Dieu et pour avoir du bon temps entre copains. »
Mathieu : « Pour continuer notre chemin vers Dieu, pour mieux comprendre Dieu de façon plus ludique. »
Et qu’est-ce que ça t’apporte ? Loïs : « De nouveaux amis, bientôt un nouveau parrain et ça me permet de confirmer le choix qu’ont fait mes parents lors de mon baptême. »
Mathieu : « Une meilleure connaissance de Dieu mais aussi d’avoir de nouvelles connaissances. »
PAR JEAN-CHRISTOPHE CRETTENAND PHOTO: CHRISTOPHE BRUCHEZLorsqu’il est question des sacrements, ces dernières années, dans nos paroisses, c’est très rapidement vers la question de l’âge de la confirmation que les discussions se concentrent.
« Ah, mais pourquoi ils ont changé ça, c’était bien comme on faisait avant ! » « Maintenant ils reviennent en arrière, bravo ! »…
En tant que membre d’un Conseil de communauté et de plus en plus en tant que père de famille, je me dis que ce « ils », c’est nous, c’est moi. C’est à chacun d’entre nous d’être actifs, d’être acteurs pour que nos enfants, pour que nos frères et sœurs, puissent recevoir ce don de Dieu qu’est le sacrement. En effet, n’oublions pas que chaque sacrement est non pas un dû, mais bel et bien un don.
Parfois je me dis « Avançons, faisons avec ce que l’on a et arrêtons de remettre en cause ce qu’on nous propose. » Cependant, force est d’admettre que le fait même de discuter, de remettre en question la voie tracée, c’est déjà être acteur. C’est déjà montrer que l’on est touché par un sujet et que l’on n’en est pas totalement détaché, malgré ce qu’on prétend parfois. Du coup, ça me remplit d’espoir, ça m’aide à avancer avec le sourire aux lèvres.
Les divers sujets du présent numéro de votre Essentiel, où la jeunesse est à l’honneur, ne peuvent, eux aussi, qu’amener un supplément bienfaisant de chaleur au fond de nos cœurs…
PAR ALESSANDRA ARLETTAZ PHOTO 1 : ServizioFotograficoOR/CPP/CIRICEntre peurs et foi chrétienne, nous sommes aujourd’hui partagés entre deux grandes tendances en ce qui concerne l’accueil des migrants en Europe. D’un côté, le message du pape François 2, qui, face à « la tragédie de dizaines de milliers de réfugiés qui fuient la mort à cause de la guerre et de la faim », nous exhorte à ne pas seulement répondre « patience » ou « courage », mais à montrer l’exemple et exprimer « la proximité de l’Evangile », concrètement. Le grand Rabbin de France tient un discours analogue 3 : «La France, terre d’asile et d’accueil, la France, berceau des droits de l’homme ne peut fermer les yeux sur ces femmes et ces hommes qui échouent aux portes de nos frontières, avec pour seul espoir, celui de vivre.» Ces appels ont eu un succès inespéré rien que dans notre canton.
Malgré cela nous avons la deuxième face de l’accueil réservé à ces personnes. Il suffit d’aller faire un tour sur les quais de la gare de Viège ou de Brig, où, tous les jours, des personnes qui ont le visage éteint par tous les sacrifices déjà réalisés et qui se font renvoyer en Italie, notamment des mineurs non accompagnés, comme j’ai eu la tristesse de le voir en rentrant en train par ce chemin. Même si cela signifie aller pleinement à l’encontre de la charte des droits de l’homme et de l’enfant que la Suisse a ratifiée, nous fermons nos frontières par peur, car les seules choses que connaissent les gens sur les musulmans sont ce que disent les médias sur Daech, et la population associe « Musulmans » à « violence ».
N’oublions pas que nous sommes, nous aussi, un peuple de migrants (Argentine, Brésil,…). Nos ancêtres ont aussi été sujets à la xénophobie et au rejet. Nous étions, en plus, des migrants économiques, fuyant la famine… Nous sommes arrivés avec nos grands sabots dans ces pays, prenant le risque de traverser l’océan, en sachant avoir de grandes chances de ne plus voir les membres de notre famille restée au pays.
Pour conclure, je me demande, et déjà pour moi-même, qu’est-ce que je fais concrètement face à cette situation ? Suis-je spectateur, acteur… Comment agir au mieux ? Je sens que même nous, les « chrétiens » qui prônons la charité, l’amour,… sommes près de l’explosion. Nous sommes divisés entre agir et aider ou être freinés par la peur. Comment aller vers celui qui a peur et lui dire de ne pas avoir peur… Je ne peux que lui conseiller d’aller, par exemple, aux mayens de Chamoson, à l’auberge du « Temps de Vivre », où il sera servi et accueilli par des migrants en insertion, qui reçoivent là une formation, afin qu’ils se sentent bien chez nous, qu’ils ne soient pas toujours sur la défensive, qu’ils intègrent nos « traditions ». A partir de là un lien devient possible et chacun peut recevoir la richesse
de l’autre.
Ce n’est pas un message fataliste, mais un cri du cœur afin que nous soyons toujours conscients de cette situation et que notre Foi soit plus forte que nos Craintes.
Vraiment merci à tous ces gens qui se mettent à la hauteur de l’Autre qui a tant souffert…
1 Article « La crise des migrants au cœur du pontificat du pape François » du 15.04.2016, www.la-croix.com 2 Article « Les leaders religieux appellent les fidèles à la solidarité avec les réfugiés » du 06.09.2015, www.francetvinfo.fr 3 Ibid.
Texte et illustration par Agnès AnçayQuand ces deux mots sont apposés l’un à l’autre, notre premier réflexe est de les croire antagonistes. Et pourtant, en y réfléchissant, nous pouvons trouver de multiples exemples de violences au sein même de l’Eglise. Dans l’Ancien Testament, tout d’abord, la morale et la façon d’aborder les conflits semblent des encouragements aux réponses violentes de tous types. Mais ceci fait partie d’une autre époque, nous dirons-nous, ou culturellement et historiquement, ces réponses semblent normales.
De nos jours, avec l’exhortation du Christ à aimer son prochain comme soi-même, nous imaginons le chrétien comme un être bienveillant qui prend soin des personnes autour de lui. Nous imaginons la violence, contre eux, contre nous, et surtout chez les autres.
Pourtant, après un examen de conscience minutieux, nous trouvons la violence à l’intérieur même de notre cœur. Quand je critique mon voisin de banc après la messe, quand je commente les activités du curé ou d’un autre qui ne semblent pas être ce qu’elles devraient, quand pour une raison d’ego, je crois que mon avis sur ma manière de vivre la foi, la vie, est meilleure que les autres.
Saint Matthieu (7, 1-5) nous le rappelle : « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. »
Avant de nous préoccuper de ce que fait l’autre de mal ou à quel moment il reste inactif par rapport aux besoins des autres, faisons notre propre chemin dans notre conscience et demandons-nous comment faire mieux chaque jour. Petit pas par petit pas afin de suivre au mieux l’exemple du Christ et devenir un modèle plutôt qu’un juge.
TEXTE ET PHOTO PAR JEFF ROUXUne personne détenue est souvent une personne en souffrance. Elle souffre de son histoire, parfois chaotique et violente, et elle souffre de l’enfermement.
Arrachée à son quotidien, une personne détenue en prison préventive passe 23/24h enfermée seule dans sa cellule. Elle est coupée de toute relation extérieure durant tout le temps de l’enquête. Il n’est pas rare qu’elle perde son travail, son logement, qu’elle doive divorcer et qu’elle perde la garde de ses enfants. Elle s’endette. Elle se désocialise et perd la considération de ses proches. En un mot, sa vie s’écroule.
Comme aumônier, lorsqu’elle me parle de son chemin, j’entends souvent une histoire de manque d’amour et de violence. Que de violence reçue avant de commettre soi-même un acte violent ! Que d’humiliation ! La violence est une prison pour les auteurs comme pour les victimes. Elle défigure et l’un et l’autre. Elle détruit les cœurs et les relations en profondeur. Le mystère de la violence est insaisissable et terrifiant.
Dans ce climat de mauvaises nouvelles, l’aumônier rend visite aux personnes détenues avec la foi de l’Eglise. S’il y a un mystère du mal et de la violence, il y a surtout un mystère d’Amour et de résurrection. La violence t’a tué, l’Amour te ressuscitera !
Pour cela, l’aumônier apporte un nouveau regard sur la personne détenue. Elle l’envisage. C’est-à-dire qu’elle voit en elle une personne, une créature aimée et voulue par Dieu. Il y a en chaque être humain une étincelle de Dieu, et ce regard doit aller jusqu’à cette étincelle.
L’aumônier apporte une nouvelle écoute. Non pas une écoute qui cherche à accuser, mais une écoute qui accueille l’autre dans sa misère et sa vulnérabilité, une écoute qui réconcilie la personne détenue avec sa propre histoire.
L’aumônier est également une présence. Il est présence d’Eglise dans ce milieu particulier. Et cette présence se veut aimante. Seul l’amour libère de la violence, seule la miséricorde donne de renaître et de recommencer, de se relever, d’être libéré. Seul l’amour est vainqueur de ce mystère du mal et de la violence.
Enfin, l’aumônier espère contre toute désespérance. Là où la personne détenue n’y croit plus, il ose croire aux possibles. Il ose croire que la personne va quitter un mode de vie violent et redevenir auteur de sa vie. Il ose croire que des chemins de bonheur sont à venir ; le bonheur d’être des pécheurs pardonnés.
Il n’est pas rare de voir ce mystère d’Amour à l’œuvre. Quel bouleversement de voir Dieu présent et à l’œuvre dans nos prisons.
Par Véronique Denis, Théologienne Photos : SDC/SionAu moment où j’écris ces quelques lignes, je participe à une session à Fribourg qui nous a permis de réfléchir sur les différents ministères en Eglise. Nous voilà au cœur du sujet !
Quelle joie pour moi, en relisant les textes du Concile Vatican II, en partageant avec notre évêque, Mgr Jean-Marie Lovey, en rencontrant les étudiants de l’IFM (Institut de Formation aux Ministères) et les séminaristes, d’être confortée dans cette conception de l’Eglise où les ministères sont différents mais tous nécessaires et indispensables à l’édification de l’Eglise. C’est dans ce contexte que je vous partage ma joie de servir en Eglise.
Après cinq ans d’études à l’université de Fribourg, j’ai pu, au sein de la communauté des Missionnaires du Sacré-Cœur à la Villa Vandel à Châtel Saint-Denis, débuter mon engagement de théologienne. Durant ces dix premières années, les mots « collaboration-reconnaissance-respect » des ministères des uns et des autres ont coloré mes activités diverses. Ce temps de vie en communauté m’a aussi permis de vivre une expérience spirituelle forte qui me porte encore aujourd’hui.
A mon retour dans le diocèse, Mgr Brunner me propose une insertion à la paroisse du Sacré-Cœur à Sion pour œuvrer en catéchèse et à l’animation des célébrations. Puis, à Notre-Dame du Silence, nous avons essayé de faire de cette maison un lieu d’accueil et de formation où chacun se sente à l’aise et accueilli. Enfin, au Service diocésain de la Catéchèse et au sein de l’Equipe du Parcours de Formation THEODULE (anciennement FAME), j’ai la chance d’œuvrer en collaboration les uns avec les autres.
En 25 années, je n’ai qu’un seul mot : MERCI ! Car j’ai la chance et l’immense joie de pouvoir collaborer avec des évêques, des prêtres, des religieux, des religieuses et des laïcs qui me font confiance, reconnaissent mes charismes et me permettent de prendre ma place dans la joie du service. Mes activités sont très variées mais dans toutes les rencontres et les relations, la joie de servir en Eglise me comble chaque jour un peu plus.
Je termine ce témoignage en évoquant ce qui fonde mon engagement : ma vie de prière. Le matin, avant de partir d’Ovronnaz, et le soir, à mon retour, je m’unis
à la vie de l’Eglise avec la Prière du Temps Présent. Les Psaumes, la Parole de Dieu, les intentions de prière me greffent sur le Christ, en communion avec l’Eglise universelle, l’Eglise diocésaine et paroissiale. Voilà ma joie de servir en Eglise.
Par Caroline Varone Schwitter Illustration : DRLa catéchèse se fait aussi grâce à la présence et à l’accompagnement de parents qui s’engagent pour transmettre des expériences de foi et permettre aux enfants de rencontrer Dieu. Voici le témoignage d’une maman engagée… Merci à tous les parents qui s’engagent dans les parcours de catéchèse. Agnès Ançay
Je suis tombée dans la KT à cause de mes enfants ! Que dis-je…. GRâCE à mes enfants.
Je me suis tout d’abord proposée pour les parents accompagnateurs.
Eh bien, oui, si je demandais la communion pour mes enfants, il était normal pour moi de commencer par le début et de donner un peu de temps pour cela.
Donc je me suis engagée pour mon aîné, puis quatre ans plus tard, pour sa sœur.
Et c’est à ce moment que l’on m’a demandé si j’étais d’accord de « m’occuper » du parcours de « Ma vie est un trésor », pour aider.
Comme j’étais déjà passée par là deux fois, le parcours ne me faisait plus peur et j’ai accepté. J’ai toujours été bien entourée et, au fil des années, les thèmes me sont devenus familiers. De plus, cela m’a intéressée de lire pour mieux comprendre et j’ai eu l’occasion de suivre quelques cours qui m’intéressaient.
Mes motivations ? mon moteur ? : LES ENFANTS.
Ceux que je rencontre ont 5-6 ans. Ils découvrent la foi, ils sont spontanés, ils voient les choses autour d’eux naturellement, sans jugement. C’est tellement beau. Et attention, cela déteint sur ma famille. Mon grand de 12 ans vient parfois nous aider… pour les découpages ou les activités manuelles mais c’est déjà un bon début.
Ma fille me questionne aussi beaucoup sur Dieu. Elle me dit « toi qui t’y connais »…
Mon engagement en paroisse me passionne. Et on ne fait rien de faux quand on le fait avec sa foi.
Donc attention, si on y met un pied, on risque fort de s’y plaire.
Interrogation lancée via la manchette d’un journal genevois de février 2017.
Arrêtons-nous un instant sur l’éternel… féminin et portons le regard sur cette affiche « Comment battre Dieu en compétence ? » prise dans les rues de Genève à votre intention, car une réponse possible m’est apparue : en étant femme, pardieu !
Choquant, provoquant, voire hors sujet ? Les femmes ont le mieux compris l’enseignement de Jésus. Serait-ce parce qu’il les traitait sur un pied d’égalité ? Pourtant, on constate misogynie et androcentrisme au sein de l’Eglise, où la femme est, au mieux, une aide de l’homme (GEN 2, 18).
Le lot des femmes est-il cantonné au « Kinder-Kirche-Küche » ? La femme est plurielle, polyvalente, femme multi-facettes : sainte, sorcière, tentatrice, divinité, passeuse de message, parfois transgressive, mais surtout femme hologramme, car largement en deçà de son potentiel, qu’elle vit en prose comme M. Jourdain.
Les femmes devraient avoir voix au chapitre 1, dans une égalité prônée par les Evangiles, le droit d’être entendu étant l’un des droits… de l’homme (art. 10). Pourtant en 2016, c’est sur une chaise du fond qu’une « auditrice » a pu prendre place au Synode, juste tolérée ; attitude dénoncée par cette « féministe du Vatican », dans son ouvrage 2. Qui s’intéresse aux questions féminines en Eglise ? 95 % des chercheurs sont des femmes qui seront lues par… des femmes 3.
« Infiniment reine parce qu’infiniment servante » disait Charles Péguy. Pourtant pas servile, mais appelée à un but suprême. Prenons Marie : « d’elle dépend l’acceptation du dessein de Dieu » (LC1 46-55). « Ce que femme veut » versus la « toute puissance ». « [Marie] refuse d’être l’employée de l’Histoire ou le pion domestique […] à la solde de quelque force mystérieuse et subtilement contraignante » 4. Pour l’auteur, le rôle de Marie ne s’arrête pas à la mort de Jésus, mais « provoque au contraire la persévérance, […] l’ouverture avec un acharnement sans violence contre lequel se « brisent les dents des impies »[…] » 5 : il faut re-susciter [sic] des voies d’avenir pour l’Eglise.
Sans vouloir rivaliser avec Dieu, les femmes ont une place à prendre – les religieuses représentent 80% des consacrés – 2 : « […] sans les femmes, l’Eglise ne peut pas penser l’avenir car elles n’acceptent plus de la soutenir, de la servir sans être écoutées » 2.
Gageons que l’ouverture du pape François leur offre cette opportunité.
1Au Moyen-Age, le chapitre était une assemblée tenue par des religieux au sein d’un monastère, ou d’un ordre : http://originedesmots.blogspot.ch/2014/11/avoir-voixdroit-au-chapitre.html) + règle de saint François.
2 Lucetta Scaraffia. Du dernier rang : Les femmes et l’Eglise. Salvator, 2016.
3 Marie-Andrée Roy. Les femmes, le féminisme et la religion. Université Laval, 2001.
4 Yves Louyot. Marie, la femme qui a dit non. Viviers, 2003, p. 90.
5 Yves Louyot. Marie, la femme qui a dit non. Viviers, 2003, p. 92.
Pour vivre ce temps de Carême et en découvrir ou redécouvrir le sens, voici quelques jeux* ou activités proposés. Bon temps de Carême à chacun.
*Tirés des sites : www.idees-cate.com, www.eveil-foi.netQu’est-ce que le Carême ? Complète ce texte avec les mots suivants: volonté, quarante, Amour, mercredi, cœur, cendres, Cendres, vie, revenir, mains, transformer, front.
Le Carême commence le____________ des ______________.
Le Carême dure _____________ jours.
Le premier jour de Carême nous recevons des____________ sur notre ___________ ou dans nos _______________. Cette cendre dit que notre _________ est parfois triste, grise et éloignée de l’Amour divin. Mais notre présence est signe de notre ____________ de changer de vie. Nous désirons ____________ à Dieu avec toute la force de notre_____________. Le temps du Carême est un temps pour se laisser ___________ par l’____________ de Dieu.
Réponses jeu qu’est-ce que le Carême ?
Le Carême commence le mercredi des Cendres.
Le Carême dure quarante jours.
Le premier jour de Carême nous recevons des cendres sur notre front ou dans nos mains. Cette cendre dit que notre vie est parfois triste, grise et éloignée de l’Amour divin. Mais notre présence est signe de notre volonté de changer de vie. Nous désirons revenir à Dieu avec toute la force de notre cœur. Le temps du Carême est un temps pour se laisser transformer par l’Amour de Dieu.[thb_image image= »1336″]
La bénédiction n’évoque souvent que les formes les plus superficielles de la religion, formules marmonnées, pratiques, vides de sens auxquelles on tient d’autant plus qu’on a moins de foi. Pourtant, le dernier geste visible du Christ sur la terre, celui qu’il laisse à son Eglise et qu’a fixé l’art chrétien de Byzance et des cathédrales, est sa bénédiction (Lc 24, 50ss). La bénédiction est un don qui touche à la vie et à son mystère, et c’est un don exprimé par la parole et par son mystère. La bénédiction est parole autant que don, diction autant que bien (grec : eu-logia, latin : bene-dictio, français : éloge ou bénédiction) parce que le bien qu’elle apporte n’est pas un objet précis, un don défini, parce qu’il n’est pas de la zone de l’avoir mais de l’être, parce qu’il ne relève pas de l’action de l’homme mais de la création de Dieu. Bénir, c’est dire le don créateur et vivifiant, soit avant qu’il se produise, sous la forme d’une prière, soit après coup, sous la forme de l’action de grâces.
La bénédiction étant à la fois chose donnée, don de quelque chose et formulation de ce don, trois mots l’expriment : le substantif beraka, le verbe barék, l’adjectif barûk.
– Bénédiction (beraka) : Même en son sens le plus profane, le plus matériel, celui de « cadeau », le mot comporte une nuance très sensible de rencontre humaine. Les présents offerts par Abigaïl à David (1S 25, 14-27), par David aux gens de Juda (81S 30, 26-31), par Naaman guéri à Elisée (2R 5, 15) par Jacob à Esaü (Gn 33, 11) sont tous destinés à sceller une union ou une réconciliation. Mais les emplois de loin les plus fréquents du mot sont en contexte religieux : même pour désigner les richesses les plus matérielles, si le mot de bénédiction est choisi, c’est pour les faire monter à Dieu et à sa générosité (Pr 10, 6-22 ; Si 33, 17), ou encore à l’estime des gens de bien (Pr 11, 11 ; 28, 20 ; Si 2, 8). La bénédiction évoque l’image d’une saine prospérité, mais aussi de la générosité envers les malheureux (Si 7, 32 ; Pr 11, 26) et toujours de la bienveillance de Dieu.
– Bénir (barék) : Le verbe comporte une gamme d’emplois très étendue, depuis le salut banal adressé à l’inconnu sur la route (2R 4, 29) ou les formules habituelles de courtoisie (Gn 45, 7-10 ; 1S 13, 10) jusqu’aux dons les plus hauts de la faveur divine. Celui qui bénit est le plus souvent Dieu, et sa bénédiction fait toujours jaillir la vie (Ps 65, 11 ; Gn 24, 35 ; Jb 1, 10). Aussi seuls les êtres vivants sont susceptibles de la recevoir ; les objets inanimés sont consacrés au service de Dieu et sanctifiés par sa présence, mais non pas bénis.
– Béni (barûk) : Le participe barûk est, de tous les mots de bénédiction, le plus fort. Il constitue le centre de la formule typique de bénédiction israélite ; « Béni soit… » Ni simple constatation, ni pur souhait, plus enthousiaste encore que la béatitude, cette formule jaillit comme un cri devant un personnage en qui Dieu vient de révéler sa puissance et sa générosité, et qu’il a choisi « entre tous » : Yaël, « entre les femmes de la tente » (Jg 5, 24) ; Israël, « entre les nations » (Dt 33, 24) ; Marie, « entre les femmes » (Lc 1, 42). Aussi fréquente et aussi spontanée que le cri : « Béni N… ! », la formule parallèle : « Béni Dieu ! » jaillit également du saisissement éprouvé devant un geste où Dieu vient de révéler sa puissance. Elle souligne moins l’ampleur du geste que son merveilleux à-propos, son caractère de signe. A nouveau, la bénédiction est une réaction de l’homme à la révélation de Dieu (Gn 14, 20 ; Gn 24, 27 ; Ex 18, 10 ; Rt 4, 14). La bénédiction est toujours confession publique de la puissance divine et action de grâces pour sa générosité.
Doris Buchard, Laurence Buchard et Monique Cheseaux se sont promenées dans les rues de Saillon pour interroger les personnes rencontrées, sur le thème du Carême.
Les questions de leur micro-trottoir étaient :
1) Faites-vous le Carême ?
2) Que représente-t-il pour vous ?
Nous pouvons découvrir ici les réponses obtenues tandis que Marie-Luce Crettenand nous donne son éclairage du Carême.
Par Marie-Luce Crettenand
Photos: Laurence Buchard Quèsaco
Carême, pour les plus grands, s’associe assez facilement avec… désert… 40 jours… jeûne… privations… chocolat, cigarettes, vin… Carême, mot difficile à prononcer pour nos petits, qui l’écorchent souvent avec délice ! Ils prononcent « Crème » ! Et si je suivais cette piste de douceur ? Prendre le Carême comme un temps pour me faire du bien ! Me faire du bien, en prenant ce temps pour être au calme et être très honnête avec moi-même. Faire un vrai nettoyage de printemps et vider ma pensée, ma vie toute entière et en réviser le contenu… Plus je fais le vide, mieux c’est… parce que je fais de la place pour que le neuf me remplisse… Que signifie pour moi vivre ? Où se trouve ma sécurité ? Ma foi est-elle dans les personnes ? Dans mon compte en banque ? Où est-elle enracinée et établie dans le Seigneur mon Dieu, la divinité en moi ? C’est lorsque je me sens complètement vide que je peux recommencer à me nourrir de ce qui est du niveau le plus élevé et m’est absolument nécessaire… C’est lorsque je me sens complètement vide que je ressens un profond désir de me laisser envelopper et remplir par Ta Paix et Ton Amour… C’est lorsque je me sens complètement vide que je peux t’accueillir Seigneur et mettre ma main dans la Tienne avec confiance et te dire : « Père, que Ta volonté soit faite » et T’entendre me souffler : « Car aime ! » Par Nicole Non, je suis catholique mais pas pratiquante.
Par Anne-lise Oui, j’ai parfois des intentions mais je n’arrive pas au bout. Souvenirs qui nous laissent un fond de compréhension. Temps d’attente vers Pâques, attente du renouvellement du printemps.
Par Mireille Ça dépend de la motivation. Ça paraît obligatoire car on m’a éduquée dans ce sens. Ça fait partie des habitudes.
Par Fabienne Oui, c’est faire un effort important pour penser à Jésus qui a souffert. Pendant longtemps, nous avons suivi une démarche familiale mais depuis quelques années je continue seule.
Laurence et Joëlle
Par Joëlle et Laurence Non, j’ai fait une fois le Carême du stress pour rire et ça m’a donné l’occasion d’apprendre à le gérer différemment. Le Carême n’a pas de place dans notre vie mais cette période fait partie de notre histoire culturelle et historique.
Par Dolorès Pas tellement, le Carême est un échec permanent. Et je préfère essayer de faire des efforts sur l’année. Des efforts obligés, sur un temps précis, je n’en ai pas envie.
Par Béatrice et Pierre Non, je suis protestant et moi catholique non pratiquante. Le Carême est un jeûne avant Pâques, un souvenir du catéchisme.
Par Claude et Florence Non, car nous sommes protestants. On a participé à l’inauguration de la chapelle de l’Ascension à La Tzoumaz. Le décorum des catholiques est admirable car c’est plus austère chez nous. Bonnes fêtes mais d’abord le Carême…
Par Marie-Jeanne Non, prétexte pour des efforts sans but.[thb_image image= »1321″]
Par Pierre-Georges Produit Photo: BengailJ’aime la liturgie du premier de l’an, fête de Marie, Mère de Dieu. La première lecture de ce jour-là est tirée du Livre des Nombres 6, 22-27. Comme ce texte est court, il est bon de le retranscrire ici : « Le Seigneur parla à Moïse. Il dit : « Parle à Aaron et à ses fils. Tu leur diras : voici en quels termes vous bénirez les fils d’Israël : Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’Il te prenne en grâce ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’Il t’apporte la paix ! » Ils invoqueront ainsi mon nom sur les fils d’Israël, et moi, je les bénirai. »
Dès le début de l’année, nous sommes donc invités à bénir et le Seigneur dit qu’il nous bénira à son tour. Dieu seul est source de bénédiction, mais Il passe volontiers par nous. Nous pouvons être ses instruments ! En bénissant autour de nous, nous déclenchons la bonté, la miséricorde, la sagesse et tous les dons possibles de Dieu sur les autres et sur nous… et sur le pays aussi ! Ce qui est quand même pas mal.
J’ai eu dans les mains, un jour, un livre intitulé « La puissance de la bénédiction », j’avais été émerveillé par les témoignages qu’il contenait. Oui, quand nous bénissons, nous ouvrons la porte à la puissance de Dieu. C’est vrai qu’aujourd’hui nous nous faisons rarement, voire plus du tout, instruments de bénédiction. Pourtant beaucoup d’entre nous se souviennent encore de parents, de grands-parents qui ne se gênaient pas de saluer et de remercier en disant simplement : « Dieu te bénisse ! » ou « Dieu te garde ! »
A l’opposé de la bénédiction, il y a la malé-diction. Ce matin même, je pensais à cela lorsqu’un ami m’a montré sur son iPhone des propos qu’il avait découverts sur internet relatifs aux prochaines élections au Conseil d’Etat. Disons que ça tirait plutôt du côté de la malé-diction que de la béné-diction ! Est-ce bon pour le pays ?
Mais bon, au petit café-croissant du matin, à l’apéro de midi ou du soir, est-ce que je ne me laisse pas, moi-même, aller une fois ou l’autre à une pique, à une remarque négative envers celui-ci ou celui-là ? Pas facile de toujours contrôler sa langue et son cœur. Alors ces jours prochains, je m’invite personnellement à essayer de bénir plutôt qu’à médire. Quant à vous lecteurs, vous savez que si vous bénissez, vous serez bénis en retour… et le pays avec. On pourrait parler de la politique de la bénédiction. Une politique encore plus difficile que l’autre sans doute. Alors on devrait essayer quand même. Là aussi, la politique reste l’art du possible !
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