Les jeunes dominicains aux soupes de carême

Par Frère Jacques-Benoît Rauscher op, maître des étudiants
Photo: © Bernard Hallet pour les dominicains de Suisse, 
tous droits réservés, 2018Le couvent Saint-Hyacinthe, sur le territoire de la paroisse du Christ-Roi, a la particularité d’accueillir une communauté à la fois jeune et issue des cinq continents. Sur les 21 frères qui y résident, 7 sont dans la période dite de « profession simple », c’est-à-dire qu’ils se préparent à prononcer leur engagement « jusqu’à la mort » dans l’Ordre dominicain. Très mobilisés par les exigences des études de théologie à l’université ou dans des apostolats sectoriels, tous les frères n’ont pas un contact régulier avec la communauté paroissiale en dehors des grandes célébrations.

Depuis quelques années, la communauté des frères dominicains participe avec les fidèles du Christ-Roi à la vigile pascale. C’est un beau moment qui permet de replonger communautairement dans la foi de notre baptême. C’est un moment important qui permet, spécialement aux jeunes frères dominicains, de se sentir accueillis dans la vie d’une paroisse suisse à un moment central de l’année liturgique. Il nous a semblé que ce temps serait vécu avec d’autant plus d’intensité s’il pouvait être précédé par d’autres moments partagés avec les paroissiens, tout spécialement pendant le carême. Une telle demande a reçu immédiatement un accueil favorable de notre curé, ce qui nous a poussés à mener plus avant la réflexion.

Nous sommes donc heureux d’annoncer que des frères étudiants dominicains proposeront à l’occasion des soupes de carême, chaque vendredi, un temps de méditation et de prière de cinq minutes environ. Ce temps n’empêchera pas les paroissiens venus manger la soupe entre deux rendez-vous professionnels de s’y rendre. Mais il a pour but d’aider chacun à vivre ce temps privilégié qu’est le carême en se mettant à l’écoute de la Parole ou en prêchant cette Parole. Une belle manière de se rassasier de ce que l’autre peut nous apporter… un point sur lequel nous ne sommes pas invités à jeûner pendant le carême, bien au contraire ! A bientôt donc : nous commençons le 8 mars prochain !

Une heure avec Marie Tran

Je veux mettre Jésus-Christ au centre de ma vie

Propos recueillis par Thérèse Yang
Photo: DRJe m’appelle Marie Tran. J’ai reçu la consécration en 2015 par Mgr Morerod. Dans le diocèse LGF, nous sommes un groupe de femmes consacrées et nous nous rencontrons régulièrement. Notre aumônier est l’abbé Martial Python, curé de l’unité pastorale Bienheureuse Marguerite Bays. Chaque consacrée qui vit seule doit gérer elle-même le temps qu’elle réserve à la vie spirituelle. 

Je me réveille chaque jour vers 6h. Ensuite, je dis la prière du matin. Pendant la journée, je prie également en travaillant. Je vais quotidiennement à la messe. Je termine la journée en priant l’office du soir. La prière est ainsi ma nourriture spirituelle de tous les jours. Je rends service à la paroisse du Christ-Roi en donnant parfois la communion lors de la messe dominicale et aux personnes âgées en allant à leur domicile. 

Quant à mes loisirs, je lis beaucoup, en particulier des écrits du pape François. Pour moi, c’est une autre forme de nourriture spirituelle. J’aime marcher. Je fais de nombreux pèlerinages. Je suis allée un peu partout : en Italie, à Rome, Assise, Cascia et Padoue ; au Portugal, à Fatima ; en France, à Notre Dame de la Salette et à Lourdes ;  en Espagne, à Saint-Jacques-de-Compostelle ; en Suisse au sanctuaire de Einsiedeln et en Terre Sainte dernièrement. Une fois, j’ai même eu la grâce de faire un pèlerinage en croisière sur les pas de Saint Paul. 

Au début de mon activité professionnelle, je ne me préoccupais que du travail ; je ne pensais qu’à gagner de l’argent. Or, ce n’est pas seulement l’action qui compte. Il est nécessaire de prendre du temps pour soi-même. Il ne faut pas toujours courir. Se reposer, c’est aussi une forme de prière. Entre travail professionnel et vie spirituelle – cela ne fait qu’un – c’est à moi de gérer mon emploi du temps. Quand je lis et j’écoute la Parole de Dieu, je m’efforce de la mettre en pratique. Dans la vie quotidienne, j’essaie d’être charitable avec les autres, d’aider les gens. Mon travail consiste à être en contact avec des personnes. C’est un enrichissement quotidien. En vivant dans le monde, j’ai fait de nombreuses expériences et j’apprends beaucoup sur les relations humaines. 

Dans la vie, j’essaie de prendre le bon côté des choses. Je suis confiante et souriante, je rends des services fraternels. Ainsi, la vie est plus légère, je ressens la paix et l’amour. C’est vraiment le bonheur. Ma vie trouve son sens dans l’Amour de Dieu et dans la foi en Jésus Christ. Dieu est comme une mère qui me donne tout avant que je le Lui demande. Et c’est au moment où je me sens le plus seule que Dieu me parle. C’est pourquoi, pour moi, prier est important. « Quand je prie, Dieu respire en moi », a dit le pape François. Je veux mettre Jésus-Christ au centre de ma vie. Au quotidien, je peux rencontrer des difficultés, je peux être malade ou avoir des misères : ce ne sont que des détails. Jésus Christ est au cœur de ma vie. Voilà l’essentiel.

Biographie

Marie Tran est née au Vietnam. A l’âgede 14 ans, elle a quitté son pays avec ses parents et ses 3 frères pour venir en Suisse, à Fribourg. En 1989, son petit frère est décédé à l’âge de 18 ans. En 1992, elle a reçu la nationalité suisse.
Elle a fait le cycle d’orientation et a suivi l’école paramédicale à Fribourg.
Ensuite, elle a suivi une formation de pédicure-podologue à Genève.
Après son diplôme, à l’âge de 25 ans, elle a commencé à travailler dans sa spécialité en tant qu’indépendante. Elle vit seule et travaille chez elle. Femme consacrée, elle partage son temps entre vie spirituelle et activité professionnelle.

Rétrospective

Saint-Nicolas des aînés en la cathédrale

Photos: Emmanuel Rey

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Messe des familles de Noël en l’église Saint-Paul

Photos: Elisabeth Beaud

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Messe de minuit à Saint-Michel avec l’aumônerie des collèges

Photos: Reto Dörig

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Retour sur le mois de décembre-janvier de l’UP Saint-Joseph

Par Fanny Sulmony
Photos: DR

A l’heure où je vous écris ces lignes, notre crèche est encore sous le sapin décoré, les rois sont arrivés jusqu’à l’enfant Jésus et ils sont tous, autour de lui, célébrant sa présence parmi les hommes… Il va falloir se résoudre à l’emballer soigneusement, à la ranger dans sa boîte et à la descendre à la cave avec les autres décorations qui ont orné notre maison pendant tout le temps de l’Avent. Mais avant cela, je m’arrête encore un peu devant cette crèche que j’aime tant, méditant sur l’année écoulée et sur les fêtes de Noël tant attendues et si vite passées. Et vous ? Avez-vous célébré Noël dans les différentes paroisses qui forment notre unité pastorale ? En famille lors d’une des crèches vivantes, priant autour des enfants qui rejouent la scène de la Nativité, comme chaque année costumés pour incarner leurs rôles ? Ou à la messe de minuit ? Cette année encore, l’unité pastorale proposait un repas de Noël ensemble le soir du 24 décembre, une rencontre en toute simplicité appréciée de tous… Bref, un dernier regard à ces photos avant de ranger la crèche et d’avancer dans cette nouvelle année avec confiance !

Crèche vivante à l’église Saint-Pierre.
Crèche vivante à l’église Saint-Pierre.

Repas de Noël ensemble à la paroisse Sainte-Thérèse après la messe des familles.
Repas de Noël ensemble à la paroisse Sainte-Thérèse après la messe des familles.

Repas de Noël ensemble à la paroisse Sainte-Thérèse après la messe des familles.
Repas de Noël ensemble à la paroisse Sainte-Thérèse après la messe des familles.

Crèche vivante à l’église Sainte-Thérèse.
Crèche vivante à l’église Sainte-Thérèse.

Messe de minuit à l’église Saint-Pierre.
Messe de minuit à l’église Saint-Pierre.

Le peuple de Dieu en marche

Texte et photo Par Mathias Theler *Dans l’Eglise nous distinguons les personnes consacrées des laïcs. Bien que le terme laïc vienne du mot grec « λαός », qui signifie « peuple », les personnes consacrées font aussi partie du « Peuple de Dieu ». Elles réalisent, à travers la spécificité de leur appel et de leur engagement, un ministère, c’est-à-dire un service particulier issu du peuple de Dieu et pour le peuple de Dieu. Les personnes consacrées accomplissent ainsi leur mission baptismale propre, mission à laquelle chaque baptisé est appelé à répondre. 

L’invitation que fait la CRAL (Communauté romande de l’apostolat des laïcs) **, pour le Dimanche des laïcs, est : « Va et suis ton chemin ! » Pour cela, tel Jérémie, il faut d’abord se tourner vers Dieu, écouter sa Parole et répondre « oui » à son appel. Ensuite, « Va » : un chrétien est une personne toujours en mouvement. Puis « Suis ton chemin » et réalise ta vocation baptismale en Eglise. Pour le faire, chaque chrétien est appelé à répondre à sa mission propre qui est de bâtir ensemble, consacrés et laïcs, l’Eglise d’aujourd’hui.

Mais quelle est au fond ma vocation chrétienne ? « Ma vocation c’est l’Amour », disait Thérèse de l’Enfant-Jésus. Claude Ducarroz, dans l’interview filmée « Plans-Fixes » qui lui est consacrée, dit : « Il faut peu de choses pour être prêtre: il faut croire en Jésus-Christ et l’aimer, aimer l’Evangile et, surtout, aimer les gens. » « Aimer » c’est notre vocation commune, laïcs ou prêtres, car l’Amour nous dynamise dans toutes nos actions ecclésiales et est au cœur de toutes nos relations.

*  Mathias Theler est agent pastoral sur l’UP Notre-Dame de la Brillaz et aumônier dans les établissements pénitenciers de la plaine de l’Orbre.

**  La Communauté romande de l’apostolat des laïcs (CRAL) est une association catholique, elle rassemble des mouvements et groupes de laïcs qui à la lumière de l’Evangile, enracinés en Eglise agissent au cœur du monde. Parmi les mouvements il y a notamment le mouvement chrétien des retraités, l’Apostolat de la prière, les Equipes Notre-Dame, Foi et lumière, l’ACAT. Site : www.lacral.ch

Le jeûne c’est la santé!

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Par l’abbé Marie-Joseph HugueninAvec enthousiasme, les abbés Philippe Blanc, Jacques Papaux et moi-même avons lancé un groupe de jeûneurs et jeûneuses sur l’UP Saint Joseph en carême 2017. Pour la troisième année consécutive, avec l’appui non moins enthousiaste de l’abbé Alexis Morard et de notre doyen Paul Frochaux, nous invitons toute personne intéressée à nous rejoindre !

Nous constituons un groupe qui se réunit à la paroisse Saint-Pierre pour jeûner ensemble durant une semaine : nous ne prenons que des jus de légumes et des jus de fruits, selon une méthode éprouvée, promue par l’Action de Carême. Nous vivons trois dimensions intimement liées :

Une dimension spirituelle, en portant les intentions de prière les uns des autres. Chaque jeûneur ou jeûneuse s’engage à jeûner à une intention qui lui est chère. Cette dimension s’enracine dans l’Evangile et dans la vie de l’Eglise. Le jeûne libère l’esprit et permet d’approfondir sa vie spirituelle.

Une dimension corporelle : le jeûne est très bienfaisant pour le corps. Il est une thérapie connue dans toutes les civilisations. Notre société d’abondance engendre toute sorte de maladies.

Une dimension de solidarité : l’Action de Carême propose d’offrir ce qui est économisé par le jeûneur durant la semaine pour – cette année – soutenir les communautés autochtones du Guatemala, qui ont de la peine à faire reconnaître leurs traditions exemplaires dans la préservation de leur milieu de vie.

Nous avons décidé de fixer chaque année cette semaine de jeûne durant la première semaine de Carême, de façon à pouvoir facilement s’en souvenir. Elle débute le soir du premier dimanche de Carême, le 10 mars, par une réunion à 17h pour lancer le groupe. Elle se termine le deuxième dimanche de carême, 17 mars, à midi par un repas festif fait d’une compote de pommes ! On ne peut, en effet, entrer dans le jeûne et en sortir immédiatement. Il y a trois jours de préparation pour y entrer et trois pour en sortir. Le Mercredi des cendres est jour d’obligation pour le jeûne, ce qui permet déjà de s’y préparer. Les participants recevront toutes les indications pour préparer le jeûne.

Une séance d’information et d’inscription est fixée au jeudi 28 février de 19h30 à 20h30 à la salle 4 de la paroisse Saint-Pierre. Vous recevrez alors toutes les indications pratiques et pourrez poser toutes vos questions.

La semaine de jeûne propose de se réunir tous les jours de 12h30 à 13h30, si possible, pour partager notre expérience, une tisane à la main, et prier ensemble. Si l’horaire ne convenait pas à tous et si les participants sont assez nombreux, il serait possible de créer un deuxième groupe se réunissant le soir. 

Cette formule permet de faire comme une retraite tout en continuant ses activités au travail ou à la maison. Le Centre Sainte-Ursule propose une autre formule en carême, semblable à une retraite proprement dite (voir leur proposition au Centre Sainte-Ursule). 

Il y a une centaine de groupes de jeûneurs en Suisse. Ils sont chaque année plus nombreux et atteignent le millier de participants. Toute personne intéressée et en bonne santé peut y participer. La responsable romande (Katrin Fabbri) et le médecin qui se met bénévolement au service des groupes de jeûneurs peuvent donner des conseils.

Bienvenue pour changer le monde !

Accompagner pour dire A DIEU

Perdre un être cher est une souffrance violente et brutale qui peut interpeller notre foi en un Dieu amour. De nombreuses familles frappées par un deuil sollicitent encore l’Eglise pour les aider à accompagner leur défunt et célébrer le dernier adieu lors d’une célébration catholique. Celle-ci peut prendre la forme d’une Eucharistie, mais pour les personnes qui n’ont pas l’habitude de la messe, ou qui sont plus éloignées de la pratique religieuse, elle peut se faire sous la forme d’une célébration de la Parole. Pour l’animation de ces célébrations, entre autres, les paroisses du Grand-Fribourg peuvent compter sur l’équipe des funérailles. Comment est née cette équipe encore peu connue? Quelle est sa mission? Voici le témoignage de Jaga Loulier, responsable du groupe funérailles au sein de l’UP Saint-Joseph.

Par Fanny Sulmony
Photo: DRLe groupe a été fondé il y a environ cinq ans au sein de l’unité pastorale Saints-Pierre-et-Paul grâce à l’impulsion du curé modérateur alors en place, l’abbé André Vienny. Plusieurs agents pastoraux avaient suivi une formation sur l’accompagnement des personnes en deuil et la célébration des funérailles. Suite à cette formation, Jaga Loulier reçut de son curé le mandat de former une équipe au sein de l’UP.

L’équipe a été complétée par des personnes, bénévoles, qui avaient été formées dans l’animation de veillées de prière. Il y a deux ans, l’équipe s’est élargie en intégrant des membres laïcs de l’unité pastorale Notre-Dame. Elle compte à présent une dizaine de membres. Jaga partage aujourd’hui la responsabilité du groupe funérailles décanal avec Elisabeth Beaud, coordinatrice pour l’UP Notre-Dame.

Actuellement, l’équipe comprend des laïcs, des religieux et un diacre. Toutes ces personnes partagent déjà une longue expérience de collaboration et désormais une réelle amitié. Trois rencontres d’organisation, des moments d’échange et de convivialité sont proposés aux membres tout au long de l’année. Chacun participe aussi, dans la mesure du possible, aux propositions de formation continue organisées par le vicariat. L’équipe accueille volontiers toute personne intéressée, pour discerner avec elle la possibilité de s’engager dans un tel service à la communauté.

La mission de l’équipe

Jaga explique que « la mission du groupe funérailles est née du souhait de l’abbé Vienny que toute la communauté s’engage dans le service auprès des familles en deuil et les accompagne dans le dernier adieu à leurs proches ».

« L’idée n’était pas de remplacer les prêtres (car rien ne remplace l’Eucharistie) ni seulement de pallier leur manque, mais principalement de répondre à l’évolution de la société, notamment au fait qu’une partie des personnes qui se disent croyantes sont peu ou pas pratiquantes. Ces personnes se réfèrent néanmoins à la foi chrétienne et désirent inclure la dimension de la prière dans la célébration du dernier adieu à leurs proches. »

Dans cette situation, la mission du groupe des funérailles est d’apporter la Parole de Dieu auprès de la famille endeuillée et d’être présente auprès d’elle. « C’est toujours un moment intense de proximité et de communion avec les familles. Lors du départ d’un proche, on est replacé ensemble à la base de notre vie, invité à retourner aux choses essentielles. On se souvient de la vie du défunt, on remercie pour son existence et finalement on ne célèbre pas la mort, mais la Vie » souligne l’agente pastorale. La mission de l’équipe est d’être présente dans ce passage délicat pour chacun, avec la solidarité humaine, la compassion du Christ, et d’inviter à l’espérance grâce à la Parole. C’est simplement permettre aux familles de ne pas être seules dans ces moments difficiles, de rendre hommage à leur défunt et « de faire le passage de façon apaisée ».

Célébrations vivantes

Les membres du groupe des funérailles s’appliquent à rendre ces célébrations vivantes et à mettre de la beauté dans la démarche. La volonté de la famille – choix des textes, des musiques et souhaits particuliers – est respectée dans la mesure du possible.

Jaga constate que parfois les personnes font appel à l’Eglise mais souhaitent une cérémonie à la frontière “du religieux et du profane” ; même sans faire appel à la Parole de Dieu. » Pour la responsable du groupe, c’est une invitation à sortir à la périphérie de nos églises, à nouer un contact avec celui qui ne voit pas nécessairement le besoin de faire référence à la Transcendance. L’équipe est à l’écoute de ces situations, mais elle n’abandonne pas pour autant le lien avec l’Evangile et la prière.

« Certaines familles souhaitent des cérémonies non religieuses et ne font plus appel à l’Eglise mais à des animateurs laïques qui ne viennent pas de notre groupe de funérailles. Il arrive aussi que la famille renonce à toute sorte d’adieu et abandonne le rite qui est si essentiel au processus du deuil », constate Jaga

L’Eglise apporte du sens

Ces situations interpellent l’équipe des funérailles : « L’Eglise doit-elle être présente à la périphérie ? Si oui, comment, par quelle parole et quelle attitude ? Etre présent et compatir n’est-ce pas aussi une mission de l’Eglise ? En plus d’une fonction d’accompagnement et d’écoute, l’équipe des funérailles a un rôle d’éveilleur. Pour cela l’attitude est toute aussi importante que les mots ».

A ce titre, deux personnes de l’équipe des funérailles sont chargées d’écrire un message de solidarité et de condoléances à toutes les familles endeuillées des paroisses, indépendamment de leur démarche. Pour celles qui sont accompagnées par les membres de l’équipe, il arrive que les liens de proximité, voire d’amitié, se perpétuent au-delà du temps des funérailles.

L’équipe ne propose pas d’accompagnement psychologique dans les diverses étapes du processus du deuil. Les personnes qui sont intéressées peuvent rejoindre les groupes spécifiques du Centre Sainte-Ursule.

Et plus concrètement

Lors d’un décès, la famille s’adresse le plus souvent directement aux pompes funèbres. Celles-ci font un premier discernement pour savoir si la présence de l’Eglise est souhaitée ou non. Si oui, elles s’adressent à la paroisse pour demander une cérémonie religieuse et, le plus souvent, précisent si la famille désire une messe ou non. La paroisse cherche ensuite un prêtre pour la célébration de l’Eucharistie. Si la famille souhaite une « cérémonie sans communion », la paroisse cherche un ou deux membres laïques du groupe des funérailles qui présideront la célébration. La famille est contactée pour la préparation de la cérémonie. Les membres du groupe funérailles peuvent également accompagner le prêtre lors de l’eucharistie et prendre en charge certaines parties de la messe : accueil, lectures, intentions. Ils peuvent animer une veillée de prière avant les funérailles, être présents pour proposer une courte prière quand la famille se réunit à la chambre funéraire, participer à la messe de trentième, ou faire une dernière bénédiction au moment du dépôt de l’urne au cimetière. La famille peut demander ces services gratuitement en téléphonant au secrétariat paroissial.

La création

Par Emmanuel Rey
Photo: DRLe temps de l’Avent nous prépare à Noël (nous faisons mémoire de sa venue il y a 2000 ans) et tourne nos regards vers le retour du Christ (nous attendons qu’il revienne dans la gloire, à la fin des temps). L’Incarnation du Christ est pour nous une création nouvelle, comme le dit une prière de la messe de Noël (Père, toi qui as créé l’homme et as rétabli sa dignité…). Avant d’entendre l’évangile de la création
nouvelle dans le Christ, intéressons-nous à la création :[thb_image image= »3542″ img_link= »url:%2Fwp-content/uploads/2018/11/P.-5-infographie_2018.12_2019.01_creation. »]

Rencontre avec le diacre Max Hayoz

Propos recueillis par Emmanuel Rey
Photo: DRMax Hayoz a célébré en septembre dernier les 20 ans de son ordination diaconale. Avec son épouse Rosmarie, il habite le quartier de l’Auge, en face de l’église Saint-Maurice. Max est très engagé dans notre unité pastorale : célébration de baptêmes, de mariages et de funérailles, contribution aux activités proposées à nos aînés, souci des plus faibles à travers différentes œuvres caritatives.

Vos différents engagements à Caritas et dans les conférences Saint-Vincent-de-Paul montrent que vous êtes sensible à la dimension diaconale de l’Eglise. Cela vous a-t-il aidé à discerner votre vocation de diacre ?
Oui, j’en suis sûr ! La rencontre et la prise en charge de toute personne, déjà dans la vie professionnelle puis dans mes activités auprès de Caritas et des conférences Saint-Vincent-de-Paul, ont certainement joué un grand rôle dans le discernement de cette vocation. Mais avant cela, il y a autre chose : les conditions économiques modestes de ma famille, qui a bénéficié de l’aide de la conférence voici 65 ans. Lorsqu’on reçoit, on a aussi envie de donner. Cette envie m’a toujours habité ; elle m’a marqué pour la vie, elle m’a davantage sensibilisé à la dimension diaconale de l’Eglise.

Pouvez-vous nous donner deux faits marquants de vos 20 ans de ministère diaconal ?
Un jour, j’ai célébré un mariage. Les témoins des mariés, qui n’avaient pas l’intention de se marier à l’église, ont été marqués par cette célébration. Quelques mois plus tard, ils m’ont proposé de me mettre en chemin avec eux pour la préparation de leur propre mariage : pour moi ce fut un merveilleux cadeau. Il y a aussi les décès et les veillées de prières. J’ai souvent remarqué que des personnes ou des familles m’ont approché pour me manifester leur besoin d’écoute et de réconfort, et parfois pour un suivi après l’enterrement. Aujourd’hui encore, je suis en contact avec ces personnes.

En rencontrant les personnes qui demandent de l’aide aux conférences Saint-Vincent-de-Paul, quels constats faites-vous ?
Je constate d’abord que des personnes de toutes les couches sociales, quelles que soient leur appartenance religieuse, s’adressent aux conférences. Une situation économique difficile (primes de caisse-maladie impayées, loyers en retard, dettes), le chômage ou encore la maladie les entraînent à faire la démarche. Je dois relever une augmentation sensible des demandes d’aide ces dernières années.

Depuis quelques années, les paroisses de Fribourg ont mis sur pied une antenne sociale, l’Accueil Sainte Elisabeth. D’autres projets liés à la solidarité verront le jour ces prochaines années. Comment voyez-vous la situation évoluer ?
J’ai un souhait unique et sincère : que toutes ces antennes sociales ne forment pas un organisme d’entraide avec des structures administratives lourdes et qui freinent une intervention rapide et efficace. Ceci dit, je pense que l’Eglise a déjà tout ce qu’il faut pour répondre à sa vocation au service des plus faibles. Avant de réaliser de nouveaux projets, il faudrait d’abord réexaminer et redéfinir les critères et les besoins des organismes existants puis veiller à ce qu’une complémentarité soit garantie pour favoriser une intervention rapide et efficace.

Les conférences Saint-Vincent-de-Paul ont organisé différentes actions dans les
magasins de Fribourg et environs. La plupart de ces actions ont eu lieu avant ou au début du temps de l’avent. Merci à tous !

«Laudato si’» dans le jardin et… dans notre assiette!

Par Emmanuel Rey
Photos: DR

Les produits Laudato Si’
Les produits Laudato Si’

Une belle après-midi d’automne dans le jardin du couvent des Capucins de Fribourg. Lionel Avanthay se promène dans les allées, entre les tomates noires de Crimée, les touffes d’hysope et les cucurbitacées. Valaisan d’origine et cuisinier de formation, ancien garde suisse, il a déjà plusieurs vies derrière lui. L’an passé, il a étudié à l’Institut Philanthropos à Bourguillon et s’est posé de nombreuses questions sur sa foi, qu’il jugeait trop spirituelle et pas assez incarnée. Comment unir la foi et la vie quotidienne ? Ne peut-on changer le monde qu’en priant ?

Lionel Avanthay a pris le temps de la réflexion et a conclu que chacun peut influencer la vie du monde par des choix très simples : la nourriture, les vêtements, la manière de se déplacer, etc. Puis il est tombé sur Laudato si’, l’encyclique du pape François sur la sauvegarde de la maison commune. D’abord rebuté par la figure du Saint-Père, Lionel a été surpris de constater que l’encyclique mettait des mots sur sa propre réflexion.
Laudato si’, mi’ Signore (Loué sois-tu, mon Seigneur) : c’est sur ces mots de saint François d’Assise que commence la deuxième encyclique du pape François, publiée le 24 mai 2015. Le Saint-Père commence par citer le Poverello qui, dans son cantique, « nous rappelle que notre maison commune [la Terre] est comme une sœur, avec laquelle nous partageons l’existence, et comme une mère, qui nous accueille à bras ouverts ». Il développe sa réflexion sur la sauvegarde de la création et l’écologie intégrale, qui prend en compte la nature, l’homme et les rapports sociaux. Cette encyclique a été bien accueillie, et largement au-delà des milieux catholiques.

Une heure avec… Clotilde et Didier Strzygowski

Construire son couple, jour après jour, sous le regard de Dieu

Propos recueillis par Thérèse Yang
Photo: Thérèse YangNous sommes mariés depuis 1986. Nous nous sommes rencontrés dans un groupe de jeunes étudiants dans la paroisse Saint-Louis à Vincennes. Ce groupe organisait des rencontres spirituelles et des pèlerinages, ce qui nous a permis de nous fiancer à Cana, en Terre Sainte. Ce groupe d’étudiants a sûrement été le point de départ de tout notre engagement par la suite. 

Nous avons vu que nous avions envie de quelque chose de fort pour notre couple et pour la famille que nous construisions. Quelques années plus tard, nous sommes entrés aux Equipes Notre-Dame, mouvement de couples qui nous a permis de grandir dans notre relation humaine et spirituelle. 

Notre constat est que, sans cet engagement de partage et de fraternité avec d’autres couples, nous n’aurions pas eu les moyens de rebondir aujourd’hui devant les différents événements heureux et malheureux que nous vivons. 

Afin de pouvoir partager avec nos enfants, nous nous sommes engagés pendant quatre ans dans un groupe de scouts en tant que chefs de groupe. Cet engagement nous a permis de partager avec eux les joies et les difficultés qui en découlent et ainsi de s’enrichir les uns les autres. Encore aujourd’hui, dans leur vie d’adulte, ils se réfèrent à cet engagement.

Au gré de nos divers déménagements, nous avons été sollicités pour accompagner de jeunes couples ou de jeunes célibataires, professionnels, qui souhaitaient échanger sur leur vie et leur foi en équipe. Ce furent de beaux moments d’échanges et de rencontres avec des jeunes de l’âge de nos propres enfants. Devant les engagements que nous voyons autour de nous, ceux de nos enfants et de leurs amis, nous constatons la difficulté qu’ils rencontrent dans la construction de leurs relations de couples, dans l’engagement qu’ils souhaitent prendre. Nous sentons qu’il est important de pouvoir témoigner que notre (votre) couple est toujours à construire et que nos vies ne sont pas
un long fleuve tranquille !

Forts de ce constat et avec l’aide d’autres couples, nous allons démarrer à Fribourg et environs une équipe de couples, mariés ou non, qui souhaitent réfléchir ensemble. Cette équipe s’appelle « Tandem » car pour avancer sur ce genre de vélo il vaut mieux être deux !

Après 30 ans de mariage, nous sommes toujours en quête de plus d’amour. C’est tous les jours qu’on recommence et qu’on se dit « Oui » !

Biographie

Clotilde et Didier Strzygowski sont mariés depuis 32 ans. Ils ont quatre enfants et deux petits-enfants. Didier est ingénieur chimiste chez Nestlé et Clotilde est secrétaire de direction. Résidant auparavant en France, ils sont venus en Suisse il y a une année et demie, en raison de leur travail. Ils apportent ici leur témoignage de couple chrétien engagé dans un parcours de foi. Ils font partie des Equipes Notre-Dame* et vont s’engager dans un nouveau projet, Tandem**, qui s’adressera à de jeunes couples ou couples en formation.

* site internet Equipes Notre-Dame : https://www.equipes-notre-dame.fr
** site internet Tandem : http://www.equipestandem.org/

Et si Noël était la fête de tous les possibles?

Par Olivier Messer, responsable de l’Accueil Sainte Elisabeth et aumônier de prison
Photo: DR
Dieu ne cesse de nous surprendre. Pour se faire plus proche de nous, voilà qu’il prend forme humaine et choisit de nous rejoindre dans une sobriété déconcertante. Il n’est pas encore né que déjà on le rejette. Qu’à cela ne tienne, une étable suffira à l’accueillir. Son histoire nous dira que sa vie d’homme fut ainsi, à affronter les refus, l’adversité et la violence. Jusqu’au supplice de la croix…

Pourtant, ce Jésus réalisera l’impensable : il guérira des malades, chassera des démons, vaincra la mort… et changera des vies, nos vies, en profondeur et pour l’éternité ! A commencer par celles des plus pauvres, des plus corrompus. Ne se présente-t-il pas d’abord aux bergers et non aux puissants ? Ne fréquente-t-il pas les plus méprisés, ceux aux mœurs douteuses ? 

Oui, Noël est bien la fête de tous les possibles. A une condition cependant, accueillir ce Jésus dans la crèche de mon cœur. Voici bien l’essentiel : suis-je capable de voir Dieu venir à moi dans le criminel emprisonné, le SDF qui m’interpelle dans la rue, l’étranger en quête d’une vie meilleure, le frère aveuglé par le profit, ou dans mes propres faiblesses ? Suis-je capable de le rencontrer dans la routine comme dans l’inattendu de ma vie ? Suis-je capable de le découvrir dans toute créature, dans sa création même la plus ordinaire ?

Puisse ce temps de Noël nous offrir de changer de regard sur les êtres et les choses qui nous entourent, d’y chercher patiemment Sa présence, avec humilité. Commençons par nous-mêmes, nos proches, nos voisins d’immeuble, nos collègues de travail.

Alors oui, tout sera possible ! Beau Noël à tous.

Morat-Fribourg en communion avec le Synode

« Viens, suis-moi »

Par Paul Salles
Photos: DRLe 7 octobre dernier, une quarantaine de participants ont choisi de vivre « Morat-Fribourg » autrement, c’est-à-dire en lien avec le Synode des évêques qui s’est ouvert ce jour-là à Rome. A l’appel de Mgr Alain de Raemy, l’évêque des jeunes et délégué suisse au Synode, tous les cantons de Suisse romande offraient une journée pour mettre en lumière cette assemblée et permettre de la vivre à distance. 

Ainsi, à Fribourg, c’est bien plus qu’une course qui a été vécue puisque, tout au long de la journée, les jeunes et les animateurs ont certes couru, mais aussi échangé, partagé, médité sur le thème de la vocation : « A quoi suis-je appelé ? Pour quoi cours-tu ? » En duplex depuis Rome, Mgr de Raemy a encouragé les jeunes à ne pas laisser cette question de côté, sachant qu’à travers elle, c’est bien Dieu qui nous appelle. L’évêque des jeunes a également partagé ce qu’il vivait à Rome, l’état d’esprit dans lequel il se prépare à vivre ce grand évènement avec plus de 200 pères synodaux réunis autour du Saint-Père. Ce fut ensuite le temps de la prière : pour les évêques rassemblés afin qu’ils soient disponibles au souffle de l’Esprit, pour les jeunes réunis lors de cet événement, et enfin pour tous les jeunes d’ici et d’ailleurs, surtout ceux qui sont dans les épreuves et qui cherchent leur chemin de vie et de bonheur. 

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Fête des peuples

Par Yoland Miere
Photos: DR La communauté paroissiale de Saint-Paul accueillera le samedi 17 novembre la deuxième édition de la fête des peuples organisée à l’initiative de l’unité pastorale Notre-Dame et de la mission catholique portugaise du canton de Fribourg. Une belle opportunité de célébrer l’Eucha­ristie ensemble et de tisser de nouveaux liens avec des croyants d’autres cultures. La messe sera célébrée à 19h en l’église Saint-Paul, puis nous serons tous invités à manger les traditionnelles châtaignes grillées à la salle paroissiale. Bienvenue à tous !

Um encontro com a comunidade católica  lusófona da cidade de Friburgo e arredores. No sábado dia 17 de novembro, a comunidade paroquial de São Paulo acolherá a segunda edição da festa dos povos organizada com a iniciativa da unidade pastoral de Notre-Dame e a Missão Católica de língua Portuguesa no Cantão de Friburgo. Uma boa oportunidade de celebrar juntos a eucaristia e tecer novas relações com cristãos de outras culturas. Depois da celebração que terá seu início às 19h, somos todos convidados a participar no convívio  da tradicional festa das castanhas.

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J’ai lu pour vous: Combattre l’abus sexuel des enfants

Par l’abbé Dominique Rimaz
Photo: DRjai-lu-pour-vousLe tsunami des abus est déclenché depuis longtemps. Il a frappé l’Eglise catholique par le truchement de l’Etat américain de Pennsylvanie. Le centre nerveux médiatique est aux USA. Nos esprits ont donc été touchés. 

Le Père Stéphane Joulain est prêtre, membre de la société des Missionnaires d’Afrique, ou Père Blanc, communauté aussi présente chez nous à Fribourg. Le
Père Joulain est également psychothérapeute et travaille sur la dure réalité des victimes d’abus depuis plus de quinze ans. 

Son livre est le fruit de sa thèse de doctorat et de ses thérapies auprès des victimes, sans oublier les auteurs des abus. Son ouvrage synthétise également ses cours donnés à Rome et au Canada. 

Les questions sont vastes: qui abuse ? pourquoi ? comment soigner ? L’auteur défriche un vaste panorama psychologique et psychiatrique. Un petit glossaire spécifique vient également enrichir nos connaissances. 

Cet opus est un « must », un outil idéal pour tous les chrétiens qui désirent répondre à l’appel au Peuple de Dieu lancé par le pape François. Sa lecture contribuera à l’avènement d’une nouvelle culture afin de tuer dans l’œuf tout esprit de cléricalisme. 

Stéphane Joulain, combattre l’abus sexuel des enfants, Desclée de Brouwer, 2018. 

Une heure avec… Marguerite Robette

Le bonheur, c’est d’être uni à Dieu

Propos recueillis par Thérèse Yang
Photo: Thérèse Yang
Pour moi, la foi est une longue histoire d’amour. Pourtant, j’ai aussi connu vingt ans de lutte. Par là, je ne veux pas dire que je m’étais éloignée de la foi. Au contraire, j’avais besoin d’aller à la messe tous les jours, mais je n’étais pas d’accord avec Dieu sur tout. Je n’arrivais pas à Lui dire oui sans condition, sans réserve. Je ne vivais pas seulement pour lui ; je vivais pour moi. C’était : « Oui, mais ! », mais pas tout à fait « Oui ! » Finalement, c’est Dieu qui a gagné. C’est-à-dire que c’est moi qui ai gagné : Lui ne peut pas recevoir beaucoup de moi, c’est moi qui ai gagné des grâces. Cette lutte avec Dieu s’est terminée un Vendredi saint. C’est quelque chose de très intime, donc difficile à dire. A partir de ce moment, tout a été bouleversé. Je voyais les choses d’une autre manière. On peut aimer Dieu, mais sans vivre pour lui. J’ai pris conscience que vivre seulement pour moi, ça ne suffit pas. 

Je suis membre de l’ordre du Carmel déchaussé séculier, pour le moment encore en formation. Dans deux ans et demi, je ferai l’engagement définitif en tant que laïque. Je lis les psaumes du jour le matin, à midi et le soir et je fais au moins 15 minutes de lecture spirituelle, plus un quart d’heure au moins d’oraison. Et évidemment, je vais à la messe tous les jours. L’ordre du Carmel a pour spécificité la spiritualité de sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix. Ce qui est particulier à cette spiritualité, c’est un profond contact avec Dieu. Nous sommes une douzaine de membres et nous nous rencontrons une fois par mois ; en outre, nous faisons une retraite de trois jours par an. L’année dernière, nous sommes allés à Lourdes. Nous sommes un peu comme une famille. Bien sûr, j’ai aussi ma famille, cinq enfants et cinq petits-enfants. Elle est très importante pour moi. Plus je fais partie de cette communauté, plus l’amour que j’ai pour ma famille grandit.

Je suis heureuse, heureuse en Dieu, heureuse avec ma famille, sans compter mes amis. J’ai l’impression d’avoir plusieurs familles : ma famille naturelle, la paroisse, les personnes qui me montrent beaucoup d’affection et qui sont un prolongement de ma famille naturelle. Bien sûr, celle-ci sera toujours la première servie. Dieu est le centre d’attraction de tout cela. C’est pourquoi je les aime tous toujours davantage.

Le bonheur n’est pas quelque chose d’extérieur. Sinon, je serais trop dépendante des autres. Le bonheur, c’est d’être uni à Dieu. Je Lui demande de passer chaque fraction de seconde de ma vie en union avec lui. Avant, je me sentais prisonnière de ma vie. Maintenant, je me sens libre comme l’oiseau dans le ciel. J’aime et je me sens aimée. Mais Dieu est le premier à aimer. Chaque jour, j’ai deux rendez-vous d’amour et deux rendez-vous de tendresse. Les rendez-vous de tendresse, ce sont les psaumes et la lecture spirituelle. Les rendez-vous d’amour, c’est la messe et l’oraison. Je rencontre aussi Dieu à travers les personnes : l’amour du prochain, ça ne peut pas être autrement !

Biographie

Marguerite Robette, aide familiale de profession, est maintenant retraitée. Elle a toujours été très engagée dans l’Eglise. Avant de se marier, elle a fait partie de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) pendant huit ans. Puis elle a été membre de l’Action catholique ouvrière (ACO) avec son mari. Pendant de longues années, elle a été lectrice et a distribué la communion. Actuellement elle est active dans la cellule d’évangélisation de la paroisse Saint-Nicolas/Saint-Paul qui se réunit chaque semaine chez elle. Elle est aussi membre de l’ordre du Carmel déchaussé séculier. Elle aime écrire et a publié des textes de spiritualité (Paraboles du cœur simple, Ad Solem, 1995)

Prendre soin du développement spirituel de l’enfant

Par Emmanuelle Bonhomme et Marlena Schouwey
Photo: DRenfant-priereUn samedi matin, une maman passe l’aspirateur. Jérémie, âgé de deux ans et demi, essaie de l’aider, en appuyant sans cesse sur l’interrupteur pour l’éteindre. Lassée, sa maman l’envoie dans sa chambre. Après quelques instants, inquiète de son silence, elle s’approche de sa chambre. Elle le découvre assis, paisible, chantant la prière habituelle du soir…

Oui, c’est possible ! Comme chaque personne, l’enfant, créé à l’image de Dieu, est capable d’entrer en relation avec lui : il est capable de Dieu. La grâce du sacrement du baptême, greffée sur la nature humaine, l’introduit dans cette intimité divine. L’enfant grandit sur le plan physique et intellectuel… Il est aussi appelé à croître sur le plan spirituel. Or celui-ci est souvent oublié, ignoré. Comment prendre soin du développement spirituel de l’enfant ?

Sa rencontre personnelle et libre avec Dieu va se concrétiser dans le temps et un espace donnés. L’enfant vit dans un espace : ses parents ou les catéchistes peuvent l’aider à installer dans sa chambre, ou la classe, un « coin de prière ». Celui-ci lui rappellera combien Dieu l’aime et l’attend chaque jour. L’enfant vit dans le temps : les adultes peuvent prendre un instant pour s’arrêter avec lui dans ce « coin de prière » : en silence, avec un chant ou une prière vocale… Ensemble, ils peuvent aussi faire une visite à l’église. Par un baiser envoyé au tabernacle, un salut au Saint-Sacrement, un signe de croix, un lumignon déposé devant Marie… la relation filiale entre Dieu et l’enfant s’établit tout simplement. 

Mystérieusement, mais réellement, ces actes de foi permettent à l’enfant d’entrer progressivement dans le cœur de Dieu. Au cours des années, cette relation d’amour grandira, se dilatera. Ainsi, par ses paroles et ses actes, l’enfant reflétera de plus en plus la joie de l’Evangile, telle la prière de cette jeune de 10 ans :
« Jésus, mon Sauveur, je voudrais être une théologienne, pas auprès du pape, mais dans mon cœur. Que tu sois mon soleil et que je vole vers toi. Mon chemin sera parsemé d’embûches, de cailloux, de troncs d’arbres, mais aussi plein de bonheur.
Ô Jésus ! »

Une heure avec… Myriam et Yves Héritier

Etre enraciné dans la foi et la confiance en Dieu

Propos recueillis par Thérèse Yang
Photo: Thérèse YangMyriam : J’ai eu une enfance et une adolescence difficiles, à cause de conflits violents à l’intérieur de ma famille. A 16 ans, j’ai fait une tentative de suicide. Suite à cela, ma maman m’a proposé de recevoir le baptême. J’ai donc été baptisée à l’âge de 17 ans. Dès lors, toutes mes idées de mort ont été balayées et j’ai accueilli Jésus dans ma vie. Il m’a donné la joie de vivre et la grâce de pouvoir pardonner à ceux qui m’ont fait du mal. Il est devenu ma force. A 20 ans, j’ai fait une année sabbatique à la communauté du Verbe de Vie pour approfondir ma foi. Là, j’ai reçu l’appel à entrer dans cette communauté pour servir le Seigneur. En cadeau bonus, j’y ai rencontré mon mari, Yves.

Yves : J’ai reçu une éducation catholique, dans une famille unie : en résumé, une vie aux antipodes de celle de Myriam. Je servais beaucoup la messe. Mais pendant l’adolescence, je me suis un peu éloigné du Seigneur. Alors que je faisais mes études d’ingénieur à Zurich, j’ai rencontré le mouvement des Focolari. Puis, dans un groupe de prière, j’ai entendu parler du Verbe de Vie. J’y ai fait une année sabbatique à la fin de mes études, puis, deux ans plus tard, j’y suis retourné pour m’engager en tant que laïc. 

Après notre mariage, nous avons choisi de rester en couple dans la communauté. Nous avons beaucoup bougé dans différentes missions en France, à Rome, et depuis 2004 à Pensier. Après la naissance de Marie-Gabrielle à Toulon, nous avons préféré quitter les quartiers difficiles et rejoindre une maison d’accueil de la communauté. Raphaël est né en 2008. Au bout d’un mois, il a été hospitalisé à la suite de crises d’épilepsie, mais c’est à l’âge de quatre ans seulement qu’on a connu sa maladie. Il est polyhandicapé, en fauteuil roulant. Sa maladie est une maladie rare pour laquelle il n’y a pas de traitement actuellement. Pour nous, ce fut une grande épreuve à laquelle nous n’étions pas préparés. Mais elle nous a rapprochés et enracinés davantage dans la foi et dans la confiance en Dieu. Raphaël et sa grande sœur Marie-Gabrielle sont nos cadeaux inestimables. 

Yves travaille à 90 % en tant qu’ingénieur en informatique médicale et à 10 % dans la communauté. Myriam travaille à mi-temps dans la communauté, et fait aussi du bénévolat à Caritas. 

Notre première mission, c’est la famille. Nous sommes une famille comme toutes les autres et vivons dans un appartement indépendant. Mais en plus, cette famille s’inscrit dans une communauté : nous participons aux messes, aux temps de prière, au travail, aux promenades, quand nos engagements familiaux le permettent. La vie communautaire est une grande richesse pour notre vie spirituelle et humaine. La foi est notre force, notre espérance, le moteur de notre vie. C’est notre relation avec Dieu Père, Fils et Saint-Esprit. Le but de nos vies, c’est d’aimer toujours plus le Seigneur et notre prochain et nous laisser aimer.

Biographie

Myriam, 43 ans, est née en France d’une mère française catholique et d’un père tunisien musulman. Elle a étudié les mathématiques. Yves, 51 ans, est né et a grandi dans une famille catholique en Valais et est ingénieur en informatique. Engagés en tant que laïcs dans la communauté du Verbe de Vie, ils y élèvent leurs deux enfants : Marie-Gabrielle, 15 ans, actuellement en études, et Raphaël, 10 ans, gravement handicapé. Outre leurs activités familiales, Myriam et Yves poursuivent leurs nombreux engagements, à l’intérieur et hors de la communauté.

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