Pour quelle unité?

Par Pierre Moser
Photo: DRaffiche-semaine-unite-2Les actualités de ces deux derniers numéros ont mis en éclairage la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Le numéro de décembre pour vous informer sur l’agenda des évènements organisés durant cette semaine par nos institutions, et, dans le numéro que vous tenez entre les mains, une piste de réflexion sur cette unité.

Depuis un certain temps je me pose la question de l’origine de ma foi, pour en arriver à la conclusion qu’elle est vraiment un don. Et gratuit qui plus est. Mais notre raison humaine ne se contente pas de ce cadeau. Tout au long de notre vie de foi, nous allons chercher des « preuves » de la validité de notre foi. Un exemple pour illustrer mon propos. Imaginez que demain, un archéologue découvre de manière irréfutable le tombeau du Christ avec ses ossements. Pas de résurrection et, comme Paul le dit haut et fort dans sa première lettre aux Corinthiens : « Mais si le Christ n’est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide aussi votre foi. » (1 Co 15 : 14) J’entends déjà la violence des protestations. La violence tout court même. Donc notre foi s’est consolidée sur des messages raisonnables dont nous avons fait des certitudes. Et pourtant, le Christ nous avait prévenus : « N’allez pas croire que je suis venu apporter la paix sur la terre. » (Mt 10 : 35) Il connaît depuis toujours nos forces et nos faiblesses, en particulier notre besoin de mettre du savoir sur notre croire.

Ce prédicat posé, il m’est impossible de penser que d’autres frères chrétiens vont pouvoir adopter mes certitudes à la place des leurs. Sans parler de l’opération inverse. Mais alors, cette unité autant recherchée que décriée, n’est pas possible par le biais d’une hypothétique foi unique. Elle doit donc certainement se trouver ailleurs, mais où ? A l’origine du mouvement de réunification 1, il s’est agi de lancer le mouvement œcuménique. Le XXe siècle a donc été le siècle du rapprochement avec Vatican II à son apogée. Il s’agira maintenant de vivre et de travailler ensemble. Il va falloir témoigner ensemble, prier ensemble, lire la Bible ensemble, agir ensemble.

Elle se trouve là notre unité : dans l’action sociale, dans la diaconale et dans l’humanitaire. Sans oublier ce qui nous distingue de n’importe quelle vénérable ONG : la connaissance de Dieu apportée par Jésus Christ, message commun à tous les mouvements chrétiens.

1 Octave pour l’unité de l’Eglise instituée par le Révérend Paul Wattson en 1908.

L’unité renaissante

Par Anne-Marie Colandrea
Photo: Pierre Moser
Après plusieurs années de sommeil, les communautés protestantes et catholiques des Eaux-Vives se retrouvent cette année. En effet, lors de la Semaine de prière pour l’unité, les protestants et catholiques de notre quartier célébreront ensemble la messe dominicale du 27 janvier 2019. Pour souligner l’importance de cet évènement la communauté réformée nous propose de nous rencontrer tous dans leurs locaux paroissiaux ce dimanche 27 à partir de 10h, pour partager café et croissants, accueillis par le pasteur Patrick Baud. Ce moment sera également propice à un échange convivial ainsi qu’à un moment de prière.

Vers 10h40, marche vers l’église Saint-Joseph pour rejoindre le reste des paroissiens et assister à la célébration de 11h. Nous vous invitons à participer nombreux à cette rencontre qui a été quelque peu oubliée ces dernières années. N’oublions jamais que si certaines vérités semblent irréconciliables, il nous reste beaucoup de chemin à parcourir dans le prier ensemble, lire la Bible ensemble et le témoigner ensemble.

Europe et apostolat des laïcs

Par Thierry FouetOn dit que l’Europe fait peur… Et nous l’observons bien depuis la Suisse. Il est évident que les échéances ont de quoi en faire frémir plus d’un (pour ne parler que du brexit). Peut-être cela vient-il de ce que l’on a trop axé la construction de l’Europe sur les aspects matériels. Là, les dangers sont énormes. Personne ne se fait d’illusion sur la logique du profit et les lois du marché. Que va-t-on faire de l’Europe des pauvres, de celle des handicapés, de celle des immigrés, des attentes de l’Est et du Sud ?

Or, parmi les promoteurs de l’Union européenne, certains étaient chrétiens. M. Robert Schumann, par exemple, qui dès le début de son labeur européen mettait en garde ceux qui ne voulaient d’union européenne qu’industrielle. Donc les chrétiens, et en particulier les laïcs d’aujourd’hui, ont un apostolat, un rôle à jouer dans la construction de l’Europe : cela doit s’accomplir dans l’esprit de ces pionniers : comme les acteurs d’une Europe des cultures, signe, au milieu du monde dont elle représente à peine 10% de la population, d’une civilisation fondée sur l’amour selon le vœu de Paul VI. Dans cette perspective, l’avenir de nos pays ne peut plus faire peur. C’est un chantier où les chrétiens sont embauchés et doivent s’engager résolument. 

En ce début 2019, souhaitons une prise de conscience de nos communautés, des chrétiens dont l’histoire est si riche dans cette partie du monde. Souhaitons que les laïcs s’engagent au nom de leur foi : pour la construction de l’héritage qui sera celui de nos enfants.

Puissent les chrétiens prendre courage et force afin d’exercer pleinement leur apostolat et témoigner du Christ Sauveur de l’Humanité. Ils sont enfants de Lumière, prêtres, prophètes et rois : voilà leur mission aujourd’hui en ce monde plus que jamais.

Apprends-nous ta patience, Seigneur, afin d’accepter le temps nécessaire que chacun met à grandir. Donne-nous ta douceur afin que nous devenions, les uns pour les autres, un chemin d’Evangile. Donne-nous la force du pardon, afin que nous sachions nous estimer et nous faire confiance même lorsque nous ne nous comprenons plus. Oui. Seigneur, qu’en nos communautés règnent le pardon du Père, la douceur du Fils, la patience de l’Esprit.

Beau chantier pour 2019…

Web ou pas web?

Par Pierre Moser
Photo: DRLa toile fait également parler d’elle ces derniers temps. La nouvelle réponse universelle, c’est d’y aller voir. Quoi que l’on cherche, les réponses se trouvent sur le net, comme ils disent. Moyen de communication du XXIe siècle, le web nous pousse à y être présents. Certains ne verront à cette présence aucun intérêt, d’autres une pure obligation. Convaincus qu’une partie au moins de notre communauté appelle cette communication de ses vœux, votre paroisse a donc décidé, depuis un certain temps, de marquer sa présence sur internet. Vous allez pouvoir y trouver les horaires de messe ainsi que les différents contacts des responsables de dicastère et toutes sortes d’information sur la vie de votre paroisse.

C’est l’occasion de faire appel aux jeunes de notre communauté pour participer à la vie de ce site. La technologie n’est rien sans message à faire passer ni information à transmettre.

Rejoignez-nous donc sur www.saintetherese.ch et faites-nous vos commentaires, ils seront les bienvenus.

Les murs ne montent pas jusqu’au Ciel

Par Pierre Moser
Photo: COEL’unité des chrétiens sera un jour réalisée par Dieu, certainement. Oui, mais pas sans nous. Dans les multiples exemples de salut accordé par Lui, aucun n’a été réalisé sans la demande expresse du sauvé. Au contraire, « un prophète n’est méprisé que dans sa patrie » (Mt 13, 54) comme Jésus le dit lui-même, car nous avons le choix, nous avons toujours le choix. L’actualité du mois de janvier prochain nous le rappelle : nous avons à prier pour l’unité des chrétiens, ceci est notre part de la mission.

Comment ? Qui as raison ? Qui a tort ? Les pièges dénoncés par les uns ont fait chuter les autres. Un exemple ? L’église de Rome et certains éléments de sa tradition ont mené en son temps à de funestes excès qui ne peuvent être cautionnés. De même, quand nous comparons certaines thèses de Luther et la profession de foi réformée aujourd’hui, il y a le même écart dû au besoin irrépressible de l’être humain de se distinguer.

Dans une position aussi inconfortable pour les uns et les autres, que faire pour se rapprocher de ceux et celles qui devraient être nos frères ? Difficile… En tout cas difficile pour nous. Mais comme cela ne sera pas fait sans nous, il va falloir entreprendre ce pèlerinage en faisant confiance à Celui qui nous garde et nous guide.

C’est probablement ce qu’a dû ressentir un certain Paul Wattson, prêtre épiscopalien, au début du XXe siècle. Il est à l’origine de la semaine de prière pour l’unité, telle que nous la connaissons aujourd’hui. Fils de pasteur né dans le Maryland (USA), il est ordonné prêtre pour l’église épiscopalienne. Pour info, cette église fait partie de la communion anglicane, qui a rejoint récemment l’Eglise catholique de Rome. En fondant la congrégation des Franciscains de l’Atonement 1, il répond avant tout le monde au besoin de réconciliation entre chrétiens, réconciliation qui est au cœur de la mission de cet ordre. 

Frère Paul a créé en 1908 l’octave pour l’unité de l’église afin de promouvoir l’œcuménisme par la prière. Rebaptisée Semaine universelle de prière pour l’unité des chrétiens par Paul Couturier, en 1935, elle est célébrée encore aujourd’hui. A noter que les Paul sont omniprésents quand il s’agit d’œcuménisme.

Pour perpétuer cette initiative et remplir notre part de la mission de réconciliation, nous vous proposons les activités suivantes lors de cette semaine de l’unité :

Paroisse Saint-Joseph
Célébration commune des communautés protestantes et catholiques des Eaux-Vives le 27 janvier 2019 à 11h en l’église Saint-Joseph, précédée par un café/croissant offert par la paroisse protestante à 10h dans ses locaux.

Toutes les personnes désirant participer à cette célébration œcuménique sont les bienvenues à ce petit déjeuner. Nous partirons ensuite vers 10h40 en direction de l’église de Saint-Joseph pour la célébration.

Paroisse Sainte-Thérèse
Célébration commune des communautés protestantes et catholiques de Champel le 27 janvier 2019 à 10h30 en l’église Sainte-Thérèse.

Conférence œcuménique des quatre conseils le 7 février 2019 dans les locaux paroissiaux de Sainte-Thérèse, avenue Peschier. Le conférencier invité sera probablement Bruno Füglistaller. Cette conférence réunit chaque années les conseils de communauté des paroisses catholiques de Sainte-Thérèse et Saint-Joseph ainsi que les conseils de paroisse protestants de Champel et des Eaux-Vives.

1 Atonement : mot d’origine anglophone signifiant expiation

Partage de Noël 2018 du Groupe Tiers-Monde Œcuménique Chêne-Thônex en faveur du Liban

Photo: Heidrun LevetComme à l’accoutumée notre Partage de Noël nous fera voyager à travers le monde : après la Guinée, l’Equateur, le Togo, nous revenons au Moyen-Orient avec le Liban.

Cette année, et selon le principe d’alternance entre les paroisses catholique et protestante, nous avons choisi d’aider le « Comité d’action sociale », fondé en 1948 au sein de l’Union des Eglises évangéliques arméniennes du Proche-Orient, dans son
travail de soutien scolaire et social pour les enfants et les jeunes du quartier de Bourj Hammoud à Beyrouth. Ce projet fait partie du programme de l’EPER (Entraide des Eglises protestantes). 

Bourj Hammoud a été longtemps habité presque exclusivement par une population arménienne établie depuis le génocide de 1915. Aujourd’hui, ce quartier, comptant environ 150’000 habitants, est constitué d’une mosaïque de peuples et d’ethnies. Bien que la population chrétienne soit en diminution, sa présence a une grande portée pour la stabilité régionale et la cohabitation des différents groupes de religions.

Actuellement, le « Comité d’action sociale » vient en aide à une centaine de jeunes et d’enfants en difficultés scolaires ; un centre de loisirs propose entre autres des activités sportives et manuelles ainsi qu’un programme biblique le week-end et pendant les vacances. Ces enfants sont issus de différents horizons religieux ou sociaux : chrétiens, musulmans, libanais, arméniens, réfugiés ou migrants. Leurs parents ont pour la plupart un niveau de scolarité insuffisant pour pouvoir les aider à suivre à l’école. Les problèmes d’enfants venant de familles au passé complexe sont en augmentation constante. Ainsi, des rencontres organisées entre les élèves et leurs parents aident à améliorer la situation. 

Quelques paroissiens et paroissiennes ont eu l’occasion de visiter ce centre lors de leur voyage au Liban en avril 2018. Ils ont été touchés par le travail très professionnel auprès des enfants et des familles, dispensé par le « Comité d’action sociale ». L’objectif de notre Partage de Noël 2018 est donc de soutenir et d’améliorer la prise en charge de ces enfants et jeunes, notamment par un équipement favorisant des activités culturelles (bibliothèque, projecteurs, etc.) et ateliers techniques (informatique, électricité, etc.).

Nous nous permettons de solliciter votre générosité lors des diverses célébrations, cultes et messes de Noël dans nos paroisses ou encore par versement postal à : 

Paroisse catholique romaine de Chêne-Bourg, CPP 12-7330-9 ; Paroisse protestante de Chêne, CPP 12-2381-6 ; mention « Partage de Noël ».

Que notre Joie soit parfaite!

Par Frédéric Monnin
Photo: DR

«Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur!»Nous connaissons par cœur ce passage de Luc, proclamé chaque année dans la Nuit de Noël : c’est le moment où l’Ange annonce la Naissance de Jésus aux bergers, ces « petits » choisis par Dieu pour être les premiers témoins de son Incarnation.

Une fois n’est pas coutume, pourquoi ne mettrions-nous pas à profit le temps de l’Avent, non pas pour grandir, mais pour devenir plus petits ?

Comme l’expliquera quelque trente années plus tard le Cousin-Précurseur à ses propres disciples, inquiets de voir leur nombre s’amenuiser au profit de Jésus, dans une histoire de noces, l’ami de l’Epoux se réjouit du bonheur de l’Epoux et de sa bien-aimée. Il n’est pas lui-même l’époux… Et de conclure : « Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue. » (Jn 3, 30)

Etrangement, au jour où j’écris ces lignes, me viennent à l’esprit, parfois aux oreilles, certaines lamentations de fidèles, désespérés de voir nos églises se vider, sans qu’on voie poindre la moindre inversion de cette courbe qui semble inexorable. Et je me demande si, fidèles que nous sommes – ou prétendons être – nous n’aurions pas
peu à peu oublié les paroles du Baptiste.

Ne serait-il pas salutaire, ne serait-ce que pour la quiétude de nos consciences et la fermeté de notre foi, que le temps de l’Avent nous soit donné comme exercice destiné à nous ramener à la hauteur de la mangeoire, à l’humilité et à l’ignorance des bergers de Bethléem…

Car en fait, qu’il s’agisse de la simple pratique religieuse, ou d’affaires plus graves telles les malversations financières, ou carrément scandaleuses et nauséabondes comme les abus sexuels au sein de l’Eglise, est-ce que le Mal ne viendrait pas du fait que le Christ se voie empêché de grandir au sein même de son propre Corps ? Le raccourci peut paraître abrupte, mais en y réfléchissant…

Mettons à profit le temps de l’Avent pour diminuer ce qui nous empêche de le laisser croître en nous. Et vous verrez qu’alors, notre Joie sera parfaite !

Bon temps de l’Avent, et saintes fêtes de la Nativité !

Les écoles du Tsunami

Par Pierre Moser
Photos: DRPlus de 250’000 morts, environ 125’000 blessés, 45’000 disparus, 1,7 million de déplacés 1, des chiffres qui font froid dans le dos. Et pourtant la réponse humanitaire à la catastrophe asiatique de 2004 fut à la hauteur des attentes : 80’000 soldats, 100 navires, 100 hélicoptères et 80 avions de transport 1 ont été dépêchés dans les zones sinistrées, sans compter les dix milliards de dollars de dons des institutions publiques et privées du monde entier.

jan-oscar-laurence-pianAujourd’hui, 15 ans après, certains pays comme la Thaïlande sont toujours aussi pauvres, aussi démunis, aussi défavorisés. Que s’est-il donc passé ? Certaines institutions ont, à l’époque, critiqué la très mauvaise répartition de l’aide publique au développement, point noir de la générosité des pays occidentaux. Notre propos, ici, n’est pas d’apporter la polémique mais plutôt de relater une rencontre. Celle du groupe Sainte-Thérèse mission, responsable pour notre paroisse des partages de Noël et une maman : Laurence Pian. Une maman qui, dans cette catastrophe, a perdu deux de ses quatre fils : Jan et Oscar. Une maman qui, plutôt que de se laisser envahir par la rancœur, a décidé de créer une fondation en mémoire de ses fils disparus.

Dans ce désert qu’est l’aide au développement, la fondation Jan & Oscar s’est proposée depuis 2005 de permettre et d’encourager la scolarisation d’enfants défavorisés en Thaïlande. Jugez plutôt : 12 écoles, 130 enfants parrainés, 10 maisons dortoirs, 6 cantines, 11 bâtiments avec toilettes et douche ainsi que 5 lavabos communautaires 2.

Cette aide, c’est aussi cela : tenir compte des besoins locaux. Permettre aux écoliers des zones rurales de loger sur place. Amener l’eau potable là où elle n’existe pas encore. Supporter financièrement les familles qui n’ont pas les moyens d’une scolarité. Intégrer les enfants des minorités ethniques autrement discriminés. Sans oublier les sanitaires et tout ce qui nous paraît évident, à nous qui avons tout.

Encore un mot sur la fondation : chaque franc versé sera redistribué dans un ou plusieurs projets. Pas de frais d’administration, et cela croyez-moi, c’est très rare dans l’« industrie » de l’humanitaire. Non pas qu’il n’y ait pas de frais, c’est impossible, mais ils sont pris en charge par leurs partenaires institutionnels et opérationnels, mais surtout pas de salaires mirobolants…

Comme vous pouvez le constater, cette initiative a tout pour plaire. Prouvez-nous qu’elle vous a plu également en participant généreusement au partage de Noël de cette année. Plusieurs occasions se présenteront à vous : le produit de la vente de pâtisseries du dimanche 16 décembre au sortir de la messe par les enfants du catéchisme sera versé à la fondation. Une des quêtes de l’Avent sera également consacrée à cette initiative. N’hésitez pas à visiter le site web de la fondation, www.fondationjan-oscar.ch, pour en savoir plus.

1 Source : Wikipedia
2 Source : Fondation Jan & Oscar

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Andrea Amanti aux claviers!

Andrea Amanti a été engagé comme titulaire responsable des deux orgues de Chêne et de Thônex depuis le 1er septembre. Pour L’Essentiel, il se prête au jeu de l’interview. Rencontre.

Propos recueillis par Karin Ducret
Photo: Pascal VoideK. D. : Qui êtes-vous Andrea Amanti ?
Andrea Amanti :  je suis né en 1987 à Parme en Italie. J’y ai étudié au Conservatoire le piano, le chant, la direction chorale et orchestrale et la composition. En parallèle j’ai poursuivi des études en théologie et obtenu un master en Relations internationales. 

Depuis 2005 j’exerce une intense activité de concertiste international en tant que soliste et enseignant dans diverses  chorales et écoles en Italie. Grâce à mes concerts j’ai pu créer un orphelinat au Cameroun en 2010 – j’y ai d’ailleurs appris aussi le français – et cet événement a été crucial pour la suite de ma vie – j’ai décidé de me servir de ma musique pour soutenir des programmes d’aide humanitaire.

Je suis arrivé à Genève en 2014 et grâce à mes études en relations internationales, j’ai eu l’occasion de travailler au Conseil des Droits de l’Homme, comme représentant des Franciscains et des Chevaliers de l’Ordre Souverain de Malte aux Nations Unies ainsi que comme consultant légal au CERN. J’ai aussi été professeur de piano, de chant et de religion ainsi que directeur de chorale à l’Institut catholique La Salésienne à Veyrier, ainsi qu’à l’Institut International de Lancy. Actuellement je suis le concertiste officiel des Nations Unies et gère un projet international du BIT (Bureau international du Travail) dont le but est d’amener, grâce à la musique, des enfants, obligés de travailler, à fréquenter l’école. Je donne aussi des cours privés de chant et de piano… et depuis septembre 2018 je suis l’organiste attitré de la paroisse Saint-Pierre à Thônex et Saint-François de Sales à Chêne-Bourg !

Quel heureux hasard vous a-t-il amené dans notre paroisse ?
J’ai rencontré Ernesto Lupini, membre du CP de la paroisse Chêne-Thônex, à l’Association Emilia Romagna et il m’a parlé du poste à repourvoir dans la paroisse…

Quelles sont vos impressions après ces quelques semaines d’adaptation ?
J’ai été très touché par l’accueil si chaleureux de la communauté paroissiale. Pendant les célébrations je joue bien entendu les chants prévus par la liturgie, mais les interludes me permettent de tenir compte, avec un choix musical très varié, des sensibilités et goûts musicaux des paroissiens et paroissiennes d’âges et de nationalités différents ! Par ailleurs, un projet sur la relance d’un chœur pour cette belle paroisse est en discussion.

Merci à cette nouvelle famille de foi !

L’accompagnement du deuil

Par l’abbé Joël Akagbo
Photo: DRjoel_akagbo2Parler de la mort et des personnes qui viennent de perdre un être cher n’est pas facile. Mais l’espérance de la vie éternelle avec Jésus le premier-né d’entre les morts nous donne l’assurance d’aborder ce sujet tout en réconfortant nos frères et sœurs touchés par le deuil d’un proche. S’adressant à Marthe comme à chacun d’entre nous aujourd’hui, Jésus dit : « Je suis la résurrection et la vie. Crois-tu cela ? »
(Jn 11, 25-26)

L’épreuve d’un deuil est un moment délicat où s’expriment la foi et la fraternité des disciples du Christ. C’est pourquoi l’église accueille et accompagne dans la prière ceux que la mort d’un proche met dans la peine. 

Cette mission très délicate est assurée par une équipe d’accompagnants des familles en deuil. Que tous ceux qui d’une manière ou d’une autre accomplissent ce service d’Eglise soient remerciés pour leur témoignage. Par ailleurs, l’accompagnement est un moment où l’Eglise est appelée à vivre l’accueil et la rencontre des familles, aider à la préparation de la célébration, répondre au souhait des familles quant à la présence au cimetière pour l’inhumation ou le dépôt de l’urne, maintenir un lien dans la durée avec les familles dans la peine. 

« La liturgie des funérailles constitue un chemin. En le parcourant, on aidera les participants à approfondir le sens chrétien de la vie et de la mort et accueillir l’espérance de la résurrection » (cf. Association épiscopale liturgique pour les pays francophones. Dans l’espérance chrétienne, célébration pour les défunts. Paris, Desclée-Mame, 2008, no 12, p. 12). Pourquoi cet accompagnement ne peut-il pas aller jusqu’aux messes anniversaires ? C’est pourquoi la célébration du 2 novembre doit être un moment important à valoriser grâce à la liturgie proposée par l’Eglise. 

Le nouveau calendrier interreligieux est disponible

Calendrier des religions 2018 / 2019: «Naître et grandir – Rites de passage»

Photo: Editions AgoraLe calendrier des religions 2018-2019 vous invite, en texte et en images, à découvrir les rites de passage qui marquent les étapes essentielles de l’enfance et de l’adolescence. Agrémenté de splendides photos, le calendrier court sur 16 mois (septembre 2018 à décembre 2019) et s’ouvre sur une double page présentant le thème de manière à la fois synthétique et accessible. 

Et, nouveauté, vous trouverez en fin de publication une série d’articles, rédigés par d’éminents spécialistes, qui décrivent en détail les 16 photos du calendrier : un voyage captivant au cœur des cérémonies religieuses dédiées aux nouveau-nés, aux enfants et aux adolescents. Pour qui voudrait retrouver les thèmes explorés ces dernières années, découvrir diverses ressources pédagogiques ou consulter les dates des fêtes à venir (mois par mois ou par tradition), rendez-vous sur le site internet du calendrier, disponible en français et en allemand (contenus accessibles via un code personnel fourni à l’achat du calendrier).

Prix pour le calendrier et l’accès au site internet : Fr. 15.– (+ frais d’envoi) / dès 10 ex., Fr. 12.– / dès 50 ex., Fr. 10.–. 

Pour commander : calendrier@interreligieux.ch

Un voyage à Hahotoe…

Par Karin Ducret
Photos: Pascal Voide 
L’abbé Joël, qui est, comme vous le savez, originaire du Togo, accompagné de notre président du Conseil de paroisse, Pascal Voide, et notre collaboratrice en catéchèse, Sabrina Faraone, est parti le 30 juillet de Lomé à Hahotoe pour apporter à sa communauté paroissiale Saint-Joseph l’Artisan, le produit de notre « Partage de Noël 2017 », à savoir Fr. 5588.–.

Ce cadeau des paroissiens et paroissiennes de Chêne-Thônex, ainsi que de la paroisse protestante de Chêne, a permis de débuter la construction d’une école pour deux classes de maternelle. L’abbé Joël, Sabrina et Pascal ont ainsi pu participer à la pose  de la « Première Pierre ». Le Père Flavien Adékpoé a béni ce début de construction qui avance à toute vitesse. Les fondations ont été terminées à fin août. Voici quelques photos de cet événement.

Violences et religions

Analyse des discours religieux sur la violence
(espace euro-méditerranéen)

Photo: Décideurs MagazineIl s’agit d’un MOOC (Massive Open On-Line Course – cours gratuit sur Internet) de l’UNIGE.

25 spécialistes, de niveau international, exposent en termes simples l’un des problèmes cruciaux de notre temps et analysent dans une perspective historique les relations entre violences et religions. L’objectif principal est de démonter les idées reçues (comme « les religions exacerbent la violence », « l’islam est par nature violent », « le christianisme a été dans l’ensemble une religion non violente »…), de donner des informations fiables et de proposer des outils de réflexion.

Présentation
Conception : prof. Michel Grandjean, Faculté de théologie (michel.grandjean@unige.ch).

Coordination : Dr Leïla Tauil El Bachiri, Faculté des lettres ; Sandrine Landeau, Faculté de théologie (sandrine.landeau@unige.ch).

Langues : les 90% des séquences sont enregistrées en français, les autres étant enregistrées en arabe. Toutes les séquences sont sous-titrées en français et en arabe ; documents complémentaires en français.

Dimension : env. 10 heures d’enseignement vidéo, réparties en
6 semaines de cours (une dizaine de séquences de 10-12 minutes par semaine).

Inscriptions
Modalités d’inscription : inscription ouverte à toute personne intéressée (https://www.coursera.org/).

Prix : l’inscription est gratuite et permet d’accéder à l’ensemble du cours, aux QCM d’évaluation et aux documents complémentaires.

Certification : un certificat attestant de la réussite du MOOC (réponses correctes aux QCM  notamment) est fourni par Coursera contre paiement d’un émolument dont le montant peut aller jusqu’à $ 49 (prix actuel valable pour l’Europe et les Etats-Unis ; cet émolument est moins élevé pour l’Afrique et l’Asie).

1re semaine : méthode, principes, origines
La violence et la guerre dans la Bible, le christianisme primitif face à la violence, la « guerre juste », la violence dans le Coran, approches diverses de la sourate  9 (justification du jihâd armé). 10 séquences d’enseignement.

2e semaine : la chrétienté médiévale
La christianisation de l’Europe, la sacralisation de la guerre, les croisades, les ambiguïtés de Bernard de Clairvaux, la répression des hérésies médiévales et ses justifications théologiques, les plaidoyers médiévaux pour la non-violence, les juifs dans l’Occident médiéval. 9 séquences d’enseignement.

3e semaine : l’islam médiéval et moderne
La période des quatre premiers califes, les conquêtes arabo-musulmanes et l’islamisation du monde méditerranéen, Ibn Taymiyya et son Traité du jihâd, la doctrine de la guerre d’Ibn Khaldûn, la notion de grand et de petit jihâd, la théorie de la guerre et de la paix en islam, le statut des minorités religieuses. 8 séquences d’enseignement.

4e semaine : l’Europe moderne
Le Saint-Empire face à l’Empire ottoman au XVIe siècle, idéal apocalyptique et violences religieuses dans les années 1520, Castellion contre la violence religieuse, les guerres de religion en France et l’édit de Nantes, Baruch Spinoza et Pierre Bayle fondent la liberté de croire et de penser. 10 séquences d’enseignement.

5e semaine : l’islam du XVIIIe au XXe siècle
Le wahhabisme, le réformisme musulman, les Frères musulmans et les salafistes, la dimension religieuse du conflit israélo-arabe, la violence iconoclaste, la rhétorique apocalyptique de Daech, djihadisme et laïcisme, la liberté religieuse et la liberté de conscience dans le monde arabo-musulman. 10 séquences d’enseignement.

6e semaine : réflexions et défis d’aujourd’hui
Penseurs et témoins (Mohamed Arkoun, Abdelmajid Charfi, Christian de Chergé et les moines de Tibhirine), enjeux de la liberté de conscience aujourd’hui, philosophie et violence religieuse, l’action du CICR, l’ornithologie au service de la paix, les dénis mutuels islam-Occident, les religions sont-elles violentes, critiques pour relancer le dialogue entre religions. 11 séquences d’enseignement.

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Thérèse, notre sainte patronne

Photos: Renzo Elvironi Non, non, restez avec nous. Cette année pas de photo du repas paroissial, pas de discours sur la convivialité de cet événement. Elle n’est certes pas absente de notre manière de fêter notre sainte patronne, mais je voudrais, cette année, vous emmener sur d’autres chemins.

Accompagnés par les grands moments de cette célébration mis en images, ouvrons la fenêtre et découvrons ce que nous pourrions faire de plus cette année pour célébrer la petite Thérèse (certains d’entre vous n’aime pas ce qualificatif, mais c’est celui qui exprime le mieux sa proximité).

Une belle neuvaine nous est offerte par le sanctuaire de Lisieux :

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus
Toi qui t’es laissé séduire et transformer
Par le regard divin et la croix du Sauveur
Puisses-tu m’aider à obtenir la grâce
De porter un regard neuf sur Dieu,
sur Jésus,
sur mes frères et sœurs
et sur tous les événements de mon quotidien. <
Amen !

La chaîne de télévision catholique française KTO nous propose pour sa part un concert-veillée pour redécouvrir à travers les œuvres d’un collectif d’artistes son histoire, ses écrits et son intuition.

Sans oublier la relecture de ses fameux textes, comme « l’Histoire d’une Ame », ses prières et ses poèmes. Plus encore, nous pouvons accepter et remplir notre mission de chrétien : témoigner.

Afin que la pluie de roses de Thérèse submerge cette pauvre planète.

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Et si nous découvrions la messe en famille?

Par Karin Ducret
Photos: Pascal Voide 
Les messes en famille sont des célébrations vivantes, où chacun, chacune, prend sa place quel que soit son âge – c’est la joie de vivre une célébration avec des paroles et des gestes simples… en voici quelques reflets…

Don et bénédiction de Bibles le 27.01.2018.
Don et bénédiction de Bibles le 27.01.2018.
Messe en famille des rameaux le 24.03.2018.
Messe en famille des rameaux le 24.03.2018.
Messe en famille après la bénédiction de la mosaïque le 21.04.2018.
Messe en famille après la bénédiction de la mosaïque le 21.04.2018.
Messe en familles et chorales d’enfants le 8.06.2018.
Messe en familles et chorales d’enfants le 8.06.2018.

Témoins crédibles du Christ

Par Marc Passera
Photo: DRA prendre un peu de distance du bruit et de l’agitation du quotidien, nous pouvons affirmer que notre foi, c’est notre bien le plus précieux, c’est elle qui nous fait vivre toute chose « en Christ » et illumine nos vies, même dans les moments les plus difficiles. Or, selon un slogan classique : le bien tend toujours à se communiquer.

Combien de parents ou de grands-parents sont tristes de voir leurs enfants et petits-enfants délaisser à un tel bien. Combien de croyants souffrent de cheminer dans un contexte indifférent et parfois hostile.

Et si cette réalité était porteuse d’une certaine fécondité… Ne serait-ce que parce qu’elle nous oblige à aller à l’essentiel ! 

Car une part de notre préoccupation vient peut-être du constat que les nouvelles générations ne prennent pas les mêmes chemins que nous. Mais ne risquons-nous pas de confondre notre manière de vivre la foi et de l’exprimer avec ce qui en fait le cœur ?

En 1996, Jean-Paul II disait à Reims : « L’Eglise est toujours une Eglise du temps présent. Elle ne regarde pas son héritage comme le trésor d’un passé révolu, mais comme une puissante inspiration pour avancer dans le pèlerinage de la foi sur des chemins toujours nouveaux. »

Dieu aurait-il abandonné notre temps ? Je ne puis même pas l’envisager ! D’autant qu’il m’est donné de rencontrer beaucoup de croyants dont le chemin ne ressemble pas au mien mais qui m’aident à avancer. Je vois en eux cette « lettre du Christ » dont parle Paul « écrite non pas avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant » (2 Cor 3, 3).

Savons-nous voir tous ces jeunes qui nous font du bien quand nous les rencontrons et qui attendent de nous que nous soyons des témoins crédibles du Christ ?

Octobre, le mois de Thérèse

Par Pierre Moser
Photo : DRCe dimanche 7 octobre 2018 s’est déroulé la fête patronale de notre paroisse. Une belle manière de remercier sainte Thérèse pour tout ce qu’elle a pu nous donner tout au long de cette année pastorale écoulée. Une bonne opportunité pour méditer aussi, dans cette édition consacrée à la foi, sur sa proximité avec nous autres pauvres pécheurs.

Patronne des missions, elle est également patronne des incroyants. Comme nous elle a douté, comme nous elle a découvert qu’« il y a véritablement des âmes qui n’ont pas la foi ». Une sainte en proie au doute, oui cela existe. Mais nous aussi, nous avons tous traversé, une fois ou l’autre, des crises de foi. Et cette foi d’où vient-elle ? L’ai-je reçue, l’ai-je choisie et si oui, quand et comment ? J’ai beau remuer ma mémoire dans tous les sens, je ne me souviens pas d’avoir un jour décidé de croire. Un vague souvenir d’une lumière éclatante, mais je ne saurais dire ni quand ni où. Et depuis, j’ai souvent douté, j’ai souvent hésité, j’ai souvent pleuré. Dans ces moments de découragement, non seulement me suis-je senti solidaire de la petite Thérèse, mais aussi de ceux qui ne partagent pas mes certitudes. Pardonnez-moi cette familiarité avec sainte Thérèse, mais je ne connais pas d’autre expression qui rende aussi bien la proximité qu’elle a su garder avec nous. Et a fortiori avec les incroyants : dans ces périodes difficiles de notre vie, quelle différence entre eux et nous ? Pour certains, ce fut le résultat d’une démarche réfléchie, certains autres ayant été cabossés par la vie un peu plus que nous. Mais ils nous ressemblent… et plus que nous voulons bien le croire (tiens, la foi …).

Mais que vient faire Thérèse dans nos problèmes de foi ? Deux choses : la première c’est qu’elle est notre patronne pour tous les jours de l’année. Patronne de notre mission lors de nos bons jours, aux moments où notre foi est la plus ardente. Patronne de nos infidélités des jours maussades où notre prière se fait sèche. Elle nous apprend également à être solidaires de ceux que l’on appelait un jour les « impies » : « Que tous ceux qui ne sont point éclairés du lumineux flambeau de la Foi le voient luire enfin » supplie-t-elle. Visionnaire n’est-ce pas, car ce qui était scandaleux en son temps est devenu pain quotidien : faire de ces athées des frères. A nous d’en faire autant…

Extraits du manuscrit de sainte Thérèse de Lisieux, « Histoire d’une âme », Chapitre X « L’épreuve de la foi »

Eveil à la foi

« Les enfants sont de petits théologiens en herbe. Ils sont là, sur le pas de la porte, et nous invitent à entrer dans le Royaume. »

Par Caroline Bourgeois et Florence Lambert, animatrices de l’Eveil à la foi à la paroisse Saint-Paul
Photo: Victoire Dupré La TourA l’église St-Paul, les rencontres d’Eveil à la foi destinées en priorité aux enfants de 3 à 7 ans reprennent le 30 septembre 2018.  Un prêtre dominicain assisté d’une équipe d’animateurs bénévoles accueille et accompagne les plus petits dans leur spiritualité pour découvrir les paroles et les gestes de la foi. Ces rencontres mensuelles ont lieu pendant les messes du dimanche à 10h30, dans la grande salle, sous l’église. 

Lors de ces moments, une réflexion sur un texte biblique adapté aux petits est suivie d’une activité manuelle en relation avec le thème (dessin, bricolage, etc.). C’est l’occasion pour les enfants d’avoir un temps particulièrement ajusté à leur âge, de s’initier à l’écoute de la Parole, aux échanges, au chant et à la prière. Les parents, de leur côté, peuvent vivre la messe de manière plus sereine, même si ceux qui le souhaitent sont toujours les bienvenus pour participer à l’Eveil à la foi avec leur enfant.

Voici les dates 2018-2019 pour St-Paul, les dimanches à 10h30 :
30 septembre, 14 octobre, 18 novembre et 16 décembre 2018
6 janvier, 10 février, 17 mars, 12 mai et 16 juin 2019

L’entrée est libre. Tous les enfants peuvent participer.

Les personnes qui souhaitent se joindre à l’équipe d’organisation peuvent prendre contact avec le secrétariat paroissial (st-paul@cath-ge.ch). Nous avons un grand besoin de jeunes parents qui seraient disponibles pour coanimer deux rencontres par an. Cela représente un engagement très minime.

La prière en famille du dimanche soir

Le billet de Pascal Desthieux, vicaire épiscopal
Photo: DR2018-10-vivre-la-priere-en-famille_2Avec la pastorale familiale de notre canton, nous venons d’éditer un livret : « Vivre la prière en famille » * (cf. illustration) que nous souhaitons distribuer aux familles par les enfants qui suivent la catéchèse dans nos paroisses. La famille est le premier lieu de l’initiation à la foi. C’est là que l’on devient croyant. Les enfants ont besoin de voir leurs parents prier, et d’apprendre à prier avec eux. Nos frères juifs vivent de belles liturgies familiales, par exemple le vendredi soir pour l’entrée dans le shabbat. Nous aimerions encourager les familles de notre canton à vivre des temps de prière, au début du repas, le soir avant de se coucher, ou lors d’un moment privilégié. 

Je l’ai expérimenté dans ma propre famille, le dimanche soir après le souper. Nous nous rendions au salon et allumions une bougie devant une statue de Marie portant l’enfant Jésus. Eclairés de la seule bougie, nous commencions ce temps de prière, tout simple : un signe de croix, un petit mot d’introduction : « Seigneur, nous sommes heureux de prendre ce petit moment avec toi… » Puis, chacun était invité à dire un « merci » pour un événement vécu dans la semaine. Peu importe si c’était court ou même répétitif, l’important était que chacun puisse dire quelque chose. Ensuite, un deuxième tour avec une prière, une demande. Et on terminait avec un Notre Père, un Je vous salue Marie et le signe de croix. 

On rallumait la lumière, et l’échange se prolongeait parfois à partir de ce que nous avions partagé dans la prière : « Comment s’est passée cette rencontre ? Quelles nouvelles de celui pour lequel nous avons prié ? »

Assez vite, sans même l’avoir cherché ni voulu, nous avons constaté que les relations entre nous changeaient, s’apaisaient. Il y avait moins de tensions et de frottements. Comme si ces petits moments de prière nous donnaient un peu de recul, et nous rappelaient qu’il est bon de former une famille.

Voilà, c’est tout simple, mais cela porte beaucoup de fruits. Voulez-vous essayer ?

* Vous pouvez obtenir gratuitement ce livret auprès de votre paroisse. 

Annoncer l’Evangile

Par Marc Passera
Photo: DR« Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile. » (1 Cor 9, 16) Le mot malheur est à prendre au sérieux ! Il revient souvent dans le NT et résonne comme une interjection : « aïe ! » (οὐαὶ)  Par quatre fois, Luc l’oppose aux béatitudes (cf. Lc 6, 24-26).

S’il y a un malheur à ne pas annoncer l’Evangile, c’est qu’il y a du bonheur à l’annoncer ! Et c’est certainement l’expérience de Paul qui, même au milieu des difficultés qu’il rencontre, connaît la joie : « on nous croit tristes, et nous sommes toujours joyeux. » (2 Cor 6, 10) Plus encore, les souffrances elles-mêmes deviennent paradoxalement pour lui un lieu de fécondité : « Ainsi la mort fait son œuvre en nous, et la vie en vous. » (2 Cor 4, 12)

Le pape François évoque cette expérience dans sa lettre sur la joie de l’Evangile : « Une annonce renouvelée donne aux croyants, même à ceux qui sont tièdes ou qui ne pratiquent pas, une nouvelle joie dans la foi et une fécondité évangélisatrice. » (EG 11)

Mais que signifie « annoncer l’Evangile » ? L’expression n’a de sens que si la Bonne Nouvelle a été d’abord accueillie et qu’elle donne le ton à toute l’existence. C’est la rencontre du Christ et la nouvelle vie qui en suit qui fait de Paul un apôtre, un envoyé, un homme qui annonce l’Evangile. Il ne cherche pas à convaincre, mais il dit de manière essentielle : « L’amour du Christ nous presse. » (2 Cor  5, 14)

Cette expérience traverse l’histoire de l’Eglise dans laquelle la foi d’hommes et de femmes se communique comme par contagion. Etre chrétien, c’est tout naturellement, être missionnaire.

Mais le terme a ses ambiguïtés. Si l’histoire des « missions » est témoignage d’une extraordinaire générosité et d’un certain héroïsme, elle a aussi été ces dernières décennies un lieu de relecture critique et salutaire.

Annoncer l’Evangile dans la rencontre d’autres cultures (au loin ou dans notre monde pluraliste) oblige à ne pas perdre de vue l’essentiel. Un travail d’inculturation est toujours nécessaire. S’inscrire dans l’élan de la Mission ne veut pas dire imposer une manière de voir les choses qui serait bonne simplement parce que c’est la nôtre ! Pour le dire crûment, il ne s’agit pas de rechercher des clients. Seule la vérité d’un témoignage vécu personnellement et en Eglise peut devenir une proposition de la foi qui rejoint la liberté de ceux vers qui l’on est envoyé.

Nous nous souvenons du titre provocateur d’un petit livre paru en 1943 : « France, pays de mission ». Il faisait le constat que la « fille aînée de l’Eglise » ne montrait plus beaucoup de signe de foi chrétienne.

De nos jours, le défi reste entier, il est même devenu plus exigeant. Les évidences et les points de repère ne sont plus les mêmes. On a le sentiment de vivre une rupture dans la transmission. Et pourtant, « Jésus-Christ est le même, hier, et aujourd’hui, et pour l’éternité » (He 13, 8). Comment annoncer l’Evangile aux générations qui viennent ? En le vivant ! Et peut-être aussi en faisant le deuil de ce qui nous a aidés à l’accueillir et que nous avons apprécié. Et puis, ne l’oublions jamais : la foi n’est pas avant-tout un ensemble d’idées dont nous voudrions convaincre, mais un don de Dieu à vivre dans la relation avec lui et à partager. Ce n’est qu’ainsi que peut se construire une culture chrétienne dont les expressions sont toujours nouvelles et souvent étonnantes…

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