Piété populaire pour une conversion missionnaire

Par François Perrossetperroset_site2Piété populaire ? Ça fait un peu vieillot me direz-vous ! Des images de pèlerinages de rogations, de prières du chapelet ou d’autres neuvaines nous viennent à l’esprit. En ce mois où nos paroisses vont accompagner les premiers communiants, en ce mois de mai dédié à la Vierge Marie, dépoussiérons un peu l’image d’Epinal. 

Notre pape François a dit que « La piété populaire est un précieux trésor pour l’Eglise car elle est une spiritualité, une mystique, un espace de rencontre avec Jésus Christ ». En effet n’oublions pas que la piété est aussi un don de l’Esprit Saint et une vertu. 

Que ce soit la prière du chapelet ou l’adoration du Saint Sacrement, une neuvaine ou les oraisons de sainte Brigitte, tous ces actes de prières sont des occasions de faire grandir notre Foi. En effet c’est la Foi qui « doit être la source principale de la piété populaire, pour qu’elle ne se réduise pas à une simple expression culturelle d’une région déterminée » disait Benoît XVI. La piété populaire est la prière – seul ou en communauté – qui emprunte des aspects culturels et régionaux de chaque pays. 

De plus les actes de piété doivent réunir trois éléments « être conforme à l’Evangile », « vivre l’ecclésialité », « être missionnaire ». En effet la piété populaire s’inscrit aussi dans une démarche de conversion missionnaire. Le pape François s’adressant à des membres des confréries sur la place Saint-Pierre a dit : « Quand vous allez dans les sanctuaires, quand vous emmenez votre famille, vos enfants, vous faites vraiment un acte d’évangélisation. Il faut continuer ainsi ! Soyez, vous aussi, de vrais évangélisateurs ! »

Gardant en mémoire les trois éléments « Evangile » « Ecclésialité » « Mission » la piété populaire devient une occasion de vivifier notre foi, nos communautés et de vivre une véritable démarche de conversion missionnaire.

Il est une foi – les rendez-vous cinéma de l’ECR

Du 2 au 6 mai prochains, «– les rendez-vous cinéma de l’ECR – IL EST UNE FOI» auront lieu aux Cinémas du Grütli, à Genève. Le titre de cette 4e édition, «APOCALYPSES», ne devrait laisser personne indifférent car, pour le comité d’organisation de ce festival, «l’Apocalypse est un de ces mots qui véhiculent nombre d’idées préconçues et excitent l’imaginaire en s’emparant des symboles qui lui sont rattachés: l’antéchrist, le fameux signe 666, les 7 Sceaux, avec ses incontournables cavaliers, annonciateurs de la fin du monde: le cheval blanc, symbole de la conquête, le rouge de la guerre, le noir de la famine et le cheval pâle de la mort». De quoi donner la chair de poule aux Genevois? Ce n’est pas l’objectif, comme l’explique Bertrand Bacqué (BB), critique, historien et enseignant du cinéma, membre du comité d’IL EST UNE FOI et diacre, dans un entretien qu’il a bien voulu accorder à la rédaction de Vie de l’Eglise à Genève (Réd).

Photos: Agence S, Genève, DRRéd : Bertrand Bacqué, le  comité d’organisation d’IL EST UNE FOI a mis un s à Apocalypse : pourquoi ce pluriel ?
BB : Parce qu’il y a différents types d’apocalypse. Evidemment, on pense tout de suite
à l’Apocalypse que saint Jean rédigea en exil à Patmos, donc à quelque chose de
cosmique, de cataclysmique.

L’imagerie de l’apocalypse est très fantastique, très flamboyante. Mais en même temps, les apocalypses – avec un s – peuvent se révéler très intimes, très individuelles. D’une certaine façon, elles concernent toute l’Humanité. Il y a bien sûr les menaces que l’on connaît aujourd’hui, la menace nucléaire, ou encore celle qui pèse sur le climat dans la mesure où l’horizon écologique, aujourd’hui, ne semble pas très réjouissant. Mais surtout, il y a aussi toutes ces ruptures dans une vie qui nous font passer en quelque sorte d’une mort à une renaissance parce que l’Apocalypse, ce n’est pas simplement des cataclysmes, c’est aussi une révélation dans son sens littéral. L’Apocalypse a été écrite en des temps de crise certes, mais elle ouvrait sur une espérance. Au fond l’Apocalypse est présente tous les jours. Tous les jours nous vivons de grandes et de petites apocalypses qui nous conduisent parfois à faire le deuil de certaines choses auxquelles nous tenons, légitimes ou moins légitimes, et à partir dans de nouvelles espérances. L’idée du pluriel, de ce s, c’est pour signifier que cette apocalypse peut se décliner sous différents angles possibles : les conflits, l’écologie, les destins privés qui se brisent.

Réd : Vous avez donc choisi ce titre par provocation, pour surfer sur la vague des angoisses actuelles au niveau mondial – inquiétudes provoquées l’an dernier à la COP à l’occasion de laquelle les Etats-Unis ont annoncé leur retrait de l’accord scellé fin 2015 pour limiter la hausse de la température mondiale sous la barre des 2° C, le nouveau désordre mondial dénoncé lors de la récente conférence de Munich sur la sécurité – mais aussi sur cette volonté malgré tout d’espérer. C’est par cette voie de la provocation que vous avez choisi d’interpeller le public ?
BB : C’est vrai que l’apocalypse, entre guillemets, est à la mode de façon récurrente et donc toujours d’actualité. D’une manière ou d’une autre, elle nous menace toujours. Mais comme vous l’avez dit, ce sur quoi il convient d’insister, c’est qu’au-delà des désarrois auxquels nous devons faire face, il y a aussi, et c’est le message évangélique, une possibilité d’espérance. L’apocalypse, on la trouve bien sûr dans le passé – voir par exemple les temps de lutte qui prévalaient au Ier siècle de notre ère – mais aussi dans le présent et dans le futur. Nous nous situons toujours dans cette temporalité faite de luttes, de doutes et d’espérance. Je voudrais ajouter que la discussion au sein du comité sur le choix du visuel de l’affiche de cette édition a été assez vive : nous avons hésité entre un visuel de mains qui se tendaient sur un fond de ténèbres, donnant une image obscure du festival, et une éclipse. Nous avons finalement opté pour ce dernier, synonyme de renouvellement permanent et nécessaire des choses. Michel-Maxime Egger, sociologue et éco-théologien, avec qui nous en discutions, tendait à penser qu’il fallait passer par une kénose – un dépouillement, un abandon – qui devrait nous permettre de renouveler notre rapport au monde. Abandon d’un certain confort vécu depuis plus d’un siècle dont cependant, aujourd’hui, nous ressentons toutes les conséquences négatives. Ce qui nous amène au constat suivant : nous sommes, en permanence, confrontés à des cycles de mort et de résurrection.

Réd : IL EST UNE FOI : un festival de cinéma engagé ou un festival engagé de cinéma ?
BB : Engagé dans le sens où les films que nous proposons permettent de lancer des débats avec un point de départ : des  films exigeants. A travers ces films, nous souhaitons poser un regard de foi. Bien sûr les films retenus portent sur des thématiques très contemporaines comme Pluie noire de Shohei Imamura, sur les conséquences d’Hiroshima, ou Soleil vert de Richard Fleisher, sur une vision plutôt pessimiste du futur. Ce ne sont pas forcément des questions de foi qui sont posées mais on peut voir comment des questions de notre temps peuvent engager un regard de foi – ou pas.

Réd : La programmation comporte quelques « blockbusters » comme Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, et Docteur Folamour de Stanley Kubrik, mais aussi pas mal de films que le grand public n’a jamais vus.
BB : Effectivement, à côté des films que vous avez cités, il y a des films plus rares comme La dernière vague de Peter Weir ainsi que des films passés inaperçus lors de leur sortie en salle comme 4 heures 44, les derniers jours sur terre de Abel Ferarra, l’histoire d’un couple de New-Yorkais qui attend la fin du monde.

Réd : Enfin, que dire aux Genevois pour les encourager à se rendre au Grütli ?
BB : Qu’ils vont faire des découvertes, non seulement de films mais aussi – nous insistons beaucoup là-dessus – d’idées et de points de vue qui vont émerger des débats organisés dans le cadre de ce festival. En effet, beaucoup des films projetés seront accompagnés d’une réflexion avec des philosophes, des théologiens, des historiens du cinéma à l’occasion de rencontres que nous voulons stimulantes.

Programme complet du festival sur https://ecr-ge.ch/ilestunefoi/

Chemin de Joie – l’Eglise en marche!

Par Karin Ducret
Photos: ECRLe dimanche 22 avril aura lieu à Genève, un « Chemin de Joie » sous la présidence de notre vicaire épiscopal, l’abbé Pascal Desthieux.

C’est un chemin à l’instar du Chemin de Croix, rythmé par des stations. Celles-ci évoquent des rencontres entre le Christ ressuscité et des disciples de Jésus pendant la période entre sa Résurrection et son Ascension.

Tout a commencé en 2012. Pour illustrer les étapes, l’appel a été fait au mosaïste d’art sacré Marko van Rupnik. Le 31 mai 2015 a eu lieu un premier Chemin de Joie à l’occasion des 75 ans de l’évêque auxiliaire Pierre Farine. Toutes les mosaïques n’étant pas encore livrées, nous visiterons ce 22 avril 2018 les six œuvres déjà présentes. Le parcours à pied est d’environ 15 kilomètres, la dernière étape Notre Dame à Chêne-Bourg sera effectuée en bus et en tram. A chaque station la paroisse est invitée à accueillir les marcheurs et marcheuses devant la mosaïque : l’évangile correspondant sera lu, suivi d’une courte méditation et d’un chant manifestant notre joie… Le temps imparti à chaque station est de 20 minutes.

Voici le parcours du « Chemin de Joie » qui commence à 10h30 : 

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Dans l’église de l’Epiphanie au Lignon, c’est l’équipe de l’aumônerie de Champ Dollon qui présentera la mosaïque « La descente aux enfers », qui se trouve en réalité au lieu de prière de Champ Dollon non accessible au public. Finalement les pèlerins seront accueilli à 17h45 à l’église Saint-François de Sales à Chêne-Bourg : l’évangile sera lu devant la mosaïque « Emmaüs »

(Lc 24, 12-35), suivi d’une méditation en lieu et place de l’homélie. Le vicaire épiscopal, l’abbé Pascal Desthieux, accompagné par le frère Michel Fontaine, curé modérateur de l’UP La Seymaz, de l’abbé Joël Akagbo, prêtre répondant pour la paroisse Chêne-Thônex et peut-être d’autres prêtres marcheurs, clôtureront ce « Chemin de Joie » avec une célébration eucharistique. Beaucoup de prières et chants de joie
pendant cette célébration ! Elle sera suivie par un apéritif dînatoire festif !

« Le Chemin de Joie » – l’Eglise en marche ! Quel bel événement pour approfondir le mystère du temps pascal par les rencontres du Christ ressuscité ! Vous êtes toutes et tous cordialement invités à participer. Chacun-e peut prendre le chemin en route, à la station qui lui convient. Vous trouverez les détails dans votre feuille dominicale.

17 juin 2018: organisation de la fête paroissiale

Par Frédéric Monnin
Photo : Jean-Claude GadmerLe dimanche 17 juin prochain marquera la fin de l’année pastorale, et notre paroisse sera en fête.

Saint-Paul sera dans l’action de grâces pour cette année fructueuse, et aussi pour l’exemple donné par deux membres du Conseil de paroisse, qui le quitteront après de longues années de service.

Un grand repas sera organisé et plusieurs animations seront mises sur pied à l’intention des participants à cette grande journée de fin d’année.

Pour l’organisation, nous sommes à la recherche de personnes disposées à donner un peu de leur temps, le week-end de la fête mais aussi les semaines précédentes.

Merci aux personnes intéressées, « agiles » dans quelque domaine que ce soit (bricolage, nettoyage, logistique, communication…) de bien vouloir s’annoncer au secrétariat. Et que la fête soit belle !

Les multiples directions de la mission

Par Joël Akagbo
Photo: DRQuand je suis arrivé à Genève comme prêtre Fidei Donum (don de la foi), c’est-à-dire un prêtre prêté à un diocèse, l’impression était générale, beaucoup me disaient : « Avant c’était les prêtres européens qui venaient vous évangéliser, maintenant c’est vous
les prêtres africains qui venez nous évangéliser… » ; après un petit sourire, je dis
à voix basse, il y a encore beaucoup d’Européens missionnaires dans mon pays.

Il est vrai qu’au XVIe siècle, la mission était un mouvement qui partait de l’Europe vers les autres continents, vers l’Ouest et vers l’Est. Aujourd’hui, la mission ne se vit plus seulement sur l’axe Nord -Sud mais dans de multiples directions : d’Eglise du sud vers d’autres Eglises du sud , au sein d’un même continent où d’un continent à l’autre. Ceci selon la mission universelle de l’Eglise, qui ne connaît pas de limites et concerne le salut dans toute sa richesse selon la plénitude de vie que le Christ est venu nous apporter.

L’appel du Christ : « De toutes les nations, faites des disciples, baptisez-les au nom du Père et du  Fils et du Saint Esprit » traverse l’esprit et grandit dans le cœur d’un jeune prêtre. Quand j’ai été ordonné prêtre, j’ai fait graver sous le pied de mon calice ces mots : « Par amour, j’irai partout où besoin sera… »

Ma première tentative de mission, c’était pour le Tchad, un pays dont le catholicisme représente 20 % de la population, où le manque de prêtres se faisait sentir. Mais finalement je me suis retrouvé comme prêtre Fidei Donum dans le diocèse Lausanne-Genève-Fribourg à la suite d’une convention signée par l’évêque de mon diocèse au Togo, Mgr Isaac Jogues Gaglo et l’évêque du diocèse de mission, Mgr Charles Morerod.

La mission, c’est porter partout Jésus, porter son amour en disant oui à la joie.

Quelle joie pour moi de faire cette expérience très riche !

En route vers le Synode

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Par Frédéric Monnin
Photos : DR, Vincent Lathion
Le pape François a convoqué une nouvelle assemblée générale du Synode des évêques du 3 au 28 octobre 2018 à Rome. Le thème en sera la jeunesse, la foi et le discernement vocationnel. 

A cette occasion, l’équipe de rédaction de votre bulletin a souhaité donner la parole à celles et ceux qui seront au centre des discussions des Pères synodaux: les jeunes. Chaque mois, nous demanderons à plusieurs jeunes de nos UP de s’exprimer sur un thème. En avril, ce sont Amandine et Vincent qui répondent à LA question de saison: 

«Quelle mission te sens-tu appelé à accomplir dans l’Eglise?»

Amandine

amandine-bJe m’appelle Amandine, j’ai 28 ans et je suis assistante pastorale dans l’UP Mont-Blanc (la basilique Notre-Dame et l’église de la Sainte-Trinité).

Je viens d’une famille catholique pratiquante et engagée et je me suis logiquement assez vite engagée en Eglise: j’ai commencé comme servante de messe l’année de ma première communion, puis j’ai été responsable du groupe de servants de messe, catéchiste, lectrice, animatrice dans des camps voc’…

J’ai rêvé toute mon enfance de devenir bibliothécaire et j’ai un peu choisi d’étudier la théologie sur un coup de tête, mais en réalité, c’était déjà en moi d’une certaine manière. Mes études m’ont tellement passionnée que je me suis lancée dans une thèse en théologie pastorale.

Je ne saurais pas vraiment dire quelle est ma mission : j’essaie de faire le mieux de mon mieux pour suivre la volonté de Dieu en espérant ne pas trop me tromper. Par contre, ce que je sais, c’est que ce qui m’anime, c’est de partager l’Espérance qui est en moi (1 P 3, 15).

C’est là que mon métier et ma thèse se rencontrent : comment parler de Dieu aujourd’hui ? Quels moyens utiliser, non pas pour rejoindre une masse appelée « nos contemporains » ou « la société », mais chaque homme et chaque femme dans sa spécificité ?

Depuis quelques années, je suis membre d’une association qui s’appelle CASA (Communauté d’Accueil dans les Sites Artistiques) et dont le but est de proposer des visites guidées qui présentent non seulement les aspects artistiques et historiques des églises, mais aussi la spiritualité. Je crois que l’art est un moyen merveilleux de mener à ce qui nous dépasse, ou plutôt à Celui qui nous dépasse.

Vincent, séminariste

vincent-lathionIl me semble que je suis appelé avant tout à laisser grandir mon amour de Dieu et à le partager, deux actions qui sont pour moi indissociables. Cette croissance et ce partage doivent d’abord se faire au sein de la communauté pour rayonner ensuite au-delà d’elle.

Il me semble qu’il incombe tout spécialement au prêtre de veiller à cela. C’est à cette tâche que je me sens appelé : être celui qui prend soin et nourrit la communauté qui lui a été confiée et qui se laisse aussi former et nourrir par elle. Ainsi la communauté tout entière baignera dans la lumière du Christ et celle-ci inondera le monde pour la plus grande gloire de Dieu !

Parler de la mort, célébrer la vie

Photos: Marie Cenec / LddCe samedi 17 février s’est tenue une conférence très intéressante sur ce sujet. Organisé par la pasteure Marie Cenec de la paroisse Champel-Malagnou, avec l’aide de la paroisse catholique de Sainte-Thérèse, cet événement a réuni trois illustres conférencier :

Prétendre reproduire, à travers ces quelques lignes, les émotions qui nous ont été transmises lors de ces trois interventions serait pur orgueil de notre part. Cependant, un certain nombre de pistes de réflexion qui nous ont été suggérées lors de ce séminaire mérite de s’y attarder. D’abord, l’éloge de la fragilité. Cette « faiblesse » que notre société rejette à tort, alors qu’il s’agit de notre humanité. Personne n’échappera à la mort, quoi que l’on puisse croire. C’est quand je suis faible que je suis fort, disais saint Paul. Ensuite, le dialogue. Pour reprendre une phrase du Père Ringlet, la mort parlons-en pendant qu’il fait beau. En lien avec la fragilité, nos sociétés ont tenté d’effacer ce signe de faiblesse extrême qu’est la mort. Résultat : un tabou qui nous empêche de parler vrai et surtout d’échanger. Combien de situation de désespoir nous rencontrons tous les jours parce que ce sujet n’a pas été démystifié. Pourtant Christ nous a dit de ne pas avoir peur. Troisième piste de réflexion, qui rejoint la première, c’est l’âge moyen des participants à cette session : l’audience n’était plus majoritairement dans la belle saison. Plus nous engagerons le débat lors des jeunes années de nos enfants, plus le débat sera serein. Il nous faut donc faire envie aux jeunes de venir à ces conférences.

Pour continuer votre réflexion, je vous propose également de consulter les ouvrages mentionnés dans cet article. Et surtout, parlez-en.

Marie Cenec

marie-cenecPasteure bien connue de notre communauté, à la tête de la paroisse réformée de notre quartier. Auteure/co auteure en autres de « La passion du verbe », « Faire la paix avec la terre » et « C’est tous les jours dimanche ». Et comme si ses charges de pasteure et d’écrivaine ne suffisaient pas, co anime également à la librairie Payot (Rive Gauche) les rencontres œcuméniques « un auteur un livre » avec Dominique Mougeotte.

Gabriel Ringlet

gabriel-ringletPrêtre catholique belge, pendant longtemps vice-recteur de l’université catholique de Louvain, aujourd’hui émérite. Son parcours comporte aussi bien le journalisme dans ses dimensions professorales, éthiques et poétiques ainsi que le sacerdoce depuis 1970. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont « Un peu de mort sur le visage », « Vous me coucherez nu sur la terre nue », « Ceci est ton corps » et « Eloge de la fragilité » pour ne citer que ces quelques titres. Le thème de sa présentation parle pour lui-même « La mort, parlons-en pendant qu’il fait beau ».

Louis Loutan

louir-loutanDocteur et professeur associé en médecine internationale à l’université de Genève, membre du comité directeur du Geneva Health Forum, spécialiste en médecine tropicale et auteur de nombreuses recherches dans ce domaine. Dans le cadre de son engagement dans la Commission santé d’Uni3, il s’intéresse aux questions qui touchent à la fin de vie. D’ailleurs sa présentation le prouve : « Réflexions et questions d’un médecin sur la fin de vie ».

«Fais que nous n’entrions pas en tentation»

Le billet de Pascal Desthieux, vicaire épiscopal

Photo: DRA Pâques, les Suisses romands vont à leur tour adopter la nouvelle formulation du Notre Père. Dès le dimanche 1er avril – ce n’est pas un poisson – nous dirons : « Et ne nous laisse pas entrer en tentation. » Un changement heureux, puisque « ne nous soumets pas à la tentation » donnait trop l’impression que Dieu nous met dans la tentation ou pire nous tente lui-même. Or, comme le dit l’apôtre : « Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : “Ma tentation vient de Dieu.” Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne. » (Jacques 1, 13)

Pourtant, cette traduction n’était pas erronée. Le verbe employé dans le texte original grec, eisenégkêis, de eisphérô signifie littéralement « porter dans,  amener dans », confirmé par le latin non inducas in tentationem : ne nous induit pas en tentation.

Or, Jésus n’a pas transmis sa prière en grec. En hébreu et en araméen, la langue parlée par Jésus, il y a une forme causative qui n’existe pas en grec. Ainsi, le verbe entrer (forme active) devient « faire entrer » à la forme causative. La négation de « fais-nous entrer » peut porter sur le premier verbe : « ne nous fais pas entrer », ou sur le second : « fais que nous n’entrions pas », en tentation. C’est probablement ce que Jésus a voulu dire, mais cela n’a pas été correctement retranscrit en grec.

Les plus anciens se souviennent de : « ne nous laissez pas succomber à la tentation ». Cette traduction était préférable. Nous allons retrouver ce sens avec la nouvelle formulation.

Bonne montée vers Pâques, et que le Ressuscité nous aide dans notre lutte contre toute forme de tentation !

Nous tous…

par Marc Passera
Photo: DR« Nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême. » (Rom 6,3) Et, comme le chante la liturgie de l’Orient chrétien : « Par sa mort, il a détruit la mort. » Vivants de la vie de Dieu parce que victorieux de la mort en Christ, telle est notre réalité de baptisés.

Mais en sommes-nous vraiment cons­cients ? Sommes-nous encore capables de nous en émerveiller ?

Le temps du Carême nous est donné comme temps de grâce pour que nous puissions spirituellement revivre ce plongeon qui nous rend victorieux de toute logique de mort.

Pour certains, le baptême est la dernière étape d’un chemin que l’on appelle catéchuménal. 64 adultes de notre diocèse et près de 200 enfants en âge de scolarité l’ont vécu cette année. Ils seront baptisés à Pâques.

Les rencontrer est un vrai bonheur. Quelle richesse dans leur parcours et combien apparaît concrète l’action de Dieu dans leur vie ! Ils sont, pour les communautés qui les accueillent, une véritable grâce : ils nous permettent presque physiquement de retrouver la fraîcheur de l’eau qui conduit à une plénitude de vie.

Ils peuvent nous aider à mieux percevoir ce mystère appelé à donner le ton à toute notre vie. Ils peuvent aussi donner un élan nouveau à notre témoignage parfois somnolent : c’est ensemble que nous rendons visible la présence du Ressuscité !

Que ce temps de Carême soit un temps lumineux. Qu’il nous aide à bien accueillir ceux qui vont recevoir la lumière du baptême, à vivre plus profondément le mystère de Pâques et à briller dans notre monde de la lumière du Ressuscité !

Françoise… … une page se tourne

Françoise Neuffer a démissionné le 31 décembre 2017 de la présidence du Conseil pastoral paroissial (CPP) et de ses divers engagements dans la paroisse Saint-Pierre (Thônex) et Saint-François de Sales (Chêne). Quel a été son parcours?

Par Karin Ducret
Photo: Pascal Voide20180204_113711-003Mais tout d’abord : qui es-tu ?
Je m’appelle Françoise, j’ai 49 ans. Je suis enseignante d’ICA (Informatique, Communications et Administration) à l’Ecole de Commerce depuis 30 ans. J’aime la musique (je fais de la guitare), le sport (badminton, 4e ligue au BC Chênois) et le chant choral. Je me suis récemment passionnée pour le bridge, activité qui me fait travailler la stratégie et la mémoire.

As-tu été une catéchumène ? Quel est ton parcours spirituel ?
Mes parents m’ont inscrite dans une école religieuse (Marie-Thérèse), malgré le fait que je n’étais pas baptisée. Là je devais quand même aller à la messe avec mes camarades tous les mercredis.

J’ai toujours eu la foi et suis régulièrement allée aux célébrations de Noël et de Pâques sans pouvoir communier. A 20 ans, j’ai contacté le catéchuménat pour entreprendre une démarche de baptême. Pendant deux ans, j’ai suivi l’enseignement religieux avec une sœur. Deux mois avant mon baptême, un grave problème de santé m’a fait manquer un mois de caté. La sœur m’a annoncé que cette absence-là, alors que je n’avais manqué aucun autre cours, faisait repousser mon baptême d’un an. Très déçue, j’ai tout laissé tomber.

Douze ans après, ma sœur me demande d’être marraine de sa fille. Problème… je n’étais toujours pas baptisée. Encore remontée contre l’Eglise catholique, j’ai malgré tout appelé l’abbé Arbez pour discuter d’un baptême hors catéchuménat. Il a écouté mon histoire, m’a enseigné le caté quelques mois et m’a baptisée le 31 mars 2002 à l’église de Chêne.

Comment es-tu entrée au service de la paroisse ?
Peu après mon baptême, l’abbé Arbez m’a demandé de me présenter au Conseil de paroisse (CP), auquel j’ai participé pendant deux ans. Puis me rendant compte que « les affaires de sous » ne m’intéressaient pas trop, j’ai bifurqué au CPP. Je suis restée trois ans membre du CPP puis en ai pris la présidence en septembre 2007.

Ta modestie t’interdit de parler de tes divers engagements… je vais donc le faire pour toi !
Tu as été notamment « sacristine » et as coordonné les lectures, la distribution des corbeilles pour l’offrande, la distribution de la communion lors des messes le dimanche, et, point important dans la vie d’une paroisse : tu as organisé les apéritifs après la messe, et des apéritif festifs lors des grandes fêtes liturgiques. Comme présidente du CPP tu as notamment réussi de recevoir la permission de l’évêque, pour la paroisse de Thônex, que la communion soit distribuée sous les deux espèces. Tu as beaucoup œuvré pour le rapprochement des CPP de Chêne-Thônex et de Saint-Paul ainsi qu’avec le conseil de la paroisse protestante de Chêne. Pendant toutes ces années de ta présidence tu as veillé sur le bon déroulement des affaires pastorales et l’équipe pastorale, le Conseil de paroisse et les paroissiennes et paroissiens te disent un grand, grand merci… et bon vent !

En route vers le Synode

Par Frédéric Monnin
Photos : DR
Le pape François a convoqué une nouvelle assemblée générale du Synode
des évêques du 3 au 28 octobre 2018 à Rome. Le thème en sera la jeunesse, 
la foi et le discernement vocationnel. 

A cette occasion, l’équipe de rédaction de votre bulletin a souhaité donner la parole à celles et ceux qui seront au centre des discussions des Pères synodaux: les jeunes. Chaque mois, nous demanderons à plusieurs jeunes de nos UP de s’exprimer sur un thème. En mars, ce sont Adeline, Martina et Annella qui répondent à LA question de saison: 

«Comment vas-tu vivre ce Carême?»

Adeline

adeline-mJe m’appelle Adeline, j’ai 24 ans. Je suis actuellement en deuxième année de Master en Management à l’université de Genève.

Alors pour le Carême, j’ai pensé à deux choses : comme je suis une grande mangeuse de chocolat (noir de préférence) dont je ne peux pas me passer, une amie m’a conseillé de prier avant de manger du chocolat, par exemple en faisant un Notre Père. Je trouve que c’est une excellente idée et j’ai hâte d’essayer. Sinon, je vais profiter du Carême pour lire les quatre évangiles, ou d’autres livres de la Bible. Je n’ai pas encore arrêté mon choix. Je n’aime pas les jeûnes, j’y trouve peu de sens.

Martina et Annella

annellamartinaMartina et Annella, qui suivent le parcours de la confirmation, partagent ce que signifie le Carême :

« Le Carême est une période de 40 jours de jeûne, qui se traduit par les 40 jours que Jésus a passés dans le désert, sans manger. Nous vivons, ma sœur et moi-même, le Carême comme un moment familial dans l’année, de remise en question et de spiritualité. »

Elles nous rappellent que « cette période commençant le 14 février Mercredi des Cendres et se terminant le Samedi saint, est faite pour se tourner vers Dieu et se préparer aux fêtes des rameaux. Ces jours sont pour nous des moments de tolérance, de générosité et de partage ».

Rencontres œcuméniques de Carême 2018

careme2018_v7_normal-1Prier « Notre Père » aujourd’hui ?
Le 51e millésime des Rencontres œcuméniques de Carême, ouvertes à toutes et à tous sans nulle condition d’appartenance, propose comme thème « le Notre Père » dont on parle beaucoup cette année ! Deux personnalités de grande qualité nous feront le bonheur du partage de leur réflexion, de leur action et de leur art et un spectacle original de danse nous conduira à un autre niveau d’approfondissement de cette prière universelle.

Aujourd’hui comme hier, la prière fait question. Prie-t-on encore ? Qu’est-ce que prier ? Et quand on prie, est-ce une récitation de prières rabâchées, ou à l’inverse un pur élan de subjectivité ? Tant de questions que la liste pourrait en être longue…

Mercredi 7 mars à 20h15
Salle des combles, Ecole primaire de Vandœuvres, Route de Pressy 4
Notre Père : un chemin de spiritualité œcuménique
Elisabeth Parmentier, professeure à la Faculté de théologie de Genève

Mardi 13 mars à 20h15
Temple de Chêne-Bougeries, route de Chêne 153
Notre Père : avec Nicolas de Flüe, un chemin de miséricorde et de paix
François-Xavier Amherdt, prêtre et professeur de théologie à l’Université de Fribourg

Mardi 20 mars à 20h15
Eglise évangélique de Cologny, Route de la Capite 114
Donner du sens à la vie : spectacle de danse et une méditation inspirées par le Notre Père
Le spectacle est une création originale de Sabrina Taoutaou, professeure de danse classique et contemporaine

Père Bruno: une source d’inspiration

Par Patrick de Figueiredo
Photo: B. De PayerAu seuil de cette nouvelle année, c’est d’une source inhabituelle que nous voulons puiser notre inspiration – la mémoire de Père Bruno. Atteint dans sa santé, c’est apaisé et en paix qu’il nous a quittés au mois de septembre dernier : « Je suis prêt » disait-il à tous ceux qui l’ont vu les jours précédant son départ.

Pendant plus de 16 années, dont 14 en tant que curé, nous avons eu la chance de pouvoir être les témoins de ses nombreuses qualités. Il nous a tant donné, si bien écoutés, conseillés, guidés… Enfants ou adultes, jeunes ou moins jeunes, de tous il aura été l’ami et le confident.

Les jeunes le suivaient, l’écoutaient, s’enthousiasmaient même à son contact. Il y avait ces petits qui, dimanche après dimanche, venaient les bras en croix chercher sa bénédiction mais, bien plus encore, un sourire, une tendre parole de sa part.

Et l’interminable procession à la sortie de la messe tant étaient nombreux ceux qui, avant de partir, voulaient cueillir un regard malicieux, une parole bienveillante ou tout simplement un sourire.

Et que dire du pasteur… ceux qui l’ont rencontré sont rarement restés insensibles à son appel. A l’issue d’une cérémonie œcuménique de mariage à Saint-Sulpice, un des témoins, pourtant athée, a eu cette phrase qui résume tout : « Qu’il est difficile de demeurer non-croyant après une telle cérémonie ! »

Il a su promouvoir la bonne entente et la sérénité. Pendant toutes ces années, notre paroisse a vécu dans l’harmonie et la joie.

Refusant de nous laisser submerger par la tristesse, nous pensons à lui avec joie et tendresse… et c’est dans l’harmonie que nous voulons rentrer dans cette nouvelle année.

Et pour ce faire nous savons pouvoir compter sur notre curé Thierry Fouet qui a si bien su prendre la relève.

En route vers le Synode

[thb_image image= »2872″]Le pape François a convoqué une nouvelle assemblée générale du Synode des évêques du 3 au 28 octobre 2018 à Rome. Le thème en sera la jeunesse, la foi et le discernement vocationnel.
A cette occasion, l’équipe de rédaction de votre bulletin a souhaité donner la parole à celles et ceux qui seront au centre des discussions des Pères synodaux : les jeunes. Chaque mois, nous demanderons à plusieurs jeunes de nos UP de s’exprimer sur un thème. Nous commençons l’année avec Elisa et Carlos, à qui nous avons posé LA question de saison :

Par Frédéric Monnin
Photos: DR

«Quelle est ta bonne résolution pour 2018 en tant que jeune chrétien?»

Elisa

elisa« Ma résolution 2018 en tant que chrétienne, c’est de vraiment prendre du temps pour connaître Dieu, pour connaître Jésus. Ce que les disciples de Jean ont demandé à Jésus en premier c’était : « Où habites-tu ? » Avant de savoir ce qui leur serait demandé de faire, ils cherchaient à le connaître. Le connaître et l’aimer, se laisser connaître et se laisser aimer. Et comme un ami, pour le connaître il faut le visiter souvent. Comme un ami, pour qu’il puisse vraiment nous aider et nous toucher, il faut lui montrer notre cœur en vérité.

Pour le connaître mieux, ma résolution c’est de lire un passage des évangiles chaque matin afin de laisser Dieu colorer toute ma journée, et pour me laisser aimer, de lui ouvrir mon cœur dans la prière. »

Carlos

carlos« L’année de mes 19 ans, de nombreux projets de foi se présentent devant moi. Je prévois de m’investir dans le scoutisme européen suisse où j’accompagnerai une vingtaine de louveteaux en tant que chef. L’été, un pèlerinage à Fatima est prévu pour les scouts et guides aînés. De plus, nous poursuivrons le parcours avec mon groupe de jeunes que l’on a créé après les JMJ de Cracovie, depuis lesquelles nous nous retrouvons toutes les deux semaines pour échanger et partager à propos de notre foi, en nous appuyant sur des intervenants extérieurs. Cela nous mène à un Forum des Jeunes qui a pour but de rassembler l’ensemble des groupes de jeunes sur Genève tous les deux mois, à travers une veillée incluant messe, témoignage, repas et bar/discussions. En somme, ma résolution pour cette nouvelle année est de faire fructifier non seulement ma foi mais également celle des autres. »

Pourquoi prier pour l’unité des chrétiens?

Par Marc-Louis PasseraUn évêque orthodoxe conseillait à un étudiant de travailler à l’unité des chrétiens comme si elle devait se réaliser tout bientôt, tout en sachant que probablement il ne la verrait pas de son vivant.

C’est que la pleine unité des chrétiens n’est pas le fait de stratégies permettant de dépasser la désunion, ni d’un succès à obtenir dans un projet qui serait le nôtre. Elle est de l’ordre du mystère. La pleine unité des chrétiens, c’est Dieu qui la réalise.

Ce qui nous revient, c’est d’en développer en nous et dans nos communautés le désir. Dans une prière devenue célèbre, l’abbé Couturier demandait à Dieu : « Accorde-nous de nous rencontrer tous en toi, afin que, de nos âmes et de nos lèvres, monte incessamment ta prière pour l’unité des chrétiens, telle que tu la veux, par les moyens que tu veux. »

Parce qu’il faut bien le dire : certains chemins semblaient indiquer des rapprochements et ils n’ont pas abouti. D’autres chemins s’ouvrent devant nous que l’on ne croyait pas possibles.

Lassitude
Mais il faut bien le dire aussi, un sentiment de lassitude s’exprime dans nos communautés. L’enthousiasme s’est petit à petit refroidi et si la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens demeure dans nos calendriers, elle ne donne pas vraiment le ton d’une aspiration qui devrait nous accompagner tout au long de l’année et se traduire en initiatives partagées.

L’année 2016 nous avait donné de suivre le chemin des Eglises orthodoxes réunies en «saint et grand synode», mais se démarquant des autres confessions chrétiennes. 2017 nous aura donné l’occasion de mieux comprendre ce qui s’est passé au moment de la réformation, mais nous aura donné de voir aussi des courants différents et parfois incompatibles. Et que dire des nombreuses communautés évangéliques qu’il nous est si difficile de rencontrer. Et de ces mouvements d’inspiration chrétienne qui ne souhaitent pas le contact avec d’autres.

Si des différends historiques ont pu être clarifiés, de nouvelles situations semblent creuser de nouveaux fossés. Difficile de se cacher une certaine souffrance !

Mais je suis persuadé que c’est justement là que notre prière trouve sa place. Le thème proposé cette année reprend le verset 6 d’Exode 15 : « Ta main droite, Seigneur, éclatante de puissance. »

Expérience communautaire de la souffrance
Le groupe des Caraïbes qui a réfléchi sur ce thème nous laisse une réflexion stimulante. Il a osé affronter le thème de l’esclavage vécu dans son histoire et de la libération. Il écrit : « Le passage d’Ex 15 nous montre comment le chemin de l’unité doit souvent passer par l’expérience communautaire de la souffrance. La libération des fils d’Israël de l’esclavage est l’événement fondateur dans la constitution de ce peuple. Pour les chrétiens, ce processus atteint son point culminant dans l’incarnation et le mystère pascal. »

N’est-ce pas pour nos communautés une invitation à aller au cœur de la foi pour mieux découvrir ce que le Seigneur est en train de réaliser aujourd’hui à travers la souffrance de la division ?

C’est en tout cas une invitation à nous mettre ensemble, avec une espérance renouvelée, devant ce Seigneur dont la main droite est éclatante de puissance !

Quelle Eglise pour les jeunes

Par Pierre Moserpierre_moserEn quelques décennies, la pratique de la religion catholique est passée d’une foi banale, voire même contrainte, à une foi du désir. Participer à la grand messe du dimanche est aujourd’hui un choix.
Un choix d’autant plus personnel, que celui-ci n’est pas souvent public, eu égard aux railleries constantes de notre société athée et politiquement « correcte ». Et pourtant, nous sommes destinés, de par notre baptême, à témoigner de la bonne nouvelle. Par bonheur, l’Eglise d’aujourd’hui nous accompagne dans notre mission de prophète. Ou plutôt, c’est le dynamisme de notre Pape qui l’engage dans ce sens. L’initiative de son précédent synode avait déjà donné la parole aux familles, afin qu’elles s’expriment sur leur place dans cette Eglise. Aujourd’hui, c’est au tour des jeunes de faire entendre leurs voix, sur un thème qui les concerne très directement : les jeunes, la foi et le discernement vocationnel. Certains y verront un appel aux vocations, qui se font de plus en plus rares depuis quelques décennies, à savoir depuis la pratique d’une foi du désir. Personnellement, j’inverserais les rôles. Plutôt que de parler d’un manque
de vocations dû à la libéralisation de cette foi, je pencherais vers une libéralisation
de la foi due au manque de vocations.

Il nous faut donc persévérer dans cette voie : provoquer le désir. Pour ouvrir ce débat de la manière la plus large possible, le conseil de rédaction de votre journal a décidé d’ouvrir une nouvelle rubrique tout au long de l’actualité de ce synode. Une question sera posée chaque mois à un brochette de jeunes qui y répondront dans ces lignes. Histoire de faire partager à tous les préoccupations de notre jeunesse. Rendez-vous donc en page 5, chaque mois à partir d’aujourd’hui, et bonne lecture.

Métiers et spiritualité

Les conférences de Commugny: mes héroïnes, des femmes qui s’engagent 

18 janvier, 20h, temple de CommugnyschickDans le cadre de la sortie de son livre « Mes héroïnes : des femmes qui s’engagent » (Favre, 2017), Manon Schick, directrice de la section suisse d’Amnesty International, racontera le destin de Nareen Shammo, la journaliste irakienne devenue militante, celui de Leila Alikarami, l’Iranienne qui veut abolir les lois discriminatoires, ou encore de Marisela Ortiz, l’enseignante mexicaine sur la trace des filles disparues… Autant de défenseuses des droits des femmes qui ont inspiré son engagement.

Noël à nos portes

Par l’abbé Joël AkagboNoël, c’est la naissance d’une nouvelle humanité. Dieu a choisi volontairement le chemin de l’abaissement en s’incarnant dans notre condition de finitude afin de nous déifier : c’est l’origine de notre joie « soyez sans crainte, dit l’ange, car voici, je viens vous annoncer une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple. » Luc 2, 10.

Comme chaque année, la fête de Noël est attendue avec impatience par grands et petits pour célébrer un événement passé toujours actuel.

Qui dit que l’on ne célèbre pas Noël comme il se doit en Afrique ? Sur le continent noir, malgré l’absence de la neige, la joie et la bonne humeur sont de mise tout au long des festivités. Noël est d’abord une fête religieuse, essentiellement vécue dans sa dimension spirituelle. Une très grande piété marque les activités : la crèche dans sa beauté traditionnelle, la messe de minuit qui rassemble toutes les catégories confondues pour vivre cet événement de grâce.

Après la dimension spirituelle, à travers des chansons mélodieuses, avec des instruments de musique (balafon, tam-tam, flûte, kora), les gens à tous les niveaux manifestent leur gaieté. Des cris de joie de toutes sortes se font entendre et appellent les autres à sortir de leurs cases pour danser dans les rues.

Nuit de rêve, nuit de chants et de danses, nuit pleine de bruits : la nuit de Noël en Afrique est autant une fête familiale de convivialité, de solidarité et de partage. Le vrai cadeau qui se fait, est le partage avec les plus pauvres, les démunis et les orphelins : tout simplement parce que l’Enfant Jésus a choisi le chemin de la pauvreté pour habiter parmi nous.

N’oublions pas que le plus beau cadeau que nous pouvons offrir à quelqu’un en ce temps de fête, c’est de l’aimer et de lui apprendre à aimer en vérité. Pensons surtout aux sans-abris.

Joyeux Noël à tous.

Laudes? Messes? Rorate?

En ce mois de décembre, en plein temps de l’Avent, plusieurs paroisses vous proposent de participer aux laudes (à St-Joseph) ou à la messe (à St-Paul) Borate. Se lever plus tôt… Braver le froid… Chanter en latin… Mais en fait, de quoi s’agit-il ?

Par François Perroset et Frédéric Monnin
Photos: Monique BaréLes Messes ou les Laudes « Rorate » – appelée aussi Messe de l’Attente ou de l’aurore – sont célébrées durant le temps de l’Avent, tôt le matin, avant la fin de la nuit. Cette tradition de l’Eglise romaine trouve son origine en Europe de l’Est.1 Elle est ainsi très répandue dans l’espace germanophone.

« Rorate cæli » sont les premiers mots de l’introït de la messe du quatrième dimanche de l’Avent. Ce texte chanté en grégorien reprend un célèbre passage du prophète Isaïe :

« Cieux, faites venir le Juste comme une rosée ;
Qu’il descende des nuées comme une pluie bienfaisante :
Que la terre s’entrouvre et donne naissance au Sauveur. » (Is 45, 8)

Au fil des années, cette courte phrase est devenue le refrain que nos assemblées ont l’habitude d’entonner durant ces célébrations. Refrain flanqué des quatre strophes de ce « poème » de tradition gallicane, qui paraphrasent le texte du prophète Isaïe, et qui expriment l’attente du Messie (cf. Marc 13, 33)

Les quatre semaines de l’Avent sont « un temps d’attente, de conversion et d’espérance ».2 Dans l’attente, il s’agit de faire mémoire de la venue de Jésus dans notre condition humaine. En ces matins encore sombres, de fragiles et petits cierges ou lumignons symbolisent le Christ, seule Vraie Lumière à même d’éclairer véritablement l’intégralité de notre vie et de notre être ! L’office ainsi célébré à la lueur des bougies fait des fidèles des « guetteurs d’aurore » qui attendent dans l’espérance l’avènement du Messie promis : le Christ.

Ces messes Rorate sont une bonne occasion pour nous ouvrir au Seigneur qui vient et qui est Emmanuel Dieu avec nous, Dieu proche, et de nous (re)familiariser avec le trésor du chant grégorien.

Les horaires des Laudes et Messes Rorate sont indiqués dans les pages paroissiales en fin de numéro.

1 Raymond PEYRET, Connaissez-vous les messes de l’aurore, Paroisse Saint Vincent de lHermitage
2 Directoire sur la piété populaire et la liturgie, p. 92.

La tapisserie et la chapelle Saint-Victor

Alice Basset (1925-2003) a fait partie du groupe d’artistes qui a œuvré à la rénovation de l’église Saint-Joseph entre 1936 et 1950. Son apport le plus spectaculaire est la tapisserie à la gloire de saint Victor qui orne la chapelle située au fond de l’église.

Par Chantal Renevey Fry
Photo: Grégory Radhu SavinCette œuvre a été réalisée en l’honneur du compagnon d’armes de saint Maurice qui, selon la tradition, a subi le martyr à Soleure aux côtés de saint Ours lors de la persécution ordonnée par l’empereur Maximilien Hercule contre la légion thébaine vers l’an 300. D’une dimension de 25 mètres carrés, elle a nécessité 18 mois d’un travail pour lequel des laines de plus de cent nuances ont été utilisées. Paillettes, cabochons, petits motifs métalliques, cuir doré et argenté, satin et brocard ont aussi été employés, donnant à l’ensemble un relief particulier et original.

Cette tapisserie, dont Alice Basset, qui était tout à la fois artiste-peintre, illustratrice et accessoiriste de théâtre, avait préalablement dessiné le carton, ne représente pas une scène précise mais la fusion de plusieurs éléments : la légion thébaine et saint Maurice les mains liées derrière le dos, saint Victor recevant la couronne du martyr, une procession menée par l’évêque de Genève qui porte une châsse d’or contenant les reliques du même saint, tels sont les trois éléments principaux de cette tenture où figurent également les armoiries de l’abbaye de Saint-Maurice et celles du chapitre cathédral de Genève.

Saint Victor se retrouve évoqué dans l’un des six vitraux qui ornent la chapelle, et dont les cartons sont également dus à Alice Basset. Réalisés par le maître verrier fribourgeois Fleckner, ils représentent sept sanctuaires médiévaux qui, avant la Réforme de 1536, étaient situés sur le territoire de la paroisse ou ses environs immédiats. L’un d’entre eux était le prieuré de Saint-Victor, édifié approximativement à l’emplacement de l’église russe actuelle pour abriter les reliques du saint offertes par la ville de Soleure.

Entre 2001 et 2003, une nouvelle réfection de l’église a notamment permis de moderniser son mobilier liturgique. Celui de la chapelle a été confié à François Reusse, l’un des derniers orfèvres genevois en art sacré, issu d’une famille d’artistes proches du groupe Saint-Luc. Fondé en 1919 par des artistes qui souhaitaient renouveler et développer un art liturgique alors caractérisé par des productions stéréotypées et souvent mièvres, celui-ci s’est fait connaître grâce au grand mouvement de construction ou de restauration d’églises qu’a connu notre diocèse entre 1920 et 1945. L’église Saint-Joseph est un bel exemple de réalisation due à des membres actifs de ce groupe, et à l’un de leurs héritiers.

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