L’Orient, foyer chrétien en péril

Par Com
Photo: LDD

Noor Solidarity est une association suisse qui soutient les victimes des conflits, les minorités et les chrétiens en Orient. Sa mission se porte sur l’aide humanitaire, le développement social et la sensibilisation par l’information.

Les réfugiés d’Irak en Jordanie vivent dans une situation désastreuse depuis plus de deux ans : « J’ai à ma charge une famille avec cinq enfants et une personne âgée très malade qui ne peut plus marcher. N’ayant pas le droit de travailler, je ne peux supporter nos dépenses. Nous avons besoin de toujours plus d’aide. » (Boutros, réfugié de Qaraqosh à Amman)

Ces familles ne vivent pas dans les camps, elles sont dans des appartements dispersés dans Amman. A l’écart de l’action des grandes organisations internationales.

Depuis sa création en mai 2016, Noor Solidarity a répondu à cet appel. De l’aide en direct a déjà été apporté à 937 familles lors de deux missions en août puis décembre 2016.

Dans le cadre du programme Primum Vivere, l’aide apportée se décline selon les besoins du moment et les communautés. Cela peut être des coupons de nourriture qui permettent à une famille d’environ cinq personnes de tenir trois semaines. Des coupons pour du lait et des couches pour les enfants de moins de trois ans avec un montant équivalent à un mois d’approvisionnement pour chaque enfant. Des coupons de fioul pour aider les familles à chauffer les appartements, parfois insalubres, lors de l’hiver jordanien. Primum Vivere sous-entend une réponse à des besoins de base urgents et cela peut être des chauffages, des couvertures, des habits….

Noor Solidarity travaille également au développement social des jeunes générations et des femmes. Pour cela une sortie éducative a été organisée en décembre dernier pour permettre à  un groupe d’enfants de sortir de leur quotidien et découvrir un espace ludo-éducatif le temps d’une journée. Cela en attendant de pouvoir développer des projets plus ambitieux dans l’éducation, la formation et l’artisanat.

Lors de ses missions, Noor Solidarity s’attache à toujours donner l’aide en main propre aux familles et en étroite coordination avec les responsables communautaires. Cette proximité avec les familles permet d’obtenir une vision précise de la situation et de mieux comprendre leur histoire et leurs épreuves. Afin de sensibiliser l’opinion, Noor Solidarity retransmet ces témoignages et expériences lors de nombreuses conférences.

L’une de ces conférences aura lieu à la paroisse Saint-Joseph le mercredi 7 juin à 19h30 sur le thème : « L’Orient, foyer chrétien en péril. »

Inscriptions sur le site : www.noorsolidarity.com

Par le baptême de renaissance, Dieu nous donne son Nom

Par Frédéric Monnin et François Perroset
Photo: Frank Dölle
Chaque année réserve à nos communautés son lot de surprises, et 2017 sera pour nos deux unités pastorales riche en souvenirs, notamment s’agissant des baptêmes d’enfants en âge de scolarité ou d’adultes. Ainsi, parmi d’autres, voici quelques témoignages glanés çà et là dans les groupes de catéchumènes.

UP Champel/Eaux-Vives (FP)
Dans nos paroisses de Sainte-Thérèse et de Saint-Joseph, nous accompagnons actuellement six enfants entre 9 et 15 ans qui vont recevoir le baptême. Après avoir vécu l’entrée en catéchuménat, ils ont participé à une journée cantonale à Troinex, au cours de laquelle ils ont vécu l’étape de l’Appel décisif.

Kinza, baptisée le dimanche de Pâques à Sainte-Thérèse, aime « découvrir Jésus lors des rencontres de catéchisme ». En effet cette jeune fille de 9 ans vient avec joie et enthousiasme retrouver ses amis du caté le mercredi. Tandis que Leïla et sa grande sœur Saïda, qui aura 15 ans, ont découvert Jésus grâce à leur maman. Ce qu’elles apprécient en Jésus c’est « sa douceur et son amour ». Elles ont été baptisées ensemble lors de la Vigile pascale à Saint-Joseph, en même temps qu’un petit bébé.

Anusha, elle, prend son temps. Elle a vécu l’entrée en catéchuménat en automne 2015, et recevra le baptême en septembre prochain en France. Cette jeune fille, indienne d’origine, découvre « Jésus et Marie en priant à la maison » et aussi « en participant au cours de caté à Saint-Joseph ».

Juan et Pablo, sont deux jeunes frères de 9 et 11 ans. Ils ont demandé à recevoir le baptême suite à des rencontres avec des amis qui ont été baptisés. Bien entourés et accompagnés de leurs parents, les garçons « aiment découvrir Jésus dans la Bible et apprendre à l’aimer en aimant ses parents ». Ils seront baptisés au cours de l’été, car leurs parrains et marraines viennent de loin.

UP Seymaz (FM)
L’UP Seymaz a vécu des fêtes pascales riches en baptêmes, puisque pas moins de 16 baptêmes ont été célébrés (un petit enfant, neuf enfants en âge de scolarité et six adultes). Prises en vrac, les motivations semblent profondes chez les adultes qui demandent le baptême.

Ainsi Fabrice : « Je sens une présence, et un appel qui me conduit à vouloir être l’ami de Jésus… Je désire recevoir les deux plus beaux sacrements : le baptême et le mariage. » Ou encore Floriane : « Depuis que je découvre Jésus, ma vie a profondément changé. » Et Frank : « Faire baptiser mes enfants selon la foi catholique s’imposera comme une évidence. Faire le même choix pour moi-même m’a demandé du temps, et aussi un peu de courage. »

Retraite paroissiale avec le Père Stan Rougier

Du samedi 3 au lundi 5 juin, le Père Stan Rougier sera présent au sein des paroisses de notre unité pastorale pour donner un cycle de conférences sur le thème de « Dieu amour : que fais-tu contre la souffrance des hommes ? »

Le Père Stan Rougier est prêtre du diocèse d’Evry-Corbeil (Essonne) en France. Né le 23 juin 1930 dans les Pyrénées-Atlantiques, il grandit dans le Pays basque. Educateur puis infirmier, il suivra sa formation au séminaire de Versailles et sera ordonné prêtre le 18 décembre 1960. Aumônier de lycée et de scouts, il devient chroniqueur pour plusieurs journaux (La Croix, Panorama,…) et prédicateur à la télévision ainsi qu’à la radio (France culture, le Jour du Seigneur). Il donne de nombreuses conférences, anime des retraites et accompagne des pèlerinages. Il est auteur de nombreux ouvrages. Il donnera une retraite de six conférences.

1. Samedi 3 juin, 10h, à Saint-Joseph
« La souffrance fait partie de la condition de l’homme libre et responsable. »

2. Samedi 3 juin, 16h30, à Sainte-Thérèse, suivie de la messe paroissiale à 18h
« Quand Jésus s’émerveille, Les béatitudes. »

3. Dimanche 4 juin, 9h30, à Saint-Joseph, suivie de la messe paroissiale à 11h
Les deux « rendez-vous » de la souffrance.

4. Dimanche 4 juin, 17h, à Sainte-Thérèse
« La souffrance peut devenir le terreau d’une grande fécondité. »

5. Lundi 5 juin, 10h, à Saint-Joseph
« La souffrance, chemin pris par le Christ. »

6. Lundi 5 juin, 14h, à Sainte-Thérèse
« Appelés à combattre le mal qui écrase nos frères. »

La prison et ses mots

L’aumônerie œcuménique des prisons accompagne un groupe de bénévoles qui rendent régulièrement visite aux personnes détenues à Champ-Dollon, à La Brenaz et à Curabilis. Les bénéficiaires sont souvent des personnes qui n’ont pas de famille ou d’autres connaissances ici à Genève. Ainsi, dans ces «oasis de miséricorde» – pour utiliser une image chère à notre pape François – se tissent des rencontres pétries d’humanité,  au bord de ces puits où il nous est donné de partager nos respectives soifs. Francine nous livre ici son témoignage.

Par Francine Bouchet, Visiteuse bénévole
Photos : DREt le Roi leur répondra : « Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matthieu 25, 40-41)

Au désert, derrière le mur de l’enceinte l’oasis, comme une promesse, attend le voyageur fatigué.

Derrière le mur de la prison, c’est la souffrance qui attend le visiteur. Elle transpire dans les couloirs qu’ils soient vétustes ou fraîchement construits. Il s’agira de la cueillir, de la respirer, de l’accueillir.

La souffrance est bien là dans la petite salle qui précède le parloir. Ici se prépare la rencontre dans le cœur de chacun : celui d’une mère, d’un père, d’un frère ou d’une amoureuse. Les enfants sont souvent agités pressentant l’importance du moment qui suivra.

Puis, les serrures claquent et les portes s’ouvrent. Il faudra patienter encore un peu avant d’apercevoir les détenus.

Pas précipités, visages radieux, étreintes fortes, le temps de la visite a commencé. Le temps suspendu de la souffrance.

Les regards, les sourires, les mains qui s’effleurent, les mots qui dévalent sont les signes du partage.

Ecoute Israël…

Le lien avec mon prisonnier est comme posé sur la petite table qui nous sépare. Un lien sans enjeu puisque nous ne nous connaissons pas, que nous n’avons pas d’histoire commune. Un lien complètement libre qui se construit au fil des visites.

La visiteuse que je suis reçoit un chapelet de mots qui concernent la vie au quotidien, les conflits, le souvenir de la famille, l’inquiétude du jugement… Je tente d’attraper au vol la patience, la confiance, l’espérance.

Sur le chemin du retour, mes pensées se décantent doucement. Il reste le meilleur, le cadeau que je viens de recevoir de Celui qui veille sur chaque instant de ces rencontres.
« Seigneur, des abysses de l’enfer de Champ-Dollon, tu m’as tendu une torche. Je l’ai saisie pour éclairer le chemin qui mène à toi. Notre rencontre, délicieuse par ta grâce, me vivifie et me fortifie dans ton amour. Puisse cette lumière guider d’autres pas, éclairer d’autres doutes à Champ-Dollon.
Ton amour nous porte et nous transporte hors de toute nuit, hors de tout enfer. Dieu de lumière et d’amour remplis ce lieu de ta généreuse présence. Amen. »

(Prière d’une personne détenue à Champ- préparée et lue à l’occasion du Chemin de Joie – mai 2015.)

Faire ou ne pas faire confiance?

Par l’᾿Abbé Pascal Desthieux
Photo : DRVendredi soir, je suis accueilli très fraternellement par la communauté juive libérale, au nom des catholiques genevois, à la prière du Chabbat. Puis, au cours du repas, un convive, un brin provocateur – on m᾿avait averti – lance : « Le secret du bonheur, c᾿est de ne pas faire confiance ! » Etonnement autour de la table. Je ne peux m᾿empêcher de répondre que j᾿aurais dit exactement le contraire. « Mais peut-être n᾿avons-nous pas la même signification du mot confiance ? » Il s᾿explique : « J᾿ai horreur que l᾿on me dise : « Je vous fais confiance », car alors, je suis redevable à celui qui met sa confiance en moi, cela le déresponsabilise et en plus il risque d᾿être déçu. » Certes, avoir confiance, c᾿est prendre un risque. Mais allons-nous vivre dans la méfiance pour être heureux ?

Je suis convaincu que la foi nous établit sur un chemin de confiance. Les lectures bibliques du dimanche suivant nous rappelaient justement que nous pouvons faire pleinement confiance à Dieu qui ne nous abandonne jamais (cf. Is 49, 14-15). Il est notre rocher, notre salut, notre refuge, nous pouvons compter sur lui en tous temps (cf. Ps 61). Dans l᾿Evangile, Jésus invite ses disciples à ne pas se faire de soucis pour la nourriture et les vêtements : « Cherchez d᾿abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. » (Mt 6, 33)

Vivre dans la confiance, c᾿est avancer plus librement dans la vie, sans inquiétude. Si vous connaissez ce chant de Taizé, je vous invite à le fredonner avec moi : « Fiez-vous en Lui, ne craignez pas. La paix de Dieu gardera vos cœurs. »

Bonne Montée vers Pâques, dans la confiance !

Les femmes de nos UP

Textes et photos par François Perroset et Pierre Moser[thb_image image= »1601″]Amandine, May-Line et Marie, vous avez entre 21 ans et 27 ans et vous accompagnez le groupe des confirmands des paroisses de l᾿UP. Quelle joie vous apporte cet engagement ?
Pour Amandine, qui a déjà fait de nombreux camps et aussi du caté, la joie de son engagement c᾿est « de voir des jeunes grandir dans la foi et se l᾿approprier ». En d᾿autres termes, c᾿est « être témoin de l᾿œuvre de Dieu en eux ». Marie, qui est aussi responsable scout, nous partage que « la foi est intime à chacun ». Aussi pour elle sa joie se trouve « dans le partage à suivre ces jeunes à la confirmation ». Pour Marie, accompagner les jeunes et échanger avec eux est formateur et cela lui permet de « poser de jolies pierres sur son édifice ». Cette idée rejoint aussi celle de May-Line, car pour elle « chaque rencontre avec les jeunes est aussi une rencontre avec sa foi et elle ». Pour conclure May-Line nous dit : « J᾿aime le fait que nous soyons, à notre échelle, une petite partie de l᾿Eglise d᾿aujourd᾿hui. »

marianneMarianne, maman de deux garçons, vous terminez votre parcours de formation à l᾿Atelier œcuménique de Théologie (AOT) ici à Genève. Vous êtes aussi catéchiste dans notre paroisse de Saint-Joseph. Quelle joie vous apporte cet engagement ?
Je découvre une joie au terme de l᾿année de catéchisme en remarquant l᾿attachement aux enfants et à ce que nous partageons ensemble. Je termine les 2 ans de formation à l᾿AOT : un lieu de nourriture, « le bonbon de la semaine ». Cela me donne un regard d᾿espoir sur l᾿avenir de l᾿Eglise. C᾿est une joie de découvrir le potentiel de renaissance en se retrouvant dans l᾿amour du Seigneur.

Alix, maman de quatre filles, vous êtes la coordinatrice de catéchèse à Saint-
Joseph et participez ainsi à l᾿équipe pastorale élargie. Quelle joie vous apporte cet engagement ?
Ce qui me rend heureuse dans mon engagement en tant que catéchiste, c᾿est de réussir à transmettre la Parole de Jésus aux enfants, c᾿est de les « éveiller à la foi » et de leur faire découvrir les merveilles de Dieu à travers différents témoignages, messes animées, textes bibliques et retraites. J᾿ai parfois des enfants turbulents mais je ne me décourage pas car je sais qu᾿une petite graine est semée en eux et, quand on retrouve par exemple quelques années plus tard un jeune qui veut faire sa confirmation, on ressent une vraie joie d᾿avoir été un maillon de la chaîne.

dianaDiana, maman de deux enfants, vous venez de terminer les procédures d᾿adoption de ces deux bouts de chou. Vous êtes aussi secrétaire dans notre paroisse de Sainte-Thérèse. Quelles joies vous apportent ces engagements ?
La joie qui m᾿a permis de croire à nouveau dans l᾿Eglise, après une période d᾿incertitudes et de doutes. Cet engagement en tant que secrétaire paroissiale, ainsi que l᾿issue positive de notre démarche d᾿adoption ont été pour moi des signes qui m᾿ont redonné confiance, à la fois dans les institutions et dans mon entourage professionnel.

maristaneMaristane, maman de deux grands enfants, vous avez accompli votre première année de catéchiste à Sainte-Thérèse. Quelles sont les joies que vous ont apportées ces nombreuses années de participation aux activités de l᾿Eglise genevoise ?
La joie de servir Dieu et son Eglise. Une période assez difficile de ma vie face à la maladie, m᾿a poussée encore plus loin dans le besoin d᾿évangéliser aussi au-delà de mon cercle familial. Cette volonté me permet également de participer à divers groupes de prières, tout en conservant un respect fondamental de la tradition, qui, j᾿en suis convaincue, est la racine de notre Eglise.

Les femmes qui vont au tombeau

Par Karin  Ducret
Photo: Ldd
Au terme des récits évangéliques dramatiques de la Passion et de la mort de Jésus, tout semble fini ! C᾿est à ce moment précisément qu᾿apparaissent les femmes ! Alors que les Douze ont fui, elles sont là ! Elles ont suivi Jésus de la Galilée jusqu᾿aux heures terribles du Golgotha. « Les hommes sont restés enfermés dans le Cénacle. Les femmes, au contraire, à l᾿aube du jour qui suit le sabbat, sont allées au tombeau », avait disserté le pape François, « elles ne sont pas restées prisonnières de la peur et de la douleur, mais aux premières lueurs de l᾿aube, elles sont sorties, portant dans les mains leurs parfums et avec le cœur oint d᾿amour ». (Homélie pour vigile pascale, 4 avril 2015)

L᾿évangéliste Jean met en évidence Marie de Magdala dans son récit, celle que Thomas d᾿Aquin a appelée « Apôtre des Apôtres » car il lui fut confié d᾿annoncer aux disciples la Résurrection du Seigneur, celle qui, par décret du pape François le 22 juin 2016, est désormais fêtée par l᾿Eglise entière le 22 juillet.

Marie ne reconnaît pas tout de suite le Christ au tombeau et elle essaie de le toucher, ce qui lui vaut la réplique « Ne me retiens pas ! » (Jn 20, 17). Elle annoncera aux Apôtres que le Christ ressuscité ne renonce en rien à sa nature d᾿homme, mais Lui offre et nous offre un Amour infini.  Comme le souligne Mgr Arthur Roche, de la Congrégation du culte divin, dans l᾿Osservatore Romano, la nouvelle fête met en avant « l᾿exemple de vraie et authentique évangélisatrice » que représente Marie de Magdala. La décision s᾿inscrit dans le contexte ecclésial actuel, qui demande de réfléchir plus profondément sur la dignité de la femme, sur la nouvelle évangélisation et sur la grandeur du mystère de la miséricorde divine. Saint Jean-Paul II avait déjà mis en évidence la fonction particulière de Marie de Magdala comme premier témoin de la Résurrection, et première messagère qui a annoncé aux apôtres la résurrection du Seigneur (cf. Mulieris dignitatem, no 16). Cette importance continue aujourd᾿hui dans l᾿Eglise – comme le manifeste l᾿engagement actuel pour une nouvelle évangélisation – qui veut accueillir, sans aucune distinction, hommes et femmes de toute race, peuple, langue et nation (cf. Ap 5, 9), pour leur annoncer la bonne nouvelle de l᾿Evangile du Christ […] Marie Madeleine est un exemple d᾿évangélisatrice vraie et authentique, c᾿est-à-dire, une évangéliste qui annonce le joyeux message central de Pâques.

 

J᾿ai vu le Seigneur, et voilà ce qu᾿il m᾿a dit.
(Jn 20, 18)

La garde pontificale à Sainte-Thérèse

Ah, le prestige de l᾿uniforme. Eh bien, nos paroissiens ont été servis dimanche 5 mars 2017 et les anciens gardes l᾿ont bien senti par le chaleureux accueil qui leur a été réservé par la communauté. En effet, ce jour-là, s᾿est tenue à Sainte-Thérèse l᾿assemblée générale des anciens gardes suisses de la section Lemania (Genève, Vaud et Bas-Valais). Leur présence à Champel ce dimanche mérite que l᾿on s᾿attarde sur leur histoire. Fondée en 1506 par le pape Jules II, qui fit appel aux mercenaires les plus renommés de l᾿époque, les Suisses. A cette époque, où il était normal d᾿être mercenaire, le noyau central des Alpes hébergeait un peuple de guerriers. Les premiers cantons suisses, avec environ 500᾿000 habitants, étant donné les conditions économiques précaires de l᾿époque, constituaient un pays surpeuplé. La pauvreté était grande et il ne restait donc qu᾿à émigrer et, le plus souvent, ces guerriers devenaient mercenaires.

Ce dimanche donc, une trentaine d᾿anciens gardes suisses assistait à la messe dite par l᾿abbé Thierry Fouet. Quatre d᾿entre eux étaient revêtus de l᾿uniforme traditionnel, dont un porte-drapeau. Comme à l᾿accoutumée, les textes habituels du deuxième dimanche de Carême étaient lus, seule la prière traditionnelle a été rajoutée à la liturgie. Cette prière rappelle le serment prêté lors de l᾿assermentation de nouveaux gardes : « Je jure de servir fidèlement, loyalement et de bonne foi, le Souverain pontife régnant, François, et ses légitimes successeurs ; de me dévouer pour eux de toutes mes forces, sacrifiant, si nécessaire, ma vie pour leur défense. J᾿assume les mêmes devoirs vis-à-vis du Collège des cardinaux durant la vacance du Siège apostolique. Je promets, en outre, au Commandant et aux autres supérieurs, respect, fidélité et obéissance. Je le jure, aussi vrai que Dieu et nos saints Patrons m᾿assistent. »

Une superbe profession de foi, qui pourrait, pourquoi pas, inspirer nos jeunes en quête d᾿absolu. A noter que nous avons déjà deux beaux exemples d᾿anciens gardes rien que dans notre paroisse : Gauthier Porot-Terme et Alain Miserez. A noter également que le plus jeune des anciens gardes suisses était, il y a encore un mois, sous les drapeaux au Vatican.

La Passion selon Marc – Une passion après Auschwitz

Création mondiale de Michaël Levinas pour les 500 ans de la Réforme 13 avril, cathédrale Saint-Pierre, Genève

La création mondiale de « La Passion selon Marc. Une passion après Auschwitz » aura lieu le mercredi 12 avril, à l’église Saint-François à Lausanne. Elle sera reprise le Jeudi saint 13 avril à la cathédrale Saint-Pierre, à Genève et le Vendredi saint 14 avril à la cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg.

La création de la Passion selon Marc sera accompagnée d’un volume collectif publié aux Editions Beauchesne. Ce livre présentera les enjeux historiques, théologiques, philosophiques et artistiques du projet. Sous la direction de Pierre Gisel et Jean-Marc Tétaz, il réunira les textes des meilleurs spécialistes tels que Danielle Cohen-Levinas, John E. Jackson, Daniel Krochmalnik, Corinna Combet, Marc Faessler, Pierre-Olivier Léchot ou encore Christoph Wolff.

« La Passion selon Marc. Une passion après Auschwitz » reprend le texte intégral de l’évangile selon Marc, en l’occurrence les chapitres 14 et 15. Le récit de l’Evangile sera encadré par deux sections qui le placent dans la perspective de la Shoah. Une section introductive, en hébreu et en araméen, commencera par le Kaddish, chanté par les voix d’hommes du chœur accompagné par l’orchestre et l’orgue. Elle continuera par la prière pour les morts « El maleh Rachamim » et s’achèvera par la lecture de noms des victimes de la Shoah, dits par l’évangéliste sur fond de murmure orchestral et de psalmodie chantée par le chœur mixte. La section conclusive sera formée de poèmes de Paul Celan, qui commencera par « Espenbaum » : le fils pleure sa mère qui n’aura jamais de cheveux blancs.  Celan est un rescapé (alors que toute sa famille a été assassinée dans les camps nazis). Ses poèmes sont sans conteste l’expression poétique la plus forte qu’a trouvée la mémoire de la Shoah.

La Passion selon Marc de Michaël Levinas sera créée par l’Orchestre de chambre de Lausanne et l’Ensemble Vocal de Lausanne. Reconnu internationalement dans les domaines de la création et l’interprétation, le double profil de pianiste et de compositeur confère à Michaël Levinas une singularité très remarquée au sein de la vie musicale française et internationale.

«Vivre l’Evangile et agir ensemble»

Remise du «Label œcumenica» lors d’un événement musical et festif

Le 23 mars 2016, le comité de la Communauté de travail des Eglises chrétiennes de Suisse (CTEC.CH) a octroyé le «Label œcuménique» à deux projets en Suisse romande1. Ce label, certifiant un œcuménisme exemplaire, sera remis le 1er avril aux «Rencontres œcuméniques de Carême» de la région franco-suisse entre Arve et Lac et à « L’aumônerie œcuménique des prisons » de Genève lors d’un événement œcuménique festif et musical à la Salle communale de Chêne-Bougeries2.

Par Karin Ducret, pour le comité d’organisation des «Rencontres œcuménique de Carême»oecumenicaOecumenica est un label de qualité national attribué pour distinguer et mettre en évidence des projets par rapport à l’œcuménisme. Il met aussi en évidence les lignes directrices de la Charta œcumenica3 signée par les principales Eglises de Suisse. Le label encourage enfin les Eglises à poursuivre le chemin de l’unité, car malgré les différences issues des traditions, des actions communes sont possibles !

« Rencontres œcuméniques de Carême » : le temps de Carême ancré dans la réalité. Depuis 1976 les paroisses catholiques, protestantes et évangéliques de la région franco-suisse entre Arve et Lac organisent deux soirées-conférences sur des thèmes spirituels ou sociologiques, animées alternativement par des théologien-ne-s, sociologues, auteur-e-s protestants et catholiques, et une troisième rencontre proposant une célébration, une table ronde ou un événement culturel. Les thèmes relèvent de la société, des religions, de la foi, de l’économie, de la politique.

« L’aumônerie œcuménique des prisons » de Genève : l’action est principalement portée par les Eglises catholique romaine, protestante, catholique chrétienne, avec en appoint l’Eglise orthodoxe roumaine,  l’Armée du Salut et les Adventistes. Avec la devise « privé de liberté… mais libre d’être écouté », les aumôniers offrent quotidiennement un espace d’écoute, de prière et d’accompagnement spirituel, en plus de messes et cultes en alternance, chaque dimanche, ainsi que des célébrations œcuméniques aux grandes occasions. Les aumôniers offrent une présence humaine aux détenus.

 

1 Informations tirées de l’article « relation d’aide – débat de société » par Christiane Faschon, secrétaire générale de la CTEC dans http://www.agck.ch/fr/accueil/349-relation-d-aide-debat-de-societe
2 Evénement œcuménique festif et musical avec le chœur gospel Singing Friends ainsi que Michel & Sophie Tirabosco à la salle communale de Chêne-Bougeries. Route de Vallon 1, tram 12 arrêt Grange-Falquet. Parking sur place
3 http://www.ceceurope.org/wp-content/uploads/2015/07/Charta_Oecumenica_FR.pdf[thb_image image= »1490″]

Saint Joseph, qui es-tu?

En ce mois de mars, regardons qui est saint Joseph. Homme silencieux, discret et humble de l’Evangile; il est à la fois un époux, un père, un artisan et un saint. C’est avec ces qualificatifs que nous souhaitons vous présenter saint Joseph.

Par François Perrosetdsc_3709Un homme : bien que qu’il soit silencieux, le personnage de Joseph est mentionné à dix-neuf reprises dans l’Evangile. Il ne parle pas, mais il agit, il fait ce que l’ange lui prescrit. En effet « ce premier il fit devient le commencement du chemin de Joseph »1. C’est un homme, dans toute sa masculinité, issu de la lignée de David (cf Lc 3, 23-38 ; Mt 1, 1-17). Si nous pensons au texte de la Genèse, Dieu a créé l’homme et la femme, c’est-à-dire qu’il y a une différence sexuelle. Jean-Paul II a écrit « l’homme (adam) créé du limon du sol est défini comme homme (is = mâle) seulement après la création de la première femme »2. Cela signifie que Adam a besoin du vis-à-vis d’Eve pour pouvoir se définir comme un homme masculin. De même Joseph a besoin de Marie pour être un homme viril.

Un époux : le mariage de Marie et Joseph ne nous est pas raconté dans la Bible. Nous savons que l’un et l’autre étaient promis en mariage. (cf. Mt 1). Il s’agit d’une première partie du mariage – des fiançailles. Car dans le peuple hébreu le mariage se concluait en deux étapes « on célébrait d’abord le mariage légal (vrai mariage) et c’est seulement après un certain temps que l’époux faisait venir l’épouse chez lui »3. Aussi « C’est dans ce laps de temps que Marie se trouve enceinte »4. A propos de Marie et Joseph, Jean-Paul II a écrit « voici qu’au seuil du Nouveau Testament comme à l’entrée de l’Ancien se dresse un couple. Mais, tandis que celui d’Adam et Eve fut la source du mal qui a déferlé sur le monde, celui de Joseph et de Marie est le sommet d’où la sainteté se répand sur toute la terre »5.

Un père : Joseph est le père putatif, c’est-à-dire qu’il devient le père adoptif de Jésus. Lors du songe, Joseph a la mission de donner le prénom de Jésus à l’enfant (cf. Mt 1, 25). Ainsi « en nommant l’enfant, rôle réservé au père, il l’adoptera »6. Rappelons nous que « saint Joseph a été appelé par Dieu à servir directement la personne et la mission de Jésus en exerçant sa paternité c’est bien de cette manière qu’il coopère dans la plénitude du temps au grand mystère de la Rédemption […] »7. Joseph est donc le père terrestre de Jésus, qui va l’accompagner dans sa croissance et son éducation. C’est lui qui se fera du souci lorsque Jésus, âgé de 12 ans, restera au temple de Jérusalem.

Un artisan : toute l’enfance et la croissance de Jésus ne nous sont pas racontées. Jean-Paul II a écrit : « une des expressions quotidienne de cet amour dans la vie de famille de Nazareth est le travail »8. Bien qu’il soit issu de la noble lignée de David, Joseph exerce l’humble métier de charpentier, un artisan au sens du mot grec « tekton ». Le travail – manuel ou intellectuel – permet « la sanctification de la vie quotidienne, à laquelle chacun doit s’efforcer en fonction de son état […] »9. Lors de la fête de Saint-Joseph travailleur, nous demandons à Dieu : « tu veux que l’homme par son travail te rende gloire en continuant ton œuvre […] »10. Ainsi notre travail doit permettre de glorifier Dieu.

Un saint : Joseph, un homme mais aussi un saint. Lors de la fête des Saints, à la messe nous disons : « Dans leur vie, tu nous procures un modèle, dans la communion avec eux, une famille et dans leur intercession, un appui »11. Joseph est aussi un modèle de prière. Jean-Paul II le décrit comme « un homme ouvert à l´écoute de Dieu dans la prière ». Aussi ne manquons pas d’invoquer saint Joseph dans notre prière, en particulière pour le travail, la famille et la vie de couple.

 

1 Jean-Paul II, Redemptoris custom
2 Jean-Paul II, A l’image de Dieu homme et femme, Cerf, 1980, p. 42
3 Jean-Paul II, Redemptoris custos, n° 17
4 Les Evangiles : textes et commentaires, Alain MARCHADOUR, Bayard, 2001.
5 Jean-Paul II, Redemptoris custos, n° 7
6 Les Evangiles : textes et commentaires, Alain MARCHADOUR, Bayard, 2001.
7 Jean-Paul II, Redemptoris custos, n° 4
8 Jean-Paul II, redemptoris custos, n° 22
9 Jean-Paul II, redemptoris custos, n° 22
10 Missel romain, Fête de Saint Joseph travailleur.
11 Missel romain, préface des saints.

Rétrospective du centenaire

Photo : IJE-Design, Manuel JubinDepuis le début de l’année, un coffret souvenir est en vente au secrétariat, au prix de Fr. 35.–.

Il contient :

• 1 DVD avec une rétrospective filmée des principaux événements de l’année jubilaire, notamment l’intégralité des homélies de Mgr Urban Federer lors de l’ouverture du jubilé, et de Mgr Charles Morerod lors de la messe solennelle du 21 juin 2015.

• 1 CD audio avec des extraits des moments musicaux marquants.

• 1 livret de présentation avec un résumé des 100 premières années de la paroisse, de la décision de sa création à nos jours.

Un Carême pour faire tache d’huile…

Par Frédéric Monnin
Photo : LDD
Pour mon anniversaire, j’ai reçu beaucoup de cadeaux. En majorité matériels, souvent comestibles, mais pas seulement. Un en particulier…

Un bout de papier, dans une enveloppe que m’a donnée un jeune homme que j’ai accompagné voilà bientôt dix ans sur le chemin de la confirmation. De fait, ce qui pourrait passer pour anodin s’est révélé être l’un des cadeaux les plus précieux qu’on m’ait jamais fait.

Avec mes deux collègues animateurs, nous proposions aux jeunes de tirer au sort chacun un verset biblique, des petits papiers en forme de brioches – les « pains de la Parole » – et de le conserver durant leur parcour. Eh bien, ce jeune homme est venu, le soir de mon anniversaire pendant la messe et, en coup de vent, m’a tendu cette enveloppe en me souhaitant bonne fête. A l’intérieur, ce petit papier qu’il avait autrefois tiré au sort, avec ce verset : « Je ne t’abandonnerai pas tant que je n’aurai pas accompli ce que je t’ai promis. » (Gn 28, 15) Alors, quoi du Carême ?

D’abord, il nous faut constater que nous sommes parfois bien démunis du point de vue de la raison, lorsque nos yeux voient s’épanouir les fruits de ce que nous avons semé, il y a parfois bien longtemps. Dans un parcours de caté où l’on a cheminé ensemble a germé, puis grandi, une amitié qu’on ne saurait nommer autrement qu’amour fraternel. Et ce qui vaut pour ce jeune homme vaut pour beaucoup de mes amies et amis. Le cœur a ses raisons…

Et puis, ce verset biblique, ces paroles que Dieu adressa à Jacob lors de son fameux rêve, sont une promesse éternelle. Dieu nous donne gratuitement son amitié,
et si nous la transmettons à notre tour à nos proches, alors là, nous nous faisons des cadeaux inestimables, avec cet amour fraternel, ce « presque rien » qui en réalité est tout !

C’est le vœu que je formule pour notre Carême : cultivons notre amitié avec Dieu ! Elle fera grandir l’amitié que nous avons les uns pour les autres. Et de proche en proche, la Lumière jaillira ! N’est-ce pas précisément pour cela que nous sommes baptisés ?

Bon Carême !

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