Tour à tour, les prêtres du secteur pastoral s’adressent directement aux lecteurs et confient leur méditation sur un thème de leur choix. C’est le curé de la paroisse de Crans-Montana que nous écoutons ce mois-ci; il fait écho au thème choisi par l’équipe romande de rédaction du bulletin L’Essentiel.
PAR L’ABBÉ ALEXANDRE BARRAS
Lors d’une conversation, au début de mon ministère, j’avais abordé le thème et l’importance de prier pour les prêtres. A mon grand étonnement une personne m’avait répondu : « On n’a pas besoin de prier pour les prêtres ! » J’avais rétorqué de l’importance de cette dernière pour notre vie spirituelle et humaine. Etre porté par la prière des fidèles donne un élan à notre engagement sacerdotal. On sent que nous sommes utiles et nécessaires à vous tous. Ne l’oubliez pas, nous sommes comme vous avec nos joies, nos peines, nos questions, nos fatigues… Etre serviteur du Seigneur n’enlève en rien l’humain en nous. Voilà pourquoi nous pouvons souffrir de solitude, d’abattement, de tristesse. Comme tout un chacun les années passent et amènent leur lot quotidien et nous changeons aussi sur la vision de la vie, du ministère, de la foi, sur les hommes et les femmes de notre temps. Pour cela nous essayons d’être toujours plus greffés sur le Christ. Une intimité à renouveler chaque jour comme le oui des fiancés donné et reçu le jour de leurs noces. Le prêtre doit cultiver sans cesse cet amour de Dieu et organiser sa vie en veillant à ce que tous les éléments humains, spirituels forment un tout harmonieux évitant ainsi des manques ou des vides qui peuvent être dangereux pour lui-même. Nos prédécesseurs étaient ancrés dans leur village et connaissaient tout le monde. Ils se retrouvaient à tous les événements heureux ou malheureux du village. Aujourd’hui, malheureusement, ce n’est plus le cas dû à la déchristianisation galopante et de l’indifférence généralisée sur le fait religieux.
Nos évêques ne devraient-ils pas prendre exemple sur Notre Seigneur Jésus Christ qui envoya deux par deux ses disciples en mission et pas un par un ?
J’ai eu cette grâce de pouvoir toujours compter, et encore aujourd’hui, sur des familles, des personnes qui étaient là pour moi. Elles m’apportent leurs visions du monde. Elles me bousculent par des questions et des interrogations sur l’Eglise et tous les thèmes d’actualité. Elles sont là pour partager un moment de joie et d’amitié.
Alors chers fidèles pensez à prier pour nous les prêtres. Invitez-nous pour un verre ou un moment de rencontre ça fait du bien pour nous et certainement pour vous aussi. Salve
La « Petite Mère Noire », plus connue sous le nom de Joséphine Bakhita, a vécu bien des tourments avant d’être élevée au rang de sainte. Canonisée en l’an 2000 par le pape Jean-Paul II, la Soudanaise est devenue la première sainte africaine non martyre et symbolise, à bien des égards, le destin de tout un continent.
PAR MYRIAM BETTENS | PHOTO: DR
Bakhita. Traduisez : « La chanceuse ». Un euphémisme pour celle qui a été arrachée à la chaleur de son foyer à l’âge de sept ans (vers 1877) par des négriers pour être vendue comme esclave.
Le choc est tel qu’elle en oublie son nom de naissance et sa langue maternelle. Renommée Bakhita par ses geôliers, elle passe de main en main jusqu’à atterrir chez le consul italien de Khartoum. Celui-ci la traite avec bienveillance et lui donne le prénom de Joséphine.
Education catholique
Poussé par les prémisses d’une révolution, le fonctionnaire rentre en Italie. La jeune fille le suit. Au port de Souakin, le consul retrouve l’une de ses connaissances, le commerçant Augusto Michieli accompagné de son épouse, à qui il offre Bakhita. L’esclave soudanaise rejoint alors la Vénétie avec ses nouveaux maîtres.
En moins d’un an, la famille multiplie les allers-retours entre l’Italie et le Soudan. Alors que Maria Michieli se rend une nouvelle fois à Souakin, elle confie Bakhita et sa fille aux sœurs canossiennes, qui dirigent un institut à Venise.
C’est là que commence l’éducation catholique de l’esclave, sous l’œil bienveillant de la sœur supérieure. Bakhita découvre Dieu, à qui elle vouera le reste de son existence.
Patronne du Soudan
Au bout de neuf mois, Maria Michieli fait son retour avec la ferme intention de récupérer sa propriété. Pour la première fois de sa vie, l’esclave ose dire « non ». A l’issue d’un procès retentissant au cours duquel Maria Michieli veut faire valoir ses droits, un procureur prononce l’affranchissement de la Soudanaise. En Italie, l’esclavage n’existe plus. Nous sommes en novembre 1889, Bakhita a vingt ans, elle est libre. L’année suivante, celle que tout Venise surnomme la Madre moretta est baptisée, confirmée puis reçoit la communion.
En 1895, à Vérone, elle prend l’habit des sœur canossiennes et reçoit la médaille de l’ordre des filles de la Charité. Béatifiée le 17 mai 1992, Jean-Paul II la déclare trois ans plus tard, patronne du Soudan, avant d’instruire son procès en canonisation en octobre 2000. Elle est fêtée le 9 février.
La Vierge et l’Enfant Jésus (basilique du Saint-Valentin à Lausanne) s’inspire des techniques du Moyen-Age. Il n’y a pas de recherche de profondeur : la Vierge et Jésus sont sur le même plan, sans profondeur.
TEXTE ET PHOTO PAR PIERRE GUILLEMIN
L’une des plus grandes inventions mathématiques dans le domaine de l’art et donc dans l’art sacré est certainement la représentation de la perspective.
Les mathématiques, la peinture et le dessin sont étroitement liés non seulement dans leurs fondements théoriques, mais aussi dans leurs applications pratiques. La base des techniques de perspective repose sur deux théorèmes de géométrie fondamentaux : Pythagore et Thalès.
Représentation du réel
Pour mémoire, la connaissance de la perspective ne progresse pas pendant le Moyen-Age, où l’aspect symbolique prédomine sur la représentation du réel. Il n’est donc pas anodin que les artistes italiens des XIVe et XVe siècles (Giotto, Donatello…) utilisent les premiers principes de perspective définis par Leon Battista Alberti (1404-1472) en même temps que le nombre zéro apparaît dans les traités de mathématiques de l’époque. Dans son ouvrage « De Pictura » (1436), Leon Battista Alberti recommande « qu’un peintre soit instruit, autant que possible, dans tous les arts libéraux, mais […] surtout qu’il possède bien la géométrie ».
Léonard de Vinci, dans son « Traité de la peinture » (vers 1500), écrit : « Le jeune homme (l’apprenti peintre) doit d’abord apprendre la perspective, ensuite les proportions de toutes les choses », car « la perspective est bride et gouvernail de la peinture ».
Art et sciences se mêlent alors pour une maîtrise des apparences. L’idée de représenter une scène réaliste prend alors toute sa dimension dans l’art : les personnages sont dans un contexte (paysage, bâtiment, assemblée…) et leur importance se mesure à leur place dans l’espace.
Par perspective, on entend une modélisation calculée du dessin qui permette de « perspicere » : c’est-à-dire de voir au travers.
Invitation à voir autrement
Le mathématicien Johann-Heinrich Lambert (1728-1777) dont l’œuvre mathématique, scientifique et philosophique est considérable, – originaire de Mulhouse, cité-Etat alors rattachée à la Suisse –, pose définitivement dans ses publications les éléments clés de la perspective comme étant à l’intersection entre la géométrie, la pratique du dessin, l’esthétique et la philosophie et qui finalise l’ensemble des recherches sur le sujet. Tous les autres traités parus depuis s’inspirent de son œuvre.
La perspective ne nous surprend donc plus ? Suivant les travaux de Lambert, mathématiquement non, artistiquement oui ! D’où les peintures et vitraux de Chagall, les peintures de Picasso, Dali, entre autres, qui transforment notre vision « naturelle » de la perspective et nous invitent à voir autrement.
«Veillez sur vous-mêmes et sur tout le troupeau.» Cette recommandation de saint Paul (Ac 20, 28) invite les responsables de communauté à prendre soin d’eux-mêmes. Beaucoup de prêtres, aujourd’hui, ressentent une réelle solitude et un découragement face à la mission qui leur est confiée.
PAR CALIXTE DUBOSSON | PHOTOS: PXHERE, DR
« Il est à peine 19h, j’ai cinq heures devant moi avant la messe de minuit. Nous sommes le soir de Noël et je suis seul. Aucun de mes paroissiens n’a songé à m’inviter, pour partager avec sa famille le dîner de Noël. Puis-je le leur reprocher ? Cela ne leur est tout simplement pas venu à l’esprit. Le soir de Noël est un soir réservé à la famille, à l’intimité et je ne suis pas de leur famille. Je ne suis l’intime d’aucun. Pour tous, je suis mis à part, séparé. Ma famille est au loin, je la retrouverai demain pour un goûter chez mes parents. En attendant, je suis un homme seul le soir de Noël. »
Ce témoignage d’un prêtre de mes amis nous invite à considérer d’autres solitudes plus conséquentes et plus dramatiques. L’actualité récente de l’Eglise catholique, en France, mais aussi dans d’autres pays comme l’Inde ou les Etats-Unis, a été marquée par plusieurs suicides de prêtres. Chaque histoire individuelle a des causes parfois intimes et inconnues, mais une prise de conscience progressive émerge dans l’Eglise quant à la nécessité de prêter une attention plus forte aux fragilités psychologiques des prêtres et des religieux, dans un contexte de pression sociale et médiatique qui est une source d’épuisement pour beaucoup.
Pression médiatique
Le dimanche 3 février 2008 au soir, un prêtre de Neuchâtel se donne la mort. Il ne supportait plus la pression médiatique, dit son entourage. Lors de la cérémonie funèbre de la veille à la basilique de Neuchâtel, le beau-frère du défunt prend la parole et accuse ouvertement les médias. Le prêtre, dit-il, a été « poursuivi par cette horde de journalistes, dont il sentait le souffle derrière lui ». Mgr Genoud avait lui aussi accusé les médias dans une émission de la « Télévision suisse romande », « Infrarouge », par ces mots : « Parfois, la rumeur tue ! »
Pression sociale
Il y a bien sûr l’éternel débat sur la possibilité de laisser le choix entre le mariage et le célibat, ce dernier étant vu, selon certains, comme la source de tous les maux. Ce n’est pas l’avis de l’Abbé Vincent Lafargue qui affirme fermement que la grande majorité des prêtres ne sont pas malheureux parce qu’ils sont célibataires, bien au contraire. Selon lui, les médias mettent trop souvent en lumière des cas qui ne sont pas forcément représentatifs. « Pourquoi toujours donner la parole à des prêtres qui le vivent mal ou qui ont quitté l’Eglise pour se marier ? », s’interroge le prêtre valaisan. Si le célibat des prêtres est source d’une grande fécondité dans l’Eglise, « ce choix de vie nous met également dans une grande vulnérabilité », explique un autre confrère. « Ne pas éprouver la tendresse d’une épouse, ne pas voir les enfants de sa propre chair, rentrer chaque soir seul chez soi et se coucher dans un lit vide, aucune main à serrer dans la sienne. Tout cela fait de nous des hommes fragiles. »
La vie d’un prêtre a toujours comporté une forme de solitude. Mais aujourd’hui, avec des églises de campagne quasiment vides et froides, sa figure décriée et ridiculisée dans les médias, une opinion publique indifférente ou défavorable et la crise des vocations, un prêtre se sent souvent plus que seul, il se sent abandonné. L’archevêque d’Oviedo en Espagne, Mgr Jésus Sanz, déplore « la méfiance et le mépris dans lesquels sont parfois tenus les prêtres au sein de la société, où on est passé d’une période où le prêtre était considéré avec respect et vénération, à une étape dans laquelle il ne compte pas et où l’Eglise en général, le curé en particulier, sont à bannir ».
La solitude des prêtres âgés
« N’oubliez pas les sœurs et les prêtres âgés », avait lancé le Pape lors de l’une de ses homélies. Souvent, ces prêtres se sentent inutiles, parce qu’ils n’ont plus de mission. Un de mes confrères m’a confié : « Je ne sers plus à rien. » La plupart d’entre eux attendent le plus tard possible avant de rentrer en communauté ou de rejoindre un EMS et le font parce qu’ils n’ont plus le choix, confrontés notamment à un état de dépendance. C’est difficile pour eux parce qu’ils ont eu une vie enrichissante, stimulante, ont eu beaucoup de contacts au cours de leur ministère et ils se retrouvent isolés. De plus, certains d’entre eux ne peuvent plus célébrer la messe.
Le fléau des agendas complets
La diminution du nombre de prêtres en Occident, ces dernières années, fait qu’ils sont souvent écrasés de travail avec des territoires très grands à parcourir ou plusieurs paroisses. Même s’ils ont des relations chaleureuses avec leurs paroissiens ou leurs collaborateurs, ils peuvent éprouver durement la solitude, lorsque le soir, ils regagnent leur presbytère vide et qu’ils doivent se préparer le repas. La réalité nous montre que cette fatigue, ce stress permanent peuvent mener au découragement, au reniement, à l’abandon. Pourtant, il est possible d’y faire face. Un curé du diocèse de Sion témoigne : « Ce qui me pousse à continuer et à trouver de la joie et de la confiance, ce sont tous les regards échangés, les sourires, les partages, les rencontres. Pour moi, l’important et l’essentiel est de rester en relation avec Dieu et avec les autres. C’est aussi la certitude que c’est Jésus qui conduit son Eglise et donc mon ministère. »
La solitude positive
Pourtant, la solitude fait partie de notre existence. L’expérience montre qu’elle n’est pas toujours négative : nous la recherchons parfois comme un bien précieux, nécessaire pour prendre du recul, réfléchir, prier. Beaucoup de prêtres que j’ai rencontrés m’ont transmis leur joie de retrouver leur cure comme un havre de paix et de repos après des journées harassantes et épuisantes. L’un d’eux m’a même déclaré : « Je suis un privilégié quand je pense aux pères et mères de famille qui rentrent chez eux et qui doivent gérer leur soirée avec les devoirs des enfants à surveiller, partager leur jeu et les mettre au lit après une journée fatigante. » Un autre estime « que la solitude est un espace de silence, de disponibilité, de rencontre, préservé contre l’envahissement du trop-plein. J’aime marcher seul en montagne. J’aime prier seul comme le Christ. J’aime et je recherche cette solitude qui est ma véritable condition devant Dieu ».
Quelques pistes pour mieux gérer la solitude
Les fragilités psychologiques de certains prêtres, souvent liées à des tensions relationnelles et au risque de solitude affective, sont prises en compte d’une façon de plus en plus sérieuse par l’Eglise catholique. Alors que la place de la psychologie dans la formation des prêtres suscitait autrefois une certaine méfiance, elle est aujourd’hui souvent considérée comme une ressource précieuse pour vivre un sacerdoce équilibré et durable. On peut aussi trouver des ressources dans la famille du prêtre, de ses parents, de ses frères et sœurs. Ce sont ceux qui le connaissent le mieux et qui peuvent comprendre ses difficultés. Il y a aussi la paroisse qui doit créer autour de lui une véritable fraternité en l’aidant à trouver les bonnes orientations pour sa communauté. Il y a enfin l’amitié sacerdotale (voir l’encadré) qui est précieuse et que chaque prêtre devrait cultiver par des repas en commun, des rencontres régulières et des loisirs bienfaisants.
Une main secourable
Un prêtre victime d’une dépression a pu retrouver son équilibre et sa joie de vivre grâce à un confrère qui est venu le seconder en paroisse durant sa maladie. Voici ce qu’il écrit : « Cher ami, tu es un prêtre qui m’a permis, avec la prière et l’amitié de tous nos chers paroissiens aux mille visages, à émerger, à retrouver souffle et énergie pour continuer ce ministère qui nous est commun et qui est la plus belle vocation du monde. Tu as été pour moi le bon samaritain. Je t’en suis à jamais reconnaissant. »
Etre seul peut aussi permettre d’offrir des espaces de disponibilités.
«Le Professeur a découvert parmi les nombreux documents jaunis appartenant à son grand-père des textes énigmatiques de la légendaire Chope d’or aux pouvoirs magiques. Celle-ci serait introuvable depuis des centaines d’années. Aujourd’hui, pour seule trace de son existence, le journal du Professeur qui vous guidera dans votre quête».
Ce rallye composé d’énigmes autour de la bière vous emmènera à la découverte des secrets et histoires insolites de la vieille ville de Genève tout en dégustant des bières à l’aveugle !
Tous les samedis jusqu’au 20 mai 2023 au tarif de Fr. 40.– et à partir de 16 ans.
«Il est temps de revêtir votre imper d’espion pour pouvoir résoudre les énigmes et trouver le code pour désamorcer l’arme du Professeur Givré». Ce jeu de piste pour les enfants de 5 à 13 ans les emmènera au travers de la ville de Genève pour récolter des indices afin de sauver la ville… avant qu’il ne soit trop tard. A la clef: de délicieuses glaces artisanales conçues par des glaciers locaux.
Tous les samedis jusqu’au 29 avril 2023 au tarif de Fr. 12.– pour les enfants de 5 à 13 ans.
Plus d’informations sur les dates et pour les réservations sur:
La vie est mouvement, rien n’est stable ou immobile, «panta rhei» disaient les grecs, ce qui signifie : toutes les choses coulent et passent.
Ne luttez pas contre ce mouvement, au contraire saisissez ce changement comme une chance.
Face aux irruptions de l’inattendu dans nos vies, deux émotions nous touchent, d’une part nous nous réjouissons de la nouveauté et d’autre part, nous ressentons une certaine crainte.
On peut se bloquer ou être parfaitement à l’aise, souple et prêt à recevoir le mouvement que provoque cette nouveauté.
Les esprits chagrins diront: «On sait ce qu’on a, on ne sait pas ce qu’on aura ! »
Au contraire:
Oser découvrir la richesse d’un avenir nouveau, différent de celui que nous avions imaginé…
Oser espérer que le neuf sera ou deviendra aussi bon, sinon meilleur que le vieux.
Oser abandonner ce que l’on connait pour découvrir que « ce qui vient » est différent mais pas forcément mauvais… même si ce qui vient n’est pas ce que nous attendions !
Pour cela, il faut entrer dans une dynamique de renouveau qui ne nous laisse pas continuer avec nos rêves passés… il faut abandonner nos rêves pour vivre la réalité… il faut abandonner la réalité rêvée pour vivre la réalité telle qu’elle se présente à nous…
En nous, Dieu nous offre le renouveau par son Esprit Saint, c’est cette certitude qui permet d’aller au-delà des apparents échecs vers un renouveau… comme le dit le prophète Esaïe 40, 31 : « Ceux qui se confient en l’Eternel renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme l’aigle ; ils courent et ne se lassent point, ils marchent et ne se fatiguent point… »
La délégation des Dominicans for Justice and Peace [Dominicains pour la justice et la paix] auprès de l’ONU recherche des solutions pacifiques aux conflits, en s’attaquant aux causes profondes des défis contemporains, en travaillant pour changer les structures qui perpétuent l’injustice et portent atteinte à la dignité des enfants de Dieu, et en rendant justice aux personnes dont les droits ont été violés.
PAR MYRIAM BETTENS | PHOTO : UNOP
Dominicans for Justice and Peace (Ordre des Prêcheurs) a été créé en 1998 par la Commission Internationale Dominicaine pour Justice et Paix et approuvée par le Conseil Général de l’Ordre en tant que Délégation Permanente de l’Ordre auprès des Nations unies (ONU). Cette délégation, basée à Genève, a obtenu un statut consultatif auprès du Conseil économique et social de l’ONU (ECOSOC) en 2002.
La délégation se consacre en premier lieu à la promotion de la justice et de la paix dans le monde. Elle est présente dans plus de cent-vingt pays où les Dominicains s’impliquent dans de nombreux domaines liés à la justice et à la paix, tels que l’accaparement des terres, la pollution par les entreprises, les droits des indigènes, les enfants des rues, les réfugiés, les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, la corruption, la prostitution, le trafic d’êtres humains, l’autonomisation des femmes, la démilitarisation, les questions environnementales et le développement durable. Les questions qui occupent les populations sont bien souvent en opposition avec les intérêts des gouvernements en place et ne peuvent être traitées efficacement que sur la scène internationale. La délégation est donc chargée de mettre en relation les partenaires locaux avec les décideurs sur la scène mondiale tout en défendant les intérêts des populations locales. La délégation joue un rôle unique aux Nations unies en veillant à ce que ces luttes locales restent au premier plan du discours mondial.
Grâce à son bureau de Genève et à ses représentations à Vienne et à Nairobi, Dominicans for Justice and Peace occupe un rôle actif au sein de divers organes des Nations Unies. La délégation a choisi de situer son bureau principal à Genève, cette ville étant à bien des égards encore l’épicentre des droits de l’homme et des affaires humanitaires dans le monde. Avec un bureau situé à deux pas de plusieurs bureaux de l’ONU, tels que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme et le Haut-Commissariat aux réfugiés, la délégation est au cœur des débats et des négociations internationales sur les grandes questions contemporaines. L’antenne de Vienne travaille principalement avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), et plus particulièrement avec la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale (CCPCJ). La délégation se concentre sur un certain nombre de questions transversales telles que la traite des êtres humains, la réforme des prisons, la criminalité forestière et l’éducation à la justice. Quant au bureau de Nairobi, spécialisé dans les questions environnementales, il a obtenu le statut d’observateur à l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (AUE) du Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE), ce qui lui permet d’avoir une présence active dans les différentes sessions de l’AUE et de ses organes subsidiaires.
Le religieux qui parlait à l’oreille de l’ONU
Cette nouvelle série tentera de présenter quelques faith-based organisations (FBO) – organisations confessionnelles – actives à l’ONU. En effet, sur les quelque 4000 entités regroupées dans le Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC), l’ONU reconnaît formellement près de 400 de ces FBO qui ont approuvé ses valeurs fondamentales. De nombreux acteurs non étatiques, relevant du domaine de la justice et des droits humains, ont acquis une influence notoire à l’ONU pour les politiques de développement, que ce soit sur les sites new-yorkais ou genevois. Les FBO deviennent dès lors des interlocuteurs spécialisés, écoutés et actifs sur le terrain de la prévention ou de l’action humanitaire. De plus, compte tenu de leur expertise dans le domaine religieux, ils sont également écoutés par les gouvernements hautement préoccupés par la menace terroriste. En outre, l’Organisation de la Conférence Islamique et le Conseil Œcuménique des Eglises ont le statut d’observateur permanent à l’assemblée générale des Nations Unies. Le Vatican, quant à lui, a un statut à part d’Etat non membre.
PAR DAVID CAJEUX, SÉMINARISTE
PHOTO: PHILIPE D’ANDRÈS
Nous nous déplaçons beaucoup plus qu’autrefois, que ce soit pour le travail, les loisirs ou simplement pour faire les courses. C’est aussi vrai en ce qui concerne la pratique dominicale, particulièrement pour la nouvelle génération qui, bien consciente de ramer à contre-courant de l’esprit du monde en s’ancrant dans le Christ, a un besoin vital d’être correctement nourrie et fortifiée par une liturgie belle et soignée, quitte à faire des kilomètres pour cela. Un croyant qui cherche à vivre pleinement sa foi se trouvera en difficulté, et souvent bien seul de sa génération, pour trouver des réponses dans sa paroisse de domicile. « Un chrétien isolé est un chrétien en danger » alertait le pape François. Qu’il est facile pour un jeune de se laisser engloutir dans cette société liquide avant de trouver le Rocher solide sur lequel se construire ! Dieu merci, il existe moult initiatives, évènements et autres associations de fidèles qui conduisent sûrement au Christ et à son imitation.
Pour ma part, c’est la Garde Suisse au service du pape François qui m’a fait découvrir l’Eglise et c’est le mouvement des Scouts d’Europe qui m’a aidé à répondre à l’appel universel à la sainteté ! Le Salut des âmes doit demeurer la priorité absolue de tous les catholiques, prêtres et laïcs, au-delà de tout esprit de clocher. Ceux qui auront pu ainsi bâtir leur vie sur le Roc seront d’autant plus de témoins et de ressources précieuses pour leur paroisse respective.
S’il est urgent d’avoir une vision commune plus large que celle de son clocher, il est tout autant nécessaire de ne pas devenir une sorte de fin gourmet paroissial en constante recherche de l’église qui correspondra le mieux à ses affinités propres. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les paroisses sont fondées sur une unité de lieu et non d’affinités, et de ce fait rassemblent des gens de milieux et de mentalités fort différents pour former un tout aussi divers et varié que les membres composant le corps humain dont le Christ est la tête.
Alors que nous soyons fidèles à notre paroisse ou que nous fassions des kilomètres pour trouver celle qui nous aidera davantage à vivre en enfant de Dieu, souvenons-nous que nous sommes tous des pèlerins, des étrangers de passage, en marche vers Jésus-Christ notre Seigneur. Et c’est bien ce que le mot « paroisse » signifie ! Alors bon cheminement vers, sur et avec Le Chemin, Jésus-Christ, et bonne année pleine de bénédictions !
Aux jeunes, le pape François les a confortés dans leurs envies de se retrouver, nombreux, à célébrer leur foi (JMJ…) : « Il est toujours mieux de vivre la foi ensemble et d’exprimer notre amour dans une vie communautaire… » (Christus vivit, no 164) En d’autres termes, « regroupez-vous ! », semble-t-il dire. Et l’expérience des grandes célébrations ravive la foi : plus nombreux, on est plus joyeux…
Quant à son regard sur la paroisse, première cellule missionnaire de l’Eglise, il l’exhorte à… sortir : « Sortons, sortons pour offrir à tous la vie de Jésus-Christ. » (Evangelii gaudium no 49)
En d’autres termes, se regrouper en rassemblant et sortir de ses murs, voilà les deux ailes de l’élan missionnaire pour une Eglise pertinente aujourd’hui. La mobilité, en somme, ou ce que François appelle la « plasticité » de la communauté chrétienne…
Malgré la chaise roulante…
Diminué dans sa mobilité, lui ne s’est pas épargné en 2022 : Canada, L’Aquila, Matera, Bahreïn, Kazakhstan… Quand la mission urge, rien ne l’empêche de se déplacer !
Car ce qui doit animer le disciple du Christ, ce n’est pas l’entretien de ses habitudes d’horaires et de lieux de messe, c’est bien son zèle missionnaire, loin du confortable « on a toujours fait ainsi et ici ! ». D’ailleurs, cet envoi missionnaire concerne tous les baptisés…
« Ambassadeurs du Christ »
Aux missionnaires de la miséricorde, lors de l’année jubilaire 2018, il reprenait le thème de saint Paul d’« ambassadeurs du Christ » (cf. 2 Cor 5, 20), pour encourager certes les prêtres – de par leur service notamment de la confession – mais tous les baptisés à porter la miséricorde de Dieu en sortant de chez eux !
Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Des livres
Quelques mots avant l’Apocalypse Adrien Candiard
L’Apocalypse n’est pas ce que vous croyez… Adrien Candiard livre des livrets spirituels et incisifs qui invitent à méditer sur notre époque. On n’a jamais tant parlé de catastrophes qu’aujourd’hui : climat, pandémie, guerre. Devons-nous craindre la fin des temps ? Celle-ci n’est-elle qu’une étape ? L’auteur interroge les textes du Nouveau Testament qui l’évoquent pour y chercher des raisons d’espérer. C’est un livre décapant qui ne ferme pas la porte sur « la fin des temps » mais, au contraire, ouvre une perspective, à partir de la lecture que ce frère dominicain fait des écritures bibliques.
L’auteur a choisi 45 saints célèbres. En étudiant leur parcours de vie, il réalise qu’aucune de leur histoire n’est simple. Cette constatation nous rejoint, car nous avons aussi des parcours compliqués. Malgré leurs épreuves, ils sont toujours victorieux finalement ! Les saints ont chacun une manière particulière et efficace de s’adresser à Dieu. Ce livre nous apprend à mieux les prier, car ils n’attendent qu’un signe de nous pour nous aider.
Père Elijah est le récit d’un moine carme, ancien homme politique israélien et rescapé de la Shoah, appelé par le Pape à une mission particulièrement périlleuse. Sorti de son monastère du Mont Carmel, le Père Elijah se retrouve dans un tourbillon où se croisent les forces les plus ténébreuses. A qui pourra-t-il faire confiance et comment pourra-t-il accomplir sa mission ? L’épreuve à laquelle il est soumis prend au fil des pages une dimension politique et spirituelle des plus complexes et passionnantes. Adaptation en BD du fameux roman de M. O’Brien, cette histoire palpitante devrait vous permettre de plonger dans l’univers intrigant du Père Elijah.
C’est l’histoire d’un homme pieux et généreux nommé Tobit. Comme tous les justes, il doit traverser les doutes et la nuit de l’épreuve sans se détourner de Dieu. C’est aussi l’histoire d’une jeune fille, Sarra, qu’un démon empêche de se marier, mais qui demeure digne et confiante. C’est enfin le voyage initiatique d’un fils, le jeune Tobie, guidé et conseillé par l’Ange Raphaël. A partir d’un beau récit biblique composé au IIIe siècle avant Jésus-Christ, ce livre magnifique nous rappelle que, sur terre comme au ciel, le temps de la bonté et de la bénédiction n’est pas révolu.
La personnalité solaire de la « pasteure youtubeuse » Carolina Costa ne passe pas inaperçue. Auteure, comédienne et théologienne progressiste, elle a gagné plusieurs prix pour la websérie « Ma femme est pasteure » et est bien décidée à faire découvrir l’Amour inconditionnel transmis par Jésus-Christ.
PAR MYRIAM BETTENS PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER
Avec une maman luthérienne et un papa catholique, comment êtes-vous tombée dans la marmite réformée ? (Rires) Lorsque je suis arrivée en Suisse, j’allais à l’église luthérienne danoise avec ma mère. Nous habitions juste à côté de la paroisse réformée et ma mère m’a inscrite au catéchisme là-bas, où tous mes copains allaient déjà. J’ai mon vécu paroissial dans l’Eglise réformée et c’est aussi dans cette Eglise que ma passion pour Jésus et les Evangiles s’est déclenchée. Grâce à mes attaches familiales avec les autres Eglises, je me sens chrétienne avant tout et adepte de la voie du Christ par-dessus tout !
Un voyage au Tibet a changé votre manière de comprendre la foi au sein du christianisme. De quelle manière ? Avant ce voyage, je venais de vivre un grand chagrin d’amour et une agression sexuelle… Je suis partie au Tibet pour me sauver. C’était le voyage du désespoir. Là-bas, la spiritualité imprègne tout le quotidien et j’ai eu cette puissante sensation que Dieu existait. C’était même une évidence. A mon retour, j’ai pensé que la voie était peut-être dans le bouddhisme. C’est un livre du Dalaï-lama qui m’a fait comprendre que tout se trouvait déjà dans ma propre tradition.
Vous êtes auteure de plusieurs livres, dont un récent. Principale protagoniste dans une websérie, animatrice d’une chaîne YouTube, pasteure famille et enfance pour l’Eglise protestante de Genève et maman de deux filles… Où trouvez-vous le temps de réaliser tout cela ? Depuis le Covid, tous les projets que nous avions avec Victor, mon mari et notre équipe, se sont condensés autour du travail de témoignages sur Internet. Cette mission me semble de plus en plus importante. Paradoxalement, nous ne sommes pas toujours soutenus par les Eglises. Tout ce projet peut donc être considéré comme bénévole. Raison pour laquelle nos autres activités sont une manière d’essayer de financer en partie cette mission de témoignages sur le web, mais cela reste pour l’instant insuffisant.
Vous ne laissez aucun sujet sous le tapis et osez parler de tout, ouvertement. Certaines de vos vidéos ont provoqué critiques et menaces sur les réseaux sociaux… Le web est un sixième continent avec un mode de fonctionnement, un langage et une manière de propager la Parole différemment de ce que l’on peut faire en local. Les institutions désirent y être présentes, mais elles n’y sont plus audibles. Les gens souhaitent des vis-à-vis, des visages humains qui témoignent. Un vrai changement est en train de s’opérer au niveau de la communication des messages. C’est un enjeu réel, car si l’on veut une parole progressiste, ce qui représente pour moi la voie réformée, alors on essuie commentaires haineux et menaces. Il existe des Eglises très puissantes sur Internet et des groupes organisés de croisades qui essayent de nous bâillonner. Cet enjeu a pourtant démultiplié notre désir de nous trouver sur les réseaux sociaux. C’est cela être témoin du Christ : aller dans des endroits où personne ne veut aller pour apporter une autre parole. Et ce que l’on ne voit pas, c’est la forêt qui pousse ! Les gens ont envie de retrouver le Christ et le christianisme.
On dit que l’on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. Peut-on parler de tout avec tout le monde ? Je pense que l’on peut parler de tout, mais comme c’était le cas avec Jésus, certains sujets vont diviser. Cette possibilité de division fait peur à beaucoup de chrétiens. Or, à mon sens, cette parole ne divise pas, elle marque un discernement possible et proclame des choses nous obligeant à nous positionner.
Biographie express
Carolina Costa est auteure de livres sur la foi, théologienne féministe et queer, youtubeuse et pasteure de l’Eglise protestante de Genève. Née à Monaco d’une mère danoise luthérienne et d’un père catholique romain, elle a grandi à Genève et suivi ses études de théologie à l’Université de cette même ville. Chanteuse et comédienne formée à Paris, elle y rencontre son mari. Ils ont créé l’Association Atalahalta qui a réalisé de nombreuses webséries, dont la plus célèbre, inspirée de leur histoire « Ma femme est pasteure ». Carolina exerce actuellement un ministère auprès des enfants et des familles à Genève. Elle est également très active sur le web www.carolina-costa.com
La « pasteure youtubeuse » a réalisé de nombreuses webséries.
A l’heure des visioconférences et des livraisons à domicile nous guette l’illusion d’un monde qui, de soi et de droit, viendrait automatiquement à nous. Et ce, au risque, crises et covid aidant, de nous faire perdre le goût de sortir à la rencontre de ce qui justement ne se commande pas. En ce début d’année, l’Epiphanie vient nous bousculer dans notre zone de confort. Face à l’irruption d’une nouvelle étoile dans un ciel déjà cartographié, les mages n’ont pas hésité à la suivre pour découvrir un Dieu qui vient justement à nous. Mais sans prémâcher le travail et en nous demandant quelques efforts de disponibilité tant intérieure qu’extérieure.
Si l’on est prêt à sortir loin pour « s’éclater », selon une formule qui me laisse toujours perplexe, quels pas sommes-nous disposés à faire pour rejoindre ce qui nous fait vivre ? Dans la Bible, rares sont les immobilismes : on ne compte plus les kilomètres parcourus par les patriarches ou les prophètes… Certes, en régime chrétien comme dans toute démarche spirituelle de conversion, le plus long chemin à parcourir reste celui de la tête au cœur.
Raison et Foi s’équilibrent comme les masses sur une balance.
Cette nouvelle rubrique va illustrer, par des exemples concrets, la démarche scientifique d’hommes et de femmes d’Eglise dans leur quête de la compréhension de notre monde.
PAR PIERRE GUILLEMIN | PHOTO : FLICKR
Pour Aristote, est « un » ce qui existe. Le vide donc le zéro, donc l’infini (l’inverse du zéro est l’infini), n’existe pas, ce qui implique l’existence de Dieu car le cosmos est conceptualisé comme un espace fini au-delà duquel se trouve Dieu, cause de toute chose.
Le zéro, dans sa forme mathématique, vient de l’Inde. En 628, dans un traité d’astronomie appelé le Brahma Sphuta Siddhanta, Brahmagupta (598-660) définira le zéro comme la soustraction d’un nombre par lui-même (a – a = 0). Il établira aussi qu’un nombre multiplié par zéro est égal à zéro. Ainsi, le zéro est, par sa définition et ses propriétés, différent des autres nombres.
Le système de Fibonacci
Le concept de zéro est, avec la numérotation arabe, introduit en Europe au Moyen-Age et théorisé par le mathématicien Leonardo Fibonacci (1170-1250). Son ouvrage Le livre des calculs est un traité sur les calculs et la comptabilité fondés sur le calcul décimal, à une époque où tout l’Occident utilise encore les chiffres romains et calcule sur boulier. Ainsi, Fibonacci introduit un système de calcul plus puissant et plus rapide que la notation romaine, si bien que banquiers et commerçants l’adopteront très vite et le propageront.
L’erreur d’interprétation du zéro en tant que représentation du vide vient de la conception mathématique de l’équilibre.
En sciences physiques, l’équilibre est l’état d’un système qui correspond à un minimum de la fonction d’énergie pour le paramètre considéré. Le zéro résulte de l’équilibre des forces qui affectent un système donné (mécanique, thermodynamique, électromagnétique…).
Et l’Eglise ?
Lorsque l’Eglise comprend, à partir du XVIIIe siècle, l’interprétation du zéro comme une représentation d’un équilibre, la doctrine d’Aristote s’effondre. Vide et infini ne sont plus contradictoires avec la foi : ils sont complémentaires l’un de l’autre et participent pleinement à l’équilibre du monde.
Quand Jean-Paul II écrit dans son encyclique Fides et ratio de 1998 « La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité », il intègre totalement cette idée d’un équilibre général entre Foi et Raison qui se complètent parfaitement (saint Augustin déjà écrivait au Ve siècle : « Il faut croire pour comprendre et comprendre pour croire. »)
Raison et Foi s’équilibrent comme les masses sur une balance : la résultante des forces en présence s’annule, le zéro (l’équilibre) est devant nos yeux.
Au Kunsthaus de Zurich, on est saisi par les multiples figures filiformes d’Alberto Giacometti nommées « L’homme qui marche ».
L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg, à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix.
PAR PIERRE-YVES MAILLARD, VICAIRE GÉNÉRAL DU DIOCÈSE DE SION PHOTOS : CATH.CH, FLICKR
Il y a quelque temps, j’avais souri en lisant une annonce portant sur des « assises de la mobilité ». On voit bien ce dont il s’agit ; reste que l’idée de mouvement suggéré par le deuxième terme s’accorde mal avec la position statique évoquée par le premier. Plus récemment, je me suis fait la même réflexion en prenant connaissance d’un projet de « bureau de la synodalité » assurant dans notre Eglise suisse le suivi de la réflexion initiée par le pape François. Si la synodalité exprime le fait de se mettre en marche, est-ce bien à la stabilité d’un bureau d’en garantir le mouvement ?
Cultiver l’élan créatif
Bien sûr, il serait réducteur de botter en touche en invoquant la prétendue opposition entre « l’Eglise prophétique » et « l’institution ». On sait que la spontanéité des initiatives pastorales nécessite souvent une forme d’encadrement pour en garantir la pérennité et que cet enracinement structurel permet précisément de cultiver leur élan créatif.
Il n’en demeure pas moins que le dynamisme de la synodalité nécessite une attention continue pour ne pas courir le risque de le conduire à un autre immobilisme.
Jésus, infatigable pèlerin
Au Kunsthaus de Zurich, on est saisi par les multiples figures filiformes d’Alberto Giacometti invariablement nommées « L’homme qui marche ». C’est aussi le titre d’un livre de Christian Bobin consacré à Jésus. Dans l’Evangile, celui-ci apparaît toujours en mouvement, passant, marcheur, infatigable pèlerin.
Et c’est bien cette attitude qui doit caractériser le chrétien, disciple missionnaire, appelé par le Père, envoyé vers ses frères.
Si le thème du dossier (autre terme bien statique) de cet Essentiel est consacré à la mobilité, qu’il relance alors notre marche en Eglise, vers Dieu, « le plus haut sommet, dans l’audace et l’adoration »1.
Au gré des fusions de paroisses et de la formation d’équipes pastorales, le mouvement est clair : regrouper pour faire moins mais mieux et ensemble. D’aucuns se plaignent : on n’a plus de messe dans notre église paroissiale… Immobilisme d’une part des fidèles dans une ère d’extrême mobilité. Etrange paradoxe, non ?
PAR THIERRY SCHELLING PHOTOS : PXHERE, DR
« Je n’ai plus la messe dans l’église de mon enfance… Je dois aller dans celle d’à côté, vous rendez-vous compte ? » Et quand on demande à Janine où cette église se trouve, elle explique : « A 750 mètres, j’ai compté, vous savez ! » Certes…
Au vu de la diminution des prêtres 1 et du regroupement des paroisses en Unités ou Secteurs, une part des fidèles est déboussolée. « Le mieux est l’ennemi du bien », me lance Robert, fringant octogénaire qui marche avec une canne – mais conduit une superbe Tesla –, « car désormais je dois me déplacer pour la messe du samedi soir et trouver une place de parc dans ce quartier densément habité. Je dois donc partir plus tôt si je veux y arriver. » Certes…
Mobilité douce
Etrange, donc, que l’on soit mal à l’aise avec cette politique pastorale du « moins dispersé » pour un « mieux célébrer ». Car, dans la vie contemporaine, tout pousse au déplacement et au regroupement : loisirs, vacances, grandes surfaces, restaurants, lieux de culture (cinéma, théâtre, opéra…) ; visites à ses proches en EMS ou dans un autre canton où logent les petits-enfants… quand ils ne sont pas partis vivre à l’étranger ; la poste, le guichet de banque et tant d’autres commodités de la vie dite moderne se trouvent rarement au pied de mon immeuble ou au coin de la rue de mon quartier résidentiel. Sans parler des arrêts de bus, ou des gares… La liste de toutes ces raisons de se déplacer pour sa vie quotidienne est longue… Et on s’y est fait !
Mais pour la messe ? Quand on annonce qu’à cause du petit nombre de participants à une messe, on va regrouper plus de monde dans des endroits accessibles, on entend des geignements… « Je ne connais pas ces gens », me confie Claire, quinquagénaire, qui regrette de ne plus avoir « sa messe du jeudi soir »… Quand on lui propose la même célébration à trois arrêts de tram, elle fait non de la tête : « L’église est glauque là-bas. »
Vraiment une question d’horaire ?
Cette attitude plutôt fermée ne traduit-elle pas une sorte de « messe-addiction » si j’ose dire, dénaturée de sa dimension « rassemblement communautaire » au profit de « mon petit plaisir personnel » (horaire, lieu, prêtre) ?
La messe est le sommet de la célébration de notre foi 2, mais à quel prix : fait-on l’amour tous les soirs de la semaine ? Non, on cadence cet apex avec d’autres formes d’expression de notre affection ; ne peut-il pas en être de même avec la foi ?
Car, depuis le Concile Vatican II, les formes de célébration de la Parole et de l’eucharistie ont été diversifiées et la Bible rendue aux fidèles, pour ainsi dire : langue vernaculaire, études des textes pour tous, versions 2.0, mangas et autres supports modernes. Mais se la sont-ils appropriée vraiment ? Où se trouve le manque, en vérité ?
Messe, mission…
Mgr Charles Morerod, dans sa Lettre de Carême de 2013, constatait : « Dans une société où il est normal de faire des kilomètres pour aller faire ses courses ou pour aller assister à une manifestation sportive ou culturelle, beaucoup semblent considérer comme normal de ne pas aller à l’église si la messe est célébrée dans le village voisin ou la paroisse voisine. »
Et de renchérir dans sa Lettre de Carême de 2015 : « Si recevoir Jésus-Christ ne vaut pas la peine d’un petit déplacement, c’est qu’il y a une crise de la foi » avant d’accuser la flemmardise des prêtres. « Si on veut chez nous une Eglise missionnaire, il est indispensable de montrer – en particulier le dimanche – de grandes communautés rassemblées pour des célébrations joyeuses […] [car] il faut aussi que l’on puisse percevoir une communauté heureuse de célébrer une belle liturgie. »
Il invite, là où il n’y a pas la messe chaque dimanche, à « continuer [à célébrer] au travers d’autres rencontres » ; le pape François parle d’une « créativité missionnaire » des paroisses (cf. Evangelii gaudium, no 28). Mais ose-t-on vraiment ?
Inertie
« Célébrer devant cinq personnes qui se tassent au fond de l’église, un dimanche d’hiver, est déprimant, confie un prêtre à la retraite. Surtout que je vais dire deux autres messes dans deux autres églises de l’Unité pastorale après ! Pour le même petit nombre. » Mais impossible de les faire se déplacer pour les regrouper.
L’actuel recteur de la basilique Notre-Dame à Genève, Pascal Desthieux, raconte volontiers, alors qu’il était curé de Romont et environs, son effarement lorsque, pour cause de travaux, une église ayant dû être fermée, les fidèles se sont « évanouis » pendant la restauration, pour réapparaître dès l’ouverture des portes de leur édifice renouvelé… sans n’avoir jamais fréquenté l’église voisine pour la messe dominicale ! Interloquant.
Mieux ensemble
L’Eglise, du grec ekklesia, est d’abord un rassemblement de personnes d’âges, d’origines, de cultures, de conditions sociales et économique différents. Pour que ce « Peuple de Dieu » soit plus kath’olikos, c’est-à-dire universel en français. Or, peu d’instances sociétales (l’école ?) le font. Ce n’est donc pas une mode, c’est un fondement de l’ecclésiologie (théologie de l’Eglise) : regrouper afin de faire corps, pour célébrer le Seigneur, écouter sa Parole, communier à sa présence et être envoyé.e en mission ad gentes, vers les autres, pour témoigner.
Dehors !
« Sortir ! », clamait le pape François et les jeunes, il les exhortait à se lever de leur sofa pour parcourir le monde ! Sortir de ses murs, de ses habitudes, du « on a toujours fait ainsi ici », pour rencontrer, missionner, servir. Oser témoigner dans une société où nous, chrétiennes et chrétiens, ne sommes plus ni les premiers à créer de la culture, du lien, ni même sollicités pour le faire comme au temps de Don Camillo ! Et cela requiert d’être plus uni.e.s : « C’était magnifique, cette confirmation à l’heure de la messe paroissiale, me confie Hélène. Ça fait chaud au cœur d’être plus nombreux, autour de ces jeunes ! Je repars requinquée ! » Tout est dit !
1 En revanche les laïques et les laïcs engagés par le diocèse LGF augmentent. Comme quoi, Dieu répond aux prières pour les vocations ! 2 Même si je pense que l’Evangile, lui, parle plutôt de l’amour du prochain comme le « sommet de notre foi »…
Les fidèles se déplacent en masse pour des évènements hors des frontières mais peinent à se rendre à l’église d’à côté pour la messe.
Avec un peu de bonne volonté, l’église voisine se rejoint pourtant facilement.
Les pèlerins suivent l’appel du Pape à parcourir le monde.
Qui est saint Janvier ? Evêque de Bénévent et protecteur de Naples, il meurt vers 305, persécuté par l’empereur Dioclétien et non sans peine, puisque, miraculé, il ressort d’abord indemne des flammes et de la fosse aux lions avant d’être décapité. Il tire son nom du dieu romain Janus à l’origine du mois de janvier, mais est fêté le 19 septembre.
par Pascal Ortelli
Humour
Un couple se présente devant l’officier d’Etat civil pour se marier. Le fiancé, d’humeur joyeuse, semble avoir abusé de la dive bouteille. « Mademoiselle, dit le représentant de l’autorité, il m’est impossible de vous marier dans ces conditions. Vous reviendrez plus tard quand il aura dégrisé. » Huit jours, plus tard rebelote ! « Mais enfin, Mademoiselle, votre amoureux est encore plus ivre que la semaine dernière. » « Que voulez-vous, mon cher Monsieur, quand il n’est pas saoul, il ne veut pas se marier ! »
Le saint ou le bienheureux, n’est pas seulement celui qui a vécu il y a longtemps, dans un pays et un contexte différents des nôtres. Il peut être compatriote, contemporain et vivre dans des conditions assez semblables aux nôtres. Découvrons-le dans cette nouvelle rubrique.
Au Pays du Soleil Levant, Elisabeth Marie Satoko Kitahara s’est engagée sa vie durant auprès des plus pauvres de Tokyo. Une courte vie, dont la fulgurante conversion marque les esprits. Le 23 janvier 2015, le pape François reconnaît l’héroïcité de ses vertus et la déclare vénérable.
PAR MYRIAM BETTENS PHOTO : DR
Elisabeth Marie Satoko Kitahara, est fêtée le 23 janvier, jour anniversaire de son décès.
Un jour de mars 1948, Satoko Kitahara, étudiante en pharmacie de l’Institut de Médecine de Showa Women’s University, près de Tokyo, se promène tranquillement avec une camarade de classe lors d’une visite de Yokohama.
Indéfinissable émotion
Les deux amies remarquent un homme compatriote qui entre dans l’église du Sacré-Cœur de Yokohama. Prise de curiosité, Satoko fait de même. A l’intérieur, ses yeux se posent sur une représentation de Notre Dame de Lourdes. Elle est submergée par une « indéfinissable émotion ». Elle est loin d’imaginer que cette mystérieuse femme sur son piédestal va changer sa vie.
Le père de Satoko, de religion shinto, ne partage pas ce nouvel intérêt pour le christianisme, mais ne s’oppose pas non plus aux aspirations de sa fille. Il essaie tout de même de la dissuader de s’engager sur cette voie. La passion de Satoko pour sa nouvelle foi est plus forte. Elle demande à l’évêque local une dispense pour pouvoir se faire baptiser tout de suite, car elle aspire à entrer dans les ordres. Malheureusement, le diagnostic d’une tuberculose lui ferme les portes du couvent. Elle découvre un article intitulé, Une croix à Arinomachi (la ville des fourmis), un bidonville de Tokyo hébergeant les chiffonniers de la ville. Le frère Zeno Żebrowski est missionnaire auprès de cette population. Satoko s’engage avec lui auprès des plus pauvres. A mesure que son engagement grandit, ses forces déclinent, rongées par la tuberculose. Elle s’éteint dans les bras de sa mère, en janvier 1958, à l’âge de 28 ans.
En 2015, le pape François reconnaît l’héroïcité de ses vertus et la déclare vénérable. Elle est fêtée le 23 janvier, jour anniversaire de son décès.
Au détour du narthex (l’entrée de l’église), on découvre une étonnante représentation de la Sainte Trinité.
PAR AMANDINE BEFFA PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER
Nous avons parfois l’impression que les églises médiévales étaient sobres. En effet, la majorité des églises qui restent aujourd’hui ont des murs nus. Pourtant, c’était loin d’être le cas, en particulier à la période romane. Les techniques architecturales ne permettant pas de percer de grandes fenêtres, il était nécessaire de faire quelque chose des grandes surfaces de l’édifice. C’est l’apogée de la peinture et en particulier de la fresque.
L’abbatiale de Payerne a été partiellement détruite à travers les siècles. Elle a subi deux incendies et a servi de grenier, puis de prison et de cantonnement militaire à partir de la Réforme. Toutefois, elle nous donne une idée de ce à quoi ressemblaient les églises médiévales. Elle conserve en effet de nombreux décors peints datant du XIe au XIIIe siècle. Il est impossible de parler de toutes les œuvres en quelques lignes et il vaut vraiment la peine de se rendre sur place en personne pour les admirer.
Au détour du narthex (l’entrée de l’église), on découvre une étonnante représentation de la Sainte Trinité.
En bas à gauche, un homme est à genoux. Il est revêtu d’un manteau à capuche et coiffé comme les moines. Il s’agit probablement du donateur.
Au centre, Dieu le Père soutient le Fils en croix alors que l’Esprit veille sous forme d’une colombe.
La scène est déjà touchante lorsqu’on la contemple, mais elle prend un sens encore plus profond si on lit le texte de la Passion en même temps : « Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : Eli, Eli, lama sabachthani ? C’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27, 46)
A nous qui avons parfois envie de demander : « Où étais-tu lorsque je me sentais abandonné ? », le Père semble répondre : « Je portais ta croix… »
Des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse.
PAR SARAH GUINNARD ET PIERRE GANSLMAYER | PHOTOS : DR
Le Collège Saint-Michel (FR) possède une riche culture catholique. Son nom, sa fondation par saint Pierre Canisius en 1582 ou encore sa Congrégation Mariale (créée par le même homme) n’en sont qu’un pâle reflet. Dans le but de revaloriser cette culture, des élèves de l’établissement, sous l’impulsion de leur aumônier francophone Grzegorz Sienkiewicz, ont décidé d’apporter leur petite pierre à la réédification de la vie chrétienne du Collège. Voici leur témoignage.
C’est sous l’impulsion de Grzegorz Sienkiewicz que nous nous sommes rencontrés à l’aumônerie afin de préparer une visite historico-spirituelle bilingue du Collège Saint-Michel pour une cinquantaine de membres de la CVX (Communauté de Vie Chrétienne) lors de son assemblée générale suisse du 26 mars 2022. Nos visiteurs ont montré un grand intérêt à découvrir le patrimoine de notre école.
Cette expérience enrichissante nous a confortés dans notre envie de faire renaître l’aumônerie et la vie de foi de notre école. Nous avons donc décidé, pour commencer, d’organiser une messe de rentrée, d’action de grâce et de bénédiction. Cette messe fut célébrée le 19 septembre dernier par un père Carme, dans la très belle chapelle Saint-Ignace, à l’intérieur même du Collège et nous a donné un élan de motivation supplémentaire pour envisager divers projets au sein du collège. Et ce, malgré le petit nombre de fidèles présents : neuf, mais tout de même neuf de plus que l’an dernier !
A noter que, désormais, nous nous rencontrons hebdomadairement afin de partager un moment de convivialité et d’organiser nos futures activités.
Nous envisageons entre autres de faire à nouveau découvrir les recoins de Saint-Michel à travers des visites spirituelles et culturelles pour des (futurs) collégiens ou toute personne intéressée, ou encore d’organiser des rencontres avec divers intervenants religieux, des sorties spirituelles, des actions de charité ou des topos et, bien sûr, d’autres messes, avec encore plus de fidèles ! Nous allons également participer à la procession du 8 décembre prochain à l’occasion de l’Immaculée Conception et à l’organisation de la messe de minuit avec le Chœur du Collège, à l’église Saint-Michel.
Tout étudiant à Saint-Michel est le cordial bienvenu à l’aumônerie pour partager et élaborer nos activités !
Il peut paraître quelque peu dérisoire de refuser de nous déplacer pour participer à la messe dans l’église de la communauté d’à côté, alors que la lettre aux Hébreux nous rappelle que « nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous recherchons celle de Dieu » (13, 14). Nous attendons en effet, précise la même épître, la ville dont Dieu est l’architecte et le constructeur, à l’exemple d’Abraham le nomade, mis en route par la Parole du Seigneur sans savoir où il allait. Car dans la foi, nous sommes à la recherche d’une patrie, nous aspirons à la cité céleste, bien meilleure que celle où nous résidons actuellement (cf. He 11, 8-16).
Tisser des liens
Reste que certains répliqueront : mais l’enseignement de l’Eglise et la théologie pastorale nous invitent à nous rassembler dans notre paroisse territoriale et à y être fidèles, de manière à tisser petit à petit des liens qui constituent la communauté locale. Au nom de notre incarnation, nous sommes appelés à planter nos racines comme un arbre florissant et à nous unir aux branches de nos voisins de quartier ou de village.
Cheminer vers la maison du Père
C’est oublier le sens étymologique du terme paroisse, par-oikia en grec, qui signifie « maison d’hôtes sur le chemin ». La mobilité est donc constitutive des communautés chrétiennes, conviées à conserver un dynamisme tourné vers l’avenir, à offrir l’hospitalité à tous les étrangers de passage, à croître grâce à leur flexibilité en s’ouvrant aux suggestions venues de l’extérieur et surtout, à cheminer vers la maison du Père, la demeure du Royaume.
Qui n’avance pas recule
Puisque nous sommes tous et toutes en route vers le ciel, restons mobiles. C’est ce qui constitue la démarche syn-odale, chemin accompli ensemble, voulue par le pape François pour l’ensemble de l’Eglise catholique, depuis l’automne 2021 jusqu’en octobre 2023 et 2024 et au-delà.
Qui n’avance pas recule. Qui se ferme à la mobilité se sclérose. C’est la loi de l’existence avec le Christ.
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