En vue du Synode des jeunes qui se tiendra à l’automne 2018, le Pape invite nos jeunes à poser les questions qui les habitent.
Par Vincent Lafargue Photos: LDD, DRFloriane Eigenheer, 28 ans, habitant Martigny (VS), vient de recevoir le baptême et la confirmation. La jeune femme a posé plusieurs questions à nos autorités ecclésiales. Mgr Alain de Raemy a retenu celle-ci à laquelle il souhaite répondre :
« Dans l’exhortation apostolique ″Gaudete et Exsultate″, ce qui est mis en avant est l’appel à la sainteté. Le fait d’être saint, selon le Pape (réagir avec douceur, savoir pleurer avec les autres, garder le cœur pur de tout ce qui souille l’amour, semer la paix autour de soi), est pour moi un code de bonne conduite humain. Pourquoi cet appel à la sainteté ne s’adresse-t-il qu’aux chrétiens ? Pourquoi ne pas l’étendre à tous les humains, pliant ainsi une des barrières nous séparant des autres religions ? »
L’évêque des jeunes, Mgr Alain de Raemy répond ainsi:
Chère Floriane,
L’exhortation du Pape à vivre la sainteté dans le monde actuel est-elle un simple code de bonne conduite humain ? Oui et non.
En lisant cette exhortation, on a vite compris qu’il s’agit d’imiter Jésus et de se fier à son enseignement. Inviter à cela, c’est de fait aussi de l’évangélisation. Dans ce sens oui, on peut dire que c’est une sorte de « code de bonne conduite » proposé à tous les hommes et pas seulement aux chrétiens. Ce texte ne commence d’ailleurs pas par l’habituel « aux évêques, aux prêtres et aux diacres, aux personnes consacrées et à tous les fidèles laïcs » et on n’y a pas non plus simplement ajouté « et à tous les hommes de bonne volonté ». Le texte commence abruptement sans s’adresser à personne en particulier. On peut dès lors dire que c’est une invitation « à qui que ce soit » à y lire et à y voir la chance de sa vie et de la vie du monde !
Mais d’autre part, quand on touche à Jésus et à son message, on touche à plus que de l’humain. Vivre l’amour de l’ennemi, par exemple, fait sauter le code humain. Croire que l’Esprit Saint le rend possible, c’est un acte de foi, ce n’est plus de la simple éthique. Aimer Jésus et à cause de cela changer de vie n’est pas l’adhésion à un simple code de bonne conduite humain. Le Pape le dit et répète : l’Eglise n’est jamais une simple ONG. Elle part de Jésus et conduit à Jésus. Cela change tout.
Mais une chose est sûre. Dieu est pour tous. Il a un seul projet pour toute l’humanité. Ce projet s’accomplit pleinement quand on se réfère explicitement à Jésus et quand on célèbre les sacrements qui nous transforment. C’est l’Eglise. Mais Dieu s’active chez tous. Son unique projet s’infiltre d’une manière ou d’une autre dans tous les cœurs. C’est pourquoi les frontières de l’Eglise traversent le cœur de chaque homme. Ce qui y est accueilli de Dieu (consciemment ou non) est déjà son projet « Eglise » en cours, ce qui est refusé de Dieu n’est pas « Eglise ». Il n’y a donc pas de barrières qui nous séparent les uns des autres. Il n’y a que ce qui, en chacun, chrétien ou pas, unit, oui ou non, à l’unique projet de Dieu pour tous.
Par Pascal Bovet
Photo: Hospice du SimplonSi le bâtiment de l’hospice du Simplon, construit vers 1830, donne une impression d’austérité, peut-être imposée par le cadre montagneux, sa chapelle comporte un ensemble d’icônes de grande taille, de composition contemporaine.
L’ensemble laisse voir, autour du Christ sereinement en croix et les dominant, les protecteurs de l’hospice et des religieux qui en ont la charge, les chanoines du Grand-Saint-Bernard. A gauche du Christ donc, saint Bernard de Mont-Joux, passé maître dans la maîtrise du démon, et saint Nicolas de Myre, très populaire en Italie voisine et qui a un pied à terre magnifique à Bari. Vénéré et fêté comme protecteur des enfants, il se fait ici protecteur des voyageurs.
Et à droite, saint Augustin et sa mère sainte Monique ont charge de veiller sur les religieux qui s’occupent du logis.
La croix ne correspond pas à nos coutumières représentations ; sa forme et son style nous viennentde la tradition byzantine, transmise par l’Italie. Cette forme de croix a été mise à la mode par Cimabue, au début de la Renaissance, et rendue populaire par le mouvement franciscain.
La couleur est sobre, le corps et le visage sont dépourvus de vie, mais pas outragés : point d’outils de la Passion, ni de pleureuses.C’est déjà un Christ « pascal ».De ses bras étendus, il fonde une famille chrétienne originale dont Marie est la mère et Jean le fils bien-aimé.
On joue beaucoup aujourd’hui, mais souvent tout seul, face à son écran. Jouer ensemble, voilà un ferment d’unité familiale! Diane et Vivien, un couple ludophile, proposent trois jeux modernes à tester cet été.
Propos recueillis par Bertrand Georges
Photo: DR
DIXIT, un jeu pour rêver
3-12 joueurs | 30min | 8+ ans
Rien de tel pour s’initier au jeu de société moderne que Dixit ! Pour vivre un moment de poésie, laissez-vous inspirer par les sublimes illustrations des cartes et faites travailler votre imagination. Chaque tour, un joueur désigné conteur choisit secrètement une carte de sa main et énonce une phrase ou un mot qu’elle lui inspire. Les autres joueurs remettent au conteur leur carte qui y correspond le mieux. Une fois les cartes dévoilées, tous votent pour celle qu’ils pensent être celle du conteur. Saurez-vous orienter les joueurs sans donner des indices trop évidents ?
MÖLKKY, pour profiter du plein air
Pour les journées ensoleillées, pourquoi ne pas essayer le célèbre et très apprécié Mölkky ? Douze quilles numérotées à renverser à l’aide d’un gourdin, pour marquer 50 points. Faites tomber la quille numéro 11 seule et vous marquerez 11 points, mais renversez les quilles 11 et 9 et vous ne ferez que 2 points. Et si vous dépassez les 50 points, vous retomberez à 25 ! Une alternative originale et tout terrain à la pétanque.
KINGDOMINO, pour ceux qui aiment la stratégie
2-4 joueurs | 20min | 6+ ans
Avec Kingdomino, vous découvrirez le plaisir d’un jeu stratégique, dès 6 ans ! Chacun devra construire un royaume autour de son château avec des tuiles et en suivant la même règle qu’aux dominos : pour poser une tuile, elle doit avoir au moins une face identique à sa voisine. Un jeu facile à comprendre, rapide et avec un matériel agréable, qui ravira petits et grands !Alors jouons ! Goûtons au plaisir d’être ensemble ! Donner du temps, c’est une manière d’aimer qui dit à l’autre combien il est important pour nous. Et ça construit la famille. Bonnes vacances !
« Qu’on apporte un peu d’eau, vous vous laverez les pieds et vous vous étendrez sous l’arbre. » (Gn 18, 4)
Par Nicole Andreetta
Photos : Anne-laure Gausseron« Du bonheur ! » s’exclame Clarissa, 9 ans, lorsqu’on lui demande ce qu’elle trouve au Foyer Abraham. « Un bon goûter et jouer au ballon dans la cour ! » ajoute son amie Serena. Jean-Marie, un retraité qui leur vient en aide pour leurs devoirs, hoche la tête en souriant.
Situé au cœur du Vieux Martigny, le Foyer Abraham accueille, chaque mercredi après-midi, jusqu’à 50 enfants et une vingtaine de femmes. Le 90% d’entre eux sont des requérants d’asile et des réfugiés.
Des bénévoles venus de divers horizons les reçoivent et proposent différentes activités : conversation française, soutien scolaire, jeux, bricolages, informatique…
Sandy habite Verbier, elle explique : « Mes petits-enfants habitent San Francisco, je les vois rarement. Ici, je peux être une grand-mère. »
Thomas, 24 ans, s’est engagé après un voyage en Suède : « Par le biais de couch surfing, je logeais chez une dame qui hébergeait deux jeunes réfugiés afghans. Nous avons sympathisé. Leur parcours de vie m’a impressionné. De retour en Suisse, j’ai voulu faire quelque chose pour les requérants d’asile. Je travaille comme boucher à 50%. J’ai beaucoup de temps libre ! Outre les mercredis que je passe ici, je suis aussi présent au Café du Parvis, un espace destiné plus particulièrement aux hommes. »
La responsable du lieu est Anne-Laure Gausseron. Oblate consacrée, elle appartient à la Congrégation du Grand-Saint-Bernard. L’hospitalité, c’est dans sa nature !
« L’exil est une expérience très dure. Il est nécessaire d’accueillir avec douceur ceux qui l’ont vécue… et sans les juger. Nos activités ne sont que des moyens pour entrer en relation. La priorité est donnée à la joie de la rencontre… qui peut engendrer de petits miracles. »
Anne-Laure organise également, pour les familles et les mineurs non accompagnés, des semaines de vacances et des sorties à la journée.
Par Thierry Schelling
Photo: DRPour les vacances, vous êtes plutôt mer ou montagne ? Le pape François semble privilégier… le statu quo : rester à Rome, alors que Jean-Paul II ou Benoît XVI affectionnaient un chalet dans le Val d’Aoste ou les Dolomites et leurs nombreux sentiers de promenade.
Mais sous sa plume, François aime la géographie biblique, et particulièrement la montagne. Lors de l’angélus du 16 mars 2014, il décryptait l’épisode de la Transfiguration – sur une montagne, donc – en ces termes : « Je voudrais (y) souligner deux éléments significatifs, que je synthétise en deux mots : montée et descente. Nous avons besoin d’aller à l’écart, de monter sur la montagne dans un espace de silence, pour nous trouver nous-mêmes et mieux percevoir la voix du Seigneur. C’est ce que nous faisons dans la prière. Mais nous ne pouvons pas rester là ! La rencontre avec Dieu dans la prière nous pousse à nouveau à “descendre de la montagne” et à retourner en bas, dans la plaine, où nous rencontrons tant de frères qui ploient sous les peines, les maladies, les injustices, l’ignorance, la pauvreté matérielle et spirituelle. A ces frères qui sont en difficulté, nous sommes appelés à apporter les fruits de l’expérience que nous avons faite avec Dieu, en partageant la grâce reçue. »
Symbole fort Déjà dans son dernier message pour le Carême 2013, Benoît XVI avait mis en avant la montagne comme symbole fort : « L’existence chrétienne consiste en une ascension continue du mont de la rencontre avec Dieu pour ensuite redescendre, en portant l’amour et la force qui en dérivent, de manière à servir nos frères et sœurs avec le même amour que Dieu. » (no 3) Et le pape Ratzinger de s’appliquer tout spécialement à suivre cette invitation à grimper sur la montagne à l’aube de sa démission…
Par Nicole Andreetta
Photo: Congrégation du Grand-Saint-BernardDepuis la nuit des temps, dans l’imaginaire collectif, les montagnes sont représentées comme des contrées mystérieuses et dangereuses.
Autrefois, pour permettre aux voyageurs exténués de reprendre des forces en toute sécurité, des lieux d’accueil, appelés hospices, ont été édifiés le long des chemins alpins. Un bol de soupe avalé et le corps reposé, chacun reprenait ensuite sa route, réconforté.
Aujourd’hui, certaines régions montagneuses situées entre la France et l’Italie se révèlent particulièrement inhospitalières. Non pas à cause des dangers naturels comme la neige, le froid ou le brouillard. Mais parce qu’une véritable « chasse à l’homme » s’est mise en place pour empêcher des migrants à la recherche d’un peu de protection de franchir la frontière.
Ainsi, le 9 mai dernier, une jeune Nigériane qui tentait d’échapper à un contrôle de police est retrouvée noyée dans la Durance. Le 18 du même mois, des randonneurs découvrent le corps de Mamadou, mort d’épuisement.
Quant aux personnes qui se montrent solidaires des fugitifs et tentent de leur venir en aide, elles sont arrêtées et inculpées pour « délit de solidarité ».
Nos hospices, un symbole d’humanité.
Les hospices ont été édifiés le long des chemins alpins.
Par Nicolas Maury et Sœur Gabriella Enasoae de la librairie Saint-Augustin, Saint-Maurice
Des livres
Le tissu de méditation de Nicolas de Flue, une boussole pour la vie
Dans sa cellule du Ranft, Nicolas de Flue observait un tableau médiéval figurant une roue à six rayons qu’il appelait « son livre ». En son centre rayonne le visage de Dieu trinitaire. Pour l’abbé Bernard Schubinger, ce tissu de méditation est une image passionnante, attirante et pleine de significations. Dans son étude, il examine à la fois ses origines et sa signification. Pour découvrir qu’elle est en fait un résumé de toute la vie chrétienne, allant du chemin du pèlerin à l’essentiel de la vie chrétienne en passant par les sept sacrements, le Notre Père et le Credo.
Auteur des Actes des apôtres, Luc a relevé un défi : celui de raconter l’histoire des hommes tout en montrant comment Dieu s’y infiltre. Il fut le premier à écrire un Evangile suivi d’une histoire du christianisme. Spécialiste des Actes, Daniel Marguerat expose dans sa recherche comment Luc a construit son récit des origines. Il met aussi en lumière ses compétences d’écrivain, son intérêt pour l’histoire et les orientations de sa théologie.
Prêtre, Alejandro Solalinde est le plus grand défenseur des migrants au Mexique. Les trafiquants de drogue ont mis sa tête à prix pour un million de dollars. A travers son témoignage écrit avec la journaliste Lucia Capuzzi, il décrit le contexte social et politique de son pays, sa vocation et son œuvre au profit des migrants d’Amérique centrale, victimes d’enlèvements, de trafic d’organes, d’esclavage et de prostitution. Un témoignage poignant.
Josèphe Malègue est considéré comme le Proust catholique. Lu avec ferveur par Paul VI qui voyait en lui le « conteur de l’histoire », il est considéré par le pape François comme le grand romancier moderne des classes moyennes de la sainteté. Dans son deuxième roman, il réalise une fresque historique de l’installation de la IIIe République, entre laïcité, déclin des notables liés à la monarchie, Eglise, Empire et montée d’une classe nouvelle qui les supplante.
Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude GadmerCette église qui a déjà eu notre visite, mérite un retour, tant sarichesse culturelle est le reflet d’une recherche artistique au début du XXe siècle.
L’église, qui est à Genève, entre dans le XXe siècle secouée par les turbulences de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, et l’affaire Mermillod est encore dans les mémoires. Où justement elle est présente comme un ferment pour lutter.
L’église Saint-Paul à Cologny naît avec la paroisse au temps du curé Jaquet. Ami des arts et des artistes, il s’est entouré d’une équipe faisant preuve d’une grande unité.
Le bâtiment lui-même se nourrit de lignes romanes modernisées, ce qui impose une pénombre marquée à l’intérieur de l’église.
Mosaïque imposante Les vitraux, en partie de Cingria et de Maurice Denis, et les fresques et mosaïques de ce dernier se marient parfaitement dans une lumière discrète.
En plus de la majestueuse peinture du chœur représentant la vie de saint Paul, une mosaïque imposante domine le baptistère. Jésus se fait homme jusqu’à recevoir un baptême des mains de Jean-Baptiste. Mais l’Esprit de Dieu est au-dessus des eaux.
En vue du Synode des jeunes qui se tiendra à l’automne 2018, le Pape invite nos jeunes à poser les questions qui les habitent.
Par Vincent Lafargue Photos: LDD, DRClaire Pujol, 20 ans, habitant Trélex (VD), a posé plusieurs questions à nos autorités ecclésiales. Mgr Alain de Raemy a retenu celle-ci à laquelle il souhaite répondre :
« Qu’attendez-vous du synode en tant qu’évêque des jeunes ? »
L’évêque des jeunes, Mgr Alain de Raemy répond ainsi:
Chère Claire,
J’ai bien compris la question. Et je te réponds : j’en attends… rien ! Oui, tu as bien lu : je n’attends rien de ce synode. Je n’attends rien de ce synode sur « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel » comme de tout autre synode. Pour une simple et bonne raison : parce que c’est précisément un synode. Et un synode, ce n’est pas un parlement, où chacun vient défendre ses positions quitte à finir par trouver un compromis qui satisfait tout le monde ou personne. Non. Un synode, c’est un cénacle de Pentecôte. Comme pour les apôtres dans l’attente de l’Esprit Saint. Un synode, c’est d’abord un lieu de prière et d’échange dans la recherche de la volonté de Dieu. Il ne s’agit jamais de défendre l’idée ou les idées d’un parti ou d’une partie. Je n’ai donc aucunement l’intention d’y arriver avec une attente qui serait la mienne ou même celle d’une quelconque majorité de jeunes catholiques en Suisse. Je n’ai pas un « statement » comme on dit en langage franglais d’initiés, une position prédéfinie. Bien sûr que j’ai mes idées sur la question. Le contraire aurait de quoi surprendre pour ne pas dire inquiéter ! Mais je veux y participer, pour ainsi dire, bouche bée ! C’est-à-dire le cœur, l’esprit, l’intelligence, les oreilles et la bouche tout grands ouverts. Et pouvoir y dire tout ce qui me traversera l’esprit. En espérant qu’il y ait à chaque fois au moins un peu de l’Esprit ! Mais en sachant qu’il souffle où il veut. Et sans que cela soit repris par journalistes et médias qui ne seraient pas dans une dynamique de Pentecôte. C’est d’ailleurs bien la raison pour laquelle le pape François a demandé que ne soient pas publiés les discours ou interventions des uns et des autres en cours de synode. Puisque cela fait partie d’une recherche commune, où mes propos ne sont qu’une contribution provisoire pour un discernement en commun. Chaque évêque doit être prêt à laisser passer le souffle de l’Esprit, sur ses propos aussi.
J’avais bien compris ta question. As-tu bien compris ma réponse ? Ce défi d’une bonne communication, voilà qui fait aussi partie de la dynamique d’un synode !
Genève et la Suisse attendent le pape François de pied ferme. Dans les coulisses de l’événement œuvre notamment le chanoine Alain Chardonnens. Son rôle: organiser la messe pontificale.
Par Nicolas Maury Photos: Nicolas Maury, DRAssis devant son bureau, Alain Chardonnens étudie une série de plans. Ceux de Palexpo, où François célébrera la messe le 21 juin prochain. Cette cérémonie, le curé modérateur de Versoix est en charge de l’organiser. « En février, j’ai entendu à la radio que le pape venait en visite officielle au Conseil œcuménique des Eglises à Genève. 90 minutes plus tard, je recevais un message WhatsApp de Mgr Morerod. Il me disait que dans ce contexte, il me verrait bien organiser la messe… »
Depuis, celui qui a collaboré pendant cinq ans à l’Evêché de Lausanne, Genève et Fribourg, s’est mis à la tâche. « Cet événement est une sacrée occasion. Et la liturgie, un domaine où je me débrouille. Je me suis dit que si je pouvais rendre service et contribuer à bien accueillir le Saint-Père, il fallait que je me lance. »
La date fatidique approchant, le quotidien du chanoine Chardonnens a été chamboulé. « J’ai tout d’abord reçu du Vatican un document de quinze pages recto-verso. Il donne en français et en italien les lignes directrices d’une messe pontificale. Ensuite, un
Monseigneur de Rome est venu en reconnaissance, avant que je ne me rende en Italie rencontrer Mgr Marini, cérémoniaire pontifical, pour proposer un déroulement de la célébration avec plan d’aménagement, podium et autel. »
Alain Chardonnens examine la disposition des espaces de Palexpo.
Nombreuses inconnues
Si le compte à rebours est bien lancé, le nombre d’inconnues est encore important. « La grande question est relative au nombre de personnes attendues. En 1982, Jean-Paul II en avait réuni 20 000. Moins que prévu. Là, on est 30 ans plus tard et François est très populaire. Mais ça reste un jeudi soir à 17h30, dans une période d’examens et de promotions. Du coup, on table sur plus de 30 000 participants, pour un bassin de population de plus de quatre millions de personnes. »
Relevant sa boîte mail, le prêtre replonge ses yeux sur ses plans. « L’avantage de travailler avec Palexpo, c’est que les membres de leur staff sont rodés et pleins de bons conseils. Ils nous disent qu’un dimanche du Salon de l’auto, avec un contrôle de sécurité allégé, on peut faire entrer 68 000 visiteurs en trois heures. Ça donne une base de travail permettant de faire varier les paramètres… » De même, la disposition des locaux en enfilade offre une modularité intéressante. « 42 000 places seront prévues à l’intérieur. »
La question des hosties
Afin d’établir une bonne approximation, un système de billetterie gratuit a été choisi. « Il pourrait être couplé avec un livret de chant imprimable à domicile. » Car du nombre de fidèles attendu découlent différentes décisions. Exemple, la communion : « Sur l’autel, je ne pourrai mettre que quelques milliers d’hosties que le pape François consacrera. Les autres devront être consacrées avant. Mais il faut d’abord les trouver. J’ai approché les monastères de notre diocèse qui les fabriquent, ils se sont organisés entre eux. Et puis ces hosties, il s’agit d’avoir des coupes où les mettre… Et il faudra les distribuer. D’où la nécessité de pouvoir avoir un ordre d’idées… »
Alain Chardonnens est membre du groupe de pilotage mandaté par l’Evêché, lequel reçoit nombre de demandes. « Le hic, c’est que la cérémonie ne durera qu’une heure trente. Nous devons décliner nombre de sollicitations, liées au chant et à la musique – nous avons opté pour des petits groupes de pros ou semi-pros –, aux servants de messes, aux confirmands ou aux handicapés… C’est frustrant pour ceux qui reçoivent une réponse négative, mais aussi pour nous qui la donnons. Heureusement, tout le monde aura une place à la messe… »
Evénement populaire
Le curé modérateur de Versoix s’est rendu à Rome pour rencontrer le cérémoniaire pontifical.
Celle-ci semble prendre de plus en plus d’importance dans le déroulement de la journée. « Nous voulions éviter une situation comme à Strasbourg où le Pape n’a visité que des institutions. Au-delà des rencontres avec le Conseil fédéral et au COE – où la Suisse ne dispose que d’un statut d’observateur (ndlr. et dont l’Eglise catholique ne fait pas partie) – elle sera l’événement populaire où les gens pourront voir le pape François et lui les côtoyer. »
Malgré les tâches qui lui in-combent, le chanoine Alain Chardonnens reste serein. « J’attends que ce soit une belle journée pour tout le monde, que le Saint-Père soit content de son passage et que les fidèles reçoivent un message qui leur permette de se renouveler dans leur foi ! Et quand tout se sera bien déroulé, je compte aller boire une bonne bière ! »
• Eviter de prendre la voiture et privilégier les transports publics
• Prévoir beaucoup de marge
• Ecouter Radio Lac (FM 91.8) et One FM (FM 107.0) pour des bulletins réguliers
• Acheter à boire sur place
• Consulter le site :www.ge.ch/organisation/police-cantonale-geneve
Représentation de la scène biblique liée au fameux épisode de l’impôt dû à César.
Par François-Xavier Amherdt
Photos : DR
Impossible de proposer un point de vue biblique sur les rapports entre foi et politique sans évoquer le fameux épisode de l’impôt dû à César (présent dans les Evangiles synoptiques : Matthieu 22, 15-22 ; Marc 12, 13-17 ; et Luc 20, 20-26). Le texte induit-il vraiment, comme on le dit habituellement, une stricte séparation entre l’Etat et l’Eglise ? S’agit-il d’une délimitation des compétences entre deux sphères qui ne se recouvrent d’aucune manière ? Que faut-il rendre à Dieu ? N’est-ce pas tout ? Y a-t-il des réalités, dont la chose politique, qui échapperaient à l’éclairage de l’Esprit Saint ?
« De qui le denier de l’impôt est-il l’effigie ? » demande Jésus aux pharisiens et aux hérodiens venus lui tendre un piège. Voilà bien une alliance contre nature, comme il en existe parfois en politique, même en Suisse, lorsque les extrêmes s’unissent pour faire couler un projet au nom d’idéologies opposées : d’un côté, les pharisiens honnissant les Romains, mais désireux de se débarrasser de Jésus qui mettait en péril leur pouvoir, le statut de la Loi, du Temple et du sabbat ; de l’autre, les hérodiens, partisans de la dynastie des Hérode, favorables à la bonne entente avec les occupants et donc prêts à dénoncer le Christ aux autorités romaines comme dangereux agitateur.
« Est-il permis ou non de payer l’impôt à César ? » : telle est la peau de banane que ses adversaires rassemblés glissent hypocritement sous les pas de Jésus. Si la pièce d’argent est à l’effigie de l’empereur et doit donc lui être rendue, qu’est-ce qui est à l’image de Dieu et doit lui être rendu, sinon l’homme, tout homme, tout l’homme ? Rendre à Dieu ce qui est à Dieu englobe toutes les dimensions de la vie et de l’activité humaine. Cela n’entraîne évidemment pas le fait qu’il conviendrait de tracer une « voie politique chrétienne ». Mais n’y aurait-il pas ainsi une « manière chrétienne de mener la politique », afin de donner à Dieu ce qui lui revient, également dans ce domaine ?
Par Thierry Schelling Photo: Jean-Claude GadmerChef d’Etat du Vatican et de l’Eglise romaine, le pape François doit être un diplomate, en politique comme en spiritualité, en actes comme en paroles. Le réseau des nonces lui permet d’être en contact avec les gouvernements et les Eglises locales de façon immédiate. Tractations, conférences et médiations sur plusieurs continents ont été gérées par le Saint-Siège au cours des dernières décennies.
Diplomatie vestimentaire ensuite, certes anecdotique, mais c’est visible : plus de chasubles ba-roques, de mitres de Pie IX ou de mozette à bord d’hermine. Sans mot dire, juste en endossant, comme Paul VI au lendemain du Concile, une simplicité vestimentaire plus adéquate aux messages délivrés urbi et orbi. N’en déplaise aux nostalgiques… la papauté s’est « désimpérialisée ».
Mais il y a aussi la diplomatie des mots : comme en Turquie, s’abstenir de parler ou pas du génocide arménien ? Au Chili, dans l’affaire de l’évêque Barros accusé d’avoir couvert un prêtre pédophile notoire ? Vis-à-vis des gays, après son tonitruant « qui suis-je pour juger » suivi du… néant ? A moins que sa stratégie soit… latérale : au synode pour l’Amazonie, ne sera-t-il pas question quand même d’ordonner des hommes mariés ? Lors du synode sur les jeunes en 2019, parlera-t-on (ou)vertement de sexualité 50 ans après Humanae Vitae ? Les changements formels du mode de fonctionnement de la curie romaine produiront-ils une nouvelle mentalité du service auprès du pasteur universel ? Pour tout cela, il faudra attendre au moins… son successeur. Diplomatie égale patience.
A la veille de sa visite au COE à Genève, en matière œcuménique, quelle attitude ? On prie depuis des décennies pour l’unité des chrétiens, mais d’aucuns campent sur leurs ergots… attendant quoi, au juste ? A quand les concélébrations portées localement par des communautés protestantes et catholiques qui partagent tout au quotidien, sauf le pain et la coupe ? D’autant plus que sa rencontre avec les Vaudois du Piémont ou les évangéliques de Caserte a été une façon raffinée de dire qu’on peut être, par exemple, italien et… protestant ! Et avec le COE : peut-on être pleinement chrétien sans être catholique-romain ?
Poursuivant sa méditation sur l’Hymne à la charité (1 Co 13) 1, le pape François nous invite à ne pas laisser l’indignation qui parfois nous habite se transformer en agressivité. Il propose plutôt de cultiver la paix, bénir et désirer le bien de l’autre.
Par Bertrand Georges
Photo: pxhere.comA qui n’est-il jamais arrivé de ressentir de l’agacement face à un manque de respect, l’impression que le conjoint ou les enfants ne voient pas tout ce qu’on fait pour eux, ou le ras-le-bol de devoir toujours redire la même chose… Et quand cette indignation se greffe sur un terrain de fatigue ou de stress, elle peut se muer en une violence interne qui finit par exploser, ce qui ne fait de bien à personne.
Evidemment, il ne s’agit pas de tout supporter sans rien dire. L’indignation est saine lorsqu’elle nous porte à réagir devant l’injustice. Mais comment le disons-nous ? Se référant à la Bible, le pape François indique quelques pistes pour réagir de manière constructive :
– Alimenter cette agressivité intime ne sert à rien. Cela ne fait que nous rendre malades et finit par nous isoler. « Si vous êtes en colère, ne tombez pas dans le péché ; que le soleil ne se couche pas sur votre colère. » (Ep 4, 26)
– Accueillir l’invitation de laParole de Dieu à ne pas ré- pondre au mal par un mal : « Ne te laisse pas vaincre par le mal. » (Rm 12, 21) « Ne nous lassons pas de faire le bien. » (Ga 6, 9)
– La réaction intérieure devant une gêne que nous causent les autres devrait être avant tout de bénir dans le cœur, de désirer le bien de l’autre, de demander à Dieu qu’il le libère et le guérisse : « Bénissez, car c’est à cela que vous avez été appelés, afin d’hériter la bénédiction. » (1 P 3, 9)
– Regarder la poutre qui se trouve dans notre œil. (cf. Mt 7, 5)
– Ne jamais terminer la journée sans faire la paix en famille. Un petit geste suffit parfois pour que l’harmonie familiale revienne.
Chacun pourra choisir la piste la plus appropriée afin que, comme le dit François : « Si nous devons lutter contre le mal, faisons-le, mais disons toujours ‘‘non’’ à la violence intérieure. »
Peut-on être croyant et politicien? Que faire de sa foi lorsqu’on est engagé en politique? Réponses d’élus de tous les partis.
Par Nicolas Maury Photos: Nicolas Maury, Jean-Claude Gadmer, Gérard Raymond, DR« Au nom de Dieu Tout Puissant ! » Depuis 1848, le préambule de la Constitution suisse s’ouvre sur cette phrase. En 1998, les Chambres fédérales ont décidé qu’elle était toujours porteuse de sens, en conservant l’invocation divine dans le texte fondateur. Et l’an dernier, à l’occasion des 600 ans de la naissance de Nicolas de Flüe, Doris Leuthard y a fait référence : « Ces propos nous appellent à assumer nos responsabilités envers la Création. »
Pour Dominique de Buman, président démocrate-chrétien du Conseil national, « le Dieu évoqué est rassembleur, tout à fait dans l’esprit suisse. La Constitution n’a pas de couleur partisane, mais la Confédération est quand même un pays dont la bannière porte la croix… ». PLR et ancien président de l’Entraide protestante, Claude Ruey se dit « fier » de lire ces mots dans le texte fondamental : « C’est le signe que les autorités admettent qu’elles ne disposent pas d’un pouvoir absolu, qu’elles reconnaissent agir dans le domaine du relatif et qu’elles professent qu’il existe une puissance divine à laquelle elles sont soumises. J’y vois une belle leçon de modestie. » L’UDC Dylan Karlen va plus loin : « Il est primordial que nos racines chrétiennes demeurent clairement affirmées dans le contexte de la crise identitaire qui nous frappe, et qui peut mettre en péril la paix civile et confessionnelle qui règne dans notre pays depuis 170 ans. Mais l’homme évolue dans un monde qui le dépasse. Les Suisses ont bénéficié d’un coup de pouce du Tout Puissant pour inventer un pays aussi génial. »
La Constitution n’a pas de couleur partisane, mais la Suisse est un pays dont la bannière porte la croix.
Au-delà des clichés
A gauche de l’échiquier politique, Ada Marra relève que le fait que la Constitution fasse référence à Dieu représente « toute l’ambiguïté et le paradoxe de la Suisse, de par son histoire particulière. » Pour cette conseillère nationale socialiste et catholique convaincue, la distinction entre pouvoirs temporel et spirituel doit rester claire : « Au tout début de ma carrière politique, j’ai prêté le serment religieux. Ensuite, je me suis tenue à ma cohérence de séparer Eglise et Etat avec la promesse solennelle. Cela ne veut pas dire que ma foi ne me donne pas des orientations politiques. Si je suis au PS, c’est pour défendre les plus précarisés. Dans la Bible, on remarque toute une série de valeurs que je retrouve au sein du parti : solidarité, camaraderie, communauté des biens, fraternité.» Et de dénoncer certains clichés, tels que le côté antireligieux du PS : « Il y a toujours eu des mouvements au sein de la gauche qui prônaient l’Eglise. Il existe d’ailleurs un groupe de chrétiens de gauche au sein du PS romand. »
Un cliché aussi, l’anticléricalisme des libéraux-radicaux ? « Attention, le PLR est formé de deux origines différentes, avertit Claude Ruey. Si le Parti radical était historiquement agnostique, ce n’est pas du tout le cas du Parti libéral dont j’ai été le président. Le PLS avait une origine chrétienne forte, trouvant une partie de son fondement dans l’histoire des Eglises protestantes libres de ce pays, lesquelles n’ont pas voulu être soumises à l’Etat et ont défendu la liberté de l’Evangile. Les libéraux suisses postulent une éthique de la liberté qui se place au-dessus du tout-économique. »
Une formation affiche jusque dans son nom son affiliation religieuse : le Parti démocrate chrétien. « Le C est un idéal à atteindre, souligne Dominique de Buman. Un objectif fixé à nous-mêmes. Cette ambition nous oblige à avoir un comportement si possible encore plus élevé et exemplaire. »
Socle chrétien, valeurs humanistes
Comme le résume Benjamin Roduit, « Dieu ne saurait être de gauche ni de droite ». Mais le socle chrétien sur lequel le nouveau conseiller national valaisan s’appuie, la conseillère communale PS de Bernex Guylaine Antille le partage. Même si elle est élue dans « le » canton laïque par excellence. « Mes convictions se sont traduites dans de multiples engagements en Eglise et au sein de ma commune, note celle qui a travaillé 10 ans à l’ECR. Au niveau personnel, professionnel et politique, les mêmes valeurs m’animent : respect des différences, solidarité et égalité des chances. »
Mais ces valeurs peuvent aussi être défendues par quelqu’un qui ne s’affiche d’aucune religion. S’avouant « en quête de foi », Dylan Karlen constate : « Notre société de consommation est victime d’une vacuité spirituelle sans précédent et je ressens le besoin de nourrir mon esprit. J’ai beaucoup de respect pour les personnes croyantes et pratiquantes. J’aime les côtoyer. Cela me permet d’alimenter mes réflexions. Une civilisation, quelle qu’elle soit, a besoin à la fois de politique et de spiritualité. »
Politicien avant d’être croyant?
Politique et spiritualité. Deux éléments qui se côtoient au Palais fédéral où une méditation hebdomadaire réunit des élus divers lors des sessions. « Œcuménique, elle est assurée parfois par des ministres protestants, parfois par des prêtres ou des évêques », indique Dominique de Buman. « Cette permanence spirituelle rassemble des gens de partis très différents. C’est de haute intensité, profond et cela offre un regard particulier sur notre mission et notre devoir de tolérance. » Ada Marra y assiste parfois. « C’est assez rigolo. On y croise des gens qu’on ne s’attendrait pas à voir, y compris des membres de mon parti qui ne s’affichent pas croyants. Notre système politique fait qu’on doit tisser du lien et chercher des compromis. A travers ce groupe, c’est aussi un accès à la personne qui est favorisé. En politique, avant d’être croyant vous êtes politicien. »
Mais la croyance peut aussi motiver l’engagement. Dominique de Buman s’est retrouvé en première ligne lors du débat autour du diagnostic préimplantatoire. « Ce n’était pas un dossier lié à une commission dans laquelle je siégeais, mais j’ai vu que beaucoup n’avaient pas le courage ou la volonté de monter au créneau. Je me suis retrouvé à « Infrarouge ». Non pas pour me mettre en avant, mais parce que je trouvais que c’était mon devoir de le faire. Je ne le regrette pas. » Claude Ruey comprend la démarche : « Le fait d’être chrétien rappelle tous les jours que l’engagement politique est du domaine du relatif et du contingent. L’absolu est en Dieu. Ce n’est pas nous qui allons faire le Royaume par la politique. Ne la divinisons pas, elle doit rester modeste. L’Evangile ne s’applique pas de façon mécanique. Si on trouve des chrétiens dans tous les partis, c’est que sur les mêmes valeurs éthiques chrétiennes, on peut changer d’avis quant aux solutions concrètes. »
Marie et le drapeau européen
Au-delà de nos frontières nationales, l’intrication entre politique et religieux va parfois se nicher là où on ne l’attend guère. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon a-t-il voulu, en octobre dernier, faire retirer le drapeau européen de l’hémicycle de l’Assemblée nationale au motif qu’il s’agit d’un symbole confessionnel. Origine de sa demande : le cercle d’étoiles sur fond azur a été dessiné par le fervent catholique Arsène Heinz qui a raconté avoir tiré son inspiration de la médaille miraculeuse de la Vierge Marie.
Pour la petite histoire, l’amendement de Jean-Luc Mélenchon a été rejeté par les députés français…
Nicolas de Flüe et la tolérance
Le saint patron de la Suisse.
Au-delà du préambule de la Constitution, le lien entre l’Etat et la religion est aussi renforcé par l’identité du saint patron de la Nation, Nicolas de Flüe.
« Indépendamment de l’appartenance religieuse qu’on peut avoir, il n’est pas contesté, note Dominique de Buman. Il y a des éléments objectifs historiques qui font que ce pays a une marque de fabrique. Elle doit être pour nous un signe de tolérance, d’ouverture et de liberté d’expression. Elle donne aux gens la garantie d’être ce qu’ils sont. »
Par Benjamin Roduit Photo: Gérard Raymond« Rendez à César, ce qui est à César », dit Jésus. « Peut-on être saint et roi ? » s’interroge Louis IX au Moyen Age. « La religion n’a rien à voir avec la politique. C’est une affaire privée », me glisse un parlementaire.
Ces paroles prononcées à des époques différentes situent bien la difficulté de tout chrétien engagé en politique : faut-il mélanger activité politique et vie spirituelle ?
La question est posée. Il est évident que l’on ne doit pas mêler la religion à toutes les causes politiques.
De même, Dieu ne saurait être de gauche ni de droite. Et pourtant, l’Eglise, à défaut d’être du monde, est bien dans le monde. Elle est composée de fidèles qui sont aussi des citoyens aspirant sur le plan politique au bien commun. Elle est donc intéressée par tout ce qui se passe dans la société. Elle y a sa place et son mot à dire, de façon respectueuse. Parfois elle doit aussi laisser la société agir sans elle, mais pas contre elle.
C’est ainsi que dans mes engagements politiques je m’appuie sur un fond de valeurs d’inspiration chrétienne et que mes décisions s’abreuvent à cette source.
Ancien étudiant de l’Institut œcuménique de Bossey, le pasteur Kokou Pere (Togo) le définit: «Ici, nous pouvons apprendre ce qu’est l’unité et la constater, puisque nous vivons ensemble malgré nos différences.»
Par Nicole Andreetta
Photos: DRSitué dans un cadre idyllique à quelques kilomètres de Coppet (Vaud), l’Institut œcuménique de Bossey accueille, depuis 1946, des hommes et des femmes issus de toutes les traditions chrétiennes présentes dans le monde afin de les former au dialogue œcuménique. Outre un parcours académique (les cours sont donnés en anglais), c’est une véritable vie communautaire qui est proposée aux 40 participants de chaque volée.
« Les étudiants sont envoyés à Bossey à la demande de leur propre Eglise, explique le professeur Benjamin Simon, nous souhaitons que, de retour dans leur communauté, ils puissent partager le savoir acquis à l’Institut. »
Jenne Pieter, 28 ans, est pasteur et membre de la Protestant Church of Maluku (Indonésie). Elle termine un master en études œcuméniques : « Plusieurs minorités chrétiennes cohabitent dans la partie est de l’Indonésie. Pourtant, nous pratiquons peu le dialogue oecuménique car en fait, nous nous connaissons très mal. Ici, parmi d’autres choses, j’ai découvert la richesse de l’orthodoxie : ses rites, la liturgie, les icônes… Grâce aux moments d’échange et de confrontation, aux temps de prière et de célébration, j’ai approfondi ma foi tout en l’enrichissant. De retour chez moi, je souhaite sensibiliser les enfants de mon Eglise au dialogue œcuménique, véritable instrument de paix. »
« Nous avons une collaboration intensive avec l’Eglise catholique, poursuit le professeur Simon, la venue prochaine du pape François pour le 70e anniversaire du COE nous réjouit beaucoup. Chaque année, les étudiants de l’Institut sont accueillis au Vatican pour une semaine de cours intensifs. Ils en profitent pour rencontrer d’autres communautés présentes en Italie : Sant’Egidio, les Focolari, la Table vaudoise… »
Jenne se souvient de son séjour à Rome : « C’était en janvier, pendant la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Nous avons participé à une messe célébrée par le Pape. Des étudiants de Bossey ont lu l’épître. Une belle expérience que je n’oublierai pas ! »
Par Dominique-Anne Puenzieux
Photo : DR« La vérité vous rendra libres. » (Jn 8, 32) Fausses nouvelles et journalisme de paix. Tel est le thème choisi cette année par le pape François pour le Dimanche des médias, pour la Journée mondiale des communications sociales.
Les fausses nouvelles, ce sont des informations dénuées de fondement qui contribuent à générer et à alimenter une forte polarisation des opinions. Il s’agit souvent d’une manipulation des faits avec de possibles répercussions sur les opinions et comportements. L’usage intensif des réseaux sociaux accélère le processus.
L’Eglise est consciente du phénomène et veut contribuer à une saine réflexion sur les causes, les logiques et les conséquences de cette nouvelle forme de désinformation. Comment ? En promouvant un journalisme de paix et de vérité, qui encourage et favorise la compréhension.
« L’antidote le plus radical au virus du mensonge est de se laisser purifier par la vérité, affirme le Pape, car la vérité a à voir avec la vie entière. »
Diffuser la Parole, donner la parole aux témoins, relater des faits, annoncer des événements, dans le respect de la vérité, c’est ce que nous faisons tous à travers la presse paroissiale, imprimée ou diffusée sur le web à travers des blogs ou les réseaux sociaux. Telle est notre mission.
Mickael, dont les parents séparés ont «refait leur vie» chacun de leur côté, se préparait à la confirmation. Vu la situation familiale, des questions délicates se posaient quant à l’organisation de la fête. Histoire vraie sous noms d’emprunts.
Par Bertrand Georges
Photo: Ciric Mickael, 13 ans, vit avec son père Jérôme, sa sœur Mélanie, 10 ans, et Valérie, l’amie du papa avec qui il fait ménage commun depuis une année. Brigitte, sa maman, refait sa vie pas loin de chez eux.
Alors que Mickael se prépare à sa confirmation, se pose la question de savoir à qui revient l’honneur, ou le devoir, de prendre en charge l’organisation de cette fête. Le père n’hésite pas : c’est moi qui gère l’éducation des enfants, j’assume ! Tout le monde s’incline devant cette belle détermination.
Après quelques tractations entre adultes, le papa invite tout le monde à venir partager cette fête « à la maison », en famille.
Et chacun répond présent : papa, maman, belle-maman, grands-parents paternels et maternels, parrain et marraine de baptême, le tonton et son amie, sans oublier le parrain de confirmation.
Le jour J, chacun se pointe avec un doigt de réserve devant la situation nouvelle. Mais une savante mise en place à table contribue à la bonne ambiance. Chacun donne un coup de main. Au moment du dessert et des cadeaux, la table se remplit d’enveloppes et de beaux emballages. Au milieu de tout ça, le papa et la maman peuvent même trouver un moment en aparté.
Et la journée prend fin dans la très bonne humeur. Il y a longtemps qu’on ne s’était pas revus. Grâce à cette fête, et à la bonne volonté de chacun, on a compris que l’on peut continuer à vivre malgré les turbulences passées. Et ça fait du bien. Serait-ce un fruit de l’Eprit Saint ? Quelle confirmation !
Je supplie les parents séparés : « Vous vous êtes séparés en raison de nombreuses difficultés et motifs, […] mais que les enfants ne soient pas ceux qui portent le poids de cette séparation. […] Qu’ils grandissent en entendant leur maman dire du bien de leur papa, bien qu’ils ne soient pas ensemble, et que leur papa parle bien de leur maman. »
(Pape François, « Amoris Laetitia », no 245)
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