Hyacinthe Héritier

Propos recueillis par Vincent Lafargue
Photo : LDD
T’es-qui?
Hyacinthe Héritier, 28 ans, de Savièse (VS), éducatrice de la petite enfance.
Tu t’engages où?
Je suis actuellement le parcours de formation « Théodule » pour les futurs agents pastoraux laïcs du diocèse de Sion. Je fais également partie du comité des « Camps Voc’ », je chante au chœur Novantiqua, à la Maîtrise de la Cathédrale de Sion,  et je dirige le petit chœur « Fa-si-la chanter » sur la paroisse de Savièse.

 
Hyacinthe, l’Eglise de demain sera… ?
… dynamique, jeune, avec une soif d’engagement et de transmission de la foi.

Comment fonctionne le comité des Camps Voc’ ?
Nous sommes cinq et nous nous occupons de faire le lien entre les douze Camps Voc’ existants, nous nous chargeons de la publicité, du site internet, de la page Facebook. Nous avons aussi à cœur d’organiser une journée de formation pour tous les animateurs chaque année. Qu’on ait 8 ans, 12 ans ou 17 ans, ce sont des semaines très riches. J’en garde un excellent souvenir pour ma part et j’encourage tous ceux qui ne connaîtraient pas encore les camps à les découvrir l’an prochain !

La musique nourrit-elle ta foi ?
La musique me porte énormément. J’aime me mettre au service de l’Eglise et de la foi à travers cette passion et ce don. La musique sacrée élève l’âme et le plus beau compliment qu’on puisse me faire – dans le cadre du petit chœur « Fa-si-la chanter » –, c’est lorsqu’on vient me dire que nous avons aidé les gens à prier.

Dans le monde professionnel de l’éducation à la petite enfance, peux-tu partager ta foi ?
Avec les parents, pas vraiment, l’échange est plutôt professionnel. En revanche avec les collègues cela arrive régulièrement, même si cela va rarement en profondeur. Mais les petites perles échangées sont sympas…

Tu es en dernière année de la formation « Théodule » qui te donnera ensuite un engagement en paroisse. Qu’en retires-tu actuellement ?
Je me dirige vers l’enseignement, comme intervenante en milieu scolaire. Globalement je suis très satisfaite de cette nouvelle formation qu’offre le diocèse, le programme est tellement diversifié qu’on reste parfois sur notre faim tant c’est intéressant en tous domaines. La partie pratique – nous avons un stage sur les trois années – complète vraiment bien la partie théorique. Je vais chaque semaine en classe, pour des 3H, suivie par ma maîtresse de stage, et j’aime beaucoup ça !

Pour aller plus loin

Le site des Camps Voc’ : www.vocations.ch/camps-voc

Le site de la Maîtrise de la Cathédrale de Sion : www.maitrise-cathedrale.ch

Chapelle Saint-Charles à Romont

Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude Gadmer Le nouvel internat est inauguré en 1916, la chapelle a suivi douze ans après. Elle a donc connu environ cinquante volées d’élèves de la Ratière (surnom de l’internat) qui ont fréquenté avec une ardeur fort variable la chapelle, logée tout en haut de la maison, dans les combles.

La messe de semaine ou du di­manche et autres dévotions ont forgé et peut-être aussi parfois forcé des jeunes à une vie spirituelle.

La chapelle a pour architecte Fernand Dumas, Alexandre Cingria assure les vitraux, Gaston Faravel est le décorateur-peintre et Marcel Feuillat est l’orfèvre du lieu.  Sur une si petite surface, c’est un luxe qui a échappé à beaucoup d’élèves.

Une maison de formation se devait d’honorer ses maîtres : avec des vues sur la vie ecclésiastique, et en traversant les siècles, on trouve sur la fresque saint Charles Borromée, saint patron de la maison et initiateur des séminaires à la suite du Concile de Trente. Il donne la communion à saint Louis de Gonzague, mort de la peste à Rome à l’âge de 23 ans, patron de la jeunesse. Saint Pierre Canisius, bien connu à Fribourg et contemporain de Charles Borromée, l’évêque Ambroise de Milan et les accompagnent.

L’esprit de cette chapelle nous met donc en relation avec le mouvement de reprise de la formation dans l’Eglise catholique : l’enseignement, la jeunesse, sont les mots d’ordre des évêques. Et en ce temps-là, les vocations sacerdotales étaient en reprise après la crise du début du XXe siècle.

Le petit séminaire a fermé ses portes dans les années 1980. La chapelle a été restaurée par le nouveau propriétaire, la paroisse de Romont.

Fresque de la chapelle, de Gaston Favarel.
Fresque de la chapelle, de Gaston Favarel.

Le Pape des lumières

Par Thierry Schelling
Photo : J
ean-Claude GadmerA l’Angélus du 6 janvier 2017, François a éclairé… le thème de la lumière. « Diverses lumières, étoiles, brillent dans notre quotidien, a-t-il rappelé, et à nous de choisir celles à suivre. » Puis il a décrit : « Il y a les lumières intermittentes, qui vont et viennent, comme les petites satisfactions… mais elles ne suffisent pas et ne nous laissent pas la paix que nous recherchons. » Il repère les « lumières aveuglantes » de l’argent et du succès qui, bien que séduisantes, conduisent du rêve aux ténèbres, et ce si rapidement ! Enfin, les mages eux invitent à suivre une « lumière stable, une lumière douce et bonne », qui ne s’éteint pas et qui vient du ciel, brillant dans les cœurs.

Et de conclure sa mini-réflexion avec les paroles liturgiques : le Christ est notre lumière, et à l’instar du prophète Isaïe, nous sommes invités à revêtir cette lumière et donc le Christ, pour briller de notre joie à Le servir. « Je voudrais vous inviter tous à ne pas avoir peur de cette lumière et de vous ouvrir au Seigneur », encouragement à celles et ceux qui auraient perdu espoir de voir le bout du tunnel. Comment trouver cette lumière ? En étant, comme les mages, en mouvement perpétuel. « Qui veut la lumière doit en fait sortir de soi et chercher alentour… mettre sa vie en jeu… cheminer » car la foi est histoire de chemin, qui, certes, peut se ralentir à cause « des jacasseries superficielles et mondaines qui freinent le pas, des caprices paralysants dus à l’égoïsme, les nids de poule produit par le pessimisme ». Mais reste toujours en chemin.

En substance, François explique que c’est bien de savoir que Noël, c’est la naissance de Jésus… mais encore faut-il la vivre dans son cœur, dans sa vie. Et pour cela, il faut bouger, se déplacer. Comme les Mages qui ont trouvé l’enfant Jésus en allant de chez eux à Jérusalem puis à Bethléem. Et « ils l’adorèrent », c’est-à-dire qu’« ils entrèrent en communion personnelle avec lui dans leur cœur ».

Un Pape illuminé, diront certains ? Pour d’autres, éclairant par la simplicité de ses propos. Et leur sincérité. Un Pape des lumières…

L’amour aimable

Dans ses orientations sur l’amour, le pape François nous invite à l’amabilité, qui se décline notamment par la délicatesse, la confiance, le respect. Ainsi vécue, la vie concrète des familles devient école de vie en société. 1

Par Bertrand Georges
Photo : Pixabay 

Offrir une présence aimable.
Offrir une présence aimable.

L’Eglise considère volontiers que la famille est la première cellule de la société. C’est en effet dans des familles concrètes que l’on peut apprendre à cultiver des bonnes attitudes et à réformer ce qui nuit à une bonne entente. Dans ce domaine, le Pape souligne que « l’amour n’œuvre pas avec rudesse, il n’agit pas de manière discourtoise, il n’est pas dur dans les relations ». Mais l’accent est surtout mis sur des attitudes positives : aimer c’est aussi être aimable. Les manières, les mots, les gestes de l’amour sont agréables. Ces attitudes ne sont pas une option : « Etre aimable n’est pas un style que le chrétien peut choisir ou rejeter : cela fait partie des exigences indispensables de l’amour. » Et cela se traduit par des paroles d’encouragement. C’est d’ailleurs ainsi, nous dit le Pape, que Jésus fait avec ceux qu’il rencontre : « Aie confiance, mon enfant. » (Mt 9, 2) « Grande est ta foi. » (Mt 15, 28) « Lève-toi ! » (Mc 5, 41) « Va en paix. » (Lc 7, 50) « Soyez sans crainte. » (Mt 14, 27) Ce ne sont pas des paroles qui humilient, qui attristent, qui irritent, qui dénigrent. En famille il faut apprendre ce langage aimable de Jésus.

Trop souvent, nous ne voyons que ce qui ne va pas, les défauts de l’autre, ses limites. Si la vie de tous les jours nous présente bien des tentations de râler, elle offre aussi tant de belles choses à valoriser ! Les paroles bienveillantes sont bienfaisantes car elles répondent à un besoin profond du cœur : être reconnu, apprécié, aimé. Se savoir aimé de Dieu, et de son conjoint, de ses parents, de ses enfants procure un sentiment de sécurité intérieure. On peut affronter la vie quand on se sait aimé.

Dans ce domaine comme dans d’autres, tout ce qui est appris et vécu au sein de la famille rejaillit en société. Quel inestimable service les familles rendent lorsque, dans leurs foyers, elles cultivent l’amour aimable !

1 Cf. Pape François, Amoris Laetitia nos 99 et 100.

Mariage

Par Thierry Schelling
Photo: Le pape François rigole lorsqu’un couple de jeunes mariés lui montre la figurine de leur gâteau de mariage à son effigie. (Photo Ciric)Depuis quinze ans que je bénis des mariages, un sentiment d’inadéquation m’habite crescendo face aux fiancés… Leurs demandes sont souvent motivées par un « On ne saurait imaginer les choses autrement ». Et c’est tout.

A la question : « Pourquoi le sacrement, alors ? », la réponse est souvent plus que laconique : « Le sacre… quoi ? » Formidable terrain d’évangélisation, me dira-t-on ? Peut-être… Oh, ils sont mignons, ont souvent vécu sept, huit voire neuf ans ensemble auparavant. Mais un bébé arrive, une arrière-grand-mère rêve de la voir en blanc avant de mourir…

Choix libre, vraiment ? Par-dessus tout, ces couples n’ont souvent pas la foi, ou ne la pratiquent pas, ou plus…

Une bénédiction ne serait-elle pas plus appropriée dans le respect de leur vécu ? Ou des fiançailles, pour se donner un temps de catéchuménat du couple chrétien… Ah, mais le resto, les bulles de savon et l’église sont déjà réservés !

Le plus fou ? Après la célébration, j’ai souvent des retours dithyrambiques : « Vous avez été génial ! », « Des prêtres comme vous rempliraient les églises ! », « Nos familles et amis ont a-do-ré ! » Le style a plu… mais le fond ?

OK, je suis consciencieux, mais souvent inadéquat. Dilemme. Souffrez que je vous le partage…

En librairie – novembre 2017

Par Claude Jenny et Sœur Franziska Huber de la Librairie Saint-Augustin, Saint-Maurice

Des livres

quand-nos-blessures« Quand nos blessures diffusent la lumière »

Dans son nouveau livre, l’abbé Joël Pralong, directeur du séminaire du Diocèse de Sion, aborde un thème qu’il affectionne : celui des blessures qui nous habitent. Si elles peuvent « sécréter du poison, celui de l’amertume », elles peuvent aussi, « laisser transparaître la lumière, celle qui émane du plus profond de l’âme » parce que Dieu ne laisse personne seul sur le bord du chemin. L’auteur évoque ses propres blessures et celles de personnes en détresse qu’il a croisées dans son parcours de prêtre. Et de proclamer un hymne à la tendresse !

Editions Cabébita, 96 pages, septembre 2017

Acheter pour 22.00 CHFducarroz-bernardBernard Ducarroz : « Avec les mots du cœur »

Un livre dédié au compositeur Bernard Ducarroz, quelle belle idée ! Coup de cœur pour cet auteur-compositeur, décédé en 2014, qui a tant marqué l’art choral en Suisse romande.
Ce n’est que justice de lui dédier ce livre, rédigé par quelques-uns de celles et ceux, parmi tant d’autres, qui l’ont tant aimé et chanté. Et le chantent toujours ! Il a écrit les paroles de quelque 500 chants, mais surtout – comme le dit joliment le titre du livre – il composait et allait à la rencontre des autres avec les mots du cœur. Un livre qu’il faut goûter avec les notes du bonheur de l’avoir connu et chanté !

Editions Cabébita, 280 pages, septembre 2017. Avec des participations de son compère Pierre Huwiler, de son frère l’abbé Claude Ducarroz, de Pascal Corminbœuf et de Gilles Baeriswyl.

Acheter pour 39.00 CHFdreher« Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus »

Un titre provocateur pour un livre au sujet néanmoins pertinent! A savoir: comment vivre sa foi dans un monde devenu de plus en plus hostile à tout ce qui est religieux? L’auteur, Rod Dreher, journaliste américain, dresse un portrait plutôt sombre mais invite les chrétiens à résister aux fléaux de la modernité en y jetant un regard de bénédictin pour prendre de fermes résolutions.

Artège, 350 pages, septembre 2017

Acheter pour 30.80 CHF

UN CD

le-regard-de-dieu-chants-de-saint-merry« Le regard de Dieu »

Un regard vocal en l’occurrence grâce au quatrième opus du groupe de chant du Centre pastoral Saint-Merry de Paris. Une communauté qui se veut innovante et qui porte le nom d’un saint bien peu connu. Son groupe vocal chante la Parole avec des voix superbes, un répertoire pour le temps présent, un accompagnement musical recherché. Ce CD offre un mélange de diverses compositions ainsi que la messe de la Saint-Jean. Un CD magnifique qui fera le bonheur de ceux qui veulent faire chanter l’assemblée avec des compositions novatrices.

«Le regard de Dieu», Chants du répertoire de Saint-Merry, Adf-Bayard musique, Paris, 2017

Acheter pour 36.20 CHF

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. +41 24 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, +41 26 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch) aussi disponible sur librairie.saint-augustin.ch

Marie Leduc-Larivé

Propos recueillis par Vincent Lafargue
Photos : LDD
T’es-qui?
Marie Leduc-Larivé, 27 ans, mariée à Romain, des Plans-sur-Bex (VD).
Tu t’engages où?
Editrice aux éditions Parole et Silence (Les Plans / Paris). Master en théologie en cours à la faculté de Strasbourg, rédactrice dans quelques médias (Grandir, Sources, cath.ch), responsable du camp vocation « Théâtre ».

 Marie, l’Eglise de demain sera… ?
… libérée de bon nombre de ses peurs, comme nous y invite le pape François, et donnant davantage de place aux femmes.

Quel est ton travail d’éditrice ?
Notre but est d’aider les chrétiens à se former et à nourrir leur vie spirituelle. Mon travail est très varié, mais j’accompagne surtout les auteurs dans la finalisation de leurs manuscrits. Je trouve beaucoup de sens dans ce que je fais, ce qui, pour moi, est très important. Cela nourrit ma foi et unifie ma vie.

Pourquoi étudier la théologie ?
Parce que c’est passionnant ! J’y prends beaucoup de plaisir…  Quand j’ai commencé la théologie, j’avais plein de questions et envie d’y répondre. Plus j’avance, plus je me rends compte qu’il y aura toujours plus de questions mais qu’utiliser son intelligence pour scruter sa foi peut faire découvrir des trésors inestimables et rejoindre le cœur de la prière.

Tu as succédé à Albert Longchamp au sein de la rédaction du journal « Grandir ». Est-ce facile de transmettre de la profondeur à travers de petits articles ?
Je pense que la taille réduite des articles de ce journal permet de donner envie de les lire jusqu’au bout. Après, le fait de synthétiser permet d’accentuer un point, un auteur, le but n’étant pas de faire un cours mais juste de donner envie aux lecteurs de creuser un aspect de foi.

Enfin, tu diriges le camp vocation « Théâtre ». Qu’est-ce que ces camps apportent ?
Depuis que j’ai 15 ans, je participe à ces camps qui ont été fondateurs pour ma foi… Devenir animatrice, c’est aussi un moyen de redonner plus loin, à d’autres, ce que j’y ai reçu. C’est une vraie respiration pour ces jeunes, et pour moi aussi, un lieu où vivre notre vie de chrétien simplement, librement et de façon très joyeuse. Quand on donne la parole aux ados, on s’aperçoit des immenses richesses qu’ils ont en eux et qu’ils partagent volontiers.

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Pour aller plus loin

Le site des éditions Parole et Silence : www.paroleetsilence.com

Le site des études de théologie à Strasbourg (possibilité par correspondance) : http://theocatho.unistra.fr/

«Sauf en cas d’union irrégulière»

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
Dans son chapitre 19, où Jésus affirme l’indissolubilité du sacrement de mariage – d’après la conception catholique – « Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni » (19, 6), Matthieu ajoute une incise (ou clausule) qui ne se retrouve pas dans les passages parallèles chez les deux autres évangiles synoptiques (Marc 10, 11-12 ; Luc 16, 18) ni chez Paul (1 Co 7, 10-11).

Sans doute est-ce dû au fait que le premier évangéliste s’adresse surtout à des chrétiens venant du judaïsme et que le cas pouvait se produire dans le contexte juif : « Quiconque répudie sa femme – sauf pour « union irrégulière ou prostitution » – et en épouse une autre commet l’adultère. » (Matthieu 19, 9) Selon les Eglises orthodoxes et réformées, le terme grec ici utilisé (porneia, qui donne pornographie) désignait l’adultère ou la « fornication » hors du mariage, ce qui légitimerait un divorce dans une pareille situation où l’un des conjoints trompe l’autre.

Pour l’interprétation majoritairement en vigueur du côté catholique, il devait plutôt s’agir des unions rendues incestueuses par un degré de parenté proscrit par l’Ancien Testament (Lévitique 18). Des mariages de ce type, contractés chez les païens ou même tolérés chez les prosélytes se préparant à embrasser la foi juive, ont dû faire problème lorsque ces personnes se convertissaient au christianisme dans les milieux judéo-chrétiens attachés à la Loi. D’où la possibilité ouverte de rompre de semblables unions reconnues comme irrégulières au nom de la supériorité de la Parole du Christ qui, au fond, rendait ces mariages nuls par eux-mêmes.

D’autres interprétations considèrent que le passage permettait non pas le divorce, mais la séparation des époux, sans remariage. A partir de la première lettre aux Corinthiens (7, 12-16) – d’où le nom de privilège paulin –, le Code de droit canonique (canons 1141-1150) prévoit que, pour le bien de la foi, le mariage conclu par deux non-baptisés, dont l’un des deux se convertit et veut épouser un(e) autre catholique, puisse être dissous.

Ensemble autour du Christ

«Le plus difficile dans la vieillesse, c’est d’accepter la dépendance. Alors je pense au Christ qui est mon Tout ; il a été si dépendant dans la crèche de Bethléem, sur la Croix. Ainsi je me rapproche de lui, je prends du temps pour essayer d’approfondir cette attitude de dépouillement.» 1 (Une sœur ursuline, 101 ans)

Par Nicole Andreetta
Photo : ISRF, Cte d’IngenbohlPendant des siècles, les congrégations religieuses ont pris en charge, elles-mêmes, leurs membres âgés et malades, répondant à leurs besoins vieillissants. Aujourd’hui, la chute du nombre de vocations liée au prolongement de l’espérance de vie ne permet plus aux communautés d’assurer les soins et l’accompagnement auxquels leurs sœurs âgées ont droit.

Dans le canton de Fribourg, depuis cinq ans, trois congrégations, les Sœurs d’Ingenbohl, les Ursulines et les Sœurs de l’Œuvre de Saint-Paul, ont unis leurs forces et créé l’ISRF, l’Institution de santé pour religieuses et religieux de Fribourg. L’ISRF dispose ainsi de trois unités de soins situées dans trois maisons religieuses différentes. Cette institution est reconnue par l’Etat et bénéficie d’une convention avec les caisses maladie.

Sœur Louise-Henri Kolly est supérieure de la maison provinciale romande des Sœurs d’Ingenbohl et membre du Conseil d’administration de l’ISRF : « Concernant le vieillissement de la population, nous connaissons les mêmes soucis que la société.

Nous avons choisi la voie de la solidarité, du partage et du vivre ensemble afin que nos aînées puissent poursuivre, jusqu’à la fin, une vie communautaire, spirituelle et religieuse. Malgré l’âge et la maladie, elles demeurent à l’écoute de l’actualité. Elles y répondent avec générosité par la prière et l’offrande. »

« Le sens de ma vieillesse, c’est prier pour les jeunes, pour le monde, pour la paix » (une sœur ursuline, 92 ans). 2

Sœur Louise-Henri conclut : « Nous accueillons des religieuses, des religieux et des prêtres de divers charismes, spiritualités et expériences de vie. Ces différences sont richesses. Elles proviennent de la même Source et trouvent leur unité dans le Christ, l’Evangile et l’attente sereine du Passage sur l’Autre Rive. »

1 Paroles tirées de l’exposition « Nos sœurs aînées : une leçon de vie ».
2 Ibidem.

Le mariage, une vocation?

Par Thierry Schelling
Photo : Ciric
Le mot « nullité » apparaît deux fois (numéro 244) dans Amoris Laetitia, pour démontrer comment le pape François l’a facilitée canoniquement par des allègements de procédures et une plus grande responsabilité portée par l’évêque vis-à-vis des couples de son diocèse 1. Le mot mariage, lui, revient plus de 200 fois ! Cependant, Amoris Laetitia n’est pas une exhortation sur le mariage mais, comme le dit le titre, sur l’amour dans la famille. On l’aurait presque oublié au vu de son traitement dans les comptes rendus des médias, les polémiques entre cardinaux ou même les propositions diocésaines pour mettre en pratique cet énième texte du magistère…

Une phrase clé du texte, mais également de la pensée du magistère, et de sa tradition semper reformanda (toujours à réformer), ancre et détermine tout à la fois ce que devraient être (à l’avenir ?) les mariages catholiques : « La décision de se marier et de fonder une famille doit être le fruit d’un discernement vocationnel » (n. 72). Tout est là : un fruit, d’abord. C’est-à-dire la conséquence, la maturation d’un vécu confronté graduellement à l’altérité de l’autre, et élagué par la « petite mort » (sic) de bien des phantasmes, rêves et chimères de la vie à deux, pour accueillir le « vrai réel » et « faire avec ». De fait, les couples qui se présentent à la cure pour demander le mariage vivent ensemble avant, à 99 % ! Ils se connaissent, donc. Mais alors pourquoi la demande de passer devant l’autel ? Sentent-ils qu’il leur manque quelque chose, quelqu’un ? Dans cette cohabitation pré-mariage, ont-ils les outils nécessaires pour faire naître le fruit de ce vécu en une vocation ? Car le pape parle de discernement vocationnel. Pour ce faire, et selon l’école ignatienne, il convient de remplir certaines conditions : mettre le Christ au cœur et devant tout ; ciseler une envie et une volonté personnelles à vouloir ce que Dieu veut pour moi, pour nous ; se prêter à la relecture de vie, dans toute sa « quotidienneté », et ce, avec un-e accompagnateur/-trice ; s’extraire du présent pour, comme dans le cadre d’une retraite, se concentrer sur la Parole de Dieu, etc. Nos CPM 2 y ressemblent-ils ?

On dit que l’Eglise catholique n’a pas une théologie du mariage, mais de sa célébration, canonique et rituelle… Cette exhortation veut ranimer l’amour en famille. Et ouvre plus de questions qu’elle n’en solutionne. Tant mieux. Mais une ultime invitation de François nous met en garde : « Rien de tout cela n’est possible si l’on n’invoque pas l’Esprit Saint, si l’on ne crie pas chaque jour pour demander sa grâce, si l’on ne cherche pas sa force surnaturelle, si l’on ne lui demande pas [de] consolider, […] orienter et […] transformer [l’amour conjugal] » (no 164). Eh bien, il y a matière à discerner !

1 Mitis Iudex Dominus Iesus et Mitis et misericors Iesus, datant du 15 août 2015.
2 CPM : Cours ou Chemin de préparation au mariage.

Pierre-Yves Maillard

Il court du matin au soir, son agenda donne le vertige et pourtant il est toujours souriant et disponible. Suivre Pierre-Yves Maillard, vicaire général pour la partie francophone du Diocèse de Sion, durant une journée tient du marathon. Reportage dans les pas d’un prêtre heureux!

Propos recueillis par Claude Jenny
Photos : Jean-Claude Gadmer

Durant la prière des laudes, avec les chanoines du chapitre de la cathédrale.
Durant la prière des laudes, avec les chanoines du chapitre de la cathédrale.

Il y a trois ans, à son arrivée à la tête du Diocèse de Sion, Mgr Lovey est allé à Fribourg demander à celui qui dirigeait le Séminaire diocésain de bien vouloir venir le seconder à Sion. « J’ai été tellement heureux lorsque j’ai appris la désignation de Mgr Lovey. Quelle chance nous avons de l’avoir comme évêque ! Mais je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il m’appelle à l’Evêché ! J’ai vite pu constater qu’il nous donne du souffle, nous invite à oser avancer sur le chemin d’une Eglise plus fraternelle », confie-t-il.

Porté par cet élan, celui que les personnes du sérail appellent affectueusement PYM, arrive à assumer un cahier des charges qui donnerait la migraine à d’autres… « Ça va, dit-il, même si, c’est vrai, j’ai rarement un jour entier de libre. »

Depuis l’aube jusqu’à…

Pour le suivre une journée, il faut se lever tôt ! Il rejoint souvent l’évêque qui débute chaque journée par un temps de prière à 6h30 à la chapelle de l’Evêché. A 7h, il s’en va rejoindre ses collègues chanoines à la cathédrale pour la messe, suivie des laudes. Le temps d’un p’tit-déj’, et voilà que commence le carrousel des séances. Ce jour-là, quatre réunions sont à son programme. D’abord les calendes du Chapitre de la cathédrale. « J’ai rejoint l’équipe des chanoines parce que le vicaire général en est automatiquement membre. Je suis le cadet et j’ai beaucoup d’amitié pour mes confrères plus âgés », commente Pierre-Yves Maillard.  Puis départ à Notre-Dame du Silence pour partager le repas de midi avec l’équipe du Parcours Théodule, suivi d’une séance de travail. Il enchaîne avec la commission diocésaine de formation continue. Et le soir, il s’en va dialoguer avec un groupe de jeunes en faisant preuve d’une fraîcheur communicative qui va emballer son auditoire.

Toujours disponible pour la rencontre

Journée ordinaire d’un vicaire général au vaste champ d’action. Outre qu’il siège dans quasiment tous les services diocésains de la partie francophone, comme une courroie de transmission entre l’évêque et les responsables de la pastorale dite catégorielle (catéchèse, santé, etc.), il est également chargé, toujours sous la responsabilité de l’évêque, de la pastorale dite territoriale, donc de l’ensemble du personnel pastoral – une cinquantaine de prêtres et environ 150 laïcs – éparpillé dans tout le Valais romand et le décanat d’Aigle.

C’est donc souvent lui qui doit aller au front lorsque surgissent des problèmes, qui ficelle les dossiers pour les mutations et qui soigne une multitude de « bleus à l’âme ». « Je donne toujours la priorité à la rencontre car c’est mon rôle d’écouter. » Ce sont ainsi des dizaines d’entretiens personnels qu’il accorde avec ce souci de permettre aux agents pastoraux de se sentir écoutés et compris.

Comme l’évêque, il se rend fréquemment dans les paroisses pour des confirmations ou pour les visites pastorales. « Quelle belle initiative de Mgr Lovey d’aller visiter chaque secteur durant une semaine ! Ce sont de beaux moments de mon ministère », avoue-t-il.

Le jeudi est une journée spéciale. L’évêque célèbre la messe dans la chapelle de l’Evêché. Tout le personnel y est convié. Puis, l’évêque, le vicaire épiscopal, les deux vicaires généraux et le chancelier s’enferment dans la bibliothèque pour tenir la séance hebdomadaire du Conseil épiscopal. S’il doit moins se déplacer hors du canton que l’évêque, le vicaire général est néanmoins membre de divers organismes. Il aime notamment retourner à Fribourg enseigner au Centre catholique romand de formations en Eglise (CCRFE).

Des mails comme un jardin… »

Il aime aussi faire son footing ou se consacrer à la lecture dans son petit « chez lui » à l’Evêché puisque, comme l’évêque, il loge dans le bâtiment épiscopal. Le vicaire général doit aussi traiter une avalanche de mails. S’il communique beaucoup par courrier électronique, il le fait avec un soin tout particulier, bannissant les formules usitées pour y glisser des petites phrases personnalisées. Une recherche de l’attention aux autres qu’il cultive comme un jardin ! Un vicaire général visiblement épanoui car, dit-il, « nous œuvrons avec de petits moyens mais nous avons la chance de pouvoir le faire avec un évêque qui nous encourage et nous soutient et des équipes pastorales dont je peux constater qu’elles affichent un beau dynamisme ».

Biographie

Né en 1969 à Sierre.
Ordonné prêtre le 9 juin 1996 à Sion.
Prêtre auxiliaire à Sierre de 1996 à 1998.
Aumônier du Service diocésain de la jeunesse de 1998 à 2003.
Direction du Séminaire de Sion de 2003 à 2014.
Vicaire général du Diocèse de Sion depuis 2014.

Son meilleur souvenir récent

« Sans aucun doute le pèlerinage diocésain à Rome en octobre 2016 dans le cadre de l’Année de la miséricorde. Un tout beau moment ! »

Notre-Dame de Miséricorde

Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude Gadmer 

Fresque du XIe ou XIIe siècle dans le narthex de l’abbatiale de Payerne, dédiée à la Vierge Marie (auteur inconnu).
Fresque du XIe ou XIIe siècle dans le narthex de l’abbatiale de Payerne, dédiée à la Vierge Marie (auteur inconnu).

Le terme de miséricorde a traversé les siècles avec des nuances. Appliqué en premier à Jésus, il a servi également à désigner l’attention de Marie pour les petits et spécialement les pécheurs… « Priez pour nous pauvres pécheurs… »

L’iconographie nous a ainsi livré une image souvent rencontrée : Marie, grande et souveraine, vêtue d’un ample manteau, sous lequel viennent s’abriter riches et pauvres, clercs et laïcs… Il y a de la place pour tout le monde !

Si l’on reproche parfois à la spiritualité d’avoir été austère et sévère, il est bon de mettre dans son répertoire cette image de tendresse et de confiance.

L’appellation « de Miséricorde »  est parfois remplacée par « de Grâce » dans différents lieux de pèlerinage.

Dans l’abbatiale de Payerne, l’une près de l’autre, deux images : celle du Père soutenant son Fils crucifié, à côté de Marie, rassemblant ceux qui comptent sur la miséricorde de Dieu, têtes couronnées ou va-nu-pieds, évêques et rois au premier rang.

Visites restreintes

Depuis le mois d’octobre 2014, l’abbatiale de Payerne est partiellement en travaux. Actuellement, l’édifice est fermé au public et sa réouverture est prévue pour 2019. Le site se révèle durant les travaux avec plusieurs thématiques et options. Profitez de cette période particulière pour le comprendre autrement. Des visites du chantier sont possibles en se renseignant auprès de l’Office du tourisme Estavayer-Payerne, tél. 026 662 66 70 – e-mail : tourisme@estavayer-payerne.ch

Mariage nul?

Le pape François, le 16 juin 2016, a jeté un pavé dans la mare en disant tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : une majorité des mariages religieux célébrés sont «nuls». Simplement parce que les mariés ne savent pas, ou mal, à quoi ce sacrement les engage. Ce n’est pourtant pas compliqué. Eclairage.

Par Vincent Lafargue
Photos: Ciric
Un sacrement
Le mariage religieux est, pour les catholiques, un sacrement. C’est-à-dire un signe. Comme le rappelle Mgr Jean-Marie Lovey, « tout signe renvoie à autre chose, à ce qui est signifié. Et cette “autre chose”, ici, n’est rien moins que notre Dieu Trinité ». Un sacrement, c’est aussi un cadeau de Dieu qu’on ne peut donc pas lui « rendre », à l’instar des six autres sacrements (on ne peut pas se « débaptiser » comme nous le suggèrent parfois certaines affiches, aucun sacrement ne peut être rendu à Dieu).

Une belle définition
Le dossier de mariage que remplissent les fiancés et le curé de leur paroisse (normalement, mais plus souvent le prêtre qui va célébrer leur mariage), comporte cette belle définition du mariage : « Le mariage entre baptisés est une communauté sacramentelle de vie et d’amour entre un homme et une femme. » Communauté : le couple est une petite église domestique, comme le rappelait saint Jean-Paul II en 2000 à Rome dans un rassemblement de couples ; … sacramentelle : parce qu’elle est fondée sur un sacrement, un signe qui dit Dieu et qui vient de lui ; … de vie et d’amour : parce que c’est pour toute la vie et que cela suppose l’amour total de ces deux êtres.

Quatre piliers

Ce sacrement demande, de la part des fiancés, quatre engagements, quatre « oui » (parfois condensés en un dans la célébration) : fidélité, fécondité, indissolubilité, liberté. Ce sont ces quatre piliers qu’il convient d’expliquer toujours mieux aux fiancés pour éviter un mariage nul.

FIDELITE : ce n’est pas seulement la fidélité au conjoint, mais aussi la fidélité à soi-même ainsi qu’à Dieu, à notre foi, à nos valeurs.

FECONDITE : ce n’est pas le fait de vouloir des enfants, ou la possibilité d’en avoir. En effet, l’Eglise célèbre parfois le mariage religieux de personnes qui ne sont plus en âge de procréer. C’est un terme beaucoup plus large qui pourrait se résumer ainsi : porter du fruit. Procréer en fait partie, mais adopter, fonder une association, créer quelque chose ensemble et l’offrir au monde, voilà d’autres façons de porter du fruit.

INDISSOLUBILITE : cela signifie qu’on a conscience que cet engagement est pour la vie (et seulement pour la vie, non pour la vie éternelle : le conjoint entré dans la vie éternelle vit les noces du même nom avec Dieu, raison pour laquelle le veuf ou la veuve peut alors se marier religieusement une nouvelle fois avec quelqu’un d’autre).

LIBERTE : c’est sur ce point que porte la majorité des déclarations de nullité de mariage aujourd’hui. Est-on libre de poser cet acte ? Non, on n’est pas libre si on le fait par convention familiale, pour le regard de tel ou tel, pour la robe blanche (dont on n’a, en plus, pas forcément compris le sens, voir encadré). Non, on n’est pas libre si on le fait « parce que mon conjoint y tient, mais pour moi ce n’est pas important ». Non, on n’est pas libre si on colore cette alliance de questions financières (la « dot » de jadis pouvait rendre nul le mariage auquel elle était associée, l’Eglise a souvent oublié de le dire). Non, on n’est pas libre si on se marie « parce qu’un bébé se présente ». Non, on n’est pas libre si on le fait « parce que ça se fait ». Non, on n’est pas forcément libre si l’on n’est pas mûr affectivement, et l’on sait que cette maturité vient de plus en plus tardivement dans nos sociétés occidentales. Non, on n’est pas libre, par ailleurs, si l’on est soi-même sous l’emprise de quelque chose qui diminue notre liberté d’action, qui empêche notre don total: une drogue, une influence, une profession ou une activité annexe qui prend toutes nos soirées, voire même un animal. « L’un des procès en nullité que j’ai menés, disait un juge ecclésiastique, nous a vus examiner comme pièce à conviction la photo de mariage où l’on voyait l’épouse, son chien, un espace vide et le marié plus loin. Ce dernier n’avait pas imaginé la place – au propre et au figuré – que prenait l’animal de compagnie de son épouse. »

NULLITE ou ANNULATION ?

Ainsi, si l’on ne peut « annuler » un mariage (puisque c’est un cadeau qui ne peut être rendu à Dieu), on peut cependant le déclarer « nul ». La nuance est de taille. Cela revient non pas à « rayer » un mariage mais à déclarer qu’il n’a jamais existé. Il n’y avait pas « mariage » au sens sacramentel – même si on y a tous cru, à commencer par les fiancés – parce que l’un des piliers était absent ou partiellement mais sérieusement manquant.

PROCEDURE SIMPLIFIEE

Pour faire reconnaître cette nullité, il convient alors de s’adresser au diocèse, et plus spécifiquement à l’officialité diocésaine. L’« official » est la personne chargée notamment d’étudier et d’instruire les cas de nullité de mariage au travers d’une procédure jadis coûteuse et compliquée. Pour Lausanne, Genève et Fribourg, le Père Hubert Niclasse relève que le pape François a promulgué, le 8 décembre 2015, une procédure simplifiée qui a fait exploser le nombre des demandes. Au nom de l’officialité du diocèse de Sion, l’abbé Laurent Ndambi, juge ecclésiastique, rappelle que la procédure – même simplifiée – dure au minimum six mois et demande l’intervention d’un certain nombre de personnes. Un procès en nullité fait notamment appel à un « défenseur du lien », qui est en quelque sorte l’avocat du sacrement ; c’est lui qui va défendre le mariage face à la demande de nullité.

Il ne faudrait pas considérer l’accès plus large à ces procédures comme un blanc-seing ou un appel à la séparation. Au contraire ! L’Eglise, par ce biais, rappelle la beauté du sacrement et entend offrir la possibilité d’en vivre un « vrai » à celles et ceux qui n’en avaient pas perçu toute l’étendue et avaient célébré un peu vite un mariage qui s’est avéré problématique parce que manquaient certains éléments essentiels.

Mariage en blanc

Se marier en blanc a un sens.
Se marier en blanc a un sens.

Le mariage se célèbre en blanc. C’est d’abord la couleur liturgique que revêt le célébrant (et non le rouge « couleur de l’amour », comme le font faussement certains prêtres : le rouge, liturgiquement, est la couleur du martyre, du sang, et de l’Esprit Saint, en aucun cas celle du mariage).

La robe blanche de la mariée ne dit aucunement sa virginité affichée ou supposée – il faut le rappeler à nos anciens qui y croient encore dur comme fer et qui s’offusquent devant leur petite-fille qui se marie en blanc alors qu’elle vit « à la colle » depuis des années avec son fiancé. Non ! La robe blanche de la mariée et la couleur blanche que le marié est invité à porter lui aussi, au moins en partie, sont le rappel de leur BAPTêME. Ainsi, seul le cas d’une personne non baptisée dans la foi chrétienne, épousant un catholique, supposerait que sa robe ne soit pas blanche.

Le sourire d’Hali

Par Nicole Andreetta
Photo: CiricJ’ai fait la connaissance d’Hali il y a une douzaine d’années. Elle accompagnait sa mère et ses deux frères. La famille avait fui l’Ethiopie pour rejoindre des cousins au Canada. Un passeur peu scrupuleux les avait abandonnés à Genève après les avoir dépouillés de tout leur argent. Un des garçons m’expliqua qu’ils souhaitaient demander asile en Suisse. La mère, choquée, demeurait muette. La  fillette, en revanche, m’observait, souriant de toutes ses dents. Son frère ajouta qu’ils espéraient qu’ici, leur jeune sœur pourrait être soignée.

J’avais remarqué qu’Hali boitait considérablement, mais c’est en les conduisant au Centre d’enregistrement de Vallorbe que j’ai réalisé qu’elle était trisomique.

Quelle ne fut pas ma surprise, six mois plus tard, d’accueillir une nouvelle fois Hali et sa maman. La fillette avait été opérée de la hanche et fréquentait un foyer approprié.

La mère rayonnante exprimait une immense reconnaissance. Plus tard, le père les a rejoints. A son tour, il s’est émerveillé des progrès effectués par la petite.

La famille est désormais complètement intégrée. Les parents travaillent, les garçons poursuivent des études supérieures.

Hali a fêté ses 20 ans et gardé son sourire lumineux. L’attention et les soins reçus à son arrivée ont permis à toute la famille de reprendre espoir et de trouver la force de bâtir une vie nouvelle.

Ouvrir son regard sur l’autre

Etre présence d’Eglise auprès des personnes en situation de handicap mental, psychique ou sensoriel, partager leurs espérances, leur foi, leurs doutes… et surtout se laisser évangéliser par elles. Telle est la mission de la pastorale spécialisée présente dans tous les cantons romands.

Par Véronique Benz
Photos : Ciric, Ldd
Les personnes en situation de handicap ont une spiritualité qui a besoin d’être nourrie. C’est pour répondre à cette demande que la pastorale spécialisée a été créée. Née il y a près de 50 ans, cette pastorale œcuménique est présente dans tous les cantons romands. Elle est au service aussi bien des enfants scolarisés dans les classes d’enseignement spécialisé que des adultes vivant en institutions spécialisées dès leur majorité et jusqu’à la fin de leur vie.

Elle s’adresse aux personnes en situation de handicap mental, psychique et sensoriel, aux personnes avec un handicap léger ou plus lourd jusqu’aux personnes polyhandicapées. Les gens souffrant uniquement d’un handicap physique suivent la pastorale de manière « normale » au sein des paroisses et unités pastorales. Par contre, la pastorale pour les personnes sourdes et malentendantes fait partie de la pastorale spécialisée.

Une pastorale variée

La pastorale spécialisée est riche et diversifiée. Elle comprend la catéchèse dans les classes d’enseignement spécialisé, la préparation aux sacrements et leurs célébrations. « A chaque fois que cela est possible, nous accompagnons les enfants en paroisse pour qu’ils puissent vivre le sacrement au sein de leur unité pastorale », explique Nathalie Jaccoud, responsable du Centre œcuménique de pastorale spécialisée (COEPS) dans le canton de Fribourg.

Aux adultes, cette pastorale propose des temps d’animation spirituelle adaptés aux personnes en situation de handicap. Ces temps spirituels ont lieu une ou deux fois par mois, selon les cantons et les établissements. Des célébrations sont aussi organisées pour Noël, Pâques et Pentecôte. Dans certaines institutions du Valais, il y a régulièrement (chaque 15 jours) des célébrations.

Les équipes de pastorales spécialisées organisent aussi différentes activités (pique-nique, camp, sortie) pour permettre aux personnes en situation de handicap de se rencontrer et de vivre la convivialité hors du cadre institutionnel. Les responsables de la pastorale spécialisée soulignent qu’ils sont également là pour accompagner les moments difficiles de ces personnes : maladie, deuil, changement dans l’équipe éducative…

Les situations varient d’un canton à l’autre selon la présence ou non de cette pastorale dans les écoles et les institutions, selon les besoins et les demandes des personnes concernées.

« Notre ministère exige un certain rythme et beaucoup de moyens pédagogiques. Notre pastorale est un lieu d’écoute et de réconciliation », constate Marinette Maillard, aumônière en pastorale spécialisée dans le canton de Vaud.

Une présence importante

Dans le canton de Fribourg, la pastorale spécialisée est présente dans dix écoles pour la catéchèse, ce qui représente septante classes par semaine. L’équipe du COEPS anime vingt-huit groupes d’adultes répartis dans une dizaine d’institutions. « Nous rencontrons chaque mois environ mille personnes », précise Nathalie Jaccoud.

Dans le Jura pastoral, l’équipe intervient dans quatorze lieux, écoles et institutions d’adultes. Dans le canton de Genève, la pastorale spécialisée va dans sept institutions, essentiellement des lieux de vie pour adultes avec des handicaps divers et souvent associés. « Depuis trois ans, certains lieux ont fait le choix de ne plus nous accueillir. Nous n’allons par exemple plus dans des centres accueillant des enfants ou des jeunes polyhandicapés », regrette Anna Bernardo, responsable genevoise.

En pays de Vaud, cette pastorale est présente avec un bureau d’aumônerie dans quatre institutions et dans quelques petites écoles et institutions à la demande. A Neuchâtel, une grande institution gère la totalité de l’accompagnement des personnes en situation de handicap mental. L’équipe enseigne également la catéchèse dans deux institutions pour enfants et adolescents qui rencontrent des difficultés d’ordre scolaire, social et comportemental. « Nous intervenons selon les besoins dans environ dix à douze sites répartis dans le canton », note Pascale Auret-Berthoud, responsable de l’aumônerie œcuménique en institutions sociales dans le canton de Neuchâtel.

Dans le canton du Valais, les personnes engagées dans la pastorale spécialisée œuvrent dans neuf lieux différents regroupant cinq institutions.

Construire des ponts

Un des défis de la pastorale spécialisée est de continuer à œuvrer pour se faire connaître, pour dire au monde que vivre avec un handicap n’empêche en rien de vivre sa foi. Pour Nathalie Jaccoud, il est nécessaire de construire toujours davantage de ponts entre les paroisses et les institutions pour permettre au plus grand nombre de vivre la joie d’une rencontre avec le Christ. « Nous espérons réunir beaucoup de personnes lors de notre prochain rassemblement “Ensemble, c’est pas bête !” qui aura lieu le 29 septembre 2018 sur la place Python de Fribourg. Cet événement rassemblera le COEPS, Foi et Lumière, L’Arche Fribourg, et la Communauté des Sourds de Fribourg. »

« Dans le canton de Genève, nous avons pris conscience que notre présence au sein des institutions n’était possible que grâce au bon vouloir des directeurs. Nous devons créer des liens avec des membres de la direction afin de les convaincre de l’importance de la spiritualité dans la vie des personnes en situation de handicap », relève Anna Bernardo.

Une équipe romande

Les responsables de la pastorale spécialisée en Suisse romande se retrouvent quatre fois par an. Ces rencontres leur permettent de partager les différentes problématiques liées aux handicaps et d’échanger des idées. L’équipe romande œcuménique de pastorale spécialisée organise chaque année une journée de formation pour les personnes engagées dans cette pastorale. Elle a également mis sur pied une plateforme informatique commune afin de pouvoir partager les différentes animations, les supports pédagogiques et les célébrations préparées spécialement pour les personnes qui vont en bénéficier.

Pour toutes les personnes engagées dans la pastorale spécialisées l’important est de pouvoir rejoindre le visage de Dieu dans chaque être, bien portant ou en situation de handicap : un défi quotidien !

Une présence de Dieu palpable

Pchristine-et-beatricear Béatrice Buntschu, catéchiste en pastorale spécialisée 

« Chaque jeudi, je rencontre plusieurs groupes d’enfants et d’adolescents en situation de handicap qui suivent une scolarité adaptée à leurs compétences. A chaque fois, je suis surprise par la joie qu’ils manifestent ! Le caté est pour eux un moment très attendu dans la semaine. Je pourrais être tentée de croire que c’est moi ou les activités que je propose qui causent cette joie. Vingt ans d’expérience me révèlent autre chose : pendant l’heure de caté, on ne s’arrête pas aux difficultés et aux limites, on les laisse de côté pour s’intéresser à l’essentiel, comme Dieu qui ne regarde pas l’extérieur comme nous autres, mais le fond du cœur (1S 16, 7). Ces élèves sont surdoués pour cela, contrairement à nous qui sommes très encombrés. Les récits bibliques résonnent pour eux très fort dans ce sens. La présence de Dieu se fait palpable dans leur accueil foncièrement bienveillant. Ces élèves me surprennent toujours. Ils changent mon regard sur les personnes que je rencontre, sur le sens de la vie. »

Des liens à créer

Par Christine Hchristine-et-beatrice2aas, catéchiste et animatrice en pastorale spécialisée 

« J’ai la chance d’intervenir à la fois comme catéchiste auprès d’enfants en école spécialisée et comme animatrice en aumônerie auprès d’adultes en situation de handicap. Cela me permet de rencontrer des personnes dont les âges vont de 6 à plus de 70 ans, avec des difficultés ou des handicaps très différents selon les personnes.

Plus qu’un travail, ce que nous faisons passe par des liens à créer avec chaque personne, en fonction d’elle, de ce qu’elle est et de ce qu’elle vit. Mais ces liens vont dans les deux sens : quelle joie d’arriver et de savoir que je suis attendue, d’être accueillie avec enthousiasme. Ces personnes qui ont un autre regard sur la vie ont aussi entre elles et envers les personnes qui s’intéressent à elles une attention et une solidarité que nous ne voyons pas ailleurs. Même si c’est moi la catéchiste ou l’animatrice, ce sont eux qui ouvrent mon regard vers Dieu, avec qui ils ont une relation qui ne passe pas par nos détours intellectuels, et vers les autres. »

Foi et Lumière

barqueIl y a actuellement treize communautés Foi et Lumière en Suisse auxquelles une communauté du Jura français s’est rajoutée. La communauté rassemble des personnes handicapées, des parents et des amis. Fondée sur l’alliance d’amitié. La personne ayant un handicap mental en est le cœur. Elle est un lieu de prière, de formation et de partage. Les liens personnels tissés entre les rencontres sont très importants. www.foietlumiere.ch

Adresse

Equipe romande de pastorale spécialisée
Bd de Pérolles 38, 1700 Fribourg,
Nathalie Jaccoud, 026 426 34 30,
nathalie.jaccoud@cath-fr.ch

Avec Toi je ne crains rien

Philippe, mari d’Amélie et père de trois enfants, a été gravement malade. Ils ont traversé cette rude épreuve en s’appuyant sur le Seigneur et sur les autres. Témoignage.

Propos recueillis par Bertrand Georges
Photo : Ldd
Amélie et Philippe, pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Philippe et moi sommes mariés depuis 25 ans. Nous avons trois enfants de 24, 22 et 20 ans. Philippe est ingénieur, je suis infirmière. Il y a un an, Philippe a eu un cancer du pancréas de type très rare, découvert après de longs mois d’intenses douleurs au dos mal diagnostiquées.

Comment avez-vous vécu cette épreuve ?
Amélie : Un passage biblique du livre de l’Ecclésiastique 1 nous a beaucoup aidés. Cette Parole, qui parle de médecine et de maladie, invite tout à la fois à s’en remettre au médecin et au Seigneur. Elle appelle aussi à l’espérance et à la conversion. Nous l’avons prise au sérieux, nous demandant ce que nous étions appelés à changer dans notre vie.
En raison de complications post-opératoires, Philippe est resté hospitalisé presque trois mois. J’ai été vraiment portée par l’amour de mon mari qui m’attendait avec le sourire aux heures des visites, par la gentillesse du personnel soignant, et par toutes les marques d’attention et les prières de notre entourage.

Philippe : Outre les soins médicaux prodigués et le soutien de mes proches, je voudrais relever un événement particulier. Dans un moment de très grande détresse, alors que je priais, j’ai expérimenté une profonde intimité avec le Seigneur qui m’a, en quelque sorte, fait ressentir les prémisses de ce que l’on vivra dans l’éternité : un état de grande sérénité, sans préoccupation pour le passé ou pour l’avenir. Juste la plénitude de l’éternel présent. Cette expérience m’aide encore aujourd’hui à me centrer sur l’essentiel, à mieux comprendre que le but ultime de la vie est la Résurrection et la vie éternelle.

Un conseil pour nos lecteurs ?
Amélie : Je comprends mieux, aujourd’hui l’appel à la prière pour les malades et aussi l’importance de tous ces petits messages d’amitié qui font tant de bien.

Philippe : Lorsque nous traversons des épreuves qui ne sont pas à taille humaine, la meilleure chose à faire est de nous remettre avec confiance entre les mains du Seigneur.

1 Ecclésiastique 38, 1-14

A la source de Posat

Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude Gadmer
Il y a longtemps que cette source coule, moins prestigieuse que celle de Lourdes. Peut-être nous fait-elle remonter au temps des druides ?

Elle en a vu, des communautés religieuses s’établir sur ce promontoire ! Hommes ou femmes, abbesses et prieurs se succédant, sans rester longtemps. Prémontrés de saint Norbert, Jésuites de saint Ignace et autres ont construit son histoire au cours des neuf derniers siècles. La chapelle visible aujourd’hui n’est qu’un produit du XVIIe siècle. L’emplacement du monastère a été sagement repris sous l’enseigne de l’auberge-restaurant de la Croix d’Or.

Une tradition accordait à Notre-Dame de Posat la vertu de soigner les yeux. Est-ce au moment de la disparition de l’ancienne construction que l’effet miraculeux s’est porté sur la source ? Toujours est-il que, sur votre passage en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle, vous trouvez cette modeste fontaine, curative pour les yeux, rafraîchissante pour le corps et bienfaisante pour l’esprit.

Patrimoine encore, le bienheureux qui est issu de ce village :  Apollinaire Morel, prêtre capucin, victime du mouvement révolutionnaire à Paris en 1792. Lui qui était parti se former en vue d’une mission en Syrie…

Olivier Messer

Le long de la rue de Morat à Fribourg, entre le couvent des Cordeliers et celui des Capucins, il y a le monastère de la Visitation. Peu avant la porte de l’église des Visitandines, vous verrez une enseigne avec l’inscription : Accueil Sainte-Elisabeth.

Propos recueillis par Véronique Benz
Photos : V. benz

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Olivier Messer

Il est 9h, les portes de l’Accueil Sainte-Elisabeth s’ouvrent. Olivier Messer me reçoit. Pendant que l’équipe de bénévoles met en route les machines à café, il me fait visiter les lieux. Un grand corridor dessert deux salles séparées par une paroi mobile et le bureau d’Olivier Messer et des bénévoles. Au fond du couloir se trouvent la cuisine avec les machines à café (outil pastoral indispensable de l’accueil) et des toilettes.

Sis dans les locaux du couvent de la Visitation, ce lieu d’accueil, d’écoute et d’aide a été créé en 2014. En ville de Fribourg, les gens avaient l’habitude d’aller sonner aux portes des cures et des couvents pour demander de l’aide. La diminution du nombre de religieux et religieuses et la création des unités pastorales ont incité les paroisses du décanat de Fribourg à réfléchir à un lieu d’accueil.

« C’est un lieu d’écoute et de partage. Toute personne y est la bienvenue, quels que soient sa confession religieuse, son origine, son sexe ou sa situation de vie », explique Olivier Messer, son responsable.

Ecoute et échange

Lieu de recueillement.
Lieu de recueillement.

A peine ai-je fini le tour du propriétaire que des personnes sonnent déjà à la porte. Un bénévole les accueille, les invite à s’asseoir et leur offre une boisson chaude. Il parle avec eux, l’ambiance est chaleureuse. Il a l’air de les connaître. « Ce sont des habitués », me glisse-t-il à l’oreille.

Les premiers arrivants sont généralement les gens qui sont à la rue et ceux qui dorment à La Tuile (accueil de nuit). Puis ce sont les requérants, principalement des Erythréens et des Roumains.

Certaines personnes viennent simplement à l’Accueil Sainte-Elisabeth pour trouver un point de chute, un endroit où rester et se rencontrer. Les gens se confient, parlent de leur situation, certains demandent de l’aide. Face à la multinationalité des personnes accueillies, les bénévoles doivent être polyglottes.

L’accueil propose également des activités spirituelles (partage d’Evangile, célébration des temps forts de l’année liturgique, etc.) ou ludiques (films, jeux de société, randonnées, loto, fabrication de croix, etc.).

Discerner les besoins

« Toute demande d’aide fait l’objet d’un discernement », précise Olivier Messer. « Je réalise toujours le premier entretien. Nous distribuons des bons repas et des nuitées. Selon les situations, j’établis un rapport pour un soutien aux conférences Saint-Vincent-de-Paul ou je les oriente vers d’autres institutions sociales. » Olivier Messer signale que tout un réseau a été tissé avec les institutions sociales de la ville et du canton, car, insiste-t-il, l’accueil n’est pas un service social, c’est d’abord un lieu d’Eglise. « Il est important de garder notre couleur sans faire de prosélytisme. »

La matinée se poursuit à l’accueil au gré des gens qui y viennent. « Nous recevons environ 180 personnes par semaine et nous pouvons avoir jusqu’à 60 visites sur une journée. »

Olivier Messer avoue n’avoir jamais eu de problèmes de violence. « C’est un lieu qui se veut apaisant, où l’on peut souffler. Nous avons un rôle pacificateur par rapport à d’autres services sociaux. »

Une vingtaine de bénévoles aident le responsable de l’accueil. Ils viennent pour une tranche horaire de 3 heures au minimum, plus les extras (réunions d’équipe, journée de formation). Tous les bénévoles signent la charte de bénévolat mise sur pied par le Réseau Solidarités de l’Eglise catholique du canton de Fribourg.

Olivier Messer a toujours senti que son engagement devait se faire dans le domaine de la diaconie. « Sœur Emmanuel m’a inspiré dans l’aide aux plus démunis. A l’Accueil Sainte-Elisabeth, j’ai l’impression de vivre l’Evangile tel que je le comprends. »

Lorsque je quitte l’accueil, un groupe d’Erythréens joue aux dames. Je les salue, ils me sourient.

Les Erythréens jouent au jeu de dames.
Les Erythréens jouent au jeu de dames.

Biographie

Olivier Messer est Fribourgeois. Il a d’abord travaillé dans des commerces d’articles de sport, puis il est devenu coach sportif dans un fitness avant de répondre à l’appel à se mettre au service des plus pauvres et de faire l’Institut romand de formation aux ministères (IFM). Après son diplôme à l’IFM, Olivier a œuvré cinq ans en Valais au service de l’Eglise, notamment dans la pastorale de la santé, la catéchèse, la préparation aux sacrements, les conseils de communauté et comme aumônier de prison. En 2014, de retour dans son canton d’origine, il est responsable de l’Accueil Sainte-Elisabeth et aumônier de prison.

L’Accueil Sainte-Elisabeth

C’est un lieu gratuit d’accueil, d’écoute et d’aide pour toutes personnes. Il est ouvert lundi, mardi, mercredi et vendredi de 9h à 12h et jeudi de 14h à 16h. Plus d’informations sur : https://accueil-sainte-elisabeth.jimdo.com/

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