Voile et cheveux: au cœur du symbole

Le voile signifie bien davantage qu’une simple pièce de vêtement. Il peut protéger, envelopper, séparer, délimiter, dissimuler… Symbole lié au mystère, il traverse allégrement les siècles. A la fois jeteur de ponts ou obstacle infranchissable, il poursuit son influence dans l’espace profane (public) comme l’espace sacré (privé).

Par Nicole Andreetta
Photos: Ciric, DR
Dans les temps antiques, on associait la chevelure féminine à la magie sexuelle. Les cheveux étaient séduisants, et donc dangereux.

Une loi assyrienne (XIe siècle avant Jésus-Christ) recommande aux femmes mariées, aux veuves… de ne pas laisser leur tête sans voile… Le voile de la femme mariée marque une limite entre le mari et les autres hommes.

Moïse et le prophète Muhammad se voilent à proximité de Dieu, par crainte et respect pour son mystère insondable. Dans la tradition judaïque, le talith (châle de prière recouvrant la tête) permet aux pratiquants d’entrer dans un espace consacré à la prière.
A la mort de Jésus, le voile qui séparait le Saint des saints se déchire. Dieu est alors dévoilé.

Selon saint Paul, l’homme, image et gloire de Dieu, n’a pas besoin de se couvrir la tête pour prier. En revanche, la femme, subordonnée à son mari, en a l’obligation 1. Cette pratique a été abolie en 1983 par le pape Jean-Paul II.

En prenant le voile, les moniales signifient une vie consacrée au Christ, l’humilité face à Dieu et le renoncement à un attribut de beauté.

Le Coran recommande aux femmes du Prophète de se voiler lorsqu’elles sortent afin de ne pas être importunées 2. Ailleurs, il enjoint les femmes à se couvrir et observer un comportement modeste 3. Le voile agit ainsi comme une protection 4 qui permet de franchir les limites de la maison, c’est-à-dire celles entre hommes et femmes.

Le tournant des Lumières
Les Lumières marquent une rupture entre Orient et Occident. Les sciences développent des techniques qui permettent de « voir » la « vérité ». La pensée rationnelle vise la maîtrise et le contrôle de l’insaisissable. Le religieux est ramené à la sphère privée.

La démocratie prône la liberté, l’égalité, la transparence, valeurs qui s’accommodent mal avec le port du voile dans l’espace public.

1 1 Co 11, 2-16
2 XXXIII, 59
3 XXIV, 31
4 C’est la signification du mot hidjab

Echos et résonances : quatre femmes vivant en Suisse romande témoignent de leur démarche personnelle

Kadriye, 37 ans, travaille dans un EMS
Lorsque j’étais jeune, en Turquie, je ne portais pas le voile. Je l’ai mis après le mariage. Dans ma belle-famille, toutes les femmes le portaient. Cela faisait partie du contexte social dans lequel je vivais et j’y ai trouvé du sens.
Je vis en Suisse depuis huit ans et je suis séparée de mon mari. Je dois construire l’avenir de mes enfants. Il m’a fallu trouver un emploi stable qui me permette d’obtenir une autorisation de séjour. J’ai compris qu’il fallait renoncer au voile. Cela m’a fait mal au cœur. Pendant quelque temps, je ne me sentais pas à l’aise.
Maintenant, je travaille et je suis en paix. J’ai donné la priorité à la vie. C’est aussi une manière d’être proche de Dieu, comme la prière.

Je n’ai jamais porté le voile dans l’idée de marquer une différence. Mais, je sentais que, dans le bus, on hésitait parfois à s’asseoir à côté de moi. Cela n’arrive plus maintenant.

Je souhaite que l’on respecte les femmes qui portent le voile car on ne sait pas ce qu’il y a au fond de leur cœur.

Subhan, 26 ans, prépare son brevet d’avocate
Je suis née en Irak, mais j’ai passé toute mon enfance en Valais. J’ai mis le voile à 13 ans dans le respect de mes principes religieux.

Maintenant, j’ai compris pourquoi je le porte. Dans le Coran,  il signifie la modestie. C’est pourquoi je prends la liberté de le mettre.

Quoiqu’on dise, même en Occident, la société est patriarcale. La femme est toujours considérée comme un objet. Il n’y a qu’à regarder les publicités dans la rue. Je refuse d’être vue juste sur mon apparence physique. En même temps je préférerais être davantage anonyme, car pour moi le voile est une pratique religieuse liée à ma foi, non un symbole. Mais nous vivons en Suisse et parce que des musulmanes le portent, le voile est devenu, ici, le symbole de l’islam.

Jusqu’à présent j’ai refusé les jobs où je devais enlever le voile. Je ne sais pas si cela sera toujours possible…

Sœur Catherine, 70 ans, sœur de Saint-Augustin
Notre congrégation a été fondée en 1906. Les sœurs portaient une longue robe noire, leurs cheveux étaient rassemblés en chignon.

En 1964, après le Concile Vatican II, il fut enjoint aux ordres religieux de réfléchir à la manière de revenir « aux sources ». C’est à ce moment, qu’ensemble, nous avons décidé de porter le voile. Cela permettait de mettre en avant le vœu de pauvreté en évitant des frais inutiles et des comparaisons futiles.

Dans le train, j’ai parfois l’impression que l’on m’évite. Mais il arrive aussi que l’on me cherche pour me parler ou poser des questions.

Sœur Béatrice, 66 ans, sœur de Ste-Ursule, Fribourg et Genève
Dans notre congrégation, nous avons depuis quelques années la possibilité de porter ou non le costume.

J’ai choisi de porter le costume, par conséquent, je porte également le voile. C’est ma manière de témoigner de mon engagement au service de Dieu et des autres.

J’ai longtemps travaillé à Fribourg, dans un collège. Je me suis toujours trouvée à l’aise. En revanche, pour les sœurs travaillant dans le milieu social, le costume n’était pas toujours recommandé.

Maintenant retraitée, je vis à Genève avec trois sœurs qui ont choisi l’habit civil. En déménageant, j’avais décidé que selon mes engagements, je demanderais de porter l’habit civil.

Je participe à l’animation liturgique à la prison de Champ-Dollon. Je m’attendais, conformément aux lois genevoises 5, à devoir enlever mon voile et ma croix. Personne ne m’a interpellée dans ce sens – et bien des gardiens me saluent par « ma sœur ».

Un jour par semaine, je fais de la marche. Je porte alors des jeans, c’est plus adapté !

5 La législation genevoise actuellement en vigueur et celle qui est encore en projet tendent à limiter la port de signes religieux ostentatoires.Conclusion
Le port du voile brouille les cartes quant à la place de la femme et du religieux dans notre société.

Les personnes qui nous ont fait présent de leur témoignage soulignent la cohérence de leur choix en lien avec des valeurs que nous reconnaissons et ne font pas de ce choix une pratique figée.

S’intéresser davantage à l’histoire, aux racines, au cheminement de l’autre
permettrait d’élargir un débat par trop polarisé.

Ouvrage de référence :
Voile, corps et pudeur. Approches historiques et anthropologiques. Labor et Fides 2015

La chevelure de Marie-Madeleine

marie_madeleine_ecouisDans l’iconographie du Moyen Age, la figure de Marie-Madeleine réunit Marie de Béthanie, Marie de Magdala et la femme au parfum.

Avec sa longue chevelure qui couvre sa nudité de pénitente, Marie-Madeleine personnifie la pécheresse repentante. Ses pieds nus rappellent sa vie antérieure, ses mains jointes indiquent que le pardon de Dieu s’obtient par la prière.

Plus tard, elle symbolisera, pour les protestants, la grâce de celle qui est choisie. Pour les catholiques, ardents défenseurs de la confession, elle demeurera une pénitente.

Sculpture en pierre (1311-1313) qui se trouve dans la collégiale Notre-Dame à Ecouis (Eure).

Le voile de l’homme

Dans le monde méditerranéen et proche-oriental le correspondant masculin du voile se nomme turban. Son origine remonte à la Perse antique. Dans la culture arabe et chez les sultans ottomans, le turban devait faire deux fois la taille et être plus large que les épaules.

Il pouvait ainsi servir de linceul au cas où la mort surviendrait à l’improviste. De nos jours, appelé keffieh, il est devenu l’emblème de la résistance palestinienne. Les Touaregs portent un turban composé de deux parties, celle protégeant la tête et le front et celle masquant la bouche et les narines (parties malodorantes, considérées comme honteuses). Les sikhs pratiquants enroulent leurs cheveux, qu’ils ne doivent pas couper, dans un turban.

Coiffures ecclésiastiques

Par Olivier Roduit
Infographie: Régine Bindé
Jadis, quand ils étaient au chœur pour l’office ou quand ils célébraient la messe, les prêtres portaient la barrette, terme désignant une toque carrée, munie de trois ou de quatre cornes – venant de l’italien « barretta », chapeau (cf. béret).

A la ville, les ecclésiastiques portaient un chapeau rond à large bord, qui, bien qu’appelé « romain », venait de la France du XIXe siècle.

Jusqu’au XIIe siècle les clercs portaient des habits longs, semblables à ceux des laïcs de même condition. Pour lutter contre les excentricités vestimentaires de certains, l’Eglise allait imposer des lois excluant les riches étoffes et les couleurs voyantes. Ces dernières trouvèrent alors refuge dans l’ornementation des barrettes et des chapeaux ecclésiastiques.

Ces mesures tendront à rendre l’Eglise visible dans la société et à y affirmer son pouvoir. Chez les moniales – mais il en allait déjà ainsi dans la Bible et dans toute la culture méditerranéenne et proche-orientale – l’imposition du voile symbolisait la soumission de la femme à son époux, le Christ en l’occurrence.

De plus, sous leur voile, les religieuses portaient la guimpe, morceau de toile qui couvrait la tête, le cou et les épaules et encadrait le visage. Il s’agissait par là de cacher son intimité, de neutraliser toute initiative de type sexuel. Au XIXe siècle, en France, les femmes des classes aisées se devaient de cacher leur chevelure en public.

N’oubliez pas de faire le plein!

Faire le plein, ça prend peu de temps et ça permet de rouler loin. Nos familles aussi ont besoin de carburant intérieur.

Par Bertrand Georges
Photo: Pixabay
On raconte l’histoire d’un couple affairé au milieu des cartons de déménagement. En plus du stress inhérent à cette situation, leur enfant devenait de plus en plus pénible. Les tentatives de le calmer par les cris n’ayant donné aucun résultat, les parents décidèrent de laisser leur occupation pour jouer quelques instants avec lui en étant vraiment disponibles. En peu de temps, le calme était revenu et les parents purent continuer leur tâche. Nos proches ont parfois besoin de ressentir que nous les aimons et c’est ce qui se produit lorsque nous leur accordons une vraie attention. Pour le Dr Ross Campbell, psychologue, cette manière de faire permet de remplir le réservoir émotionnel de l’enfant. Cela peut se faire par le contact physique, un regard qui rassure, une attention concentrée, et cela contribue à ce que l’enfant se sache et se sente aimé, condition essentielle à son bonheur.

Disponibilité à nos proches
De même en vacances. Nous en attendons de la détente et nous y éprouvons parfois du stress, produit en partie par le fait que nous sommes accaparés par les attentes des autres. Dans ce cas, n’est-il pas plus profitable de leur accorder une vraie disponibilité plutôt que de nous refuser, et d’engendrer ainsi un état de tension ? L’amour se dit de bien des manières, mais donner de son temps manifeste vraiment à l’autre qu’il est important pour nous. On l’aura compris, il ne s’agit pas d’une technique à utiliser de manière calculatrice : « je lui donne 15 minutes pour qu’ensuite il me fiche la paix », mais d’une attitude vraie, sincère. Cette disponibilité à nos proches comble leur besoin d’être aimés et remplit leur réservoir émotionnel. Et le nôtre aussi ! Car nous l’avons tous expérimenté, « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ». 1

Enfin, plein ultime et sublime, les vacances nous offrent un peu plus de temps pour puiser à la Source. « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. »2

Alors, n’oublions pas de faire le plein, et vive les vacances !

1 Act 20, 35
2 Jn 4, 10

Mathilde Hans-Moëvi

Propos recueillis par Vincent Lafargue
Photo: DRT’es-qui?
Mathilde Hans-Moëvi, 25 ans, de Genève, actuellement en Tanzanie.
Tu t’engages où?
En Suisse, je termine un bachelor en agronomie, et actuellement je participe au projet d’une ONG en Tanzanie.
Mathilde, l’Eglise de demain sera… ?
Jeune et renouvelée, comme ici en Afrique.

Que fais-tu pendant quelques mois en Tanzanie ?
Le projet auquel je participe vise à la réduction de la pauvreté dans le corridor central de la Tanzanie, via de meilleurs moyens de stockage des récoltes, une amélioration de la sécurité alimentaire et des revenus chez les petits paysans. Le développement technologique et celui des valeurs entrent aussi en compte.

Qu’est-ce que cela suppose, concrètement, pour toi ?
Je dois rencontrer les paysans et tenter de comprendre les raisons qui les feront investir – ou non – dans de meilleurs moyens de stockage. Je dois aussi observer les différences entre hommes et femmes qui influencent considérablement ces questions : dès qu’une technologie apparaît, les hommes se l’accaparent volontiers, laissant aux femmes les tâches familiales. Il y a beaucoup à faire en termes d’égalité dans ce sens.

Parmi les premières difficultés rencontrées, quelle est la plus pesante ?
Je crois que le plus difficile, c’est d’être regardée, observée par les hommes soit comme un morceau de viande, soit comme un sac de pièces d’or ambulant. Je ne suis pas méfiante de nature et je n’aime pas avoir des préjugés sur les gens, du coup le fait d’être dévisagée représente un apprentissage difficile pour moi, tout comme la nécessité d’apprendre le swahili… mais je m’y habitue !

Qu’est-ce qui t’a sauté aux yeux dans l’Eglise d’Afrique ?
Tout le monde se met sur son trente-et-un pour aller à l’église le dimanche. Aucune femme n’étant en pantalons à la messe, j’ai dû me faire faire des robes du coup ! Ce qui m’a épatée aussi, c’est le fait que les gens viennent parfois 45 minutes avant le début de la messe, simplement pour être là, pour prier. Les chants joyeux, la dévotion des gens m’ont marquée. La messe en anglais dure souvent une heure et demie à deux heures – celle en swahili est plus longue encore. Et pourtant ça passe très vite. Ici les gens sortent le vendredi soir et le dimanche soir, mais pas le samedi, justement parce qu’il y a la messe le dimanche matin.

Une autre chose m’a frappée : il n’y a pas un seul repas – même un simple thé avec un biscuit – avant lequel on ne fait pas un signe de croix pour remercier Dieu.

Par ailleurs, le lien entre musulmans et chrétiens semble très serein ici, les communautés cohabitent sans problème.

Pour aller plus loin

Le blog africain de Mathilde:
https://karibuavousquimelisezbisous.wordpress.com

Au fil du temps

Par Nicole Andreetta
Photo : DRLes premiers émigrés italiens arrivèrent à La Chaux-de-Fonds au début du XXe siècle. Ils étaient maçons ou bûcherons.

Cependant, c’est surtout après la Deuxième Guerre mondiale qu’une importante et assez jeune population italienne s’installa dans les montagnes neuchâteloises. Les métiers de l’horlogerie offraient de nombreux débouchés à ces personnes en recherche d’emploi. L’Eglise locale fut vite débordée. Un peu effrayée, aussi, par ces « arrivées massives ». On comptait, chaque année, plus d’une centaine de mariages à célébrer. Suivis, bien sûr, d’un nombre conséquent de baptêmes ! L’Eglise suisse adressa une demande de soutien aux évêques italiens afin de pouvoir répondre à toutes les demandes.

En 1952, la Mission catholique italienne est officiellement reconnue par décret de Rome. Elle souhaite valoriser une identité culturelle et spirituelle liée à la langue italienne, en communion avec l’Eglise locale au service de l’unité et de la même foi en Jésus.

Durant les années 1970 à 90, des liens d’amitié se tissent avec des pasteurs de l’Eglise protestante. Le temple des Forges devient le lieu officiel de la Mission. On y célèbre la messe, les locaux sont utilisés pour le catéchisme, les réunions et aussi les fêtes.

Des messes bilingues
Le deuxième millénaire marque un rapprochement avec les paroisses catholiques. Les cours de catéchisme se déroulent dorénavant en partenariat avec l’Eglise locale, des messes bilingues (français-italien) sont célébrées régulièrement, ainsi que d’autres messes plurilingues qui sont organisées trois à quatre fois par an.

Depuis 2009 le prêtre de la Mission italienne, Père Flavio Gritti, est également membre de l’équipe pastorale des Montagnes : « Ça permet de donner un esprit de grande ouverture à la paroisse et aussi à la Mission. En effet, même pour le catéchisme nous recevons des enfants de toutes origines. Nous disposons maintenant d’une maison avec un secrétariat et une petite chapelle que nous partageons régulièrement avec la communauté érythréenne et la communauté espagnole. J’essaie de nouer quelques liens personnels avec le centre pour requérants mineurs non accompagnés. Je suis très heureux quand je vois des personnes d’origine italienne mettre la main à la pâte dans différents lieux de précarité et s’investir bénévolement au service d’autres migrants ! »

Une journée au… Camp Voc’

Chaque année, durant la semaine après Pâques et les vacances scolaires d’été, 11 Camps Voc’ sont organisés dans toute la Suisse romande pour les jeunes, par tranches d’âge de 8 à 20 ans. Cette année, plus de 300 jeunes vivront un Camp Voc’, une semaine de joie, d’amitié, de rencontre, de prière et de partage pour donner du sens à leur vie.

Propos recueillis par Véronique Benz
Photos: LDDLe soleil et la chaleur sont là. Le temps des vacances pointe son nez. Dans le train bondé de jeunes, on ne parle que de projets pour l’été. « Moi, cet été je pars une semaine en Camp Voc’ », relève un adolescent assis à mes côtés. « Un Camp Voc’ ? C’est quoi ? », questionne un peu interloqué son vis-à-vis. L’adolescent essaie une réponse assez vague qui ne satisfait ni son compère ni ma curiosité. L’arrivée du train en gare sauve la situation. Les deux adolescents qui ne vont pas dans la même école partent chacun de leur côté.

Quel est l’appel de Dieu pour moi ?

« Le Camp Voc’, ce n’est pas une colonie de vacances, mais ce n’est pas non plus une retraite en silence. Le Camp Voc’, c’est un temps donné aux jeunes pour réfléchir aux grandes orientations de leur vie. Durant une semaine, les jeunes sont invités à discerner quel est l’appel de Dieu dans leur vie », m’explique Nathalie Thétaz, membre du comité des Camps Voc’.

« Dans chaque camp, il y a comme animateur un prêtre, une religieuse, un couple ou une famille, des jeunes engagés au nom de leur foi dans l’Eglise (catéchistes, membres de la chorale, etc.). En les côtoyant, les enfants se rendent compte de la diversité des vocations et du bonheur qu’elles apportent au quotidien. »

Le Camp Voc’ permet aux jeunes de passer sept jours en dehors de leur vie paroissiale et de petit à petit s’approprier la foi reçue de leurs parents. Vivre un tel camp peut aider et encourager les jeunes qui ont soif de vérité et d’absolu. Ils reconnaissent que ce n’est pas facile dans le monde actuel de témoigner, que dans les classes ou dans le train, c’est difficile d’avouer que l’on croit en Dieu.

Les jeunes qui participent au camp le disent : « Ici, nous sommes tous croyants, c’est facile d’aller à la messe, de vivre des temps de prières ou de mener une réflexion sur les questions de foi. » Les animateurs des camps soulignent que les jeunes sont souvent avides de célébrations. Nathalie Thétaz confirme : « Dans les Camps Voc’, nous proposons des activités ou des animations qui ne sont pas toujours possibles au sein d’une paroisse. Le but est de donner un élan pour ensuite mieux vivre dans la paroisse. » Une semaine de Camp Voc’ « booste » leur foi.

Ton bonheur, c’est Lui !

Chaque année, les Camps Voc’ ont un autre thème. Cette année, autour du thème « Ton bonheur, c’est Lui », les camps approfondissent le texte des Béatitudes. Si tous les camps ont le même thème, tous ne le traitent pas de la même manière. « Les 8-12 ans vont travailler deux à trois Béatitudes et les relier à une figure de saint. Les plus grands étudient le texte des Béatitudes dans son entier », souligne Nathalie Thétaz. La responsable relève que si les camps se font par tranches d’âge, ils proposent également divers domaines selon les goûts et talents de chaque jeune. Il y a le camp musique, le camp marche, le camp théâtre, le camp monastère à Tamié. « Tous ces camps abordent à travers la musique, le théâtre, la marche… le même thème que les autres. »

Une journée de camp

Dans une journée, les animateurs conduisent un moment de réflexion autour du thème, un temps de prière et un temps de célébration (la messe) ou de sacrement (Réconciliation). Le sacrement du pardon est proposé dans une démarche en lien avec le thème. Les jeunes sont invités à rencontrer des témoins de la foi actuels ou décédés comme les saints. Il y a aussi des jeux, parfois issus des jeux scouts, ou des jeux qui ont un lien avec le thème de l’année.

La plupart des camps proposé un peu de sport, de marche, des balades ou des temps de réflexion dans la nature. Certains camps proposent des veillées de prière de Taizé, d’autres une nuit d’adoration devant le Saint Sacrement ou une soirée pop louange à la manière de Glorious.

Dans le camp qui a lieu à la Communauté des Béatitudes, les olympiades ont un franc succès. D’autres encore préfèrent se lever tôt pour admirer un lever de soleil. Le but de toutes les journées de Camp Voc’ est de mettre Dieu dans le quotidien de sa vie. « Il faut mettre un peu d’audace dans nos journées pour risquer Dieu au quotidien ! », conclut Nathalie Thétaz.

Plus d’informations sur :
www.vocations.ch

Le comité

Les Camps Voc’ sont soutenus par le Centre romand des vocations. Un comité, composé de cinq personnes (Nadine Roduit, Hyacinthe Héritier, Lionel Aimonino, Nathalie et Yves Thétaz), est responsable des Camps Voc’ en Suisse romande. 

Le but est de proposer des camps sur toute la Suisse romande pour diverses tranches d’âge. Le comité fait en sorte que l’offre soit intéressante et la fait connaître en Suisse romande. Il a le souci organisationnel et soutient les différents camps. Dans l’année, au moins deux temps de rencontres sont planifiés : l’un pour un bilan, l’autre pour un temps de formation autour du thème de l’année et pour divers aspects relatifs à l’animation d’un Camp Voc’. Chaque année, le comité délègue ou se consacre à la réalisation du dossier théologique. Il imagine jeux, activités et chants autour du thème retenu, afin que tous les animateurs bénévoles soient le plus outillés possible et que les jeunes passent une semaine de Camp Voc’ inoubliable !

Vacances, se reposer, dormir…

Par Thierry Schelling
Photo: DR
« Je dors toujours six heures. Et je prie. » Voilà le secret de l’équilibre du pape François qui, au contraire de ses prédecesseurs, ne va pas à Castel Gandolfo ou au Val d’Aoste pour vaquer l’été à la promenade alpestre ou à la contemplation de la nature.

En juillet 2016, il tweetait ainsi : « L’été est pour beaucoup l’occasion de se reposer. C’est aussi un moment favorable pour entretenir des relations humaines. » Rien de spécial, donc, du bon sens apprécié par tous. Pour le Pape, l’été le laisse à demeure romaine, et d’aucuns disent qu’il prend plus de temps pour la prière, l’étude et la lecture. On dit même qu’il écouterait de la musique argentine !

Simplicité, donc. Lui qui a voulu une Eglise pauvre pour les pauvres se devait de vivre ses vacances pauvrement. Sans résidence 5 étoiles, mais au contraire en ouvrant Castel Gandolfo au public qui se délecte des jardins surplombant le lac d’Albano.

N’empêche, il ne prendrait aucunes vacances, et ce depuis toujours. Alors qu’il a enjoint les prêtres à le faire lors de son homélie de la messe chrismale de 2015 : « Comme il est difficile de se reposer », lançait-il au presbyterium rassemblé à Saint-Jean du Latran. Or, « le repos est une chose de Dieu », expliquait-il. Qu’on se rappelle le shabbat qui clôt la création dans la Genèse et invite au repos, littéralement au farniente. A l’attente, aussi, comme un certain Samedi saint.

Une bonne fatigue
Il y a des fatigues inhérentes au ministère, et « c’est une bonne fatigue », assure-t-il. Il y a par contre une mauvaise fatigue, celle « de soi-même, de la déception de soi-même, de jouer avec l’illusion d’être autre chose » que soi… Et de conclure : « Celui qui ne s’aime pas se fatigue et à la longue se fatigue mal. » François, lui, aime passer du temps avec d’autres, au repas de midi : « un temps de repos spirituel » pour lui, des vacances en somme.

En 2016, le jésuite belge, Charles Delhez, a publié un ouvrage suggestif : « En vacances avec le pape François », rassemblant soixante-deux courtes méditations pour chacun des jours de juillet et d’août. De quoi nourrir les vacances des fidèles.

Avec François, l’été, c’est la va­cance des activités mais non les vacances en somme ! Quant à dormir, justement, notre papal octogénaire jésuite suivra peut-être son maître Ignace, qui, la nuit, réservait une partie du temps à se reposer, chapelet à la main, non exempt de quelque pieuse occupation de l’esprit.
A bon entendeur.

En librairie – juillet-août 2017

Par Claude Jenny

A lire

cher-pape-francois_1«Cher Pape François»

Un livre différent de et sur le pape François : il répond aux lettres qu’il a reçues d’enfants du monde entier. Un livre bienvenu tant pour les enfants que pour les adultes. A partir de 7 ans.

Editions Mame

Acheter pour 25.40 CHFcouv_abandonUne nouvelle collection: «Itinéraire spirituel»

« La vie de certains témoins de la foi résonne comme une invita-tion à faire connaissance. Découvrir leur voie spirituelle permet de comprendre leur vie. » C’est ainsi que les Editions Artège présentent une nouvelle collection, « Itinéraire spirituel », qui comptera 40 titres. Les deux premiers sont consacrés à Maximilien Kolbe, un père franciscain polonais à l’itinéraire étonnant et qui est mort dans le camp d’Auschwitz. Il a été canonisé en 1983 par Jean-Paul II. Le deuxième titre porte sur «L’amour avec Louis et Zélie Martin», les parents de Thérèse de Lisieux, canonisés par le pape François en 2015.

Editions Artège – sorties début juin

Acheter pour 7.60 CHF«Une expérience de spiritualité chrétienne»

Ce religieux à la réflexion profonde, après avoir été proche de nombreux Romands au travers de ses divers ministères, mène depuis 2003 presque une vie d’ermite dans sa petite maison jouxtant le monastère des dominicaines à Estavayer-le-Lac dont il est l’aumônier. Dans son dernier livre, « Une expérience de spiritualité chrétienne – La joie de croire », Frère Bernard Bonvin nous fait partager ce qui lui est offert comme vie privilégiée au sein d’une communauté de moniales. Ses homélies de la messe du dimanche au monastère sont également très appréciées et peuvent être consultées sur le site www.moniales-op.ch

Editions Saint-Augustin

Acheter pour 23.00 CHF«Marie des Vallées»

Après les Vierges Marie du canton de Fribourg, le journaliste Manuel Girardin a poursuivi ses pérégrinations en Valais pour réaliser 900 clichés de la Vierge, du Bouveret à Gletsch. Le livre « Marie des Vallées. En terre valaisanne » est un condensé de 165 images. Ce qui fait dire à l’auteur que, en Valais, la Vierge est partout.

Editions Cadédita

Acheter pour 35.00 CHF«Les mystères de la vie éternelle»

Un livre qui veut répondre à tous ceux qui se posent plein de questions sur tout ce qui se passe après la vie sur terre. Le père Jean-Marc Brot explore et expose les réponses de la révélation chrétienne « en parcourant les mystères du temps et de l’éternité, de la mort et de son au-delà (enfer, purgatoire, paradis) ».

Editions Artège – sortie début juin

Acheter pour 25.20 CHF

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. +41 24 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, +41 26 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch)

Un âge pour confirmer?

Par Pascal Bovet
Photo: DR
La question est lancinante et varie selon les diocèses, les mouvements d’Eglise et les théologies ambiantes.

J’ai reçu le sacrement de la confirmation à l’âge de 13 ans, en même temps que mon frère qui en avait 8. C’était avant le Concile. Puis, comme curé de paroisse, j’ai vu les demandes de confirmation diminuer de moitié ; à certains endroits, on passait à une confirmation accompagnant l’adolescence ou même la jeunesse.

Y a-t-il un âge pour confirmer ? La tradition latine retient l’âge de discrétion comme point de référence, le même que pour l’eucharistie (CEC No 1307). Cette conception privilégie ce que fait Dieu : Il donne sa grâce et qui peut le limiter ? Mais peut-on encore parler de la confirmation comme sacrement de la maturité chrétienne ?

Si l’on pratique le baptême des petits enfants, un espace doit être réservé au baptisé pour recevoir cette grâce supplémentaire de manière choisie, participative et mature.

S’il est difficile de déterminer fermement l’âge de la confirmation, il est permis de douter que le critère officiel soit suffisant  et justifié dans notre contexte.

Je comprends donc une confirmation précoce mais je préfère une démarche mature pour accéder au sacrement de la maturité chrétienne.

confirmation

Une foi adulte à 40 ans?

Par Thierry Schelling
Photo : Jean-Claude Gadmer
Y a-t-il un stade de sa vie de croyant-e où l’on peut se dire adulte dans la foi, comme l’on dirait d’un actif qu’il est professionnel de son métier parce qu’expérimenté ? A fréquenter la variété quasi infinie d’une paroisse populeuse et active, le curé que je suis en douterait parfois devant les questions posées : « A quelle heure est la messe de minuit (sic) ? », ou « Pourquoi y a pas de messe ce matin (Vendredi saint), les prêtres ne sont jamais dispo quand il le faut ! »… et j’en passe des vertes et des pas mûres.

Mûr, justement, ne devient-on jamais adulte dans le domaine de la foi ? E. Erikson, psychologue du comportement (1902-1994), a établi huit stades de la croissance humaine, de la naissance à la mort. Et ce n’est, selon lui, qu’au sixième stade que l’on parvient à une certaine maturité, notamment de sa foi ! Intéressant. Quel est-il ? Celui qui, après les étapes d’apprentissage de l’espoir, de la volonté, de la conviction, de la compétence et de la fidélité, se caractérise comme étant… celle de l’amour, où se résout la question de l’intimité à vivre seul-e ou en duo. Cette sixième étape commence vers 18 ans. Auparavant, le « maturant » a répondu aux questions : qui suis-je et où vais-je ? (12-18 ans), suis-je capable ou pas ? (6-11 ans), suis-je bon ou mauvais ? (3-6 ans), suis-je compétent seul ou dépendant des autres ? (18 mois-3 ans) et, le premier stade (0-18 mois) : puis-je faire confiance à la vie ou pas ? Tout un programme…

Donc, on ne serait adulte dans sa foi que vers la quarantaine, et surtout après avoir répondu personnellement aux questions susmentionnées ! Ce n’est donc pas en fonction d’une tranche d’âge, mais en mesure de ses réponses que sa croissance est avancée…ou pas. Et ce, indépendamment de son âge effectif !

Grâce à Erikson, on peut dès lors se demander si la première des communions ou la confirmation pourraient être proposées, préparées et vécues en fonction de son stade de croissance plutôt que d’un scolaire enchaînement détaché de sa maturation…

A quel âge les sacrements?

A quel âge peut-on recevoir tel ou tel sacrement? Poser la question en terme d’âge est déjà une façon de verrouiller la réponse. Car si notre carte d’identité indique l’âge de nos artères, c’est la profondeur de notre foi et la valeur de nos actes qui indiquent notre maturité chrétienne. Et c’est plutôt de cet âge-ci dont il s’agit quand on parle de limite inférieure de réception des sacrements.

Par Vincent Lafargue
Photos : Jean-Claude Gadmer
Si la question de l’âge de réception est bien fixée canoniquement pour les sacrements de l’engagement (ordre dès 25 ans et mariage dès l’âge autorisé pour le mariage civil dans le pays en question), ainsi que pour les sacrements de guérison (onction des malades dès la naissance en cas de danger, réconciliation dès l’âge dit « de raison » à 7 ans), il n’en va pas de même pour les trois sacrements,  liés, dits de « l’initiation chrétienne » : baptême, eucharistie, confirmation.

Le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg ainsi que le diocèse de Sion ont engagé tous deux une grande réflexion sur le sujet. Les deux visent les mêmes buts :
amener le catéchumène (la personne qui demande l’initiation chrétienne) à rencontrer véritablement le Christ à travers une catéchèse intergénérationnelle d’engendrement et de cheminement. Par voie de conséquence, il s’agit aussi d’arrêter de considérer le sacrement de confirmation comme un certificat de fin de catéchisme mais bien plutôt comme le début d’une vie chrétienne adulte, avec les devoirs que cela suppose.

Le chemin concret sera pourtant très différent selon que l’on se trouvera en Valais ou ailleurs en Suisse romande dans les années à venir.

LGF : êtes-vous prêts ?

Pour le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, la responsable de la catéchèse qu’est Fabienne Gapany repousse d’emblée toute question relative à un âge plancher. « Est-ce que la personne est prête ? » dit-elle. Voilà la vraie question. Cela suppose une tout autre vision de la catéchèse que les vieux manuels de grand-papa en forme de questions-réponses. Il ne s’agit pas d’avoir le maximum de bonnes réponses à une série de questions dogmatiques, mais bien de répondre personnellement à UNE SEULE question : suis-je prêt ? Ai-je envie de recevoir l’initiation chrétienne ? Et si j’ai été baptisé dans ma petite enfance, suis-je prêt à communier à la table du Seigneur ? Est-ce que je comprends, au moins un peu, non pas les concepts compliqués qui tentent d’expliquer la présence réelle dans l’hostie mais bien QUI se trouve dans cet apparent morceau de pain ? Suis-je prêt à la rencontre avec le Christ, en somme ?

Bien plus que la messe

Pour la confirmation, même approche : suis-je prêt à vivre de ma foi chrétienne, à appliquer les préceptes de la lettre de Jacques qui rappelle que la foi sans les actes est morte ? Suis-je prêt, non pas à venir à la messe tous les dimanches tout en recommençant à médire de mon prochain dès ma sortie sur le parvis, mais bien à appliquer les commandements aussi en dehors de la messe dominicale, dans ma vie de tous les jours ? Suis-je prêt à témoigner du Christ par toute ma vie ?

Dès lors, parler d’âge nous emmène déjà dans la mauvaise direction. Il s’agit de parler de maturité. Chacune, chacun pourra alors décider de vivre le cheminement qui le mènera à confirmer son baptême, et les parcours de catéchèse seront aussi variés que les catéchumènes du moment. C’est un vrai défi, relève Fabienne Gapany, notamment pour nos catéchistes qui n’ont plus un seul programme, une seule méthode que l’on pourrait appliquer à tout le monde, mais qui vont devoir apprendre à écouter, à accoucher la foi présente en chaque catéchumène.

Sion : la confirmation comme cadeau pour la route

Mgr Lovey à l’écoute d’une jeune qui reçoit le sacrement du « premier pardon ».
Mgr Lovey à l’écoute d’une jeune qui reçoit le sacrement du « premier pardon ».

Pour l’évêque de Sion, Mgr Jean-Marie Lovey, la confirmation ne doit pas être vue comme l’attestation d’une foi chrétienne adulte, mais bien comme le cadeau que Dieu fait à la personne qui confirme son baptême pour l’aider à cheminer et à devenir, à terme, un chrétien adulte. En ce sens, ce sacrement devrait être offert au plus grand nombre, sans dépendre d’un grand parcours de « vérification » des connaissances.

Aussi le diocèse de Sion proposera-t-il, à partir de la rentrée scolaire de cet automne, le sacrement de la confirmation dès l’âge de 11 ans. Mais ce sacrement sera suivi d’un parcours proposé jusqu’à la majorité et fait d’activités intergénérationnelles au cours desquelles les jeunes auront l’occasion de grandir dans leur foi.

Le tout pourra être ponctué par une profession de foi solennelle, devant la communauté, en fin d’adolescence, une fois le jeune prêt à rendre compte de l’espérance qui l’habite et de l’agir chrétien qui parsème ses journées.

Rencontres intergénérationnelles saisonnières

Mgr Lovey, dans les nouvelles orientations catéchétiques qu’il a promulguées tout récemment, insiste sur la transmission. La catéchèse d’un enfant commence bien avant sa naissance, lors de la préparation au mariage de ses parents.

A l’aide de quatre rencontres intergénérationnelles paroissiales par année, le diocèse de Sion espère que les fidèles prendront conscience que la catéchèse est l’affaire de tous, parents, grands-parents, parrains, marraines, et pas seulement une matière encore peu ou prou abordée à l’école en Valais.

Changer de paradigme

Les deux diocèses romands nous invitent donc à un réel changement de paradigme : ce n’est plus l’âge des artères qui est déterminant, mais bien celui de l’esprit. Et quand bien même, ce n’est pas parce que je ne connais pas forcément le dogme de la transsubstantiation sur le bout des doigts que je n’ai pas droit au cadeau de la grâce de Dieu. Au fond, ce serait faire bien peu de cas de cette grâce que de ne pas croire qu’elle va elle-même être un guide pour éclairer quelqu’un au sujet des mystères de la foi, et que leur totale compréhension préalable ne précède donc pas nécessairement la réception de cette force venue de Dieu.

Une méga-confirmation diocésaine

Suivant le modèle de plusieurs diocèses français, Mgr Jean-Marie Lovey a décidé d’une grande confirmation diocésaine à la Pentecôte 2018, histoire de permettre à celles et ceux qui seraient en parcours vers la confirmation tout en ayant dépassé l’âge de 11 ans  de pouvoir vivre ce sacrement. Ce sont plus de 3000 confirmands qui sont attendus au CERM de Martigny l’an prochain pour un événement qui les marquera au moins autant que la petite croix d’huile que leur front recevra ce jour-là.

En librairie – juin 2017

Par Claude Jenny, avec Sœur Franzisca Huber, libraire à la Librairie St-Augustin de St-Maurice

A lire

une-vie-simple«Une vie simple» dans la communauté d’Enzo Bianchi

Alexis Jenni et Nathalie Sarthou-Lajus retracent la rencontre de deux écrivains avec Enzo Bianchi et la communauté monastique que cette personnalité du christianisme a fondée en Italie. Une rencontre intense qui a marqué les deux auteurs.

Albin Michel, 2017, 200 pages.

Acheter pour 24.90 CHFyves-duteil« Et si la clé était ailleurs ? »

Le chanteur-auteur-compositeur Yves Duteil explique comment la spiritualité guide sa vie, sa quête de sens, ses sentiers intérieurs, ses interrogations fondamentales. Un témoignage de la même richesse que ses chansons, dont la célèbre « Prendre un enfant par la main ».

Médiapaul, collection grands témoins, 2017, 110 pages.

Acheter pour 18.20 CHFcest-un-autre« C’est un autre qui nouera ta ceinture », la foi au risque d’Alzheimer

Un titre tiré de l’Evangile de Jean pour un témoignage poignant: celui de Marie-Thérèse Dressayre, bibliste, qui raconte le long accompagnement de son mari atteint de la maladie d’Alzheimer. Un livre sur la vie malgré une lutte quotidienne contre le désespoir. A lire par tous ceux qui ont un proche touché par cette maladie.

Salvator, 2016, 190 pages.

Acheter pour 29.30 CHF

A écouter

cd_gregoriensChefs-d’œuvre grégoriens

Pour les amateurs de chant grégorien, toutes les plus grandes pages gravées sur deux CD et interprétées par dix-neuf chorales de moines, moniales, des scholas et des maîtrises. Un chef d’œuvre selon une spécialiste de cet art choral.

Studio SM, D3177, 45 plages, 2 CD, 2017.

Acheter pour 28.10 CHF

A voir

dvd_stpierreSaint Pierre

Le très beau film signé Giulio Base sur le premier apôtre de Jésus vient de sortir en DVD. Avec Omar Sharif dans le rôle principal.

SAJE Distribution, DVD de 2 fois 100 minutes.

 Acheter pour 33.00 CHF

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. +41 24 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, tél. +41 26 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch)

Le baptême à tout âge (Actes 16, 25-40)

Par François-Xavier Amherdt
Photo : Jean-Claude Gadmer
Lorsque le geôlier chargé de surveiller Paul et son compagnon de captivité Silas constate que le Seigneur a miraculeusement délivré ses prisonniers mais que ceux-ci ne se sont pas enfuis, il renonce à se suicider. Il demande alors aux hommes de Dieu ce qu’il doit faire « pour être sauvé » comme eux. Il se voit gratifié d’une catéchèse privée, lui et toute sa maisonnée. Il adhère à la foi, la traduit en actes immédiatement en soignant les deux disciples. Puis, dit le texte des Actes, il reçoit le baptême, « lui et tous les siens » (16, 33).

Dès le début du christianisme, dès les premières conversions au sein de l’Eglise primitive, c’est à tout âge que le baptême a été accueilli, y compris donc par les nouveau-nés, afin de souligner le cadeau de l’Esprit fait gracieusement par le Père.

Ainsi donc, contrairement à ce que prétendent parfois certaines communautés chrétiennes, notamment évangéliques, le Nouveau Testament ne réserve pas le don du baptême aux adultes. Pour le Seigneur, le Royaume appartient aux tout-petits et à ceux qui leur ressemblent (cf. Marc 10, 14). Comment dès lors l’Eglise pourrait-elle priver les bambins, que le Christ se plaît à bénir en leur imposant les mains (cf. Marc 10, 16), de ce signe du salut ?

Comme pour les proches du gardien de prison, dans les Actes des apôtres, c’est portés par la foi d’adultes, parents, parrains et marraines, grands-parents, famille et communauté, que les nourrissons sont associés à la grâce baptismale. La redécouverte progressive du catéchuménat des adultes et des enfants en âge de scolarité, depuis le concile Vatican II, nous montre par ailleurs que ce qui compte d’abord, c’est la démarche même de la demande des sacrements. L’âge est second, la question vient après : avec notre Dieu, c’est toujours « le moment favorable » (2 Corinthiens 6, 2).

La croix

Par Pascal Bovet
Photo : DRLes premiers chrétiens évitaient de se faire remarquer en laissant des signes ; celui du poisson a précédé la croix. Il suffisait de dessiner sommairement un poisson et de penser en grec « Ichtus » et on se reconnaissait dans la profession de foi : « Jésus, Christ, fils de Dieu, sauveur ».

« Par ce signe tu vaincras » : la croix, Constantin ouvre une ère nouvelle de tolérance.

Les orfèvres et les peintres se sont emparés du signe des chrétiens devenu traditionnel.

Bien que la sobriété soit plus apte à dire la réalité que cache ce signe, des œuvres d’art, marquées de leur époque et de leur origine sociale, font partie des trésors d’églises ou de musées.

Une halte à l’Hospice du Grand-Saint-Bernard permet d’en voir une collection remarquable dans le Trésor.

Grégory Roth

Propos recueillis par Vincent Lafargue
Photo: DRT’es-qui?
Grégory Roth, 29 ans, marié, j’habite à Fribourg.

 Tu t’engages où? 
Je suis directeur du chœur mixte de Sainte-Thérèse (Fribourg), nouveau responsable des messes radiodiffusées par la RTS, et journaliste RP à cath.ch

 Grégory, l’Eglise de demain sera… ?
Ce que l’on saura construire avec ce qu’elle est aujourd’hui, en étant attentifs aux signes des temps, notamment.

Grégory, tu es journaliste RP depuis le 1er janvier 2017. Une consécration ?
Un début ! J’ai fait un travail d’enquête sur l’immigration, me demandant comment l’Eglise a besoin des étrangers aujourd’hui pour pouvoir vivre et comment le durcissement des lois aux frontières empêcherait l’Eglise de demain de survivre. Pas facile de faire venir des sœurs africaines aujourd’hui, par exemple. Ce sujet m’encourage à réfléchir à beaucoup d’autres sujets qui
intéressent l’Eglise actuelle.

Comment se porte cath.ch ?
Notre rédaction catholique romande est en pleine expansion, avec le multimédia que reflète notre site internet. Une plateforme qui fonctionne de mieux en mieux : nous avons notamment intégré la vidéo avec de petits reportages qui plaisent bien. De plus en plus de gens témoignent de leur intérêt pour notre travail.

Pourtant, l’objectivité du journaliste demeure : tout en étant en lien avec l’Eglise, on n’a aucun compte à lui rendre. En somme, on écrit sur l’Eglise mais pas pour l’Eglise.

Tu viens de reprendre la production des messes radiodiffusées par la RTS. Un défi ?
C’est un petit mandat pour une immense paroisse, la plus grande de Suisse romande, et même au-delà. On est véritablement dans un service public et pastoral pour bien des personnes qui ne peuvent se déplacer. C’est une chance aussi d’avoir la messe à 9h, car beaucoup de personnes écoutent la messe radio avant d’aller à la messe de leur propre communauté.

Et diriger un chœur, cela complète tout cela ?
Cela change du travail journalistique. Mais, paradoxalement, cela empêche parfois de vivre une célébration comme un fidèle. Il y a tout le temps une attention, une anticipation à avoir. Pour moi, il est essentiel que le rôle de directeur de chœur puisse se combiner avec la direction de l’assemblée, ce qui est possible dans la paroisse Sainte-Thérèse à Fribourg.

Pour aller plus loin

A visiter : www.cath.ch

Gaëtan Steiner

Comme tous les mardis, Gaëtan Steiner se rend aujourd’hui à La Castalie à Monthey, un centre médico-éducatif pour enfants et adultes présentant une déficience intellectuelle ou un polyhandicap. Avec lui, nous partons à la découverte de la pastorale spécialisée auprès des personnes en situation de handicap.

Propos recueillis par Véronique Benz
Photos : LDDIl est environ 8h30, Gaëtan arrive à La Castalie. Il se rend à la chapelle de l’institution, qui est le lieu de rassemblement de l’équipe d’animation spirituelle. Elle comprend quatre personnes à temps partiel, plus Gaëtan. Les membres de l’équipe travaillent en général seuls, mais cette année, deux personnes sont en formation et évoluent donc en binôme. Après s’être replongés dans le déroulement de la catéchèse du jour, Gaëtan et sa collègue prennent un court temps de prière. Puis ils partent rejoindre un groupe sur son lieu de vie, ou de travail pour ceux qui sont en atelier.

Dans la salle, six personnes poly­handicapées sont attablées, certaines sont en fauteuil roulant. Gaëtan et sa collègue prennent le temps d’accueillir chaque personne et de se mettre à l’écoute de ce qu’elles vivent au quotidien. Les personnes en situation de handicap ne s’expriment pas toujours clairement, mais les éducateurs et les soignants qui les accompagnent sont là pour aider à la communication et transmettre les informations.

L’équipe présente parfois des personnages bibliques.
L’équipe présente parfois des personnages bibliques.

Gaëtan invite les participants à faire un beau signe de croix, puis le groupe entonne un chant. Le deuxième temps de la rencontre se vit autour de la Parole de Dieu. Cette année, le thème choisi par l’équipe d’animation spirituelle est le chemin. Gaëtan est arrivé dans la salle avec un sac à dos. Il en sort un chemin qui est déposé sur la table, puis une Bible. Les deux animateurs racontent un texte biblique. Pour aider les participants à le comprendre, ils utilisent de petits personnages bibliques. Ils ont aussi parfois recours à des images ou des objets symboliques.

A la fin de la narration, Gaëtan sort de son sac de montagne une bougie, il la dépose sur le chemin et l’allume. « Dieu est présent au milieu de nous. Il vient nous visiter », relève l’animateur. Puis il reprend le texte biblique et essaie de faire des liens entre l’Ecriture et la vie des personnes. Gaëtan m’explique que l’appropriation d’un texte biblique par des personnes en situation de handicap est difficile. « Pour faire le lien entre l’expérimentation et le message, il faut décliner la Parole de Dieu selon les cinq sens. » Les animateurs doivent être inventifs et créatifs pour trouver le moyen par lequel les participants pourront expérimenter la Parole de Dieu avec leur corps. Aujourd’hui, ils utilisent de la pâte à modeler. La rencontre se termine par un moment de prière. Les animateurs prennent la bougie en main et vont vers chaque personne pour un temps de prière personnelle avec elle. Tout ce temps se vit dans un grand respect et dans le silence. Le temps des « au revoir » est aussi important que celui de l’accueil.

La messe tous les 15 jours

Il est 11h15 lorsque les animateurs se retrouvent à la chapelle. Gaëtan m’explique la suite du programme de la journée. « Nous voyons les groupes chaque quinzaine. Tous les 15 jours, nous avons une messe l’après-midi qui reprend le texte biblique qui a été étudié par les groupes. »

A 14h, après la pause repas, les animateurs spirituels sont de retour à la chapelle de La Castalie. Ils s’affairent aux aspects liturgiques et logistiques de la célébration. Il est près de 15h, lorsque Gaëtan accueille un petit groupe de bénévoles. « Les bénévoles sont là pour nous aider à encadrer les personnes en situation de handicap. Ils vont chercher les personnes qui désirent participer à la messe dans leur groupe de vie, soit dans leur atelier de travail. » Ainsi débute à travers toute l’institution un cortège de chaises roulantes qui converge vers la chapelle. « C’est vraiment le royaume de Dieu », s’exclame Gaëtan. A 15h30, la célébration commence. Le prêtre célèbre la messe de manière adaptée aux participants. L’accueil, le rite pénitentiel et la lecture de l’Evangile sont particulièrement soignés. La célébration est très vivante. Les personnes tapent des mains aux sons de la musique. Si une personne a envie de prendre la parole, elle s’exprime. Il n’y a pas de barrières, chacun vient avec tout ce qu’il est. Malgré tout, la messe est recueillie et priante.

Gaëtan Steiner avec l’équipe d’animation spirituelle de La Castalie à Monthey.
Gaëtan Steiner avec l’équipe d’animation spirituelle de La Castalie à Monthey.

A la fin de la célébration, l’équipe d’animation spirituelle et les bénévoles reconduisent les personnes dans leur groupe de vie ou dans leur atelier. Puis ils s’activent au rangement. Il est 17h, assis dans la chapelle, les membres de l’équipe d’animation spirituelle font un rapide débriefing de la célébration avant de se dire au revoir.

L’équipe de la pastorale spécialisée accompagne les personnes en situation de handicap dans tout ce qui fait leur vie. « Lorsqu’il y a des personnes qui décèdent, nous prenons également en charge les célébrations. Si la célébration a lieu en paroisse, nous célébrons à La Castalie une messe du souvenir. Cette année, nous avons eu la chance de préparer six enfants de La Castalie à la première communion. Ils l’ont vécue le 30 avril lors d’une magnifique célébration. »

Biographie

Gaëtan Steiner vit à Vétroz. Marié, il est papa de deux petites filles, son épouse attend leur 3e enfant. Animateur pastoral dans le diocèse de Sion, il a terminé sa formation à l’Institut romand de formation aux ministères (IFM) en 2013. Il travaille à 50% pour la pastorale des jeunes et à 50% pour la pastorale auprès des personnes en situation de handicap.

Une belle amitié

Joseph et Jacqueline sont d’ici, Schecho et Amina, sont kurdes syriens. Ils se rencontrent, échangent, s’entraident et s’enrichissent de leurs différences.

Par Bertrand Georges
Photo: J. Kocher
Joseph et Jacqueline, comment avez-vous connu Schecho, Amina et leurs enfants ?Schecho et Amina, pourtant de confession musulmane, ont souhaité que leurs enfants suivent le catéchisme afin de connaître la religion de leur pays d’accueil. Ça a été un premier contact. Notre relation s’est aussi approfondie au travers d’un engagement dans l’association Providence qui recueille les invendus d’une grande surface pour les redistribuer à des personnes nécessiteuses. Cette famille se montrait toujours très reconnaissante et s’est même engagée pour aider l’association.

De là une amitié est née ?
Oui. Il y a eu des invitations réciproques, ce qui leur a permis, entre autres, d’améliorer leur français. Nous avons aussi été heureux de découvrir toutes les richesses de leur culture notamment autour de la table, toujours accueillante. Au fil des rencontres, cette amitié a grandi au point que nous nous considérons aujourd’hui comme frères et sœurs et qu’entre nous, les services rendus font quasiment partie du quotidien.

Qu’avez-vous découvert de leur histoire ?
En Syrie, ils jouissaient d’une bonne situation. Mais les rivalités et la guerre ont tout anéanti. Ils souffrent évidemment de la destruction de leur pays, mais ne s’en plaignent jamais, sauf si on leur demande d’en parler. Quant à leur foi, ils la vivent de façon très ouverte, mettant surtout l’accent sur la bonté et le partage. Il leur arrive aussi de participer à des célébrations chrétiennes lors de circonstances particulières comme la sépulture de ma maman ou la fête de Noël qui les a beaucoup marqués.

Au fond, quelles sont les attitudes qui ont édifié cette belle relation ?
De notre côté, une volonté de répondre à l’appel de Dieu qui nous demande d’aller à la rencontre du pauvre, de l’étranger. Du leur, un désir de s’intégrer en surmontant les difficultés de la langue et la timidité. Nous avons aussi été touchés par leur douceur et leur hospitalité. Il ne faut pas avoir peur de la rencontre, elle est une richesse pour tous.

Communiquer l’espérance

Par Dominique-Anne PuenzieuxmediensonntagGrâce aux nouvelles technologies, nous pouvons partager instantanément l’information et la diffuser largement. Qu’elle soit bonne ou mauvaise, vraie ou fausse. Le pape François, dans son message annuel, à l’occasion de la 51e Journée mondiale des communications sociales, rappelle à tous les communicants qu’ils sont responsables de ce qu’ils diffusent et les invite à communiquer l’espérance et la confiance en notre temps.

Quel beau programme ! A nous, journalistes ou rédacteurs d’un jour, de « briser le cercle vicieux de l’anxiété et d’endiguer la spirale de la peur ». Sans tomber dans un « optimisme naïf », naturellement. Laissons de la place pour les beaux récits et les témoignages encourageants de chrétiens engagés et bien dans leurs baskets.

Dans nos paroisses se vivent tous les jours de bonnes nouvelles ! « Le Royaume de Dieu est déjà parmi nous, comme une graine cachée à un regard superficiel
et dont la croissance se fait en silence », nous rappelle le Pape. A nous de les mettre en évidence dans L’Essentiel, Votre magazine paroissial, sur nos blogs, nos pages Facebook ou nos murs Instagram. Afin de partir confiants à la rencontre du plus grand nombre et d’offrir un vaste horizon à l’Esprit.

Les Prix Nobel de la paix

Par Olivier Roduit
Infographie: Régine Bindé

Le Prix Nobel de la paix récompense « la personnalité ou la communauté ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix ». Huit personnalités religieuses ont reçu ce prestigieux prix.

Wordpress Social Share Plugin powered by Ultimatelysocial
LinkedIn
Share
WhatsApp