Regards fraternels à l’Hôtel-Dieu de Sion

Par Nicole Andreetta
Photos: Jean-Claude Gadmer

Joëlle Carron
Joëlle Carron

Midi tapant. Au 3e étage, 14, avenue de la Gare à Sion, les convives s’installent autour des tables. Le repas peut commencer. Un repas simple, sain et équilibré proposé sous le signe de l’amitié et de la fraternité. Les conversations vont bon train.

Peines, joies, difficultés, grands et petits soucis… tout est bon à partager !

Créé il y a vingt ans par Sœur Marie-Ernest, infirmière en psychiatrie retraitée, l’Accueil Hôtel-Dieu reçoit entre 9h et 16h, chaque jour de la semaine, une quarantaine de personnes. Joëlle Carron, animatrice pastorale, et Marie-Jeanne Mukorugomwa, entourent l’équipe de bénévoles indispensables au fonctionnement du lieu.

La frontière entre les personnes qui accueillent et celles qui sont accueillies est ténue.

Chacun a quelque chose à donner, chacun peut recevoir.

Enseignant retraité, Marc est bénévole depuis deux ans et demi. Il aide à la préparation du repas et assure le service : « Je croise régulièrement des habitués de l’Hôtel-Dieu en ville. Auparavant, je ne voyais pas cette partie de la population. Venir ici m’a ouvert les yeux ! »

Une dame âgée vient régulièrement à l’Accueil Hôtel-Dieu  pour manger. Elle trouve ce qui est proposé meilleur que les repas livrés à domicile. Ici, elle rencontre du monde. C’est sa sortie de la journée.

Guadaloupe est une habituée des lieux. De ses doigts de couturière habile elle a, pour le bonheur de tous, confectionné les personnages de la crèche de Noël l’an passé.

Comme le souligne Joëlle :  « Dans le respect de la liberté de chacun, nous fonctionnons un peu comme une famille élargie. Le lien premier qui nous relie est un lien fraternel. Un lien qui nous amène, pour un moment, à cheminer ensemble, à nous faire grandir, à nous mettre debout… »

Un service diocésain de la diaconie

Le 16 juin 2017, Mgr Lovey, évêque de Sion, a officiellement inauguré le Service diocésain de la diaconie en mandatant six membres de l’Eglise dont Joëlle Carron. « Il ne faut pas se dédouaner du souci du plus pauvre. Si les chrétiens n’ont pas le monopole de l’attention aux frères souffrants, celle-ci fait véritablement partie de la mission de l’Eglise », dit Mgr Jean-Marie Lovey.

Justyna Lotocka

Propos recueillis par Vincent Lafargue
Photo : DR
T’es-qui?
Justyna Lotocka, 39 ans, théologienne, originaire de Pologne, habitant Lausanne.

 Tu t’engages où?
Je m’engage en aumônerie auprès des jeunes de l’Université de Lausanne. 50% de mon poste d’aumônerie est au service de l’UNIL-EPFL, 50% au service de gymnases.

 Justyna, l’Eglise de demain sera… ?
… en renouvellement constant, accueillante à l’image de l’icône de la Trinité.

Quels sont les défis de l’aumônerie de l’UNIL ?
Le but de l’aumônerie est évidemment de répondre aux jeunes, à TOUS les jeunes quelle que soit leur religion, leur spiritualité. Un de nos rôles est de veiller à la paix entre les peuples sur le campus, à la promouvoir. Nous organisons donc diverses activités, expositions, célébrations, prières de Taizé, soirées d’échange autour de thèmes spirituels pour que chacun puisse s’exprimer et que le partage entre religions soit une réalité entre nous. Nous emmenons aussi des jeunes pour expérimenter le bénévolat à travers l’une des œuvres de la fondation Mère Sofia, la soupe populaire de Lausanne. C’est l’occasion pour des universitaires de se confronter à la vie des plus pauvres. Des excursions sont aussi organisées (marche dans le désert, montée au Grand-Saint-Bernard, visites touristiques…).

Qu’est-ce que le public de l’université a de particulier pour une aumônière ?
Ce sont des personnes de passage. L’accueil a une très grande importance du coup, et les liens qui peuvent se nouer entre elles aussi. Etre créatrice de liens me plaît beaucoup : lorsque je vois que des jeunes venus du monde entier se rencontrent à l’aumônerie et échangent leurs coordonnées, se découvrent moins seuls, alors c’est une grande joie. Parfois aussi, des jeunes qui ont quitté l’université reprennent contact avec moi une ou deux années plus tard et c’est très agréable de voir ce lien qui continue entre eux et Dieu.

Une anecdote ?
Ce jeune qui se rit des personnes « croyantes non pratiquantes » car il est exactement l’inverse : il se dit agnostique mais participe aux prières de Taizé et va régulièrement à Taizé lui-même : « Moi je suis pratiquant mais pas croyant ! » dit-il. Il est à l’image de ce que nous pouvons proposer ici : beaucoup de jeunes sont en profonde recherche spirituelle, en recherche de Dieu, de valeurs. Ils ne sont pas forcément liés, dans leur identité, à une tradition ou une religion, mais ils cheminent. Dieu agit à sa manière dans le cœur de chacun… et ces jeunes sont formidables !

Pour aller plus loin

Le site de l’aumônerie de l’UNIL :
www.unil.ch/aum/

En librairie – septembre 2017

Par Claude Jenny

A lire

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Une spiritualité chrétienne du numérique ?

Le père Ludovic Frère, qui reçoit les pèlerins à Notre-Dame de Laus, livre une réflexion sur la manière d’intégrer le numérique dans la vie spirituelle. Smartphones, tablettes et autres bidules connectés nous relient magnifiquement aux autres et sont de nouveaux outils d’évangélisation. Mais ils présentent aussi des dangers! Le chrétien doit donc savoir trier. Conseils d’un théologien pour utiliser le numérique.

Editions Artège

Acheter pour 28.90 CHFlenfantL’enfant est l’avenir de l’homme 

La grande pédagogue Maria Montessori pouvait bien l’affirmer, elle qui a passé sa vie à étudier le développement de l’enfant et à prôner un enseignement qui le considère dans son ensemble. Elle a ouvert la voie à une école où l’enfant apprend autrement. Et avec plaisir !

Editions Desclée de Brouwer, sortie début septembre

Acheter pour 31.40 CHFcomment_etre_chretienComment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus
Le pari bénédictin

Comment les chrétiens peuvent-ils  faire face à un environnement de plus en plus hostile à la pensée chrétienne? Selon le journaliste américain Rod Dreher, auteur de cet essai, les chrétiens doivent tout simplement s’inspirer du modèle de saint Benoît «pour bâtir des communautés ouvertes, engagées et solidaires au milieu du monde». La traduction d’un livre très lu outre-Atlantique.

Editions Artège. Sortie en septembre

Acheter pour 30.80 CHF9782750913274Le guide des chemins de pèlerinage 

L’automne, temps idéal pour marcher! Donc peut-être pour recourir à ce guide de la journaliste Gaële de La Brosse qui nous fait découvrir de multiples autres chemins que celui de Compostelle, menant vers un sanctuaire ou permettant de cheminer sur les traces d’un saint. Une trentaine d’itinéraires dans l’Hexagone pour se mettre en route !

Presses de la Renaissance, coll. Pèlerin

Acheter pour 31.10 CHFlintranquillitePrix Spiritualité 2017

La Procure et le magazine «Panorama» ont décerné le Prix du Livre de spiritualité 2017 à la théologienne protestante Marion Muller-Colard pour son dernier livre, «L’intranquillité», que nous avions présenté dans cette rubrique.

Acheter pour 22.20 CHF

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. +41 24 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, +41 26 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch)

L’église d’Hérémence

Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude Gadmer 
_09w2763La vallée connaissait les rochers et les forêts ; c’étaient les matériaux pour la construction des maisons.

Le XXe siècle a « inventé » le béton : il a remonté la vallée de la Dixence et produit le fameux barrage-poids de béton.

Plus bas, à Hérémence, quand le besoin d’une nouvelle église s’est fait sentir, le béton s’est imposé.

Ainsi aujourd’hui, dans la vallée, avec un dessin plus élaboré qu’un barrage, se dresse l’église d’Hérémence au milieu du village.

De la montagne, on y retrouve les faces ciselées, découpées, creusées… c’est le paysage de la région.

Du barrage, même puissance du béton qu’on n’a pas économisé ; il faut du solide, qui résiste au temps, On attend cette qualité du barrage et de l’église : qui des deux durera plus longtemps ?

Le barrage est là-haut, seul. L’église est au milieu du village et couvre de l’ombre de sa masse les maisons traditionnelles en bois, brunies par le soleil des ans, blotties à ses pieds, comme les poussins sous la poule ou les brebis autour du berger : sécurité, confiance, ralliement.

L’église est jeune d’un demi-siècle, le village est « de toujours » : belle rencontre des âges !

Coiffée de la croix, elle porte haut dans le ciel du Val d’Hérens le signe d’une présence chrétienne.

Une autre visite nous conduirait à découvrir la vie plus intime de cette église.

Architecte : Walter Föderer, Zurich, église consacrée en 1971.

Fin de vie: que dit l’Eglise?

Choisir le thème de la fin de vie, c’est traiter du moment le plus sensible de la vie de chaque être. Pour le chrétien, ce devrait être une étape sereine, vécue dans la foi et l’accompagnement de l’Eglise. Mais dans une société davantage imprégnée de choix individualistes, et avec un vent favorable pour le suicide assisté, le sujet se complexifie. Petit vade-mecum de questions qui taraudent les esprits et auxquelles l’Eglise doit répondre.

Par Claude jenny
Photos : Ciric, DR
Résumons ce que l’Eglise dit aujourd’hui sur ce thème si délicat de la fin de vie.

Suicide assisté : c’est non

L’Eglise dit clairement son opposition au suicide assisté (lire la rubrique « Bible » de l’abbé Amherdt en page VI). Le pape l’a dit aussi : on ne tue pas la vie ! On doit accompagner la fin de vie (lire l’article « Theo » de l’abbé Schelling en page VIII) : « Je ne peux pas concevoir le suicide assisté », disait Mgr Jean-Marie Lovey en réponse à une religieuse valaisanne qui prône publiquement le contraire. « L’Eglise prend fait et cause pour la vie avec le respect et la dignité totale de l’être humain quel que soit son état. En contribuant à banaliser la mort et le suicide des personnes, on donne un signal contraire », explique l’évêque du diocèse de Sion 1. « Le suicide assisté est un acte gravement contraire à la loi divine. C’est un homicide contre soi-même », lâche l’abbé Jean-Michel Moix, vicaire à Champéry. Une voix discordante existe, celle d’un prêtre belge, l’abbé Gabriel Ringlet, qui s’exprime régulièrement en Suisse romande. Il a publié un livre sur le sujet 2.

La Conférence des évêques suisses (CES) a mandaté sa commission d’éthique pour travailler à la rédaction de directives que les évêques devraient étudier durant leur session d’automne. Le nouveau président de cette commission, François-Xavier Putallaz, a accepté de s’exprimer à titre personnel. Pour ce professeur de philosophie à l’Université de Fribourg, « c’est inacceptable, car un suicide est toujours un drame. Le fait qu’il intervienne avec Exit n’y change rien. « C’est une violence contre soi-même, contre Dieu, et surtout contre les autres », ajoute-t-il. « La vie est un don qu’il ne nous appartient pas de supprimer », corrobore l’abbé Pierre-Yves Maillard, vicaire général du diocèse de Sion. Il y voit un enjeu de société. « Chaque personne, quel que soit son âge ou son état, doit se sentir utile, valorisée. Jusqu’à la fin », ajoute l’abbé Maillard.

1 « Nouvelliste », 25.2.2016
2 « Vous me coucherez nu
sur la terre nue », Albin Michel, 2015

Soins palliatifs : c’est oui

Les soins palliatifs aident à soulager la douleur physique.
Les soins palliatifs aident à soulager la douleur physique.

Si l’Eglise condamne le suicide assisté, elle dit oui aux soins palliatifs. « Car ce n’est pas supprimer la vie. C’est soulager la souffrance pour permettre de consentir à la mort. C’est éthiquement tout différent », explique François-Xavier Putallaz. L’évêque de Sion estime aussi que « ce n’est pas la même chose de donner une substance à quelqu’un pour apaiser ses souffrances ou lui donner une boisson létale qui entraînera la mort. Le but de la sédation est de maîtriser la douleur et la souffrance, pas de donner la mort. » 1

Le but des soins palliatifs étant d’éviter la souffrance physique, encore faut-il que l’accompagnement de la personne souffrante ou en fin de vie soit de qualité. C’est là que se situe le véritable enjeu.

Lorsqu’une personne entre dans un EMS, c’est pour y vivre la dernière étape de sa vie. « C’est notre mission de lui offrir un accompagnement global qui soit rempli de compétences », dit Philippe Genoud, directeur de la Maison Saint-Sylve, à Vex. « Nous avons  sensibilisé tous nos collaborateurs à cette mission. Pour qu’ils comprennent que c’est aussi une humanité qui vient à eux. Et qu’il importe de donner sens à ce qu’ils font », explique-t-il.

« Notre rôle est d’offrir la meilleure alternative au suicide assisté, donc un accompagnement de qualité, y compris au moyen des soins palliatifs. Nous arrivons à de bons plans de soins. Tout le personnel a été sensibilisé et formé à cet accompagnement de fin de vie qui implique évidemment des soins médicaux, mais aussi une démarche empathique, une écoute active, une démarche altruiste », commente le directeur de Saint-Sylve. Une question s’impose : tous les EMS garantissent-ils en termes de compétences cet accompagnement de qualité ? D’où l’importance de la formation. « Toute l’équipe de la pastorale de la santé va suivre une formation sur ce thème », annonce François Vallat, responsable de la pastorale de la santé pour l’Eglise fribourgeoise.

1 « Nouvelliste », 25.2.2016

Accompagner avec Exit : c’est oui

Accompagner aussi bien que faire se peut.
Accompagner aussi bien que faire se peut.

L’Eglise doit-elle accompagner une personne qui a recours à Exit ? « L’Eglise doit accompagner toute personne en fin de vie. C’est un geste d’amour, d’infinie tendresse. Donc le prêtre ou l’agent pastoral doit accompagner, et même jusqu’au bout, jusqu’à la frontière s’il en a la force. Mais il doit être d’une intransigeance absolue par rapport à l’acte », explique le professeur Putallaz. « Je dirais à la personne : comme chrétien, je ne peux pas approuver votre geste. Mais, si vous le souhaitez, je reste disponible pour continuer d’échanger avec vous, pour vous accompagner », explique Bernadette Lopez, aumônière à l’Hôpital de Morges. « Bien sûr qu’il faut accompagner. Mais c’est au choix du prêtre ou de l’agent pastoral de savoir jusqu’où il peut aller », estime l’abbé Pascal Desthieux, vicaire épiscopal pour le canton de Genève.

Célébration : c’est oui

Tout catholique qui décède a droit à une cérémonie funèbre. Y compris les personnes qui se suicident. Donc aussi celles qui recourent à Exit. Les avis sont quasi unanimes : le prêtre doit accepter. Les exceptions sont rares. « Comment il parlera du départ de la personne durant son homélie lui appartient : c’est à lui de sentir comment dire les choses au mieux », selon l’abbé Pascal Desthieux. « Il faut dire la vérité, ne rien cacher », estime le professeur Putallaz.

Onction des malades: c’est selon…

Tout catholique malade ou dont la fin de vie approche peut recevoir l’onction des malades. Le prêtre peut-il  donner ce sacrement à une personne qui recourt à Exit ? « En principe, si la personne a la ferme intention de mettre fin à ses jours, je dis non, car l’onction des malades est un sacrement de la vie, de la guérison. On ne peut pas en même temps demander l’aide de Dieu pour vivre et vouloir se donner la mort », estime l’abbé Pierre-Yves Maillard, qui précise toutefois qu’il peut en aller autrement pour une personne inscrite à Exit et qui demanderait le sacrement sans lien immédiat avec le passage à l’acte, et que le discernement est parfois délicat. « Je ne peux pas donner l’absolution à une personne qui n’a pas de repentir pour ses péchés ou pour l’intention qu’elle a de recourir à Exit. Et je ne peux conférer l’onction des malades puisque ce sacrement procure aussi le pardon des péchés. », dit quant à lui l’abbé Jean-Michel Moix.

« Il faut introduire là la notion de temporalité et bien distinguer toutes les situations. Notamment le moment où le sacrement est demandé », commente le professeur Putallaz. Pour l’abbé Vincent Lafargue, curé d’Evolène, « on ne sait jamais si la personne ne va pas changer d’avis et renoncer au dernier moment. Je peux dire à une personne qui va partir avec Exit : je vous donne l’onction pour que Dieu change votre cœur », dit-il joliment.

L’abbé Pascal Desthieux ne souhaite pas qu’il y ait une directive sur ce point car « je ne peux pas exclure de donner le sacrement. Tout dépend du cheminement de cette personne et du moment où elle manifeste ce désir ». « Il faut distinguer chaque cas. Laisser la liberté à la conscience du prêtre », conclut Cathy Espy-Ruf.

Exit recrute fort

La présence d’Exit n’est pas nouvelle. Cette organisation nationale – la plus active en Suisse romande – affiche 125 000 adhérents, dont 24 225 en Suisse romande. Elle a donné la potion létale à 216 personnes en 2016 en Romandie. « Cessons de faire grand cas de quelques cas ! » dit Cathy Espy-Ruf, responsable de la pastorale de la santé pour l’Eglise catholique de Genève. A la veille de l’été, un courant alémanique s’est manifesté au sein d’Exit visant à  élargir ses critères d’inter-vention. Aujourd’hui, il faut souffrir d’un mal incurable ou de « polypathologies invalidantes liées à l’âge ». Demain, il suffira peut-être simplement d’avoir sa capacité de discernement pour le demander. Court-on au dérapage incontrôlé ?

«Dans la vie comme dans la mort»

Par François-Xavier Amherdt
Photo : Ciric
« Dans la vie comme dans la mort, nous appartenons au Seigneur » (Romains 14, 8b). Ces paroles fortes de l’Epître aux Romains, placées dans le contexte de l’exhortation de Paul en faveur de la charité envers les personnes « faibles » et vulnérables, expliquent pourquoi l’Eglise catholique continue de privilégier les soins palliatifs face à l’accompagnement au suicide et à l’euthanasie. Il faut bien sûr tout faire pour atténuer ou évacuer la souffrance, y compris si cela peut hâter quelque peu la fin de l’existence. Mais il convient de nous en remettre « naturellement », sans aucun « acharnement disproportionné », à la volonté de Dieu, qui donne et accueille la vie. « En effet, nul d’entre nous ne vit pour soi-même, comme nul ne meurt pour soi-même. Si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur », affirme Paul dans la plus grande de ses lettres (Romains 14, 7-8a).

Pour l’apôtre des nations, cela signifie que notre vie ne nous appartient pas : nous sommes appelés à respecter infiniment la dignité de l’ensemble de nos frères et sœurs fragiles, notamment les personnes mourantes, atteintes de différentes pathologies handicapantes ou marquées par le grand âge. Qui sommes-nous pour perdre toute considération à l’égard de notre prochain malade, et décréter que son existence n’a plus de sens ? Souvent la demande de suicide assisté ou d’euthanasie provient du regard qui est porté par les proches. Et lorsque la personne « fatiguée de la vie » est entourée d’amour, précise le personnel soignant engagé dans les unités de soins palliatifs, voilà que cette requête tombe la plupart du temps.

« Car le Christ est mort et revenu à la vie pour être le Seigneur des morts et des vivants. Mais toi, pourquoi juger ton frère ? Et toi, pourquoi mépriser ton frère ? », ajoute Paul. Cela vaut à la fois pour le respect de la dignité de chaque être, comme d’ailleurs pour le non-jugement envers ceux qui décident d’en finir avec leur vie. Qui sommes-nous pour nous permettre de juger quiconque ?

L’amour ne jalouse pas

Poursuivant sa méditation sur l’Hymne à la charité (1 Co 13) 1, le pape François nous invite à nous libérer de la jalousie. Alors que l’envie nous porte à nous centrer sur nous-même, l’amour vrai conduit à se réjouir du succès des autres.

Par Bertrand Georges
Photo : DR
A qui n’est-il jamais arrivé de se sentir un peu mal à l’aise en raison du succès des autres, ou de ne pas pouvoir s’en réjouir ? Pour le pape François, l’amour vrai, qui nous invite à regarder les personnes avec le regard de Dieu, nous aide à ne pas sentir le succès d’autrui comme une menace et nous libère du goût amer de l’envie. Cet amour, dit-il, « accepte que chacun ait des dons différents. Il permet donc de découvrir son propre chemin pour être heureux, permettant que les autres trouvent le leur ».

Ne pas jalouser, donc… Pourtant le Pape nous donne une autre indication éclairante lorsqu’il dit que l’amour « est ce qui me porte à m’opposer à l’injustice qui consiste en ce que certains ont trop et que d’autres n’ont rien ». Dans ce sens, je pense que la jalousie peut également être un signal qui révèle un besoin de justice et de reconnaissance. L’enfant agacé par son frère à qui tout réussit est-il simplement envieux, ou manifeste-t-il un manque de confiance en lui, un besoin d’être valorisé, un désir d’équité ? Les parents sauront être attentifs à aider leurs enfants à se réjouir du bonheur des autres tout en valorisant chacun dans ses richesses propres.

Et dans le couple ? Qu’en est-il de cette jalousie nourrie par un désir de possession exclusive qui revêt le visage de l’inquiétude, de la peur, parfois du soupçon ?  N’est-il pas normal d’être jaloux lorsqu’on aime ? « Il y a dans la jalousie plus d’amour-propre que d’amour », disait La Rochefoucauld. Ces excès de possessivité témoignent de l’amour de soi plus que de l’autre.

Ceci dit, montrer trop d’intérêt à d’autres personnes peut créer chez le conjoint un sentiment d’insécurité qui engendre la méfiance. Et il n’est pas très agréable non plus de se sentir toujours suspecté. La confiance mutuelle et les sentiments exprimés, qui dispensent de quêter ailleurs son besoin d’être aimé ou reconnu, sont des chemins pour un amour libéré de la jalousie.

1 Cf. Amoris Laetitia, pp. 95-96.

Ré-vélation et dé-voilement

Par François-Xavier Amherdt
Photo : CIRIC
« Rien n’est voilé qui ne sera révélé, rien de caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le au grand jour ; et ce que vous entendez dans le creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. » (Matthieu 10, 26b-27)

En Jésus-Christ, Dieu se « ré-vèle » à tous sans exception, surtout aux humbles et aux petits. Les deux termes ré-vélation et dé-voilement signifient « enlever le voile ». Ce qui jusqu’alors était réservé à un peuple et à une élite, voilà qu’avec le Fils de Dieu qui a pris chair humaine, tous peuvent y avoir accès. « Père, je te bénis d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits. » (Matthieu 11, 25)

Le mystère du projet divin, « enveloppé de silence » depuis des siècles (Romains 16, 25), s’est ainsi manifesté au grand jour : Dieu veut tout récapituler en son Fils et offrir à tous les êtres le salut (Ephésiens 1, 9-10), autant aux juifs qu’aux païens et à l’ensemble des nations. A la mort du Christ sur la croix, le voile du sanctuaire qui séparait le peuple du Saint des saints dans le temple de Jérusalem se déchire en deux, de haut en bas (Matthieu 27, 51). Désormais, l’accès au Père est libre et possible sans retenue, sans peur ni dissimulation.

Le mystère du face-à-face
Alors que Moïse avait dû revêtir un voile sur son visage en descendant du Sinaï, où il avait pu contempler la gloire du Seigneur, de peur que les fils d’Israël en soient éblouis, c’est le visage découvert que nous pouvons désormais lire la Parole, à l’exemple de Paul, ministre de l’Alliance nouvelle (2 Corinthiens 3, 4-17). Et c’est la face dévoilée et le « chapeau bas » que nous reflétons la gloire du Christ. « Nous tous qui, le visage dévoilé, contemplons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image (du Christ), allant de gloire en gloire, comme de par le Seigneur qui est Esprit. » (2 Corinthiens 3, 18)

Plus besoin donc de voile ni de couvre-chef, ni pour les hommes, ni pour les femmes. Nous sommes conduits au mystère du face-à-face : Apocalypse, c’est-à-dire Révélation.

Chapelle du Sacré-Cœur à Posieux

Par Pascal Bovet
Photo: Jean-Claude Gadmer
Paris a son Panthéon où reposent avec honneurs nationaux les personnes marquantes de l’histoire moderne de la France. Le canton de Fribourg a son petit panthéon où sont honorés les artisans de la vie politique et économique du canton.

Suite aux chauds « frottements » entre radicaux et conservateurs qui se disputaient le pouvoir au XIXe siècle, et en mémoire d’une fameuse journée qui avait rassemblé les forces conservatrices à Posieux (1852), aux portes de Fribourg, il fut donc décidé (1884)  d’édifier un mémorial : une chapelle dédiée au Sacré-Cœur.

Mais la construction ne commença qu’en 1911 et la bénédiction marquant la fin des travaux n’eut lieu qu’en 1924. Des peintures, plus tardives encore, mettent en évidence les artisans de la gloire fribourgeoise du moment : côté gauche, sous le signe de l’épée, l’autorité religieuse avec l’évêque Mgr Besson, l’abbé Joseph Bovet, chantre du pays. aux côtés d’un bien humble prévôt, et côté droit, les autorités politiques, dont José Python, l’homme d’Etat lié à la création de l’Université.

Epoque de cohésion
Cette chapelle commémorative et politique porte la marque de son temps : celle d’une république chrétienne, fondée sur une cohésion entre le politique, le religieux, le culturel, l’artisanat et l’armée. Un tout qui fait corps, sous la bannière de la foi au Sacré- Cœur.

Comme toute institution hu­maine, cette œuvre est marquée par le temps et réclame un rafraîchissement qui est à l’orde du jour.

Architecte : Alphonse Andrey
Décoration : Oscar Cattano

Voile et liberté

Par Nicole Andreetta
Photo : Ciric« Au collège, il y a des filles qui portent un foulard, ça fait classe ! » Cette remarque de notre fille souligne le côté positif de la diversité, ainsi que l’enrichissement qu’elle pourrait engendrer.

Sa grand-mère, en revanche, ressent le port du voile comme une régression, voire un danger. C’est en luttant et en s’affirmant que les femmes de sa génération ont obtenu le droit de vote en 1971. Difficile dans ces circonstances d’associer liberté et foulard.

Mon arrière-grand-mère, paysanne d’origine piémontaise, portait quotidiennement un fichu noué sur la nuque. Elle le faisait par tradition et commodité.

Il y a moins de cinquante ans, dans certaines régions catholiques, les femmes se rendaient à la messe la tête recouverte d’une mantille. C’était un signe de respect pour un lieu consacré.

Il ne fait aucun doute que le port du voile imposé par la force est une atteinte aux droits humains ainsi qu’à la liberté des femmes. Il en va peut-être autrement lorsqu’il procède d’une démarche personnelle.

Quatre femmes de Suisse romande, deux chrétiennes et deux musulmanes, ont accepté de partager les raisons qui les ont conduites à se couvrir la tête. Leurs motivations nous ont interpellés. Nous nous sommes interrogés sur les origines de cette pratique. Nous avons cherché à comprendre son évolution jusqu’à nos jours.

Voile et cheveux: au cœur du symbole

Le voile signifie bien davantage qu’une simple pièce de vêtement. Il peut protéger, envelopper, séparer, délimiter, dissimuler… Symbole lié au mystère, il traverse allégrement les siècles. A la fois jeteur de ponts ou obstacle infranchissable, il poursuit son influence dans l’espace profane (public) comme l’espace sacré (privé).

Par Nicole Andreetta
Photos: Ciric, DR
Dans les temps antiques, on associait la chevelure féminine à la magie sexuelle. Les cheveux étaient séduisants, et donc dangereux.

Une loi assyrienne (XIe siècle avant Jésus-Christ) recommande aux femmes mariées, aux veuves… de ne pas laisser leur tête sans voile… Le voile de la femme mariée marque une limite entre le mari et les autres hommes.

Moïse et le prophète Muhammad se voilent à proximité de Dieu, par crainte et respect pour son mystère insondable. Dans la tradition judaïque, le talith (châle de prière recouvrant la tête) permet aux pratiquants d’entrer dans un espace consacré à la prière.
A la mort de Jésus, le voile qui séparait le Saint des saints se déchire. Dieu est alors dévoilé.

Selon saint Paul, l’homme, image et gloire de Dieu, n’a pas besoin de se couvrir la tête pour prier. En revanche, la femme, subordonnée à son mari, en a l’obligation 1. Cette pratique a été abolie en 1983 par le pape Jean-Paul II.

En prenant le voile, les moniales signifient une vie consacrée au Christ, l’humilité face à Dieu et le renoncement à un attribut de beauté.

Le Coran recommande aux femmes du Prophète de se voiler lorsqu’elles sortent afin de ne pas être importunées 2. Ailleurs, il enjoint les femmes à se couvrir et observer un comportement modeste 3. Le voile agit ainsi comme une protection 4 qui permet de franchir les limites de la maison, c’est-à-dire celles entre hommes et femmes.

Le tournant des Lumières
Les Lumières marquent une rupture entre Orient et Occident. Les sciences développent des techniques qui permettent de « voir » la « vérité ». La pensée rationnelle vise la maîtrise et le contrôle de l’insaisissable. Le religieux est ramené à la sphère privée.

La démocratie prône la liberté, l’égalité, la transparence, valeurs qui s’accommodent mal avec le port du voile dans l’espace public.

1 1 Co 11, 2-16
2 XXXIII, 59
3 XXIV, 31
4 C’est la signification du mot hidjab

Echos et résonances : quatre femmes vivant en Suisse romande témoignent de leur démarche personnelle

Kadriye, 37 ans, travaille dans un EMS
Lorsque j’étais jeune, en Turquie, je ne portais pas le voile. Je l’ai mis après le mariage. Dans ma belle-famille, toutes les femmes le portaient. Cela faisait partie du contexte social dans lequel je vivais et j’y ai trouvé du sens.
Je vis en Suisse depuis huit ans et je suis séparée de mon mari. Je dois construire l’avenir de mes enfants. Il m’a fallu trouver un emploi stable qui me permette d’obtenir une autorisation de séjour. J’ai compris qu’il fallait renoncer au voile. Cela m’a fait mal au cœur. Pendant quelque temps, je ne me sentais pas à l’aise.
Maintenant, je travaille et je suis en paix. J’ai donné la priorité à la vie. C’est aussi une manière d’être proche de Dieu, comme la prière.

Je n’ai jamais porté le voile dans l’idée de marquer une différence. Mais, je sentais que, dans le bus, on hésitait parfois à s’asseoir à côté de moi. Cela n’arrive plus maintenant.

Je souhaite que l’on respecte les femmes qui portent le voile car on ne sait pas ce qu’il y a au fond de leur cœur.

Subhan, 26 ans, prépare son brevet d’avocate
Je suis née en Irak, mais j’ai passé toute mon enfance en Valais. J’ai mis le voile à 13 ans dans le respect de mes principes religieux.

Maintenant, j’ai compris pourquoi je le porte. Dans le Coran,  il signifie la modestie. C’est pourquoi je prends la liberté de le mettre.

Quoiqu’on dise, même en Occident, la société est patriarcale. La femme est toujours considérée comme un objet. Il n’y a qu’à regarder les publicités dans la rue. Je refuse d’être vue juste sur mon apparence physique. En même temps je préférerais être davantage anonyme, car pour moi le voile est une pratique religieuse liée à ma foi, non un symbole. Mais nous vivons en Suisse et parce que des musulmanes le portent, le voile est devenu, ici, le symbole de l’islam.

Jusqu’à présent j’ai refusé les jobs où je devais enlever le voile. Je ne sais pas si cela sera toujours possible…

Sœur Catherine, 70 ans, sœur de Saint-Augustin
Notre congrégation a été fondée en 1906. Les sœurs portaient une longue robe noire, leurs cheveux étaient rassemblés en chignon.

En 1964, après le Concile Vatican II, il fut enjoint aux ordres religieux de réfléchir à la manière de revenir « aux sources ». C’est à ce moment, qu’ensemble, nous avons décidé de porter le voile. Cela permettait de mettre en avant le vœu de pauvreté en évitant des frais inutiles et des comparaisons futiles.

Dans le train, j’ai parfois l’impression que l’on m’évite. Mais il arrive aussi que l’on me cherche pour me parler ou poser des questions.

Sœur Béatrice, 66 ans, sœur de Ste-Ursule, Fribourg et Genève
Dans notre congrégation, nous avons depuis quelques années la possibilité de porter ou non le costume.

J’ai choisi de porter le costume, par conséquent, je porte également le voile. C’est ma manière de témoigner de mon engagement au service de Dieu et des autres.

J’ai longtemps travaillé à Fribourg, dans un collège. Je me suis toujours trouvée à l’aise. En revanche, pour les sœurs travaillant dans le milieu social, le costume n’était pas toujours recommandé.

Maintenant retraitée, je vis à Genève avec trois sœurs qui ont choisi l’habit civil. En déménageant, j’avais décidé que selon mes engagements, je demanderais de porter l’habit civil.

Je participe à l’animation liturgique à la prison de Champ-Dollon. Je m’attendais, conformément aux lois genevoises 5, à devoir enlever mon voile et ma croix. Personne ne m’a interpellée dans ce sens – et bien des gardiens me saluent par « ma sœur ».

Un jour par semaine, je fais de la marche. Je porte alors des jeans, c’est plus adapté !

5 La législation genevoise actuellement en vigueur et celle qui est encore en projet tendent à limiter la port de signes religieux ostentatoires.Conclusion
Le port du voile brouille les cartes quant à la place de la femme et du religieux dans notre société.

Les personnes qui nous ont fait présent de leur témoignage soulignent la cohérence de leur choix en lien avec des valeurs que nous reconnaissons et ne font pas de ce choix une pratique figée.

S’intéresser davantage à l’histoire, aux racines, au cheminement de l’autre
permettrait d’élargir un débat par trop polarisé.

Ouvrage de référence :
Voile, corps et pudeur. Approches historiques et anthropologiques. Labor et Fides 2015

La chevelure de Marie-Madeleine

marie_madeleine_ecouisDans l’iconographie du Moyen Age, la figure de Marie-Madeleine réunit Marie de Béthanie, Marie de Magdala et la femme au parfum.

Avec sa longue chevelure qui couvre sa nudité de pénitente, Marie-Madeleine personnifie la pécheresse repentante. Ses pieds nus rappellent sa vie antérieure, ses mains jointes indiquent que le pardon de Dieu s’obtient par la prière.

Plus tard, elle symbolisera, pour les protestants, la grâce de celle qui est choisie. Pour les catholiques, ardents défenseurs de la confession, elle demeurera une pénitente.

Sculpture en pierre (1311-1313) qui se trouve dans la collégiale Notre-Dame à Ecouis (Eure).

Le voile de l’homme

Dans le monde méditerranéen et proche-oriental le correspondant masculin du voile se nomme turban. Son origine remonte à la Perse antique. Dans la culture arabe et chez les sultans ottomans, le turban devait faire deux fois la taille et être plus large que les épaules.

Il pouvait ainsi servir de linceul au cas où la mort surviendrait à l’improviste. De nos jours, appelé keffieh, il est devenu l’emblème de la résistance palestinienne. Les Touaregs portent un turban composé de deux parties, celle protégeant la tête et le front et celle masquant la bouche et les narines (parties malodorantes, considérées comme honteuses). Les sikhs pratiquants enroulent leurs cheveux, qu’ils ne doivent pas couper, dans un turban.

Coiffures ecclésiastiques

Par Olivier Roduit
Infographie: Régine Bindé
Jadis, quand ils étaient au chœur pour l’office ou quand ils célébraient la messe, les prêtres portaient la barrette, terme désignant une toque carrée, munie de trois ou de quatre cornes – venant de l’italien « barretta », chapeau (cf. béret).

A la ville, les ecclésiastiques portaient un chapeau rond à large bord, qui, bien qu’appelé « romain », venait de la France du XIXe siècle.

Jusqu’au XIIe siècle les clercs portaient des habits longs, semblables à ceux des laïcs de même condition. Pour lutter contre les excentricités vestimentaires de certains, l’Eglise allait imposer des lois excluant les riches étoffes et les couleurs voyantes. Ces dernières trouvèrent alors refuge dans l’ornementation des barrettes et des chapeaux ecclésiastiques.

Ces mesures tendront à rendre l’Eglise visible dans la société et à y affirmer son pouvoir. Chez les moniales – mais il en allait déjà ainsi dans la Bible et dans toute la culture méditerranéenne et proche-orientale – l’imposition du voile symbolisait la soumission de la femme à son époux, le Christ en l’occurrence.

De plus, sous leur voile, les religieuses portaient la guimpe, morceau de toile qui couvrait la tête, le cou et les épaules et encadrait le visage. Il s’agissait par là de cacher son intimité, de neutraliser toute initiative de type sexuel. Au XIXe siècle, en France, les femmes des classes aisées se devaient de cacher leur chevelure en public.

N’oubliez pas de faire le plein!

Faire le plein, ça prend peu de temps et ça permet de rouler loin. Nos familles aussi ont besoin de carburant intérieur.

Par Bertrand Georges
Photo: Pixabay
On raconte l’histoire d’un couple affairé au milieu des cartons de déménagement. En plus du stress inhérent à cette situation, leur enfant devenait de plus en plus pénible. Les tentatives de le calmer par les cris n’ayant donné aucun résultat, les parents décidèrent de laisser leur occupation pour jouer quelques instants avec lui en étant vraiment disponibles. En peu de temps, le calme était revenu et les parents purent continuer leur tâche. Nos proches ont parfois besoin de ressentir que nous les aimons et c’est ce qui se produit lorsque nous leur accordons une vraie attention. Pour le Dr Ross Campbell, psychologue, cette manière de faire permet de remplir le réservoir émotionnel de l’enfant. Cela peut se faire par le contact physique, un regard qui rassure, une attention concentrée, et cela contribue à ce que l’enfant se sache et se sente aimé, condition essentielle à son bonheur.

Disponibilité à nos proches
De même en vacances. Nous en attendons de la détente et nous y éprouvons parfois du stress, produit en partie par le fait que nous sommes accaparés par les attentes des autres. Dans ce cas, n’est-il pas plus profitable de leur accorder une vraie disponibilité plutôt que de nous refuser, et d’engendrer ainsi un état de tension ? L’amour se dit de bien des manières, mais donner de son temps manifeste vraiment à l’autre qu’il est important pour nous. On l’aura compris, il ne s’agit pas d’une technique à utiliser de manière calculatrice : « je lui donne 15 minutes pour qu’ensuite il me fiche la paix », mais d’une attitude vraie, sincère. Cette disponibilité à nos proches comble leur besoin d’être aimés et remplit leur réservoir émotionnel. Et le nôtre aussi ! Car nous l’avons tous expérimenté, « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ». 1

Enfin, plein ultime et sublime, les vacances nous offrent un peu plus de temps pour puiser à la Source. « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. »2

Alors, n’oublions pas de faire le plein, et vive les vacances !

1 Act 20, 35
2 Jn 4, 10

Mathilde Hans-Moëvi

Propos recueillis par Vincent Lafargue
Photo: DRT’es-qui?
Mathilde Hans-Moëvi, 25 ans, de Genève, actuellement en Tanzanie.
Tu t’engages où?
En Suisse, je termine un bachelor en agronomie, et actuellement je participe au projet d’une ONG en Tanzanie.
Mathilde, l’Eglise de demain sera… ?
Jeune et renouvelée, comme ici en Afrique.

Que fais-tu pendant quelques mois en Tanzanie ?
Le projet auquel je participe vise à la réduction de la pauvreté dans le corridor central de la Tanzanie, via de meilleurs moyens de stockage des récoltes, une amélioration de la sécurité alimentaire et des revenus chez les petits paysans. Le développement technologique et celui des valeurs entrent aussi en compte.

Qu’est-ce que cela suppose, concrètement, pour toi ?
Je dois rencontrer les paysans et tenter de comprendre les raisons qui les feront investir – ou non – dans de meilleurs moyens de stockage. Je dois aussi observer les différences entre hommes et femmes qui influencent considérablement ces questions : dès qu’une technologie apparaît, les hommes se l’accaparent volontiers, laissant aux femmes les tâches familiales. Il y a beaucoup à faire en termes d’égalité dans ce sens.

Parmi les premières difficultés rencontrées, quelle est la plus pesante ?
Je crois que le plus difficile, c’est d’être regardée, observée par les hommes soit comme un morceau de viande, soit comme un sac de pièces d’or ambulant. Je ne suis pas méfiante de nature et je n’aime pas avoir des préjugés sur les gens, du coup le fait d’être dévisagée représente un apprentissage difficile pour moi, tout comme la nécessité d’apprendre le swahili… mais je m’y habitue !

Qu’est-ce qui t’a sauté aux yeux dans l’Eglise d’Afrique ?
Tout le monde se met sur son trente-et-un pour aller à l’église le dimanche. Aucune femme n’étant en pantalons à la messe, j’ai dû me faire faire des robes du coup ! Ce qui m’a épatée aussi, c’est le fait que les gens viennent parfois 45 minutes avant le début de la messe, simplement pour être là, pour prier. Les chants joyeux, la dévotion des gens m’ont marquée. La messe en anglais dure souvent une heure et demie à deux heures – celle en swahili est plus longue encore. Et pourtant ça passe très vite. Ici les gens sortent le vendredi soir et le dimanche soir, mais pas le samedi, justement parce qu’il y a la messe le dimanche matin.

Une autre chose m’a frappée : il n’y a pas un seul repas – même un simple thé avec un biscuit – avant lequel on ne fait pas un signe de croix pour remercier Dieu.

Par ailleurs, le lien entre musulmans et chrétiens semble très serein ici, les communautés cohabitent sans problème.

Pour aller plus loin

Le blog africain de Mathilde:
https://karibuavousquimelisezbisous.wordpress.com

Au fil du temps

Par Nicole Andreetta
Photo : DRLes premiers émigrés italiens arrivèrent à La Chaux-de-Fonds au début du XXe siècle. Ils étaient maçons ou bûcherons.

Cependant, c’est surtout après la Deuxième Guerre mondiale qu’une importante et assez jeune population italienne s’installa dans les montagnes neuchâteloises. Les métiers de l’horlogerie offraient de nombreux débouchés à ces personnes en recherche d’emploi. L’Eglise locale fut vite débordée. Un peu effrayée, aussi, par ces « arrivées massives ». On comptait, chaque année, plus d’une centaine de mariages à célébrer. Suivis, bien sûr, d’un nombre conséquent de baptêmes ! L’Eglise suisse adressa une demande de soutien aux évêques italiens afin de pouvoir répondre à toutes les demandes.

En 1952, la Mission catholique italienne est officiellement reconnue par décret de Rome. Elle souhaite valoriser une identité culturelle et spirituelle liée à la langue italienne, en communion avec l’Eglise locale au service de l’unité et de la même foi en Jésus.

Durant les années 1970 à 90, des liens d’amitié se tissent avec des pasteurs de l’Eglise protestante. Le temple des Forges devient le lieu officiel de la Mission. On y célèbre la messe, les locaux sont utilisés pour le catéchisme, les réunions et aussi les fêtes.

Des messes bilingues
Le deuxième millénaire marque un rapprochement avec les paroisses catholiques. Les cours de catéchisme se déroulent dorénavant en partenariat avec l’Eglise locale, des messes bilingues (français-italien) sont célébrées régulièrement, ainsi que d’autres messes plurilingues qui sont organisées trois à quatre fois par an.

Depuis 2009 le prêtre de la Mission italienne, Père Flavio Gritti, est également membre de l’équipe pastorale des Montagnes : « Ça permet de donner un esprit de grande ouverture à la paroisse et aussi à la Mission. En effet, même pour le catéchisme nous recevons des enfants de toutes origines. Nous disposons maintenant d’une maison avec un secrétariat et une petite chapelle que nous partageons régulièrement avec la communauté érythréenne et la communauté espagnole. J’essaie de nouer quelques liens personnels avec le centre pour requérants mineurs non accompagnés. Je suis très heureux quand je vois des personnes d’origine italienne mettre la main à la pâte dans différents lieux de précarité et s’investir bénévolement au service d’autres migrants ! »

Une journée au… Camp Voc’

Chaque année, durant la semaine après Pâques et les vacances scolaires d’été, 11 Camps Voc’ sont organisés dans toute la Suisse romande pour les jeunes, par tranches d’âge de 8 à 20 ans. Cette année, plus de 300 jeunes vivront un Camp Voc’, une semaine de joie, d’amitié, de rencontre, de prière et de partage pour donner du sens à leur vie.

Propos recueillis par Véronique Benz
Photos: LDDLe soleil et la chaleur sont là. Le temps des vacances pointe son nez. Dans le train bondé de jeunes, on ne parle que de projets pour l’été. « Moi, cet été je pars une semaine en Camp Voc’ », relève un adolescent assis à mes côtés. « Un Camp Voc’ ? C’est quoi ? », questionne un peu interloqué son vis-à-vis. L’adolescent essaie une réponse assez vague qui ne satisfait ni son compère ni ma curiosité. L’arrivée du train en gare sauve la situation. Les deux adolescents qui ne vont pas dans la même école partent chacun de leur côté.

Quel est l’appel de Dieu pour moi ?

« Le Camp Voc’, ce n’est pas une colonie de vacances, mais ce n’est pas non plus une retraite en silence. Le Camp Voc’, c’est un temps donné aux jeunes pour réfléchir aux grandes orientations de leur vie. Durant une semaine, les jeunes sont invités à discerner quel est l’appel de Dieu dans leur vie », m’explique Nathalie Thétaz, membre du comité des Camps Voc’.

« Dans chaque camp, il y a comme animateur un prêtre, une religieuse, un couple ou une famille, des jeunes engagés au nom de leur foi dans l’Eglise (catéchistes, membres de la chorale, etc.). En les côtoyant, les enfants se rendent compte de la diversité des vocations et du bonheur qu’elles apportent au quotidien. »

Le Camp Voc’ permet aux jeunes de passer sept jours en dehors de leur vie paroissiale et de petit à petit s’approprier la foi reçue de leurs parents. Vivre un tel camp peut aider et encourager les jeunes qui ont soif de vérité et d’absolu. Ils reconnaissent que ce n’est pas facile dans le monde actuel de témoigner, que dans les classes ou dans le train, c’est difficile d’avouer que l’on croit en Dieu.

Les jeunes qui participent au camp le disent : « Ici, nous sommes tous croyants, c’est facile d’aller à la messe, de vivre des temps de prières ou de mener une réflexion sur les questions de foi. » Les animateurs des camps soulignent que les jeunes sont souvent avides de célébrations. Nathalie Thétaz confirme : « Dans les Camps Voc’, nous proposons des activités ou des animations qui ne sont pas toujours possibles au sein d’une paroisse. Le but est de donner un élan pour ensuite mieux vivre dans la paroisse. » Une semaine de Camp Voc’ « booste » leur foi.

Ton bonheur, c’est Lui !

Chaque année, les Camps Voc’ ont un autre thème. Cette année, autour du thème « Ton bonheur, c’est Lui », les camps approfondissent le texte des Béatitudes. Si tous les camps ont le même thème, tous ne le traitent pas de la même manière. « Les 8-12 ans vont travailler deux à trois Béatitudes et les relier à une figure de saint. Les plus grands étudient le texte des Béatitudes dans son entier », souligne Nathalie Thétaz. La responsable relève que si les camps se font par tranches d’âge, ils proposent également divers domaines selon les goûts et talents de chaque jeune. Il y a le camp musique, le camp marche, le camp théâtre, le camp monastère à Tamié. « Tous ces camps abordent à travers la musique, le théâtre, la marche… le même thème que les autres. »

Une journée de camp

Dans une journée, les animateurs conduisent un moment de réflexion autour du thème, un temps de prière et un temps de célébration (la messe) ou de sacrement (Réconciliation). Le sacrement du pardon est proposé dans une démarche en lien avec le thème. Les jeunes sont invités à rencontrer des témoins de la foi actuels ou décédés comme les saints. Il y a aussi des jeux, parfois issus des jeux scouts, ou des jeux qui ont un lien avec le thème de l’année.

La plupart des camps proposé un peu de sport, de marche, des balades ou des temps de réflexion dans la nature. Certains camps proposent des veillées de prière de Taizé, d’autres une nuit d’adoration devant le Saint Sacrement ou une soirée pop louange à la manière de Glorious.

Dans le camp qui a lieu à la Communauté des Béatitudes, les olympiades ont un franc succès. D’autres encore préfèrent se lever tôt pour admirer un lever de soleil. Le but de toutes les journées de Camp Voc’ est de mettre Dieu dans le quotidien de sa vie. « Il faut mettre un peu d’audace dans nos journées pour risquer Dieu au quotidien ! », conclut Nathalie Thétaz.

Plus d’informations sur :
www.vocations.ch

Le comité

Les Camps Voc’ sont soutenus par le Centre romand des vocations. Un comité, composé de cinq personnes (Nadine Roduit, Hyacinthe Héritier, Lionel Aimonino, Nathalie et Yves Thétaz), est responsable des Camps Voc’ en Suisse romande. 

Le but est de proposer des camps sur toute la Suisse romande pour diverses tranches d’âge. Le comité fait en sorte que l’offre soit intéressante et la fait connaître en Suisse romande. Il a le souci organisationnel et soutient les différents camps. Dans l’année, au moins deux temps de rencontres sont planifiés : l’un pour un bilan, l’autre pour un temps de formation autour du thème de l’année et pour divers aspects relatifs à l’animation d’un Camp Voc’. Chaque année, le comité délègue ou se consacre à la réalisation du dossier théologique. Il imagine jeux, activités et chants autour du thème retenu, afin que tous les animateurs bénévoles soient le plus outillés possible et que les jeunes passent une semaine de Camp Voc’ inoubliable !

Vacances, se reposer, dormir…

Par Thierry Schelling
Photo: DR
« Je dors toujours six heures. Et je prie. » Voilà le secret de l’équilibre du pape François qui, au contraire de ses prédecesseurs, ne va pas à Castel Gandolfo ou au Val d’Aoste pour vaquer l’été à la promenade alpestre ou à la contemplation de la nature.

En juillet 2016, il tweetait ainsi : « L’été est pour beaucoup l’occasion de se reposer. C’est aussi un moment favorable pour entretenir des relations humaines. » Rien de spécial, donc, du bon sens apprécié par tous. Pour le Pape, l’été le laisse à demeure romaine, et d’aucuns disent qu’il prend plus de temps pour la prière, l’étude et la lecture. On dit même qu’il écouterait de la musique argentine !

Simplicité, donc. Lui qui a voulu une Eglise pauvre pour les pauvres se devait de vivre ses vacances pauvrement. Sans résidence 5 étoiles, mais au contraire en ouvrant Castel Gandolfo au public qui se délecte des jardins surplombant le lac d’Albano.

N’empêche, il ne prendrait aucunes vacances, et ce depuis toujours. Alors qu’il a enjoint les prêtres à le faire lors de son homélie de la messe chrismale de 2015 : « Comme il est difficile de se reposer », lançait-il au presbyterium rassemblé à Saint-Jean du Latran. Or, « le repos est une chose de Dieu », expliquait-il. Qu’on se rappelle le shabbat qui clôt la création dans la Genèse et invite au repos, littéralement au farniente. A l’attente, aussi, comme un certain Samedi saint.

Une bonne fatigue
Il y a des fatigues inhérentes au ministère, et « c’est une bonne fatigue », assure-t-il. Il y a par contre une mauvaise fatigue, celle « de soi-même, de la déception de soi-même, de jouer avec l’illusion d’être autre chose » que soi… Et de conclure : « Celui qui ne s’aime pas se fatigue et à la longue se fatigue mal. » François, lui, aime passer du temps avec d’autres, au repas de midi : « un temps de repos spirituel » pour lui, des vacances en somme.

En 2016, le jésuite belge, Charles Delhez, a publié un ouvrage suggestif : « En vacances avec le pape François », rassemblant soixante-deux courtes méditations pour chacun des jours de juillet et d’août. De quoi nourrir les vacances des fidèles.

Avec François, l’été, c’est la va­cance des activités mais non les vacances en somme ! Quant à dormir, justement, notre papal octogénaire jésuite suivra peut-être son maître Ignace, qui, la nuit, réservait une partie du temps à se reposer, chapelet à la main, non exempt de quelque pieuse occupation de l’esprit.
A bon entendeur.

En librairie – juillet-août 2017

Par Claude Jenny

A lire

cher-pape-francois_1«Cher Pape François»

Un livre différent de et sur le pape François : il répond aux lettres qu’il a reçues d’enfants du monde entier. Un livre bienvenu tant pour les enfants que pour les adultes. A partir de 7 ans.

Editions Mame

Acheter pour 25.40 CHFcouv_abandonUne nouvelle collection: «Itinéraire spirituel»

« La vie de certains témoins de la foi résonne comme une invita-tion à faire connaissance. Découvrir leur voie spirituelle permet de comprendre leur vie. » C’est ainsi que les Editions Artège présentent une nouvelle collection, « Itinéraire spirituel », qui comptera 40 titres. Les deux premiers sont consacrés à Maximilien Kolbe, un père franciscain polonais à l’itinéraire étonnant et qui est mort dans le camp d’Auschwitz. Il a été canonisé en 1983 par Jean-Paul II. Le deuxième titre porte sur «L’amour avec Louis et Zélie Martin», les parents de Thérèse de Lisieux, canonisés par le pape François en 2015.

Editions Artège – sorties début juin

Acheter pour 7.60 CHF«Une expérience de spiritualité chrétienne»

Ce religieux à la réflexion profonde, après avoir été proche de nombreux Romands au travers de ses divers ministères, mène depuis 2003 presque une vie d’ermite dans sa petite maison jouxtant le monastère des dominicaines à Estavayer-le-Lac dont il est l’aumônier. Dans son dernier livre, « Une expérience de spiritualité chrétienne – La joie de croire », Frère Bernard Bonvin nous fait partager ce qui lui est offert comme vie privilégiée au sein d’une communauté de moniales. Ses homélies de la messe du dimanche au monastère sont également très appréciées et peuvent être consultées sur le site www.moniales-op.ch

Editions Saint-Augustin

Acheter pour 23.00 CHF«Marie des Vallées»

Après les Vierges Marie du canton de Fribourg, le journaliste Manuel Girardin a poursuivi ses pérégrinations en Valais pour réaliser 900 clichés de la Vierge, du Bouveret à Gletsch. Le livre « Marie des Vallées. En terre valaisanne » est un condensé de 165 images. Ce qui fait dire à l’auteur que, en Valais, la Vierge est partout.

Editions Cadédita

Acheter pour 35.00 CHF«Les mystères de la vie éternelle»

Un livre qui veut répondre à tous ceux qui se posent plein de questions sur tout ce qui se passe après la vie sur terre. Le père Jean-Marc Brot explore et expose les réponses de la révélation chrétienne « en parcourant les mystères du temps et de l’éternité, de la mort et de son au-delà (enfer, purgatoire, paradis) ».

Editions Artège – sortie début juin

Acheter pour 25.20 CHF

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. +41 24 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, +41 26 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch)

Un âge pour confirmer?

Par Pascal Bovet
Photo: DR
La question est lancinante et varie selon les diocèses, les mouvements d’Eglise et les théologies ambiantes.

J’ai reçu le sacrement de la confirmation à l’âge de 13 ans, en même temps que mon frère qui en avait 8. C’était avant le Concile. Puis, comme curé de paroisse, j’ai vu les demandes de confirmation diminuer de moitié ; à certains endroits, on passait à une confirmation accompagnant l’adolescence ou même la jeunesse.

Y a-t-il un âge pour confirmer ? La tradition latine retient l’âge de discrétion comme point de référence, le même que pour l’eucharistie (CEC No 1307). Cette conception privilégie ce que fait Dieu : Il donne sa grâce et qui peut le limiter ? Mais peut-on encore parler de la confirmation comme sacrement de la maturité chrétienne ?

Si l’on pratique le baptême des petits enfants, un espace doit être réservé au baptisé pour recevoir cette grâce supplémentaire de manière choisie, participative et mature.

S’il est difficile de déterminer fermement l’âge de la confirmation, il est permis de douter que le critère officiel soit suffisant  et justifié dans notre contexte.

Je comprends donc une confirmation précoce mais je préfère une démarche mature pour accéder au sacrement de la maturité chrétienne.

confirmation

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