En librairie – mai 2017

Par Claude Jenny, avec Sœur Franzisca Huber, libraire à la Librairie St-Augustin de St-Maurice

A lire

la-source-que-je-cherche«La Source que je cherche»

Après « Aimer sans dévorer » et « Oser la bienveillance », Lytta Basset vient de publier « La Source que je cherche». Dans ce nouvel essai, qui exige une lecture attentive, la théologienne vaudoise renverse pas mal d’idées reçues sur la perception du divin, en livrant son propre parcours, semé de surprises. Elle narre plusieurs rencontres lumineuses avec le divin mais dit aussi que sa quête est son pain quotidien.

« La Source que je cherche », éditions Albin Michel, 300 pages, février 2017.

 

au_bord_du-mystere«Au bord du mystère»

Une nouvelle bouffée d’oxygène que nous livre Timothy Radcliffe. Le célèbre dominicain invite les catholiques à sortir de leurs chapelles pour proclamer l’Evangile dans toute sa fraîcheur, en renonçant aux sermons défraîchis pour offrir une spiritualité joyeuse.

« Au bord du mystère – croire en temps d’incertitude », éditons du Cerf, 200 pages, mars 2017

 

fatima« Les grandes heures de Fatima »

Un pavé d’un auteur plein de ferveur pour Notre-Dame de Fatima, célèbre lieu de pèlerinage où le pape François se rendra à la mi-mai. Pour le centenaire des apparitions, cet auteur livre une somme d’explications autour de ce mystère. Un livre d’historien truffé de références.

« Les grandes heures de FatimaDu pape Benoît XV à François – Le centenaire : 1916-2017 », Editions du Parvis, 700 pages, décembre 2016

A voir

13e_jourLe film « Le 13e jour »

Sur Fatima, à signaler également la sortie en DVD du film « Le 13e jour », documentaire qui a reçu à sa sortie de nombreuses distinctions et qui narre le récit déroutant des multiples apparitions de la Vierge à Fatima.

« Le 13e jour », film de Ian et Dominic Higgins, sorti en 2016, 85 minutes.

A écouter

pianetta« Pianetta » d’I Muvrini

Un bijou de CD signé par le groupe corse I Muvrini qui a une nouvelle fois fait salle comble lors de son récent passage en Romandie. Avec « Pianetta », il nous livre seize chansons qui s’adressent en priorité aux enfants.  Un hymne à la planète dans toute la fidélité du message de fraternité de Jean-François Bernardini. Un CD à faire écouter à toutes les jeunes oreilles !

« Pianetta », I Muvrini, seize titres inédits dans un super livre-album, 2016.

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. 024 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, 026 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch)

L’amour rend service

Poursuivant sa méditation de l’Hymne à la charité (1 Co 13), le pape François invite à un amour qui rend service. Une belle attitude mariale pour le joli mois de mai !

Par Bertrand Georges
Photo: pixabay.com

 Pour le Pape, l’amour n’est pas une attitude passive mais se traduit par une activité, une réaction dynamique et créative face aux autres. C’est pourquoi la charité est serviable. 1

Il faut bien le dire, le service n’a pas vraiment la cote. On préfère être servi. Pourtant, dans la Bible, servir est un honneur. Le Seigneur nomme « mon serviteur » celui qu’Il appelle à collaborer à son dessein. Jésus dit de lui-même qu’il « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie ». 2

François insiste sur le fait « que l’amour n’est pas seulement un sentiment, mais qu’il doit se comprendre dans le sens du verbe « aimer » en hébreu : « faire le bien ».[…] Il peut montrer ainsi toute sa fécondité, et il nous permet d’expérimenter le bonheur de donner, sans mesurer, gratuitement, pour le seul plaisir de donner et de servir ». 3

Travailler fait partie de la condition humaine et coûte parfois. La question est de savoir dans quel état d’esprit nous réalisons notre travail. Avec amour ou seulement par contrainte ? Que ce soit dans les tâches de la vie domestique, professionnelle, ou même dans nos engagements, on fait parfois les choses parce qu’on est obligé de les faire, dans une attitude plus servile que servante. Tout en faisant de son mieux pour le bien de tous, le chrétien est appelé à travailler dans un esprit de service. Il entre ainsi dans une autre dimension de son agir, dans une charité effective. Accomplir son travail pour Dieu et pour les autres, c’est peut-être cela, le service.

Qui, mieux que Marie, l’humble servante du Seigneur a aimé ainsi ? En ce mois de mai, elle veut nous conduire sur les chemins joyeux du service.

1 Cf. Amoris Laetitia (AL) no 93
2 Mc 10, 43
3 AL no 94
Qu’est-ce que vous faites ? demande un homme à des ouvriers affairés sur un chantier.

– J’entasse des pierres, dit le premier.

– Je monte un mur, dit le deuxième.

– Je bâtis une cathédrale, dit le troisième.

Même travail, regards différents. Ça ne change rien mais ça change tout !

Pascal Ortelli

Propos recueillis par Vincent Lafargue
Photo: Pierre PistolettiT’es-qui?
Pascal Ortelli, 29 ans, marié à Mélanie, futur papa, habitant Fribourg.
Tu t’engages où?
J’enseigne la religion à l’école secondaire Sainte-Ursule de Fribourg et je coordonne la plateforme « Dignité et Développement », tout en terminant un master en théologie morale.
Pascal, pour toi, l’Eglise de demain sera… ?
Comme aujourd’hui, l’Epouse du Christ ! Une Eglise où l’action pastorale recueille vraiment le meilleur de chacun, sans activismes stériles, ni excès de réunionites…

Qu’est-ce que cette plateforme «Dignité et Développement»?
Un processus voulu par Mgr Morerod ; un horizon d’analyse, de prospective, de formation et de discernement des enjeux sociétaux à la lumière de l’enseignement social chrétien. Dans un esprit œcuménique de subsidiarité, l’idée est de faire interagir les multiples diaconies d’abord entre elles et avec les balises de sagesse, contenues dans des textes comme Laudato Si’.

A l’école Sainte-Ursule, quelle est ta mission ?
En témoin reconnaissant de l’Evangile, je rends compte de ma foi à des adolescents. Aujourd’hui, il me paraît essentiel de dispenser un enseignement religieux cohérent et confessant, qui articule harmonieusement la foi et la raison, sans les opposer, à partir de l’Ecriture sainte. Je suis frappé de la soif de vie et d’absolu qui habite mes élèves. Si au bout du chemin, ils perçoivent Dieu un peu comme la réponse ultime et décisive à leur quête de bonheur, alors ma mission n’aura pas été vaine…

Quel fut le dernier beau moment vécu avec eux ?
Notre retraite de trois jours avec les 11H à l’hospice du Simplon. Nous avons fait sept heures de marche, gravi un sommet et célébré dans la nature. Personne n’a râlé ! La montagne me parle par son silence, sa rudesse et son absolu. Face à elle, soit tu es vrai, soit tu meurs. Pour moi, toute spiritualité qui se respecte, passe par les pieds. Mes bla-bla brossés en classe ont ainsi un créneau pour prendre chair, dans l’audace et l’adoration…

Pour aller plus loin

Le site internet de l’école Sainte-Ursule : www.ecole.ste-ursule.org

Le site internet de la plateforme Dignité et Développement : www.dignitedeveloppement.ch

Pascal est aussi sur Facebook

Notre-Dame de l’Assomption

Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude Gadmer
L’Eglise Notre-Dame du Valentin est consacrée à Notre-Dame de l’Assomption. Rien d’étonnant donc à donner ce nom à l’église que les catholiques de Lausanne ont construite au XIXe siècle.

Et au XXe siècle, ils l’ont enrichie. Des travaux imposants ont été faits dans les années 1930 sous la conduite de l’architecte Fernand Dumas. Lui-même a fait appel
à un artiste à la mode, Gino Severini.

C’est lui qui a créé la fresque qui habille le chœur, en s’inspirant d’une église de Rome : une couronne de disciples (les apôtres et évangélistes), répartis de chaque côté de la Vierge majestueuse. Elle est le centre et domine une scène de crucifixion.Elle porte tendrement l’enfant à hauteur de son visage, comme pour le montrer au monde. Certains soupçonnent l’artiste d’avoir donné à l’enfant les traits d’un personnage historique qui a marqué les années 30 à 45…

Mais le plus étonnant est le choix de la couleur verte pour le vêtement de Notre-Dame. Inhabituel !

Vert comme l’espérance ?

On peut opter pour l’espérance devant le monde de l’époque représenté autour du Marie : Rome et ses bâtiments civils et religieux, mais aussi Lausanne, avec sa cathédrale, et Mgr Besson présentant la maquette de la basilique. Des anges « cosmonautes » remplissent le ciel de leurs ailes déployées.

La violence dans les Psaumes

Par François-Xavier Amherdt
Photo : DR
Il peut paraître étonnant, voire extrêmement dérangeant, que la Parole de Dieu nous invite à demander au Seigneur, dans notre prière des Psaumes, qu’il s’en prenne à nos ennemis. Les éditeurs de la Prière du temps présent ne s’y sont pas trompés : ils mettent pudiquement entre crochets (dans la version en quatre volumes) ou suppriment (dans celle en un seul volume) les versets apparemment problématiques.

Ainsi, les déportés chantent au cœur de leur exil (Psaume 137[136]) : « Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ; aux peupliers d’alentour, nous avions pendu nos harpes », car ils ne se sentent plus le cœur à entonner un cantique. Ils finissent d’ailleurs leur plainte par ce cri extrêmement violent : « Fille de Babel, qui doit périr, heureux qui te revaudra les maux que tu nous as valus, heureux qui saisira et brisera tes petits contre le roc ! » (Versets 8-9)

Choquante, terrible, terrorisante invocation ! La Bible manie-t-elle, malgré le divin visage de miséricorde, le langage de la vengeance ? Le problème est complexe et demeure mystérieux. Sans doute de tels passages, pas totalement absents non plus dans le Nouveau Testament, visent-ils à « exorciser » la violence qui, de fait, se tapit au fond de chacun(e) de nous. Les « Psaumes d’imprécation », comme on les appelle, nous amènent d’une part à reconnaître ces zones d’ombre de notre inconscient, dont personne n’est exempt, et qui ont vite fait de ressurgir à la surface avec une frénésie inconcevable, au volant ou au stade.

D’autre part, ils nous donnent l’occasion, lorsque nous les prononçons, d’extérioriser le mal qui gît en nos profondeurs et ainsi de le surmonter, en le confiant au Maître du monde. Enfin, lorsque dans des invocations au Messie comme le Psaume 110(109), prévu pour les vêpres de tous les dimanches, nous chantons : « A ta droite Seigneur, le Messie abat les rois au jour de sa colère ; il fait justice des nations, entassant des cadavres, il abat des têtes sur l’immensité de la terre » (versets 5-6), c’est une manière d’exprimer notre foi en la maîtrise de l’histoire par notre Dieu. Malgré les apparences, les puissants et les dictateurs n’auront pas le dernier mot. C’est l’amour et la vie qui finalement l’emporteront.

Le Pape et la violence

Par Thierry Schelling
Photo : DR
« C’est du dedans, du cœur de l’homme que sortent (toutes sortes de maux). » (Mc 7, 23) Le Christ ne s’y est pas trompé : voulant apporter la paix, c’est le glaive qu’il tendit (cf. Mt 10, 34)… et qui a été brandi en son nom ! Et gare à qui résiste : « Veux-tu que nous commandions le feu du ciel pour qu’il les consume ? » (Lc 9, 54), n’hésiteront pas à dire les apôtres d’hier… et d’aujourd’hui ! Parce qu’elle est au cœur de nos cultures, la religion se sert du meilleur comme du pire dans l’être humain. Et peut donc aussi conduire à la violence 1… en toute bonne foi ! En tout cas, elle va chercher à la canaliser : en l’apaisant, par les sacrifices d’animaux, et parfois d’humains 2, en la jugulant, en développant le concept de guerre juste, ou en l’excitant comme dans le djihadisme – et pas seulement islamique !

Le pape François renchérit : « Je crois qu’il y a presque toujours dans toutes les religions un petit groupe de fondamentalistes. Nous en avons… » Et d’élargir le débat : « Je vois tous les jours tellement de violence en feuilletant les journaux, même en Italie : celui qui tue sa fiancée, tel autre sa belle-mère et ce sont des catholiques baptisés ! » 3 A quoi sert donc la foi chrétienne dans ce cas ?

Oui, le Christ a renversé la vapeur : « Bienheureux si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on vous calomnie à cause de moi. » (Mt 5, 12) Ou encore : « Œil pour œil, dent pour dent ? Non, moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour eux. » (Mt 5, 43-44) Tendre l’autre joue ? Que dire aux victimes, souvent des minorités : femmes, Noirs, gays, enfants, handicapés, albinos… ? Travailler en amont, sûrement.

Dixit le pape François : « Nous sommes en temps de guerre, éclatée, mais de guerre mondiale, et tout a commencé dans le cœur de l’homme. Pourquoi parle-t-on si fort dans la rue, en famille, dès qu’on n’est pas d’accord ? A cause de la frénésie de la vie, on n’a plus le temps pour le dialogue ! » 4

Un poncif, le dialogue ? Non, la seule arme constructive de ce monde ! Relire Ecclesiam suam, de Paul VI : « Dieu est dialogue… l’Eglise est dialogue… » Et moi ?

1 Cf. T. Römer, Dieu obscur. Cruauté, sexe et violence dans l’Ancien Testament, Essais bibliques 27, nouvelle édition augmentée, Genève, Labor et Fides, 2009.
2 Qu’on pense au concept de bouc émissaire, explicité par Paul Ricœur.
3 Propos rapportés lors de son entrevue avec les journalistes de retour des JMJ de Pologne, août 2016.
4 Propos libres lors de sa visite à l’Université Roma-Tre, samedi 7 février 2017 (soulignés par l’auteur).

Parole et violence

Des centaines de « Espèce de *** », ou « Grosse *** » proférés par WhatsApp, sur Facebook et autre Instagram. Et c’est le suicide d’Emilie, Marion, Bethany, adolescentes et victimes de harcèlement par leurs coreligionnaires. « T’es c.. ! » à sa meilleure amie est affectueux, à sa professeure, injurieux, et à sa mère plus qu’insolant. La violence des mots engendre des maux parfois irrévocables. Même le Pape, à Milan, samedi 25 mars, a demandé aux quatre-vingt mille confirmands : mai più bullismo ! Plus de bullying (harcèlement) d’aucune sorte… 

Par Thierry Schelling
Photos: DR, Ciric
La violence exprimée
Le propre de l’humain, parler, est, comme le dit Salomon, une arme : « La mort et la vie sont au pouvoir de la langue. » (Pr 18, 21) Un adage très actuel : qu’on pense au point Godwin 1, à la télé-réalité 2, au harcèlement à l’école, dans le couple, dans la rue 3… Violence du verbe. Qui souvent précède celle des coups.

Le Centre d’accueil Malley-Prairie écoute les victimes de violences conjugales, et démontre que l’antidote est… la parole. Paradoxalement. Celle qui anéantissait a besoin d’être relâchée par la victime : mettre ses mots4  pour littéralement contredire l’effet mortifère de leur déchaînement par le bourreau. En somme, redonner sens – c’est-à-dire contenu et direction – à sa dignité, par l’expression verbale. Pour reprendre confiance en soi. Comme à l’association Violence Que faire ? qui travaille en amont à la prévention 5.

Mgr Morerod en discussion avec l’une des victimes des religieux de l’Institut Marini, à Montet / FR.
Mgr Morerod en discussion avec l’une des victimes des religieux de l’Institut Marini, à Montet / FR.

Et dans l’Eglise aussi (et enfin !) : Mgr Charles Morerod rend public, le 26 janvier dernier, le rapport sur les enfants placés à l’Institut Marini de Montet 6. Le prélat salue le courage des victimes à parler, alors qu’on le leur avait interdit jadis, et ce de façon traumatisante. Et l’évêque de conclure : « Essayons par tous les moyens de prévenir [ces actes] autant que possible, et s’ils se produisent, d’en parler. » Prévention et expression.

Même attitude sur le terrain : « Je suis comme un catalyseur », confie Jean de Dieu Rudacogora, coordinateur de la diaconie dans l’Ouest lausannois. « Ma présence sur la place du Marché de Renens est à la fois provocante et apaisante pour les gens qui la squattent. S’ils voient en moi l’institution Eglise, alors d’aucuns parfois m’agressent verbalement : « Qu’est-ce que tu fous là ? » Mais un thé chaud à la main, je ne leur offre rien que ma présence. Et ils me remercient, du coup. Et je suis toujours agent pastoral ! »

Une autre « arme » privilégiée par les chrétiens est cette parole, parfois cri, parfois murmure, qui s’élève vers Dieu : la prière. L’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) en a fait son modus procedendi : « Parce qu’elle exclut la haine, la prière fait barrage au déni, à la spirale de la vengeance, à l’oubli », écrit Angela Stival, coanimatrice du groupe œcuménique ACAT à Chavannes-près-Renens. Incluant l’intercession pour les bourreaux autant que pour les victimes, elle évite le clivage et ramène à l’essentiel : « Tous créés à l’image de Dieu, tous ayant la même dignité qui trouve son origine en son créateur. » Et de conclure : « Prier ensemble donne un témoignage crédible à notre suivance du Christ, qui a, ne l’oublions pas, commandé l’amour des ennemis ! »

Parler, prévenir, prier, c’est donc agir non violemment et chrétiennement : « La non-violence, c’est choisir d’aimer, c’est devenir l’égal/e de toute personne. Dieu a voulu cela par Son Incarnation. Et c’est passer au crible chacune de mes décisions en vue d’aimer », résume Sœur Bibianne Cattin, auteure de Pour que la vie l’emporte7 où elle confie les dix dernières années de sa vie missionnaire à panser (et penser !) les femmes victimes de viol selon la méthode IFHIM.8

1 Probabilité qu’une discussion qui dure et s’échauffe finisse par mentionner les nazis ou Adolf Hitler.
2 L’émission « You’re fired ! » par exemple.
3 Sujets d’au moins un Temps Présent par trimestre !
4 www.ciao.ch par exemple.
5 www.violencequefaire.ch
6 Cf. J. Berset, cath.ch du 26 janvier 2016.
7 Editions Carte Blanche, 2017.
8 www.ifhim.ca

Violence silencieuse

Mais « il y a aussi une forme de violence silencieuse que l’on qualifie parfois de structurelle », explique Jean-Claude Huot, responsable de POMET 9 dans l’Ouest lausannois. « Elle est le fait de structures et de comportements qui oppriment et excluent certaines catégories de la population. Le cercle vicieux qui pérennise la prostitution, la traite des femmes ou des enfants, le mobbying, la pédophilie, l’homophobie, la ségrégation raciale, est aussi possible parce qu’on se tait. » Et de rappeler : « Toute institution court le risque de se rigidifier et d’exclure ou d’opprimer. Mais là aussi résident les forces de résistance, et la capacité de résilience. »10

Dès lors, il est juste de lutter contre la violence, mais par des paroles et des actes non violents qui respectent la dignité de l’autre et qui promeuvent le seul moyen constructif de changement : le dialogue. « Et l’art du compromis », ajoute Jean-Claude Huot. « Ne pas oublier que le conflit fait partie de la vie, qu’il n’est pas à évacuer mais à transformer. Il réclame l’attitude pédagogique du dialogue entre les parties adverses. En démocratie, l’adversaire politique n’est pas un ennemi mais un partenaire de débat ! »

9 Pastorale œcuménique dans le monde du travail.
10 Cf. le travail du Ceras des Jésuites de la Province de France. www.ceras-projet

Violence légitime?

L’Eglise a d’ailleurs considéré une forme de violence comme acceptable dans certains cas bien précis : en dernier recours, face à une injustice objective et interminable ! En 1968, un document est adopté par le CELAM 11 qui exige « des transformations globales, audacieuses, urgentes » sur le continent sud-américain, concluant que cette urgence nourrit une « tentation de la violence compréhensible » de la part d’un peuple abusé pendant trop longtemps.12 Depuis, c’est l’Eglise tout entière qui a recueilli cette expérience et ces réflexions, dans ses grands textes du magistère que sont Gaudium et Spes ou Evangelii nuntiandi et, plus systématiquement, dans son Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise.

« La violence est un mensonge car elle va à l’encontre de la vérité de notre foi, de la vérité de notre humanité. »13 Y renoncer peut avoir avoir un prix : celui de sa vie ! Car la non-violence de Gandhi, Martin Luther King ou Oscar Romero, dans leur constance à dénoncer et à protester, leur a valu… d’être assassinés ! La parole faite chère, le verbe fait chair…

11 Conférence des évêques latino-américains.
12 Informations résumées à partir de M. Löwy, Religion, politique et violence : le cas de la théologie de la libération, éd. Hazan, 1995, pp. 195-204 (consulté dans www.cairns.info le 11 février 2017).
13 N496 in : Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise, Conseil pontifical Justice et Paix, 2005.

20479928Selon Hannah Arendt (philosophe, 1906-1975), exprimer de la violence, sous toutes ses formes, c’est refuser de penser ! Or penser nous rend humains ; exprimer la violence envers autrui ou soi-même, c’est agir en sous-humain. Voilà en substance l’argument puissant de cette fameuse politologue et journaliste allemande. Elle rend légitime l’urgence de la prévention et d’une éducation au dialogue, et insiste sur l’obligation pour les victimes de parler, tôt ou tard.14 « La violence commence là où la parole s’arrête. »

14 Voir le film Hannah Arendt, par M. von Trotta, sorti en 2012.

Encarnación Berger-Lobato

La rue des Alpes à Fribourg, une petite rue étroite à sens unique, bordée de maisons anciennes qui se blottissent les unes contre les autres. Avant que la rue
ne descende vers le bourg et la cathédrale Saint-Nicolas, je m’arrête au numéro 6: le secrétariat de la Conférence des évêques suisses (CES). Encarnación Berger-Lobato m’accueille dans son bureau au 3e étage de la maison.

Propos recueillis par Véronique Benz
Photos : CESDe la fenêtre de son bureau, Encarnación Berger-Lobato a une magnifique vue sur la vieille ville de Fribourg. Mais la nouvelle responsable du secteur marketing et communication de la CES ne passe pas toutes ses journées à Fribourg. « Je suis tantôt à mon bureau, tantôt dans le reste de la Suisse. Hier j’étais à Saint-Gall à l’Institut suisse de sociologie pastorale. Chaque journée est différente. »

Au-delà des médias

« Mon travail est de conseiller les évêques sur les questions de communication. Je soutiens également les différentes commissions de la CES dans leur tâche de communication. » Encarnación Berger-Lobato insiste sur le fait que la communication ne se résume pas aux médias. « La communication est bien plus importante, les médias ne sont que la partie émergée de l’iceberg. » Elle s’est fixé comme tâche de développer une conscience sur l’importance des aspects de la communication qui ne sont pas les médias. « Dans la communication, il est nécessaire de bien faire les choses. Si on fait les choses rapidement, sans réflexion, cela n’aboutit à rien ou à quelque chose de négatif. On pense toujours que la communication vient à la fin, lorsque tout est décidé. Il faut s’habituer au fait que la communication fait partie du processus de décision, il faut anticiper, préparer la communication. J’aimerais que dans cinq ans, nous en voyions les résultats. En attendant, il faut comprendre pourquoi les choses se font ainsi et convaincre les personnes de changer leurs habitudes, de revoir les processus. C’est parfois un lourd travail de conviction. »

Une des tâches de la nouvelle responsable est d’établir un concept de communication à l’interne. « Par exemple, j’essaie de faire en sorte que les prises de position de la CES soient plus claires et plus unifiées. Ce n’est pas une chose aisée. Il y a un important processus à mettre en place. »

Encarnación Berger-Lobato est également secrétaire de la Commission pour la communication et les relations publiques, une des nombreuses commissions
que compte la CES. Dans ce cadre, le dossier qu’elle est en train de préparer est celui de la communication avec les jeunes. « Qu’est-ce que l’Eglise catholique fait pour communiquer avec les jeunes ? Quelle est la manière dont les jeunes utilisent les médias ? » Une question essentielle qui a été discutée au mois d’avril lors d’une journée spéciale par la commission. Y étaient présents les deux évêques des jeunes, Mgr Alain de Raemy et Mgr Marian Eleganti, et plusieurs experts.

Théâtre et communication

Durant ses études, Encarnación Berger-Lobato a fait du théâtre. « Le théâtre est une communication spéciale. Ce qui m’intéressait dans le théâtre, c’était l’homme. L’être humain est tellement différent, en jouant différents rôles on comprend pourquoi des personnes réagissent de manière différente devant la même situation. Le théâtre est un lieu de connaissance de l’homme. »

Selon Encarnación Berger-Lobato, l’Eglise a inventé beaucoup de choses que nous retrouvons dans la communication. « Qu’est-ce que la publicité sinon quelqu’un qui donne sa parole que le produit qu’il présente est bon ? Les apôtres n’ont-ils pas fait la même chose avec l’Evangile ? Le sponsoring n’est-il pas la suite de ces mécènes de l’Eglise qui mettaient leurs armoiries au bas des œuvres d’art ? Naturellement, certaines choses ne sont pas identiques, mais le marketing trouve ses origines dans l’histoire de l’Eglise. » La communication et l’Eglise : un binôme qui a encore un grand avenir !

La CES

La Conférence des évêques suisses (CES) a été fondée en 1863. Elle a été la première assemblée d’évêques à se réunir régulièrement, avec une structure juridique propre et une fonction de direction ecclésiale.
Plus d’informations sur www.eveques.ch

Biographie

Née à Berne de parents espagnols, Encarnación Berger-Lobato est mariée et maman d’une fille. Après des études à Bologne, elle a travaillé à l’Office fédéral de la culture. Elle a dirigé durant 15 ans le secteur « Marketing et Communication » de la Caisse fédérale de pensions PUBLICA et du Berner Bildungszentrum Pflege. Depuis août 2016, elle est la responsable du nouveau secteur « Marketing et Communication » de la Conférence des évêques suisses.

En librairie – avril 2017

Par Claude Jenny

A lire…

mon-pere« Mon Père, je vous pardonne »

Véritable phénomène médiatique depuis sa sortie en février, le livre-confession du Fribourgeois Daniel Pittet relate, avec moult détails, les viols qu’un capucin lui a fait subir alors qu’il était enfant. Un demi-siècle après les faits, ce livre ambitionne de permettre aux autres victimes d’actes de pédophilie, de libérer leur parole. Une démarche incitative, encouragée par l’évêque du diocèse. Un livre coup de poing, longuement préfacé par le pape et complété par une intéressante interview du violeur, réalisée conjointement par Micheline Repond et Mgr Morerod.

ame_du_violon«L’Âme du Violon»

Thierry Lenoir est un auteur prolixe. Mais cet écrivain à succès nous surprend cette fois en laissant parler le violoniste qu’il est aussi. Le résultat ? « L’âme du violon – pour que chante la vie ». L’auteur voit l’instrument comme un miroir, une porte d’accès au monde invisible. Un outil pour atteindre l’« être spirituel » et une recherche de la beauté par la symbolique du violon. Superbe !

chemin«Chemin de croix»

Un chemin de croix écrit pour l’hebdomadaire Pèlerin par Dominique Quinio, ancienne directrice de La Croix. Une belle méditation due à la plume d’une femme qui a toujours mis en lumière une actualité souvent sombre. Un ouvrage superbement illustré par Corentin Fohlen, photographe renommé.

fabrique« La fabrique des prêtres »

Un pavé de l’historien tessinois Lorenzo Planzi : « recrutement, séminaire, identité du clergé catholique en Suisse romande – 1945/1990 »). Une thèse pertinente pour comprendre les mutations survenues dans le clergé durant presque un demi-siècle : les changements enregistrés depuis le recrutement jusqu’à l’expérience du ministère, en passant par les années de séminaire. Sociologiquement intéressant et fouillé.

bernadetteLa collection « Petite Vie », publiée désormais sous le label Artège Poche, sort en ce début mars une première série d’ouvrages consacrée à de grandes figures de l’Eglise. A commencer par sainte Bernadette de Lourdes, mais aussi saint Vincent de Paul, saint François d’Assise, le curé d’Ars, ou encore Joseph Wresinski, combattant infatigable d’ATD Quart Monde. D’autres parutions de cette collection sont annoncées pour juillet.

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. 024 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, 026 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch)

Les femmes docteurs de l’Eglise

Par Olivier Roduit

L’Eglise a attribué officiellement 36 fois le titre de docteur de l’Eglise à des saints théologiens auxquels elle reconnaît une autorité particulière en matière de doctrine. Les critères sont la sûreté de leur pensée, la sainteté de leur vie et l’importance de leur œuvre. Durant ces cinquante dernières années, quatre femmes de « doctrine éminente » ont vu celle-ci reconnue par les papes.

L’amour prend patience

C’est dans l’hymne à la charité (1 Co 13), dit le pape François, que l’on trouve les caractéristiques de l’amour véritable. Dans Amoris Laetitia, il les énumère et les explique, en commençant par la patience 1.

Par Bertrand Georges
Photo : 
pixabay.comLa patience est communément comprise comme l’état d’esprit de celui qui sait attendre en gardant son calme. La vie de famille ne manque pas d’occasions pour exercer ou développer cette qualité : « Pour faire un homme, mon Dieu que c’est long », dit la chanson, et les parents aussi parfois ! Quant aux enfants, ils apprennent la patience face aux attentes souvent légitimes mais pas toujours comprises de leurs parents, ou dans les moments de fatigue ou de tension que ceux-ci traversent. Et que dire des capacités physiques ou cognitives parfois bien diminuées des plus anciens ? Chacun dans la famille doit apprendre la patience… patiemment !

La Bible attribue cette qualité à Dieu. La patience décrit sa capacité à être lent à la colère, riche en grâce et en fidélité. 2 « En même temps qu’on loue la pondération de Dieu pour donner une chance au repentir, on insiste sur son pouvoir qui se manifeste quand il fait preuve de miséricorde », explique le Pape, qui nous invite nous aussi à prendre patience en ne nous laissant pas mener par les impulsions et en évitant d’agresser. Mais attention, précise le pape François : avoir de la patience ne consiste pas à permettre qu’on nous manque de respect ou qu’on nous maltraite. Pour lui, l’impatience, qui génère souvent un climat de tension, naît lorsque nous exigeons des autres qu’ils soient parfaits. Patienter consiste parfois à reconnaître que l’autre a le droit de vivre près de moi tel qu’il est, même s’il ne peut pas m’apporter tout ce que j’espère.

La patience, qualité divine qui, du côté des hommes, est implorée dans la prière qui s’impose dans la prière et s’exerce au quotidien, comporte pour chaque membre de la famille une part de compassion qui pousse à accepter l’autre tel qu’il est tout en invitant chacun à changer ce qui peut l’être.

« L’amour prend patience », dit saint Paul. 3 Une bien belle façon d’aimer vraiment !

1 Cf. Amoris Laetitia (AL) no 91, 92
2 Ex 34, 6
3 1 Co 13, 4

Une galerie de portraits saisissants

Par François-Xavier Amherdt
Photo : DR
L’Association biblique catholique de Suisse romande (l’ABC) va consacrer pour la deuxième fois sa session d’été à la Pelouse-sur-Bex, du 28 juin au 2 juillet, aux « femmes de la Bible », en collaboration avec le Service de catéchèse du canton de Vaud, avec, durant l’année pastorale 2017, une exposition et des soirées-conférences.

C’est que les Saintes Ecritures offrent une galerie infinie de magnifiques portraits, dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament :

– Eve, la mère des vivants, et Marie, la mère de Dieu, mère du Christ et de l’humanité ;

– Sara, Rébecca et Rachel, « matriarches » et sources du peuple d’Israël ;

– Ruth, l’ancêtre de Jésus, selon la généalogie de Matthieu ;

– Judith et Esther, les combattantes qui jouent de leurs charmes et de leur courage pour sauver la nation sainte ;

– Elisabeth, qui révèle à sa cousine Marie en visitation chez elle l’inconcevable bénédiction dont celle-ci est bénéficiaire, et donne au monde le Précurseur, Jean le Baptiste, le plus grand des enfants des hommes ;

– Marthe et Marie, les amies du Fils de l’homme qui, à elles deux, conduisent l’humanité des préoccupations autocentrées vers l’écoute de la Parole ouvrant à l’essentiel ;

– la femme pécheresse en Luc, la Samaritaine et la femme adultère en Jean, qui se laissent engendrer par leur rencontre avec le Fils de Dieu ;

– les groupes de femmes accompagnant Jésus durant son ministère, notamment dans le 3e Evangile, jusqu’au pied de la croix ;

– Lydie et toutes les témoins de la foi dans les Actes des Apôtres,…

La liste est longue de ces croyantes bibliques : croyantes au participe présent, car la plupart du temps, leur foi dure et tient, contrairement à la versatilité des apôtres et des disciples hommes. C’est encore le cas aujourd’hui, à voir le feu qui anime tant de catéchistes et d’engagées en pastorale. Que l’Eglise institution, femme et mère, leur accorde une place toujours plus effective dans l’exercice des responsabilités apostoliques, selon le vœu du pape François !

Daniel Gosteli

Le CARÉ (Caritas accueil rencontres échanges) est un lieu d’accueil et de rencontre pour les personnes confrontées à des difficultés diverses, matérielles et affectives, ayant souvent en commun la solitude et l’exclusion, le rejet et la marginalisation, la pauvreté sous des formes multiples. Découverte en compagnie de son directeur Daniel Gosteli.

Propos recueillis par Véronique Benz


Photos : Véronique Benz
Il est presque 10h lorsque j’arrive à la rue du Grand-Bureau 13, dans le quartier des Acacias à Genève. Le CARÉ se situe dans les locaux de la paroisse Sainte-Claire. Devant la porte s’amoncelle une foule bigarrée qui fume et discute. Gentiment les hommes me cèdent la place afin que je puisse descendre les escaliers et accéder à la porte d’entrée du CARÉ.

A l’intérieur, l’ambiance est convi­-viale, mais bruyante. Attablés, les gens discutent en sirotant un thé ou un café. Un groupe joue aux cartes. Dans un coin reculé, un jeune homme révise ses cours de français. Certains lisent, tandis que d’autres profitent des douches.

Au CARÉ se côtoient des personnes de tous âges, hommes et femmes, avec des pauvretés humaines, physiques et psychologiques. Suisses ou étrangers, tous sont là pour la même raison, trouver un peu de chaleur humaine et profiter des divers services que propose le CARÉ : nourriture, douches, coiffeur, distribution de vêtements, service de couture, activités manuelles, artistiques et sportives sous diverses formes.

Un accueil inconditionnel

« Fondé par Caritas Genève, le CARÉ va fêter cette année ses quarante ans. C’est un lieu d’accueil inconditionnel, nous recevons les personnes sans leur poser de questions. » Daniel Gosteli m’explique que tout ce qui est proposé au CARÉ vise à aider les personnes à reconstruire « l’estime de soi ». « Les activités sont un moyen de communication, de rencontre et de valorisation. C’est la plus-value des personnes qui est prioritaire. Chaleur humaine, respect, confiance, participation effective à la vie du groupe occupent une place privilégiée dans les moments de vie partagée. Nous sommes confrontés à une population à laquelle nous n’avons souvent pas donné le droit d’exister, une population qui a tout perdu. Ces personnes ont parfois l’impression que tout leur est dû, personne ne leur a appris à dire « s’il vous plaît » ou « merci ». Personne non plus ne leur a appris qu’une femme est digne de respect. Nous n’avons en général pas au CARÉ de graves problèmes de violence. Le contexte est habituellement calme. Il faut dire que nous sommes en permanence attentifs et que nous intervenons sur tous les signes qui pourraient conduire à de la violence. »

Quelques professionnels, des stagiaires en école de travail social et une cinquantaine de bénévoles permettent au CARÉ d’être présent jour après jour auprès de la population qui le sollicite.

Etre bénévole au CARÉ

Le directeur de l’établissement me reçoit dans le petit bureau qu’il partage avec ses collaborateurs. « La première chose que je fais le matin est de passer à la poste prendre le courrier. A côté du travail administratif et de la gestion des défis quotidiens, je passe la plus grande partie de mes journées à être avec les gens, à les accueillir, à les écouter. Je prends notamment du temps avec les personnes qui désirent faire du bénévolat au CARÉ », relève Daniel Gosteli. « Pour être bénévole, il faut accepter de faire le travail du CARÉ au moins un demi-jour par semaine. Le bénévole doit également être assez fort psychologiquement pour supporter les 200 à 300 personnes par jour qu’il va rencontrer. Je dois m’assurer que le bénévole sait mettre ses limites. Il est important de comprendre sa motivation et connaître sa disponibilité. »

Au départ, le CARÉ n’était ouvert qu’à la demi-journée ; depuis deux ans il est ouvert tous les jours de la semaine de 9h à 12h et de 14h à 17h45. En hiver, il ouvre également quelques samedis. « Ce changement nous a fait plus que doubler le nombre de personnes que nous recevons. Nous sommes passés de 150 personnes par jour à plus de 400 personnes. Nous assurons tous les jours à 16h un repas chaud servi à table. Le petit déjeuner du matin ou le brunch à 11h, nous les offrons en fonction de ce que nous recevons sous forme de buffet. »

Le CARÉ reçoit une subvention de la Ville de Genève qui couvre environ les 25% de ses dépenses. Le reste, il faut le chercher. « Nous sommes soutenus par l’Eglise catholique, les communes, quelques entreprises, des legs et beaucoup de donateurs modestes, mais fidèles et réguliers. » C’est cette fidélité qui permet au CARÉ de continuer à être un lieu de solidarité et d’entraide.

Le CARÉ en chiffres (année 2015)

Nombre de jours d’ouverture : 278
Nombre de repas pris sur place : 135’954
Moyenne de participants au repas journaliers : 489
Participants aux activités : 45’591
Moyenne journalière de participation aux activités : 168
Douches : 11’843
Coiffeur : 373
Garde-robe : 1680
Service de couture : 1500

Biographie

Daniel Gosteli est grand-père.

Après une formation dans le monde agricole, il travaille très vite dans le domaine social, notamment à l’Armée du Salut. Depuis 8 ans, il est le directeur du CARÉ.

Clin d’œil à Yoki

Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude Gadmer
_09w9044Lors de la construction de la chapelle catholique de Bevaix ( NE, 1972), Yoki a réalisé une vitrail en dalles de verre, sous le titre La lumière éclairant les Hébreux dans le désert. Que l’auteur nous permette d’y voir une image de la Résurrection.

L’utilisation de dalles de verre a permis une évolution dans l’art du vitrail, et Yoki l’a souvent pratiquée.

Au lieu de la baguette de plomb traditionnelle, souple et fine, le ciment sert de lien entre les pièces de verres, découpées dans de grandes plaques de la couleur désirée, sous forme de dalles épaisses. Le contraste entre le ciment gris ou noir et le verre lumineux est plus fortement souligné.

Cette méthode contraint à une sobriété de la figure, d’où un recours plus grand aux symboles. Elle requiert une harmonie encore plus fine entre le peintre et le verrier.

Emile Aebischer, artiste fribourgeois, 1922-2012. Nom d’artiste : Yoki. Auteur de plus de 90 réalisations dans le seul canton de Fribourg.

Chapelle catholique Notre-Dame de la Route à Bevaix, (Neuchâtel),  construite en 1972.

Engagées

«Un barbu grisonnant à la grosse voix!» répond Alicia, 7 ans, à la question: «Dieu, c’est qui pour toi?» Héritage de siècles de phallocratie judéo-chrétienne, et ce n’est ni Augustin ni Thomas d’Aquin qui nous contrediraient! Et pourtant, Dieu créa la femme. Certes. Mais pour la chrétienne, la croyante, la théologienne, la canoniste, voire la servante de messe, quelle place en Eglise aujourd’hui?

Par Thierry Schelling
Photos : Jean-Claude Gadmer, Ldd
Oui, il y a amélioration depuis le Concile Vatican II. 1 Et il convient d’affirmer haut et fort que « historiquement, c’est dans le christianisme que s’est accomplie une véritable égalité spirituelle entre les hommes et les femmes, base d’une véritable égalité sociale », 2 grâce aux principes du mariage : absolue égalité des deux oui et des deux libertés de choix. Mais le pape François a reconnu encore récemment (2016) que « l’histoire porte les marques des excès des cultures patriarcales où la femme était considérée de seconde classe » 3, rappel tonitruant contre le machisme encore latent.

1 Même si elles n’y furent que 24 auditrices pour les deux sessions de 1964 et 1965.
2 L’entretien avec L. Scaraffia de B. Révillion, dans : Prier no 388, janvier-février 2017, p. 21.
3 Amoris Laetitia no 54.

Quelle égalité pratique ?

La Déclaration universelle des droits humains, et nous avec, reconnaissons aux deux sexes des droits égaux et inaliénables, « fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde ». D’où la difficulté grandissante de devoir s’accommoder dans l’Eglise de ce qui s’apparente à un traitement unfair de la femme. Oui, mouvements féministes catholiques, monographies sur les abbesses, diaconesses 4 et autres béguines, proclamation de Thérèse d’Avila ou Catherine de Sienne comme docteurs (doctoresses ?) de l’Eglise, commission d’étude du diaconat féminin voulue par le pape François ou théorie du genre ponctuent l’actualité, et des femmes sont nommées chancelière d’évêché, adjointe de vicaire épiscopal, rectrice d’instituts académiques et pontificaux, vice-porte-parole du Saint-Siège, directrice des Musées du Vatican. Mais à l’ère des cheffes du FMI, des fondées de pouvoir, des premières ministres et présidentes d’Etats, l’institution ecclésiale n’éluderait-elle pas le vrai sujet – la femme catholique en position de décision – à force de mettre en avant le concept de « rôles complémentaires », de magnifier la maternité, et à multiples reprises 5 de sublimer le génie féminin ?

4 A. Jajé, Diaconesses. Les femmes dans l’Eglise syriaque, Domuni Press, Paris, 2016.
5 En 1995 avec la Lettre aux femmes, en 2015 dans Evangelii gaudium (nn. 103-104).

Peut mieux faire !

« Un peu beaucoup d’encens pour moi », me confie une amie croyante pratiquante mais plus que désillusionnée sur le catholicisme : « Quand la seule réponse à l’ordination des femmes est un non possumus, aujourd’hui, au XXIe siècle, ce n’est plus tenable ni crédible. Il y a d’autres résistances inavouées ou inavouables à l’œuvre dans cet immobilisme obscurantiste. Comment des célibataires mâles peuvent-ils avoir une opinion éclairée sur la femme, l’amour, la famille, la sexualité ? » Le verdict est sévère, tout comme celui de Lucetta Scaraffia, historienne invitée au Synode sur la famille en 2015 : « L’approche (des prélats) souvent assez cérébrale […] m’a semblé coupée du réel. Je me suis dit que, décidément, il manquait une parole de femme dans cette assemblée d’hommes ! » 6 Rosetta Tomaselli-Carbonara, agente pastorale à la Missione cattolica Losanna-Renens, renchérit: « Le temps n’est pas encore venu d’un traitement égalitaire dans l’Eglise. Je ne me sens nullement reconnue ni pour mon travail ni pour mes paroles par l’institution, qui s’intéresse aux chiffres comme une usine de production, alors que j’appelle mon travail une vocation. Et je n’entre pas dans ce jeu-là. Ce qui m’intéresse et me gratifie, ce sont les personnes rencontrées sur ma route, leur sourire, leur regard, leur Grazie ! » Pas d’angélisme, même dans la vie religieuse féminine, nous assure sœur Claire, une cheffe d’entreprise (voir le livre qui lui est consacré 7) chez les Sœurs de Saint-Augustin à Saint-Maurice : « L’esprit de ma formation de religieuse n’était pas à l’émancipation mais au renoncement. » Même si elle reconnaît qu’avec le temps, l’atmosphère a changé.

6 L’entretien de Bertand Révillion, idem, p. 18.
7 O. Toublan, Religieuse et chef d’entreprise, Saint-Augustin, 2015.

Pas si mâle !

Myriam Stocker, membre du Conseil épiscopal du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, explique : « Il a fallu un certain temps pour que ma parole soit prise en compte », soit par les autres membres, tous hommes et majoritairement clercs. « Toutefois, au fil des séances et des sujets à traiter, (ils) ont commencé à respecter mes avis parfois bien différents des leurs, à apprécier que mes réflexions nous orientent vers d’autres points de vue lors de certaines décisions à prendre, à accepter que la femme que j’étais puisse apporter parfois un témoignage qui bouscule ! » Et de conclure : « L’idéal serait que nous y soyons plusieurs femmes : alors que nous y sommes plutôt nombreuses la plupart des décisions d’Eglise continuent à être prises sans les femmes. » Son ministère d’accompagnement d’équipes et de groupes de travail l’a mise en contact avec d’autres engagées avec lesquelles elle a créé un réseau pour toute consœur intéressée à les rejoindre !

Pia Zimmerli, secrétaire de catéchèse à Renens, raconte : « Je ne me suis jamais sentie mise à l’écart ni posé la question si j’avais vraiment ma place. Pour moi, c’était clair que oui. » Célébrant des funérailles depuis 2012, elle constate : « Etre femme, laïque et veuve dans ce genre de ministère nous donne plus de liberté pour montrer notre compassion. On est crédible en quelque sorte. » Même si porter une aube fait encore cligner les yeux d’aucuns. Un bémol cependant : « Comme j’aimerais que tous les prêtres disent hommes et femmes, et frères et sœurs dans la liturgie… »

Astrid Belperroud, coordinatrice en catéchèse pour l’Unité pastorale Renens-Bussigny, se sent « intimement convoquée, impliquée, appelée » en Eglise, « non pas d’abord en tant que femme, mais comme baptisée ». Tout comme Florence Delachaux, à la fois Marthe (secrétaire et seule membre femme du Conseil de paroisse) et Marie (catéchèse et funérailles), qui résume : « J’ai toujours eu à l’esprit la réalisation de ma mission indépendamment de mon sexe. » Certaines, même, très librement, comme Nicole Andreetta à l’AGORA de Genève : « Au moment de mon envoi, l’évêque m’a dit : «  Tu devras obéir au Christ, pas à l’Eglise !  » Cela m’a rassurée en tant que femme et laïque et même pas mal libérée du carcan hiérarchique. Jésus n’a pas dit seulement «  Faites ceci en mémoire de moi  » ! Cherchons une autre partie de son héritage à vivre et
à transmettre. » Mission, ministère, vocation, l’Eglise est et sera toujours (au moins) un mot féminin. Et est bien plus déjà !

Quels engagements ?

Il y a, dans le fond comme pour les hommes – à une exception près : par l’ordination –, divers modes d’engagement pour la baptisée en Eglise : le plus répandu est le bénévolat, de la catéchèse à la solidarité, de la sacristie à l’autel, de Vie montante aux visites de malades ; la bénévole peut se former et s’instruire de façon plus poussée (AOT, Siloé, etc.), pour elle-même et pour son ministère ; puis il y a celles qui décident, après discernement en famille et avec les autorités compétentes, de se former sur plusieurs années (IFM…) pour être engagées sur mandat épiscopal comme agentes pastorales, au même titre qu’un prêtre quant au service rendu à une communauté.

Et il y a la consécration à vie, les religieuses (moniales, missionnaires, vierges…) qui sanctifient le corps tout entier en complément de l’indispensable apostolat au féminin.

Loris Follonier

Propos recueillis par Vincent Lafargue
Photo: LDD

T’es-qui?
Loris Follonier, 21 ans, d’Uvrier (VS).Tu t’engages où?
Je suis actuellement à la Garde suisse pontificale à Rome.
En paroisse, je me suis engagé tour à tour comme servant d’autel, lecteur, auxiliaire de l’eucharistie, j’ai été responsable de ces groupes, chanteur en paroisse aussi, et je suis actuellement responsable de la page Facebook de l’Eglise « couleur jeunes » de Sion.

Loris, pour toi, l’Eglise de demain sera… ?
Plus jeune et plus sincère. J’entends par là qu’avec le renouvellement des chrétiens, les nouveaux chrétiens défendront davantage les valeurs de l’Evangile et oseront davantage défendre un certain nombre de valeurs (la vie, le mariage, etc.).

Que fais-tu à la Garde suisse pontificale ?
Je suis arrivé à Rome fin octobre 2016. Après un mois de formation dans une école de police au Tessin, je suis maintenant en service, je prêterai serment le 6 mai.

Quelles sont tes découvertes ?
Ce qui m’a particulièrement marqué après mes longs mois d’armée en Suisse, c’est la merveilleuse entente ici à Rome entre Alémaniques et Romands, une ambiance qu’on ne retrouve pas dans l’Armée suisse. Par ailleurs, pouvoir travailler tous les jours à proximité de nombreux cardinaux et du pape François est une immense chance. J’ai déjà eu l’occasion de serrer la main du Pape à plusieurs reprises et on le voit assez régulièrement.

Ta foi change-t-elle grâce à tout cela ?
Le fait de pouvoir participer à de nombreux événements en lien avec l’Eglise est très important. Cela renforce et confirme pleinement ma foi.

Tu gères la page Facebook des jeunes de Sion. Internet ne représente-t-il pas un danger pour l’Eglise ?
Je trouve que le danger serait, pour l’Eglise, de ne pas être présente sur internet et de laisser place à une désinformation qui lui serait dommageable.

Tu as déjà beaucoup travaillé en Eglise en Valais. C’est rare à ton âge, non ?
J’ai un immense plaisir à côtoyer ceux qui partagent la même foi que moi et cela m’apporte une grande énergie… après, je n’ai toujours fait que ce qui semblait être à ma portée tout en représentant chaque fois un défi.

Quel sera ton prochain défi ?
Ce sera, en rentrant de mon service ici à Rome, d’essayer d’apporter aux jeunes quelque chose d’encore plus vivant en termes d’approfondissement de leur foi. Ça vaut vraiment la peine de s’engager en Eglise ! Et pour ce qui est de la Garde, j’aimerais leur dire combien c’est précieux de pouvoir vivre quelque temps au service du Saint-Père : nous seuls, Suisses, avons cette chance, il faut en profiter !

Pour aller plus loin

Le site internet de la Garde suisse pontificale : www.guardiasvizzera.va

Sur Facebook : www.facebook.com/pages/Garde-suisse-pontificale 

Aussi sur Facebook : www.facebook.com/Eglise-Couleur-jeunes-de-Sion

Tous égaux

Par Véronique Benz
Photo : Jean-Claude GadmerDès ma jeunesse, je me suis engagée bénévolement au sein de l’Eglise catholique. Adulte j’ai choisi d’y travailler professionnellement comme journaliste. Ma place en tant que femme au sein de l’Eglise ne m’a jamais posé de problème. Elle est celle de tout baptisé. En tant que femme, je ne me suis jamais sentie inférieure à un homme ou à un prêtre. Chacun avec sa vocation spécifique, avec ses qualités respectives et diverses, nous œuvrons tous à la même mission : celle du Christ.

Homme et femme partagent la même dignité humaine et la même grâce baptismale. On n’est pas un être moins humain parce que l’on est une femme, et l’on n’est pas plus fille de Dieu que l’on est fils de Dieu. Dans le cœur de Dieu, nous sommes tous uniques et infiniment aimés. Quels que soient notre sexe, nos dons, notre fonction, notre position sociale, notre richesse, notre nationalité, nos péchés, notre état de vie… nous sommes tous égaux. C’est dans le cœur de Dieu que se trouve la véritable égalité entre les êtres humains, puisque nous avons tous été créés à l’image de notre Créateur !

A chacun de nous de faire de cette égalité une harmonie.

Temps pascal

Par Thierry Schelling
Photo : Jean-Claude Gadmer
En un sens, on peut résumer liturgiquement le christianisme à… Pâques ! La Résurrection du Christ est le moteur, le cadre, la raison, le sujet de toute liturgie, et ce pour quoi l’Eglise – et les Eglises – existent. Chaque dimanche est Pâques, comme chaque eucharistie : dans un EMS, une famille, une cathédrale ou un temple, à midi ou à minuit. On y chante, célèbre et proclame encore et toujours sa foi en Christ relevé d’entre les morts. Mais une telle concentration nécessite une dynamique pédagogique à format humain, c’est-à-dire étalée dans le temps et l’espace, car tels nous sommes créés, êtres historiques limités à un lieu et à une période.

Du coup, Pâques, c’est aussi l’Ascension et la Pentecôte, qui riment peut-être plus avec congé et printemps qu’avec la Résurrection autrement ! Tout comme l’Incarnation qui est célébrée sous trois formes : le 25 décembre (la Nativité), à l’Epiphanie et au Baptême du Christ, et de même pour la Résurrection : à la Vigile (et le dimanche de Pâques), à l’Ascension et à la Pentecôte. Les deux sommets de la religion chrétienne déroulés en trois temps chacun.

Incarnation et Résurrection sont équitablement préparées par un temps de mise en route, Avent et Carême : quatre à cinq semaines conduisant à l’éclatement de joie qu’est la naissance (Gloria !) et la sortie du tombeau (Alléluia !). Et elles sont prolongées par le temps de Noël et le temps pascal, cadencés par les deux autres célébrations sur le même thème.

Le Dieu de Jésus-Christ, en devenant homme, a épousé la nécessité du temps et de l’espace pour se faire connaître, et reconnaître, par les générations successives de ses disciples : d’où la bonne idée de « triner » les deux fêtes essentielles du christianisme, de s’y préparer et de les prolonger dans la durée. Afin d’optimiser les occasions de rencontres, de conversions, de sanctifications. Et de joies !

En fait, nous avons quelque cent-vingt jours (Avent, temps de Noël, Carême et temps pascal mis bout à bout) par an pour vivre plus intensément le double mystère de notre religion. Un tiers de l’année. Pour éclairer et guider tout à la fois les deux autres tiers ?

Les cloches

Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude Gadmer

Eglise de Cottens (FR) avec clocher ouvert, inauguré en 1956.
Eglise de Cottens (FR) avec clocher ouvert, inauguré en 1956.

Ce n’est certes pas le principal élément d’une église, mais bien le plus bruyant. La mise en place des cloches se fait en dernier dans une construction et il arrive que, si les sous viennent à manquer, les cloches patientent.

Quand l’église est au milieu du village, les cloches prennent tout leur sens: marquer l’avancement du temps et cadrer certaines activités. Elles appellent à la prière matin, midi et soir, par la sonnerie de l’angélus.

Elles convoquent la communauté au rassemblement pour les offices, autrefois multiples, le dimanche.

Dans certaines communes, elles annoncent encore la fin du travail le samedi soir… alors que les usines ont fermé leurs portes depuis 24 heures…

Les cloches annoncent ou soulignent des évènements comme les décès, mariages ou baptêmes. Avant l’arrivée des sirènes, elles donnaient l’alerte en cas d’incendie, et, à certains endroits, la dernière sonnerie signifie le couvre-feu.

Perchées en un endroit inaccessible au public, elles font mémoire silencieusement de leur origine inscrite dans le bronze et ternie par le temps.

« Moi, Catherine, je sonne les heures heureuses. Mon parrain est François Duriaux, bienfaiteur de la paroisse, et ma marraine est Joséphine Marchon, dite aux-Blancs. Je suis montée en ce lieu dans la liesse de la paroisse conduite par le révérend curé Camille Cosandey en ce jour de Pentecôte, 2 juin 1865. Paix à ceux qui entendent ma voix ! »

Les moyens techniques modernes ont enlevé un des aspects utilitaires des cloches ; il ne leur reste souvent que la fonction liée aux offices. Le charme de leur sonnerie n’est plus apprécié avec la même unanimité.

En librairie – mars 2017

Par Claude Jenny, avec Sœur Gabriela Enasoae, libraire à la Librairie Saint-Augustin de Saint-Maurice

Un CD

cd_athanasiades« Les bis » de Georges Athanasiadès

Ce CD est presque un miracle ! Immobilisé de longs mois par la maladie, le célèbre chanoine organiste agaunois a tant voulu rejouer sur « son » orgue de l’abbaye qu’il y est parvenu. Le talent étant acquis, il n’y a qu’à se laisser charmer par cette sélection des grandes œuvres qu’il a choisies de rejouer. Superbe !

Des livres

« Tu as couvert ma honte »

Religieuse dominicaine, médecin dans une prison française, Anne Lécu a reçu le Prix du livre de spiritualité Panorama/La Procure 2016 pour son dernier ouvrage « Tu as couvert ma honte ». Un livre sur la honte ? Non, répond-elle, « mais sur la délicatesse de Dieu qui la recouvre. Mon propos est de tourner notre regard vers Dieu et de le détourner de ce qui nous rabaisse ».

 

« Eglise et immigration : le grand malaise »

Sous-titre : « Le Pape et le suicide de la civilisation chrétienne. » Le livre qui dérange, de Laurent Dandrieu, tiraillé comme de nombreux chrétiens entre les paroles « portes ouvertes » de François et le besoin de protéger son identité. Ou comment concilier ouverture  et défense de la civilisation européenne. Un livre qui interpelle au bon moment.

la-priere_ok« La prière dans tous ses états »

Vous aimeriez prier, mais vous ne savez pas ! Vous priez, mais vous aimeriez prier mieux ! L’abbé Joël Pralong publie un de ces petits livres qui font mouche. Avec « La prière dans tous ses états – initiation pour tous », il raconte le parcours d’un jeune de 25 ans.

« La vérité sort de la bouche des enfants… »

… mais pas seulement ! Le dessinateur Guézou vient une nouvelle fois nous titiller, avec son dernier album,
à travers des propos d’enfants joliment illustrés qui viennent nous rappeler des vérités… pas si enfantines que ça !

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. 024 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, 026 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch)

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