Des valeurs plus que jamais actuelles

Défendre avec force et engagement les valeurs fondatrices de la vie et de l’amour est la mission que l’AVIFA s’est donnée depuis 1987 auprès des jeunes, des familles et des couples. Rencontre en trois questions avec deux mères de familles qui observent activement l’évolution de la société: Nicole Délitroz et Marie-Claire Cajeux, respectivement présidente et responsable des animatrices et animateurs AVIFA.

Par Nicole Délitroz
Photo: AVIFAQuid de l’AVIFA aujourd’hui ?
Nicole Délitroz (ND) : L’AVIFA est une association romande qui s’est fixé pour mission de partager des savoirs et des compétences avec les jeunes, les couples, les familles qui cherchent à donner un sens à l’amour, à la vie, à la famille. Je constate avec plaisir que ces valeurs universelles sont enfin inclues dans les différents processus éducatifs. En Valais, l’AVIFA intervient aussi en éducation affective, relationnelle et sexuelle auprès des jeunes. Notre association a toujours accompagné les familles soucieuses d’une qualité de relation et d’éducation. 

Marie-Claire Cajeux (MCC) : Dans le contexte actuel de société, nous rencontrons des personnes en projet ou en couple qui ont besoin de se mettre autour d’une table et d’échanger véritablement sur des préoccupations profondes. 

Quid des prestations ?
MCC : Je suis émerveillée par les animatrices et animateurs qui vont à la rencontre des mères et de leurs filles (ou pères et fils) pour des ateliers fascinants à l’âge de la puberté au cours d’une journée de partage et de rencontre incroyable (EnVieEnCorps). Auparavant, j’accompagnais des personnes qui cherchaient une alternative aux méthodes chimiques de contraception, soit par souci d’écologie, soit par conviction ou pour des raisons médicales. 

ND : Il est important d’amener les jeunes à exercer leur esprit critique, de rencontrer d’autres modèles ou points de vue et surtout qu’ils soient entendus dans leur vécu. Pour les couples, le dialogue est devenu plus interpellant sur les notions de durée notamment.

Quid de l’avenir ?
MCC : La motivation est toujours là car je constate ce besoin réel d’échange, de respect mais l’agitation du monde nous empêche parfois de prendre le temps de se connaître.

ND : Dans ce monde qui nous chahute, nous apportons soutien, réseau et opportunité de réflexion autour de valeurs dont il faut savoir parler pour éviter de se retrouver hors jeu. Pour sa pérennité, l’AVIFA vous accueille en membre ami, en personnes soucieuses de se former ou en animatrices-teurs.
A bientôt !

La prochaine séance d’information sur le parcours « Vivre en couple » aura lieu le 9 novembre à 18h à Fully, Salle de la Grande-Garde. 

Renseignements :
079 421 93 42,
secretariat.avifa@gmail.com,
www.avifa.ch

Missionnaire

Par Jean-Michel Girard, prévôt
Photo: www.gsbernard.chAutrefois, dans nos régions, le dimanche des Missions orientait notre attention vers les pays lointains qui étaient au temps d’une première évangélisation. Presque chaque paroisse pouvait personnaliser cette dimension de l’annonce de l’Evangile par des visages connus de religieuses et de religieux missionnaires issus de leur communauté. Ce dimanche donnait l’occasion de partager de leurs nouvelles et de leur envoyer un soutien matériel, souvent à travers les « Centres missionnaires ».

Mais ce n’était pas la seule forme de mission que l’on connaissait. Dans chaque village, nous pouvons voir encore un bon nombre de croix de mission qui rappellent ces temps forts vécus dans nos communautés sous l’impulsion de rédemptoristes, missionnaires de Saint-François de Sales, capucins et autres et qui avait pour but, entre autres, de « ramener » à l’Eglise les baptisés qui s’en étaient éloignés. 

Si le Christ est pour nous une lumière qui nous réjouit et guide notre vie, nous souhaitons que tous en profitent, ceux qui nous sont proches et ceux qui sont au loin.

Le Pape nous rappelle que la prière est une force réelle qui donne l’élan à la mission. Le bienheureux Maurice Tornay associait sa famille à sa mission : « Ô maman, donne quelques-unes de tes douleurs pour moi. C’est la meilleure des prières. Vos larmes, donnez-les au bon Dieu pour les Missions. »

Le Pape nous invite à nous laisser « missionner », motiver par les exemples des saints missionnaires et à oser partager fraternellement ce que nous croyons.

Le dimanche… et le mois, de la mission nous ouvrent les yeux et le cœur sur les communautés chrétiennes qui, à travers le monde, manifestent le Christ vivant par leur ferveur, leur courage, leur persévérance, leur sens du partage.

Rencontre avec Johanne Chambovey

Johanne est une femme originaire du Nord-Pas-de-Calais en France, épouse de Raphaël, leur famille est établie à la Bâtiaz depuis quelques années. Passionnée d’aromathérapie notamment, joyeuse et enthousiaste, Johanne est aussi maman de deux petites filles. Il y a quelques années, Johanne a redécouvert la portée de la foi chrétienne et, dans le sillage de ce nouveau départ spirituel, elle a demandé à recevoir la confirmation. Au même moment, la première de leurs filles recevait le baptême! Elle nous partage un peu de cette (re)découverte…

Propos recueillis par Pascal Tornay
Photo: J. Chambovey-D.Du Nord-Pas-de-Calais à Martigny, n’y a-t-il pas qu’un pas ? Comment est-ce arrivé ?
Haha, effectivement ! Je n’y avais jamais pensé. La Suisse, pour moi, ce n’était que le pays du chocolat. Je suis née chez les « ch’timis » comme on dit et j’ai grandi dans le sud de la France, du côté de l’Ardèche.  Un été, on m’a proposé d’aller travailler à St-Tropez et j’ai foncé, pour finalement y rester. Un jour, Raphaël est apparu et me voilà embarquée en Valais… puisque, apparemment, un Valaisan ne quitte jamais son pays. Notre grande fille est née, puis nous nous sommes mariés, puis notre petite est née et nous avons fait baptiser la petite, puis la grande. Tout ceci n’a pas vraiment été fait dans l’ordre, mais le principal est que tout ceci soit arrivé, n’est-ce pas ? 

Et l’aromathérapie, alors ? Donnez-nous un avant-goût…
Entre mes deux grossesses, je me suis demandé ce que je voulais vraiment faire de ma vie, qui je voulais être ? Rapidement, je me suis tournée vers l’humain. Après avoir suivi une formation de masseuse thérapeutique, les huiles essentielles sont venues à moi et ma voie professionnelle s’est tracée. Les huiles essentielles ont ce pouvoir biologique d’aider l’humain à guérir ses maux physiques, psychiques et émotionnels, tout en restant naturelles. Rien de magique : ce sont simplement des plantes. Les êtres humains (comme les animaux sauvages) se sont soignés à l’aide de plantes depuis la nuit des temps.

Aromathérapie et foi : quels sont les relations possibles ?
Les huiles essentielles sont pour moi un de ces dons de Dieu : indéniables, irrévocables. Dieu a fait en sorte que nous puissions avoir tout ce dont nous avons besoin sur la terre, dont les plantes. Apparemment, nous nous en sommes beaucoup éloignés. Mais, quand je lis la Bible et y trouve ces magnifiques passages sur les onctions, les baumes, les huiles, alors je retrouve confiance ! 

Auparavant, étiez-vous athée ou indifférente à la spiritualité ?
Athée ? Non. Ignorante ? Oui, grandement. J’ai été élevée dans la foi chrétienne sans la pratiquer. J’ai passé mes huit premières années scolaires à l’école catholique, j’étais donc entourée ! Par la suite, tout a changé. Pour de multiples raisons, je me suis totalement détournée de Dieu, il m’arrivait même de rentrer dans une église et de lui dire que je ne croyais pas en lui ! Et de lui mettre tous mes malheurs sur le dos ! Quand j’y repense, j’ai honte… Et un jour, je suis rentrée dans une chapelle pour faire plaisir à ma première fille. Je me suis agenouillée, l’ai supplié de venir vers moi, et depuis ce jour, je me suis sentie accompagnée, aimée, soutenue. Quoi que je fasse, quoi qu’il arrive, je ne l’ai plus jamais rendu responsable des maux des humains. Parce que depuis ce jour, un savoir indescriptible, indestructible est ancré dans mon cœur.

Pourquoi avoir décidé ensuite de demander la confirmation ?
En participant aux rencontres de préparation au baptême pour mes filles, je me suis demandé pour quelles raisons je n’étais pas allée jusqu’à la confirmation ! Puis, le besoin est devenu une évidence, simplement parce qu’il me manquait quelque chose. Il me manquait une lumière. Et quelle fut-elle !

Vos proches n’ont-ils pas ouvert de grands yeux lorsque vous leur avez parlé de votre désir ?
Mon mari s’est demandé si je voulais changer de voie et entrer dans les ordres (rires) ! Quant aux autres, ils ont eu la surprise, le soir de la célébration, parce que je voulais rester dans la joie et ne pas avoir à justifier cette décision. Après tout, quand on tombe amoureux, l’entourage ne demande ni raisons, ni justifications. C’est ainsi, point.

Qu’est-ce qui vous a interpellée le plus dans cette redécouverte de la foi chrétienne ?
J’ai cette impression que nous marchons sur le même chemin. Une même famille, une grande famille. Dieu ce que ça fait du bien de rencontrer des gens qui ressentent ce même amour du Christ et qui interagissent dans un même but !

Vous souhaitez transmettre la foi : est-ce possible (souhaitable) selon vous ?
J’adorerai et quand j’aurai appris énormément. Mûri aussi. J’espère pouvoir rencontrer mon rôle dans cette magnifique histoire. J’apprendrai à être patiente. Et qui sait ? Peut-être m’enverra-t-il de l’aide ?

«La Foire du Valais, le meilleur endroit pour évangéliser»

D’un côté, cet événement monstrueux et incontournable qui fêtera ses soixante ans cette année. Deux semaines magnifiques mais ô combien intenses: bienvenue à la Foire du Valais. De l’autre, il n’en est qu’à sa deuxième édition mais est déjà une manifestation phare du calendrier des jeunes du Diocèse de Sion. Une soirée dans le but de toucher un maximum de cœurs: bienvenue à la soirée de louange du comptoir.

Par Yves Crettaz
Photo: DR« Fin de l’été » rime avec « Foire du Valais ». 220’000 personnes à Martigny pour cet événement hors norme. Quelle vitrine pour les entreprises présentes. Et l’Eglise dans tout cela ? Oui, l’Eglise a sa place au comptoir. Elle dispose d’un petit stand. Certes, ce n’est pas la meilleure place possible (tout le monde connaît le stand Eglise à côté des WC à l’entrée…), mais elle est quand même présente. Mais depuis l’année dernière, les jeunes du Diocèse ont également leur place au cœur de l’église de Martigny-ville, le deuxième week-end de la foire.

Une présence relativement bien remarquée puisqu’un concert de pop-louange suivi d’une magnifique adoration avaient pris place dans l’édifice religieux. Raising Hope avait attiré les regards des jeunes du comptoir se rendant à la place centrale : un prêtre à la guitare électrique, ça change ! Cette soirée, organisée dans le cadre du synode des jeunes, était un franc succès pour une première ! L’objectif de démontrer que l’Eglise catholique sait aussi être jeune et dynamique est plus qu’atteint !

Cette année, la soirée de louange se tiendra le vendredi 4 octobre toujours à l’église de Martigny-ville. Elle s’inscrit également dans le cadre du Mois Missionnaire Extraordinaire que le pape François a proclamé. Les jeunes sortent de leur canapé, prennent leur place dans l’Eglise et font des merveilles ! Oui, on ne change pas une équipe qui gagne ! Au programme, raclette, concert, adoration-évangélisation et after. Bienvenue à tout le monde !

CREDO: Rémission des péchés?

Par Pascal Tornay
Photo: jesusmafa.com
Au cours d’un échange, un ami est heureux de me confirmer qu’il est en rémission après une période faste en ennuis de santé ! La joie domine : le mal est passé et la santé est recouvrée. Mais à quel prix ? Après quel combat ?

Rémission (remettre) est un terme équivoque ; en termes bibliques, il s’oppose à rétention (retenir). Par exemple dans le Notre Père (Mt 6, 9) où Jésus parle de remise de dettes (et non pas de rétention sur salaire !). Voilà bien un vocabulaire comptable pour parler de pardon ! Dans la partie finale du Credo, il est mentionné la rémission des péchés : comme on remet une dette, les péchés seraient remis ? En vertu de quoi, de quelle puissance ?

Un jour qu’il se trouve à Capharnaüm, Jésus remet ses péchés et guéri un homme paralysé qui lui est amené par le toit de la maison où il se trouve. « Voyant [la foi de ceux qui le transportaient], Jésus dit au paralysé : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. » Stupéfaits, les scribes présents, perplexes, estiment que Jésus blasphème : ils ne voient pas Dieu en lui. Jésus va alors guérir l’homme de sa paralysie et va mettre cette capacité en rapport avec celle de remettre les péchés pour leur montrer, par un signe visible, qu’il a toute autorité pour le faire. » (Mc 2, 1-12)

Par ailleurs, Jésus aborde souvent le thème de la miséricorde à partir de paraboles. L’une d’elle met en scène un roi qui, sur la simple supplique d’un de ses sujets, lui remet une dette monstrueuse alors que, ensuite suite, ce dernier est lui-même incapable de se montrer patient avec son propre débiteur qui lui doit une petite somme d’argent. Jésus montre ici la capacité inouïe de Dieu à pardonner, c’est-à-dire d’aller au-delà de toute comptabilité, dans la logique de l’amour.

Enfin, lors de son dernier repas, lorsque Jésus prend la coupe, il dit à ses amis : « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude en rémission des péchés. » (Mt 26, 27c.28) C’est donc en vertu du sang versé par Jésus, victime innocente, que les péchés des hommes peuvent être remis. Accéder à la coupe est donc le gage d’une possible rémission. Encore faut-il accepter de se placer dans Sa logique d’amour complètement folle à nos yeux, au-delà de toute justice…
« Fais-nous sortir, Seigneur, de cette épuisante logique des dettes et devoirs, de ce monde impitoyable où sans cesse tour à tour créanciers ou débiteurs, sans cesse occupés à réclamer notre dû ou à négocier des délais, nous n’avons plus le temps d’être des frères. » 1

1 Candiard Adrien, A. Philémon : réflexion sur la liberté chrétienne, Ed. Cerf, 2019.

La maison de l’autre

Effectuer une visite à domicile est en réalité «entrer dans la maison de l’autre». Voilà brièvement exprimé une constatation essentielle faite à la suite de… visites à domicile.

Par Jean-François Bobillier
Photo: DR
J’avais une conviction profonde : face au fléau de la solitude, l’Eglise doit être plus présente chez les personnes, dans leur lieu de vie. En somme l’intuition est sans doute bonne et ne fait d’ailleurs que réactualiser une préoccupation déjà présente dans notre secteur pastoral. Cependant, au moment d’écrire ces quelques lignes, je prends conscience, une fois de plus, d’une conversion à laquelle sont invitées mes évidences. Oui, aujourd’hui mon regard a changé sur ma posture de visiteur ou d’accompagnant. Je m’explique. 

Particulièrement sensible aux cris sourds de tant d’existences, au regard de celui qui s’exclame « Ça va super et toi ? » tout en étant habité d’une détresse à peine camouflée, aux personnes souffrant en silence d’un puissant sentiment de solitude, je me suis dit : « Mon gars, t’es engagé en Eglise, c’est là que tu dois te diriger. Va, rends visite et écoute ces personnes. » Aujourd’hui je me le dis encore avec davantage d’élan et de foi. 

Là où la conversion a eu lieu, c’est dans la compréhension du mouvement. Le domicile n’est pas un simple appartement, avec tel ou tel mobilier, mais il est « Quelqu’un ». Il est le « Chez-Soi », le lieu de tant de partages et d’Amour, imprégné de la Présence de l’être aimé et disparu. Et je me sentais (idiot que je suis !) investi d’une mission sublime : apporter un peu de Dieu. Quelle absurdité ! Par les paroles échangées, le respect établi, les regards dénués de vains mots, j’ai découvert avec joie que Dieu est là et que je n’ai donc pas à l’amener mais à l’accueillir. Maurice Zundel disait qu’« on ne peut rencontrer le vrai Dieu si l’on ne devient l’espace où tout homme se sent accueilli, en respirant la présence de Dieu à travers la nôtre ». C’est sublime ! Mais pourquoi donc ai-je toujours entendu cette parole en m’identifiant au « on » (benêt que je suis !) ? N’est-ce pas l’autre qui me permet la rencontre avec Dieu, en m’accueillant et me permettant ainsi d’humer la présence divine ?

Je franchis désormais les seuils non pas les poches pleines de munitions divines et la tête droite, mais les mains vides et le cœur incliné.

Une «oasis d’espérance»!

Par Jean-Pascal Genoud
Photo: Catherine Vigier, artiste peintre
http://ateliervigier.canalblog.com
L’expression m’est donnée par un confrère africain, – l’un de nos remplaçants d’été tant appréciés – le Père Placide, à l’heure de son départ. Il me révèle son projet de construire chez lui un centre spirituel qu’il a choisi d’appeler « Oasis d’espérance ». Je me suis dit immédiatement : quel beau programme ce serait aussi pour une paroisse !

Depuis des mois, la ville de Martigny grouille de chantiers. Que ce soit l’immense parking de Semblanet ou le projet de « Cœur de cité » tout proche de l’église de la Ville, ou encore du côté de la gare, machines et camions s’affairent, s’accompagnant de pas mal de bruit.

Et si au cœur de cette activité trépidante, notre vie paroissiale projetait d’être, elle, comme une oasis, un havre de paix, au cœur de notre cité ou de notre village ?

Alors que la vie de la plupart est remplies d’occupations (et même de loisirs !), nous serions cet espace où se cultive la vie intérieure, un lieu de connexion à la Source invisible et silencieuse de l’Amour du Christ constamment disponible.

Disant cela, je me réjouis particulièrement de la force réelle de notre prière communautaire, mais je ne voudrais pas oublier non plus notre « Diaconie » en fort développement, qui aimerait tout faire pour rejoindre ceux qui, exclus d’une société de l’efficacité et de la performance, vivent la solitude et la souffrance.

Que le Seigneur nous guide tous dans la construction d’une belle « oasis d’Espérance » !

Oups, j’ai oublié!

Depuis petit, on nous répète: «N’oublie pas ceci, n’oublie pas ça… Ha! Tu as oublié ton agenda…; tu as oublié de faire ta fiche… Tu as oublié de faire signer ton examen!» Et si les oublis avaient la formidable fonction de nous protéger, comme des vaccins, de ce qui, par moment, s’avère trop lourd, trop effrayant?

Par Valérie Pianta
Photo: ulysse-invictus.com
Il y a les oublis chroniques et comiques… les clés, la lumière, fermer la porte, la liste de commissions. Ces oublis de gestes et d’actes qui nous rassurent sont des repères temporels – comme de petits réverbères sur notre route quotidienne – que nous ne supportons pas de ne pas vérifier. Si souvent, nous croyons avoir oublié. Nous avons besoin de revenir en arrière et nous faisons rire la galerie !

Cela mis à part, oublier est aussi sûrement une grâce qui nous est donnée pour nous permettre de survivre à certains événements douloureux, à certaines désillusions. Tout n’est pas utile, nos sacs à dos de vie seraient trop lourds à porter. Si nous ne pouvions pas oublier, nous traînerions des wagons de regrets, de peines qui ne serviraient à rien. Heureusement, notre conscience oublie afin de nous alléger. Entre mémoire et oubli, les choses s’ordonnent, se rangent discrètement selon les nécessités personnelles et contextuelles.

Inutile de vouloir absolument penser à tout… Oublier, n’est-ce pas aussi une forme de lâcher-prise sur toutes les contraintes que nous nous imposons ? Oublier souvent est parfois vécu comme un handicap par la personne qui en est la première victime, à moins qu’elle ne prenne cette singularité avec humour. Oui, c’est cela ! Quel humour ne faut-il pas envers nos failles, du lâcher-prise face à ce besoin irrépressible d’être irréprochables. Rions et oublions que nous oublions notre téléphone, notre portefeuille, nos clés, nos gants, notre écharpe et Dieu sait quoi encore. 

Oublions donc ce qui n’est pas essentiel, ce qui encombre, entrave la vie et les relations. N’oublions pas de dire : « Je t’aime. » N’oublions pas de regarder l’autre avec tendresse et amour… dire et regarder… dire ou regarder, mais ne pas oublier ! N’oublions pas d’être attentifs à ne pas écraser ces petites fleurs – les ne-m’oubliez-pas ! Ne nous couchons pas le soir en disant : « J’ai oublié de lever les yeux pour voir le ciel, les étoiles ! »

Rencontre avec Anny Rouiller

Anny est une jeune femme peu commune : une rencontre suffit pour en être sûr… Née au Pied-du-Château il y a 13 ans, Anny poursuit actuellement sa scolarité en 2e année au CO de Martigny. Armée de solides convictions et d’un redoutable aplomb intellectuel, Anny arpente la vie d’ado… Ce n’est pas rose tous les jours! Pourtant ses projets et ses rêves la poussent à aller de l’avant. Elle nous en parle…

Propos recueillis par Pascal Tornay
Photo: Famille Rouiller
Anny, qui es-tu donc ?
Je suis une boxeuse passionnée par la neurochirurgie. Je suis l’aînée de trois enfants. Je passe beaucoup de temps à aider mon papa dans son garage où l’on fabrique et répare toutes sortes de choses. 

Durant notre entretien préparatoire, j’ai senti que tu portes en toi une fougue peu commune, qu’est-ce qui te fais vibrer ainsi ?
Le fait d’avoir dû affronter le regard des autres et de m’être rendu compte que dans la vie il faut savoir se débrouiller seul pour arriver à son but.

Dans le milieu des ados au CO, quels sont les défis que tu affrontes au quotidien ?
Non seulement de devoir travailler très dur pour arriver au but que je me suis fixé comme tout le monde. Mais aussi de faire face au regard et jugement des autres. Trop souvent accompagnés de harcèlement moral. 

Tu souhaites devenir neurochirurgienne : qu’est-ce qui t’attire dans cette voie ?
Le contact avec les patients, sauver des vies. Mais par-dessus tout la précisions et les qualités qui y sont requises.

Tu oses affirmer tes convictions chrétiennes, mais quelle est cette foi qui t’habite ?
Elle est celle qui me pousse à chanter dans le chœur de mon église, celle qui, il y a quelques années, me faisait servir la messe. Celle qui m’a fait passer communion et confirmation, celle qui restera à jamais en moi. Celle qui m’aide à m’endormir le soir et me réveiller le matin. Celle qui me réconforte quel que soit le problème auquel je dois faire face ma foi sera là pour me montrer que je peux être forte.

Qu’est-ce que tu aimerais changer dans le monde ?
Beaucoup de choses mais je pense que ce serait le respect, pouvoir améliorer le respect donc les gens peuvent faire preuve au quotidien. Seulement chez certaines personnes.   

Et dans ta vie ?
Mon approche avec les gens.

Merci Anny pour ton partage et bon vent dans la vie !

Rencontre avec Léa et Patrick Arlettaz

Propos recueillis par Pascal Tornay
Photos: Famille ArlettazLa famille Arlettaz vit aux Valettes. J’ai fait la connaissance de Léa et Patrick ainsi que de quelques-uns de leurs enfants au sortir de la messe à Bovernier. La famille Arlettaz est atypique pour plusieurs raisons qui me la rendent par ailleurs fort sympathique ! Ses membres sont pleins d’une joie contagieuse. Léa et Patrick sont fidèles au rendez-vous de la messe – mais il n’en a pas toujours été ainsi. Ils ont adopté deux enfants avec une trisomie alors qu’ils en avaient eu cinq auparavant ! 

Un jour, je me décide à aller à leur rencontre chez eux à l’improviste. Je découvre leur salon rempli de la présence de quelques-uns de leurs enfants et beaux-enfants ! Il s’ensuit un joyeux et dynamique échange dont je partage ici quelques savoureuses bribes…

Il y a dans votre famille, je le sens, une joie et une simplicité contagieuses : d’où cela vient-il ?
Il y a une grande solidarité dans la famille. Il n’y a pas de tabou. S’il y a des problèmes : on met tout sur la table. On dialogue et on trouve les moyens d’avancer. Chez nous, la foi et la prière jouent un très grand rôle. Le pardon aussi : nous aussi, parents, nous pouvons nous tromper. Demander pardon est parfois nécessaire. Alors on ressent une sérénité intérieure, une paix. Cela ne peut venir que du Ciel. Si t’as pas ça pour t’accrocher quand c’est dur, tu plonges ! Ceux qui ne prient pas ne peuvent pas s’en rendre compte… On a toujours vécu dans la simplicité et on s’est souvent contenté de peu de choses. On est souvent parti en camping. Les enfants chantaient à tue-tête dans la voiture. Nous rêvions d’un chalet à nous et nous parcourions les vallées du Valais à la recherche du chalet de nos rêves… Nous avons beaucoup ri ensemble et ça a enrichi nos liens. On a conscience d’être une famille un peu « déjantée » ! 

La vie de famille est pourtant peuplée d’embûches : vous n’avez certainement pas été épargnés… Qu’est-ce qui vous a donné ce ressort ?
Nous avons traversé pas mal d’épreuves depuis 1995 jusqu’à aujourd’hui et notamment la maladie d’un des enfants, le cancer de Patrick, le chômage, le deuil des parents. Tout ça, ç’a été difficile, mais moi je m’interdis d’être pessimiste, explique Léa. Avec Patrick, on ne reste pas à se plaindre. On prend les choses en main. On prie. Moi, j’ai toujours vu ma maman se battre. On ramasse les coups, mais on avance. On n’abandonne jamais et de toute façon avec les enfants, on n’a pas le choix ! 

Difficile de croire que vous, Patrick, ne vouliez rien savoir de la foi et de la messe, alors que vous dites que c’est pour vous un besoin fort aujourd’hui. Que s’est-il passé ?
Au début, j’y allais pour faire plaisir à Léa. Mes parents n’allaient pas à l’église. Ça ne leur disait rien. Ils étaient probablement croyants, au fond, mais aller à la messe, non. Progressivement, en y allant, je dirais que l’Esprit Saint est venu en moi et a renforcé mon action. Sur ce chemin, le décès de mon père a certainement été déterminant. Peut-être a-t-il intercédé pour ma transformation. Aujourd’hui participer à la messe est pour moi un besoin.

Et vous Léa, enfant, vous avez grandi dans la foi ? Comment, avec votre mari, l’avez-vous transmise à vos enfants ? Quels ont été les défis ?
Chez nous, la foi était une chose tout à fait naturelle et la messe hebdomadaire immanquable. Pour ma maman, c’était une bouée de sauvetage. Je ne me suis jamais posé beaucoup de questions, même aujourd’hui. Dans notre famille, les choses se sont faites tout aussi naturellement. Depuis très longtemps, on prie chaque fois ensemble. Durant une dizaine de minutes, on se réunit autour de chants ou de petits refrains, de mercis, d’intentions diverses, de « Je vous salue Marie », d’invocations à saint Michel ou aux anges gardiens. Evidemment, en devenant grands, les enfants ont besoin de discuter leur participation à la messe et cela donne lieu à quelques tensions lorsqu’on les y pousse… On a semé, mais visiblement il a manqué des éléments ! Je trouve que les enfants sont envahis par une multitude de divertissements. L’exemple des parents est très important.

fam-arlettaz-1Adopter des enfants avec un handicap mental n’est pas commun. Pourquoi l’avoir fait ?
Ce n’était ni prévu, ni réfléchi. Nous avions déjà 5 enfants et en adopter d’autres n’avait aucun sens. Pourtant, en 1990, nous sommes allés à Lourdes en pèlerinage. A la grotte, un jour l’appel est venu. J’ai posé la question à Patrick pour savoir si adopter l’intéressait. Il a répondu que non. Je lui repose la question un peu plus tard : il est entré en matière et la discussion est venue. On aurait dit qu’un dialogue avait lieu au-delà de nous ! Cet appel n’a fait que se confirmer par la suite et nous avons répondu oui ! On ne sait ni comment, ni pourquoi : évidemment, le chemin a été difficile, mais cela reste une source de joie encore aujourd’hui. 

Comment la vie spirituelle nourrit-elle votre couple aujourd’hui ? Qu’est-ce que cela change concrètement ?
Cela change tout en réalité. Le fait de prier détend nos relations. Elle les apaise. Sans qu’on s’en aperçoive, la confiance en Dieu s’est insinuée et a été un pilier. Pour nous, c’est ça la vraie bouée ! Aurait-on pu vivre autrement ? On ne le saura jamais non plus.

Rencontre avec le groupe BCBG de Martigny

Dimanche 31 mars, dans le cadre de l’Action de Carême, le groupe BCBG a servi aux paroissiens de Martigny-Bourg une soupe préparée par leurs soins à la sortie de la messe de 18h. Je les ai interrogés afin que les lecteurs de L’Essentiel puissent faire plus ample connaissance avec ce sympathique petit groupe. Il est composé de 11 jeunes ayant reçu la confirmation pour la plupart en février 2018.

Propos recueillis par Fabienne Seydoux
Photos: Fabienne Seydoux, 
Gérard PuippebcbgVotre groupe a un nom bien particulier. Comment l’avez-vous trouvé et quelle est sa signification ?
C’est lors d’un week-end au Simplon, qu’avec Simon Roduit, nous avons eu l’idée de ce nom. Il signifie que nous sommes une Bande de Confirmés Bien Gardés par l’Esprit Saint.

Quand est-ce que vous vous rencontrez et que faites-vous ?
Nous nous retrouvons une fois par mois pour différentes activités : des actions de partage, comme la préparation d’un goûter pour les résidents des Tourelles, mais aussi des temps d’approfondissement entre nous, comme un week-end au Simplon que nous avons vécu avec d’autres jeunes du diocèse.

Quels sont vos projets ?
En avril, pour plusieurs d’entre nous, nous participerons à la Montée vers Pâques des jeunes du secteur. En mai, nous aimerions offrir notre témoignage aux confirmands du secteur de Martigny. En juin, si la météo le permet, nous passerons un week-end à l’hospice du Grand-St-Bernard. Nous avons également le projet de nous rendre à Rome. Nous profitons de l’occasion pour faire un clin d’œil à notre curé, afin qu’il accepte de nous accompagner.

Quel message voulez-vous transmettre aux confirmands lorsque vous témoignerez pour eux en mai, vous qui êtes déjà confirmés ?
Nous voulons leur expliquer que la confirmation a été un moment important pour nous. C’est difficile à décrire, mais le fait d’avoir reçu l’Esprit Saint nous a permis d’avoir une plus grande confiance en nous. Nous espérons qu’au travers de notre témoignage nous réussirons à augmenter leur motivation.

Rencontre avec Véronique Cretton

Propos recueillis par Pascal Tornay
Photo: Véronique CrettonT’as où la maison ?
J’habite à la Fontaine en dessus de Martigny-Croix, village dans la combe et qui surplombe la vallée du Rhône.

T’as où le boulot ?
J’ai débuté ma vie professionnelle par une formation en archéologie de terrain. Puis j’ai travaillé au Centre de Loisirs et Culture de Martigny afin de mettre à jour sur une TV locale les événements régionaux. Enseignante en peinture par ressenti pendant 15 ans j’ai donné des cours à des enfants et à des adultes et organisé des expositions avec mes élèves. J’ai exposé une quinzaine de fois mes œuvres dans des galeries valaisannes.

En 2016, j’ai plongé dans l’univers métaphorique des symboles comme support à la quête de soi, je pratique une démarche introspective inspirée par le psychanalyste Carl-Gustav Jung afin de me servir des images symboliques comme révélateur de l’inconscient.

T’as où l’engagement ?
L’expérience de la peintre intuitive m’a engagée dans l’étude de la symbolique des images. La peinture intuitive révèle un langage symbolique qui sommeille en soi et qui se révèle sur la toile. Cette démarche introspective révélée sur les œuvres picturales que j’ai réalisées pendant de nombreuses années ainsi que l’interprétation des œuvres de mes élèves, m’a amenée vers le désir d’intégrer la symbolique traditionnelle. Pour cette étude, j’ai choisi les images archétypales du tarot. Notez que je n’utilise pas du tout le tarot comme un art divinatoire, je m’appuie simplement sur la force des symboles comme un levier possible sur le chemin en soi. La rencontre avec les personnages, leurs regards, les objets qu’ils tiennent dans leurs mains, et l’environnement dans lequel ils vivent, m’ont conduite vers la joie de la découverte de leur étonnant univers qui parle de quête matérielle, psychologique et spirituelle. Je me sens donc vraiment engagée dans une dynamique de vie lorsque je peux répondre aux appels des personnes que j’accompagne.

T’as où la joie ?
Ma joie, c’est d’accompagner des personnes ouvertes à entreprendre une démarche d’enrichissement personnel. Le langage symbolique révèle le profond de soi et a comme objectif de soutenir sa propre croissance individuelle. L’interprétation des symboles sert le développement de soi en conscience dans l’ici et le maintenant, ce n’est donc pas une interprétation du futur. Par leurs images, ces cartes, appelées lames, servent à révéler les parties inconscientes lovées dans la psyché du consultant afin de changer quelque chose à sa manière de penser et d’envisager le monde en posant un regard nouveau sur ce qui l’occupe. La lecture symbolique permet de rendre visible ce qui se passe dans l’esprit du consultant afin de l’orienter vers la résolution optimale d’une situation ou de problèmes rencontrés. La symbolique invite la personne à se poser les bonnes questions et d’y répondre afin de guider sa quête sur le chemin de la réalisation de ses rêves, de ses idéaux, de ses projets de vie.

T’as où la foi ?
Je crois que chaque personne qui écoute les désirs de son cœur où se love la présence du Christ a la capacité de s’engager à vivre une quête personnelle en conscience. Bien sûr, cela demande de se dépasser soi-même et de sortir de la zone de confort dans laquelle elle est plongée. Parce qu’elle ne souhaite plus rester dans les limites de ses croyances sur elle-même et sur son entourage, un vrai désir naît dans son cœur. Elle désire vraiment découvrir la véritable dimension qui l’habite et qui demande à se déployer dans son quotidien. 

C’est parce que j’accompagne des personnes qui tirent bénéfice de cette démarche introspective en rencontrant une force intérieure qu’elles ne soupçonnaient même pas que je crois en l’éveil possible de toutes les personnes qui s’engagent envers elles-mêmes. 

Devenir diacre?

Depuis peu, j’ai la chance de connaître une nouvelle et belle amitié. C’est rare et précieux un ami! Du coup j’aurais bien aimé le garder pour moi. Mais voilà qu’il lui prend une drôle de lubie: enfiler une nouvelle tenue de service et se donner à tout-va! Comment, me direz-vous? En osant amorcer un virage audacieux dans sa vie: devenir diacre! Non mais franchement, Pascal, éclaire-nous un peu parce qu’on peut concevoir – à la limite – que tu te mettes au yoga, que tu prennes un abonnement au FC Sion ou que tu ouvres un salon de barbier… mais pas que tu deviennes diacre!

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