Par Françoise Michellod
Photos : Paul DucreyA Martigny-Bourg, DES MAINS, uniquement des mains sur un fond noir et blanc font vivre LA PASSION du CHRIST. Ce chemin de croix est l’œuvre du photographe Paul Ducrey (décédé en 2009 et frère du chanoine Jean-Claude Ducrey). L’originalité de ce chemin de croix sied à l’originalité architecturale de l’église, me dit Guy Ducrey, autre frère de l’artiste. Les mains photographiées confèrent à chaque station une profonde réalité. Seuls quelques accessoires – fragments de croix, chaîne, tissu – complètent les scènes qu’elles évoquent de façon émouvante. C’est comme si, par pudeur, on n’avait pas voulu représenter le visage de Jésus condamné, crucifié.
Le chanoine Gabriel Pont apprécie fortement l’œuvre intime réalisée par son ami Paul en 1968. Il en écrit pour les fidèles un livret explicatif intitulé « Chemin de croix : photos et méditation ». Le chanoine Jean-Claude Rossier fait agrandir les photos. Celles-ci montées alors sur cadre métallique sont mises en valeur par un éclairage judicieux. Chacun, où qu’il soit placé dans l’église, peut vivre le chemin de croix.
MÉDITONS d’une station à l’autre.
Sur le chemin du Calvaire, 10e station.
… Jésus, en te faisant Homme tu as accepté toute la condition humaine y compris la mort, jusque-là où l’on doit aller…
… Jésus tu nous aimes tellement que c’est pour nous sauver du péché et nous ouvrir le Ciel que tu as bu la coupe jusqu’au bout…
… Jésus tu n’es pas venu supprimer la souffrance mais tu es venu la porter avec nous et lui donner un sens…
PRIONS
Sur le chemin du Calvaire, 12e station.
Toi, Jésus humilié aide-nous à te découvrir
Dans ceux qui portent leur croix.
Puissions-nous souffrir de la douleur de ceux qui portent
Des croix pesantes qui les dépassent…
Seigneur Jésus, quand tu nous vois défaillir
Viens nous relever.
Ne nous laisse pas seuls
Reste à nos côtés.
Peu avant sa naissance, les parents de notre petite-fille nous ont demandé de planter un arbre pour leur enfant, de le planter sur la terre de la maison familiale. Une adorable petite fille est née peu avant l’hiver et nous attendons le début du printemps pour planter cet arbre demandé pour elle par ses parents. Qu’est-ce que cela signifie de planter un arbre pour la naissance d’un enfant ?
L’arbre et l’enfant se donnent la main symboliquement ; de près, de loin, ils grandiront ensemble enracinés chacun selon ses besoins dans ce qui est essentiel à la vie : la terre.
En plantant un arbre pour notre petit-enfant, nous signifions l’importance de cet enracinement qui fait vivre. Nous lui rappellerons qu’il peut devenir aussi solide que lui.
L’arbre est un puissant symbole de la terre, de l’enracinement, de la croissance, de la solidité, de la lumière captée pour développer son ramage, de sa vocation à être espace de vie pour abriter les oiseaux du ciel… comme l’enfant qui ne peut grandir bien, qu’enraciné dans la profonde terre de l’amour d’une famille. Comme pour l’arbre, quand les conditions sont réunies, la croissance se fait par étapes, lentement, nourrie de la lumière de l’amour et de l’eau de la tendresse, et permet aux racines de l’être de lui assurer la sécurité, lorsqu’il faut affronter les différentes tempêtes de la vie.
Dans ce geste de planter un arbre, l’importance de la famille est donc ouvertement signifiée. D’ailleurs nous parlons bien d’arbre généalogique lorsque nous évoquons notre ascendance… Cela signifie clairement que notre histoire personnelle est enracinée dans une histoire plus vaste qui est celle de nos origines connues ou inconnues et que nous sommes porteurs, transmetteurs de la vie qui s’étend comme un vaste feuillage.
L’arbre affronte des tempêtes, parfois il y a des cassures, mais en le regardant, pensons au petit enfant dont il est devenu le compagnon symboliquement, petit enfant qui grandit et dont la vie sera comme pour chacun de nous balisée de moments difficiles.
Si nous, chrétiens, percevons les épreuves de la vie comme des croix à porter, accrochons notre foi à la croix de Jésus qui a fleuri comme un arbre à travers la Résurrection, et qui nous signale que nos croix sont aussi appelées à fleurir après les hivers de la souffrance et des peines. La Croix fleurie comme un arbre au printemps nous rappelle ces résurrections vers lesquelles nous nous acheminons quotidiennement.
A l’occasion du concert du Vendredi saint, l’Ensemble Vocal Renaissance rend hommage à Charles Gounod dont nous célébrons le bicentenaire de la naissance cette année. Son directeur Damien Luy a porté son choix sur une œuvre de circonstance, Les Sept Paroles du Christ sur la Croix. Presque d’allure archaïque et très sobre, l’œuvre présente pourtant des atmosphères saisissantes, telles le double-chœur conclusif sur « Père, je remets entre Tes mains mon esprit », qui émeut par sa luminosité quasi surnaturelle et l’expression de confiance qui s’en dégage. L’œuvre sera colorée des sons d’un petit orgue (Jean-David Weber), et d’un violoncelle (Ruth Bonucelli-Bovier).[thb_image lightbox= »true » image= »2667″]
Le chœur Saint-Michel
Propos recueillis par Françoise Michelle Photo: DR
Fondé en 1964, le chœur mixte assure les offices festifs, mais aussi ordinaires de la paroisse de Martigny-Bourg. Son effectif est fluctuant, il oscille entre 25 et 35 suivant les années. Depuis maintenant près de 26 ans, le chœur Saint-Michel chante sous la baguette de Dominique Delaloye. Chœur d’église par vocation, la société participe également aux différentes fêtes de chants profanes du canton. Dans une ambiance chaleureuse où l’humour a ses droits de noblesse, les répétitions sont autant de moments agréables à partager. Les concerts se préparent à un rythme bisannuel, la sortie familiale alterne avec un voyage de quelques jours. C’est ainsi que le chœur a vu Varsovie, Marseille, Vienne, Venise et même Dublin. Après avoir fêté ses 50 ans d’existence, il prépare actuellement le jubilé de l’église qui sera fêté à Pâques avec une superbe messe de Jacob de Haan. Depuis près de 7 ans, Mme Sandra Moulin-Michellod assure la présidence de la société avec son dynamisme habituel.
Pâques 2018 : une messe festive pour le jubilé Pour marquer le jubilé de l’église, le chœur Saint-Michel interprétera la Missa Brevis de Jacob de Haan. Il sera accompagné par le Quatuor de l’Edelweiss. Cette pièce célèbre le millénaire de la naissance du pape Léon IX, pape alsacien né en 1002 à Eguisheim. Les célébrations du jour de Pâques et de la Saint-Michel 2018 seront enrichies par cette musique moderne et généreuse qui voit le chœur dialoguer avec le quatuor. Des timbales se joindront à l’ensemble qui se prépare activement pour nous offrir une interprétation sobre et profonde de cette Missa Brevis, mais aussi belle et enjouée avec un « benedictus » de toute beauté.
Contact : Sandra Moulin, présidente 027 722 70 80 ou 079 782 19 24 ou sandra.moulin@bluewin.ch
Campagne œcuménique 2018. – Action de Carême (ADC), Pain pour le prochain (PPP) et Etre Partenaires (EP)ont décidé de dédier la campagne œcuménique 2018 à la transition : un changement de cap indispensable si l’humanité ne veut pas se saborder. Une transformation à laquelle nous pouvons toutes et tous contribuer.
Par le Comité Action de Carême Photos: www.voir-et-agir.ch
La campagne de cette année est placée sous le signe du changement. Les initiants entendent montrer que nous pouvons tous contribuer à la sauvegarde de la Terre : à condition de changer notre mode de vie. Le Carême n’est-il pas un moment de l’année idéal pour méditer et réveiller notre conscience ?
« Prenons part au changement et créons ensemble le monde de demain ! »
Nous nous inquiétons toutes et tous de l’évolution du monde : les tensions politiques, les inégalités et la crise climatique ne cessent en effet de s’aggraver. Les personnes qui en souffrent le plus sont celles qui sont déjà démunies. Le pape François, dans son encyclique Laudato si’, fait lui aussi ce constat : « Ces situations provoquent les gémissements de sœur terre, qui se joignent au gémissement des abandonnés du monde, dans une clameur exigeant de nous une autre direction. » (LS 53) C’est à ce niveau qu’agit la campagne œcuménique 2018 : en présentant des exemples de changement qui peuvent nous inspirer et nous encourager à y apporter notre contribution.
Extraits de la lettre de présentation de la campagne 2018 – www.voir-et-agir.ch
IDéES POUR AGIR. – A travers cette nouvelle campagne, nos œuvres esquissent des pistes pour de nouvelles actions qui ne pourront aboutir qu’avec la participation de personnes qui s’engagent. Dans le cadre d’une paroisse, d’une association, à l’école, ou à titre privé comme la journée des roses équitables vendues à la sortie des messes les 10 et 11 mars ou le pain du partage : du 14 février au 1er avril 2018, des boulangeries de toute la Suisse vendront du pain signalé d’un petit drapeau ; pour chaque pain vendu, 50 cts sont versés à nos projets en Afrique, Asie et Amérique latine.
SIGNEZ LA PéTITION. – Les plantations de palmiers à huile violent les droits humains et détruisent l’environnement. A l’aide d’une pétition en ligne, Action de Carême demandent aux grands distributeurs suisses de diminuer le nombre de produits contenant de l’huile de palme.
Les plantations de palmiers à huile dans la ceinture tropicale détruisent les forêts tropicales, sont responsables des brûlis et menacent la biodiversité. Cela n’affecte pas seulement la nature et les animaux : des familles entières sont déplacées, perdent leurs moyens de subsistance en voyant leurs champs détruits.
Joignez-vous à notre demande et signez notre pétition : voir-et-agir.ch
Sabine est une jeune femme de 34 ans. Souriante, serviable, pleine de vie et de foi, elle vit à Charrat. Membre du Conseil de communauté, elle exerce aussi les fonctions de sacristine et de responsable des servants de messe. Lourdes est pour elle une ressource : elle avait commencé à nous en parler dans le numéro de janvier… Voici la suite et la fin de son témoignage.
Par Sabine Vouillamoz Photo: Sanctuaire de Lourdes, Sabine VouillamozEn 2016, je suis rentrée déçue car rien ne s’est passé comme prévu ! On a reçu l’Onction des malades avant la confession. Habituellement, le mercredi, a lieu la messe internationale et, dans ce cas, je préfère généralement aller aux piscines. Pourtant, cette année la messe avait lieu à la Cité St-Pierre et, comme je n’y étais jamais allée, je me suis forcée à y monter. J’ai trouvé cet endroit magnifique, calme et apaisant. On y trouve un petit ruisseau avec des nénuphars et des fleurs de lotus : ces fleurs m’apaisent !
L’an dernier, après le temps de préparation à l’Onction des malades, j’ai su que j’allais vivre ce sacrement d’une autre manière – … plus belle que les autres années. Quelque chose me le disait intérieurement, mais je ne savais pas où cela allait me mener… Ce mardi-là, lorsque je suis allée me confesser à la basilique souterraine, j’y suis restée étonnamment plus longtemps que d’habitude. Je suis même restée pour la procession eucharistique alors que l’architecture de cet édifice est plutôt une source de stress pour moi. Pourtant, j’étais calme et paisible malgré le départ brutal pour le Ciel de ma meilleure amie Anne-Françoise. Je l’apprendrais plus tard, mais c’est ce mardi-là qu’elle avait choisi pour quitter la terre… Coïncidence ? Pas pour moi. Je suis sûre que ce calme soudain est venu par son intercession, de même que ma capacité à rester durablement dans la basilique. Anne-Françoise avait ce don d’apaiser mes colères, mes doutes et mes craintes.
Mercredi matin vers midi, j’ai clairement ressenti qu’il était arrivé un malheur à Anne-Françoise. Je me disais : « Elle n’est plus là ou elle attend mon retour ? » J’ai passé la matinée avec ces phrases dans ma tête… « Est-elle morte ou vivante ? » Et, pour me changer les idées, je suis aller à Bartrès avec d’autres pèlerins. La sérénité m’a gagnée, car c’est un bel endroit. Je vous conseille de visiter ce petit village, à 4 km de Lourdes, où a vécu un temps Bernadette Soubirous.
Le lendemain, j’étais nerveuse. Je n’en pouvais plus. J’ai décidé d’appeler le mari d’Anne-Françoise pour faire taire mes pensées ambiguës. Lorsque j’ai appris sa mort, mon monde s’est écroulé à l’exception de notre cerisier, notre arbre imaginaire qui nous reliait et qui représentait notre puissante amitié. Cet arbre symbolique est resté debout et j’ai compris que j’aurai la force de tenir debout moi aussi malgré cette terrible nouvelle. J’ai aussi compris pourquoi j’allais vivre cette Onction des malades de manière si particulière cette après-midi-là. Je devais prendre des forces pour avancer sans Anne-Françoise et pour qu’elle puisse trouver la Paix au Ciel.
Une dame inconnue, logeant dans le même hôtel que moi, m’a fait remarquer le rayonnement que l’on percevait sur une photo qu’elle avait prise au moment où le prêtre m’oignait d’huile sainte. Elle m’a dit : « Je te l’enverrai ! » L’ayant reçue, j’ai eu un choc. Je me suis dit : « Comme je suis moche ! » En me regardant une deuxième fois, je me suis rappelé d’une parole d’Anne-Francoise : « Regarde au-delà des apparences ! » Et là, je me dis : « Je suis jolie et je ne laisse à plus personne le droit de me dire que je suis moche… Pas même moi. »
Je tenais à témoigner pourquoi Lourdes revêt un sens si profond pour moi. Ce lieu unique a marqué mon cheminement spirituel et personnel. J’y retourne chaque année pour puiser force et courage. Là, ma foi grandit et me donne joie et élan pour toute l’année !
Mais quelle mouche a bien pu piquer notre cher pape François de mettre les pauvres au premier plan et d’instituer une journée mondiale à leur intention? Qui sont ces «pauvres»? Ceux que l’on a l’habitude de cacher… Ceux qui abusent tellement de l’aide sociale… Ceux qui ne font rien de leur journée… Ceux qui nous dérangent au bas de notre immeuble ou devant le supermarché… Nous?
Par André Pianta (à partir d’extraits du Message du Saint-Père pour la journée mondiale des pauvres) Photo : http://coopdonbosco.skynetblogs.beAlors que nous venons de veiller pendant quatre semaines pour accueillir le Nouveau-né dans sa crèche dans une ambiance de lumière, de magasins remplis de choses toutes plus brillantes les unes que les autres, de marchés de Noël sentant la cannelle et le vin chaud, envahis par des gens qui aiment se rencontrer autour d’un verre, pourquoi venir nous dé-ranger avec la pauvreté ?
En parcourant les mots du pape François dans son message à l’occasion de cette première journée exceptionnelle dédiée aux pauvres (19.11), on comprend mieux que ce n’est pas des pauvres vivant dans la misère dont il s’agit premièrement,… mais de nous ! Nous qui jetons un regard agacé sur cette réalité qui, aux yeux de Dieu, est une réalité à transformer. L’apôtre Jacques nous rappelle que « Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour en faire des riches dans la foi, et des héritiers du Royaume promis à lui à ceux qui l’auront aimés ? » (Jc 2, 5).
« Un pauvre crie ; le Seigneur l’entend », dit le psalmiste (Ps33, 7). Depuis toujours, l’Eglise a compris l’importance de ce cri. Dans les Actes des Apôtres, Pierre demandait de choisir sept hommes pour assumer le service de l’assistance aux pauvres ; car, dit-il, « n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérités » (1Jn3, 18). Et le pape François dans son message de préciser : « Ne pensons pas aux pauvres uniquement comme destinataires d’une bonne action de volontariat à faire une fois par semaine, ou encore moins de gestes improvisés de bonne volonté pour apaiser notre conscience. Ces expériences, mêmes valables et utiles pour sensibiliser aux besoins de nombreux frères et sœurs et aux injustices qui en sont souvent la cause, devraient introduire à une rencontre authentique avec les pauvres et donner lieu à un partage qui devient style de vie… Si nous voulons rencontrer réellement le Christ, il est nécessaire que nous touchions son corps dans le corps des pauvres couvert de plaies, comme réponse à la communion sacramentelle reçue dans l’Eucharistie. Le corps du Christ, rompu dans la liturgie sacrée, se laisse retrouver, par la charité partagée, dans les visages et dans les personnes des frères et sœurs les plus faibles. »
C’est donc bien une invitation qui nous est adressée à nous mettre en route, « appelés à tendre la main aux pauvres, à les regarder dans les yeux, à les embrasser pour leur faire sentir la chaleur de l’amour qui rompt le cercle de la solitude. Leur main tendue vers nous est aussi une invitation à sortir de nos certitudes et de notre confort, et à reconnaître la valeur que constitue en soi la pauvreté. Celle-ci est la mesure qui permet de juger de l’utilisation correcte des biens matériels, et également de vivre de manière non-égoïste et possessive les liens et affections. »
Ouvrons donc nos cœurs, nos maisons, nos églises pour accueillir « le cri de celui qui souffre de la précarité et du manque du nécessaire ». « Les pauvres ne sont pas un problème : ils sont une ressource où il faut puiser pour accueillir et vivre l’essence de l’Evangile.»
Par le Comité du Cinquantenaire : Yann Dini, président et Jean-Pascal Genoud, curé Image: CoCom BourgL’église St-Michel, c’est…
– probablement l’une des plus belles réalisations architecturales de notre Diocèse dans l’esprit du Concile Vatican II ;
– un lieu de célébration particulièrement idéal pour les grandes célébrations paroissiales, pour nos fêtes et nos sépultures ;
– un espace qui séduit par sa lumière, surtout par le charme inégalable de son ouverture sur la nature avec la splendide baie vitrée qui donne sur le jardin arrière ;
– un volume qui, contrairement à beaucoup d’églises plus anciennes, qui, par l’absence de tout obstacle et par son inclinaison bien pensée, permet à l’assemblée d’avoir conscience d’elle-même tout attentive à la Présence invisible.
C’est aussi,
– un équipement qui date et qui manifeste, avec ses 50 ans, des signes de vétusté et de fatigue (système de chauffage par soufflerie, manque d’isolation thermique, usure du revêtement du parvis ;
– un complexe qui n’est plus habité par un prêtre résident et qui repose de plus en plus sur une belle équipe de chrétiens très dévoués ;
– un édifice qui doit retrouver une place plus spécifique et originale dans l’ensemble de la vie de la paroisse et de la région ;
– un Rectorat qui n’est plus une habitation mais un lieu de vie et de rencontre pour la communauté ;
– un parvis qui gagnerait à être plus convivial et mieux équipé pour nos temps de fraternisation.
– en bref : un ensemble admirable qui mérite un bonne cure de rajeunissement.
Afin de remettre à niveau tout l’espace St-Michel, à l’occasion du Cinquantenaire de sa construction, nous avons besoin de votre soutien et de votre aide !
Nous vous remercions d’avance de votre participation. Vos promesses de dons peuvent être adressées soit à l’aide du coupon encarté dans le journal paroissial soit sur le site dédié www.bourg50.ch
Vos dons sont déductibles des impôts et figureront, sauf mention contraire, dans la « Plaquette souvenir » du Cinquantenaire.
«L’amour est le miracle d’être un jour entendu jusque dans nos silences, et d’entendre en retour avec la même délicatesse: la vie à l’état pur, aussi fine que l’air qui soutient les ailes des libellules et se réjouit de leur danse.»
Par Laure Barbosa Photos : DREcrivain et poète français, né au Creusot en 1951. « Amoureux du silence et des roses », il cultive à l’écart du monde et des milieux littéraires, l’art de la vie simple et la manière des petites choses. Celui dont « l’écriture est le cœur qui éclate en silence » et « le verbe, un soleil impérissable », ouvre ses lecteurs à l’émerveillement, suscite un changement de regard qui change la vie. Auteur à succès depuis les années 90, il a reçu plusieurs distinctions dont le Prix d’Académie 2016 pour l’ensemble de son œuvre et il demeure discret.
Croître en clarté. – Distillant sa prose poétique inégalable, où l’intime et l’infime portent à l’universel, par fragments, touches légères et transparentes, aphorismes, comme un tableau en filigrane révèle la splendeur enfouie dans l’humilité du quotidien. Chacune de ses phrases pourrait éclore en citation, à l’oral aussi bien qu’à l’écrit, d’ailleurs on ne s’est pas privé de planter ces fleurs un peu partout. Telles des perles d’eau vive pétillant sous nos yeux : difficile de ne pas avoir été ébloui par le flash lumineux de quelques-uns de ses mots, au détour d’une lecture, touché en plein cœur par leur écho. Les titres de ses livres sont autant d’invitations décalées et colorées à se délecter du contenu, se retenant de lire trop vite car l’écriture est brève et concentrée dans « le but de croître en clarté ». En cette ascèse toujours quête d’un fragile équilibre, l’essence-ciel se laisse dire presque sans faire de bruit et son approche, plus mystique que religieuse, permet à de nombreux amateurs de Bobin de renouer avec la spiritualité. La grâce de l’inutile futile dans un monde pris dans la rentabilité et l’efficacité.
« Ce qui s’enfuit du monde c’est la poésie. La poésie n’est pas un genre littéraire, elle est l’expérience spirituelle de la vie, la plus haute densité de précision, l’intuition aveuglante que la vie la plus frêle est une vie sans fin. »
Au service de l’humain. – Si des écrivains méritent d’être lus, certains gagnent aussi à être connus ! Novembre dernier en France voisine, autour du joyau commun de notre « homme-joie », j’étais partie sur la piste d’un moine comédien au parcours atypique qui crée et interprète ses spectacles « Seul en scène » avec les écrits de l’auteur dont la découverte a apporté un tournant à son existence. Grégoire Plus, Frère de Saint-Jean mais d’abord Chercheur de Lumière, précise : « mes spectacles ne sont pas faits pour transmettre un message de foi mais pour servir l’humain ». Depuis plusieurs années, avec la bénédiction de Bobin lui-même qui au sortir de scène lui a offert ce compliment : « Vous donnez de la joie ! Je vous ai vu et je sais que votre visage, vos mains, tout votre corps rendra à mes phrases l’énigme et même la dureté dont elles ont besoin », il s’adonne passionnément à ce service que ce soit au Festival Off d’Avignon, dans la salle à manger du presbytère de l’Île-aux-Moines ou en tournée.
A la rencontre. – Par son amitié, il m’a été donné de rencontrer Christian Bobin en toute simplicité, chez lui au cœur de la Bourgogne, dans sa petite maison aux volets maculés de ciel bleu en lisière de forêt. C’est sur ce chemin des sous-bois, où paraît-il on voit parfois des renards, que je me suis promise de partager la joie débordante de cette extraordinaire entrevue. 1
« Il y a ainsi des gens qui vous délivrent de vous-même – aussi naturellement que peut le faire la vue d’un cerisier en fleur ou d’un chaton jouant à attraper sa queue. Ces gens, leur vrai travail, c’est leur présence. »
L’homme des « petites choses ». – Ce travail que son œuvre littéraire accomplit, Christian Bobin l’incarne dans la vérité de sa présence charnelle et fraternelle, la délicate attention du regard qu’il porte sur les gens comme sur tout ce qui l’entoure, la gaité légère et enfantine de son rire qui nous trouve soudain tout trempés, surpris du déferlement de ses cascades joyeuses, la contagion de l’intelligence douce et tranquille dans la liberté de sa pensée, la justesse de l’émotion qu’on voit pudiquement passer sur la pointe du cœur sous la chaleur de ses yeux. « J’essaie de vous dire une chose si petite que je crains de la blesser en la disant. Il y a des papillons dont on ne peut effleurer les ailes sans qu’elles cassent comme du verre. »
Eloge de la fragilité. – A ses détracteurs qui le taxent de mièvrerie, d’écrivain catho ou gourou ronronnant, maître de l’image éblouissante poético-philosophique, as de la métaphore extatique et de la parabole éthérée, on dirait que cela confirme la dure réalité de l’amour pas aimé. L’éloge de la fragilité est comme un glaive tranchant entre attendrissement et agacement : « C’est une manière sûre, pour reconnaître la vraie beauté, que de mesurer la haine qu’elle attire sur elle. Le visage du Christ, avant d’être enluminé par les moines agoraphobes, l’a été par l’or blanc des crachats. » On réaliserait peut-être que « La douceur est la fleur la plus sauvage en nous ! » puisqu’elle exige un vrai courage, poésie de l’espérance : « Dans l’imaginaire courant, c’est un peu comme si ceux qui avaient la foi possédaient un compte en banque ! La confiance et la tranquillité en sortiraient à jets continus. Mais pour moi, la foi, ce n’est pas ça du tout. Elle se paie parfois cher et apparaît sur fond de ténèbres, de doutes ou de compassion. J’ai appris que cette vie n’est pas une noce. Elle est fabuleuse, mais elle est terrible aussi. Les deux aspects sont indissociables. Le Dieu auquel je crois n’est pas fort, mais il est aussi invincible qu’un courant d’air. C’est-à-dire qu’il rentre dans les têtes et dans les vies alors qu’elles se croyaient cloîtrées, comme bétonnées par la convention, par un faux repos, par de fausses certitudes. Donc, c’est un Dieu qui est plus dérangeant qu’arrangeant. »
1 Première suisse
Laure et Christian lors d’une séance de dédicaces à Crans-Montana au terme de la soirée «Conversations avec Christian Bobin» en 2016.
Après une période d’expérimentation où l’on a vu bon nombre de paroisses, dont la nôtre, monter l’âge de la confirmation vers 16 ou 17 ans, notre Evêque, après une longue consultation, a décidé de changer de cap.
Sabine est une jeune femme de 34 ans. Souriante, serviable, pleine de vie et de foi, elle vit à Charrat. Membre du Conseil de communauté, elle exerce aussi les fonctions de sacristine et de responsable des servants de messe. Lourdes est pour elle une ressource : elle nous en parle…
Texte et photos par Sabine Vouillamoz, CharratPourquoi Lourdes est-il magique pour moi ? C’est un endroit où je me ressource et où j’arrive tout simplement à oublier le bruit, les commerces et la foule. A Lourdes, il m’arrive toujours quelque chose de beau et d’unique en particulier ces trois derrnières années ! J’y vais pour guérir mes blessures psychologiques. Lourdes, c’est vraiment un lieu magique et, si vous n’y êtes jamais allé, je vous conseille de vous y rendre soit avec le pèlerinage romand du printemps ou celui d’été, soit encore par vos propres moyens.
En 2015, je suis revenue transformée, plus forte, plus calme. J’étais heureuse d’avoir revu la Vierge couronnée après deux ans. Un soir, j’ai vécu une chose belle et bizarre à la fois… Savez-vous qu’à Lourdes, j’adore contempler la Vierge couronnéee ? Je la trouve belle ! Il m’est plus facile de prier devant elle que devant la Vierge de la Grotte.
Un soir, c’etait le lundi, je suis allée prier devant la Vierge de la Grotte. Une fumée noire est alors sortie de mon cœur car je ressentais de la haine envers ma famille. A ce moment-là, je me suis sentie délivrée de cette haine et j’en ai pleuré de joie. J’ai même trouvé la force – en confession grâce à un prêtre – de lui dire que j’avais besoin d’écrire à mon parrain pour lui demander pardon. En effet, j’avais besoin de lui dire ce que j’avais ressenti lors de la mort de mon papa en 2002 et lui expliquer pourquoi je n’ai plus voulu lui parler depuis : je ne trouvais pas les mots justes et j’avais peur qu’il refuse de me voir.
Le prêtre m’a dit qu’il trouvait beau et touchant que je désire parler à nouveau à mon parrain. Il a dit : « Je suis sûr que Marie va vous aider. Et même si votre parrain ne vous répond pas, ce ne sera pas un échec. Votre réussite sera d’avoir fait le premier pas ! »
Le soir même, devant ma feuille blanche, je ne trouvais pas les mots et j’ai fini par pleurer. J’ai écrit quelques mots sur mon téléphone comme si je voulais lui envoyer un message. Quelques mots sont venus… Cela m’a épuisée et je me suis endormie avec le sourire. Je sais qu’il a reçu mon message, car sa fille me l’a dit. Il ne m’a pas encore appelée : pas grave, je suis en paix !
Par Françoise Michellod – Extraits de www.bourg50.ch Photo: Pascal TornayLe site bourg50.ch vaut le détour ! Un chapitre est attribué au Livre d’Or. « Un Livre d’Or placé au fond de l’église, se propose de récolter vos témoignages. Qu’il s’agisse d’anecdotes ou de photos, ces traces diverses permettront de faire revivre la richesse de l’itinéraire d’une communauté. » Vous êtes concerné : il ne s’agit pas d’être doué pour la plume, deux lignes suffisent. Celui qui passe en ce lieu vient se recueillir ou découvrir cet édifice… Chacun est le bienvenu. Emportez éventuellement le livre chez vous un ou deux jours, afin d’y noter tranquillement ce que vous inspire l’église Saint-Michel, ce que vous y avez vécu.
Ce Livre fait de papier choisi, bruissant au fil des pages… d’Or par ce qu’il évoque, conservera des événements ou des images qui ont brillé sur les chemins de nos vies. Ce Livre d’Or permet aussi d’exprimer des émotions, des remerciements, d’offrir son témoignage ou d’adresser des félicitations.
Idées. – Racontez ce projet un peu « fou » des années 60… Parlez de cette architecture qui a dû d’abord se faire un chemin parmi les fidèles peu habitués à un style qui fait merveille aujourd’hui ! Dites que vos parents ou amis venaient de Fully ou d’ailleurs – régulièrement – pour « assister » à la messe à l’église du Bourg… pour le lieu, pour l’espace ou parfois pour le recteur… Donnez des dates ! Osez coller une photo embuée d’encens, étoilée de nombreux cierges orientaux des années « Pont » (: le site bourg50.ch vous propose et vous aide à scanner vos photos).
Vous étiez paroissiens du chanoine Hilaire Tornay ? Il vous parlera de son vécu ou d’un de ses souvenirs de sa mission de recteur. Sans oublier le passage de notre recteur feu Jean-Claude Rossier qui fit vibrer en ce lieu de prière les plus belles musiques classiques et chœurs liturgiques. Vous êtes jeune et vous aimez venir vivre ici des cérémonies chaleureuses ou simplement l’intimité avec le Seigneur ? Ecrivez-le ! Vous nourrissez dans ce lieu votre besoin de silence, hors des turbulences du monde ? Ecrivez-le aussi ! Faisons donc de ce Livre d’Or qui nous ouvre ses pages, un album que chacun pourra consulter comme l’histoire vivante de notre communauté au long de ces cinq décennies de vie spirituelle.
Gratitude et félicitations à Gabrielle Sola qui, pour l’ouverture de ce Jubilé, a magnifiquement dédicacé ce Livre d’Or. Professeur passionnée de musique, elle reprend la direction du Chœur d’hommes Saint-Michel en 1969. Elle convainc ces messieurs de garnir leurs rangs de femmes… Dès lors sous sa baguette experte la chorale devient le Chœur MIXTE Saint-Michel !
La famille Madarati originaire d’Alep en Syrie est arrivée en Suisse en 2014. Voici Mahasen, la maman; Kamal, le papa; Mohamad et Aisl, frère et sœur de 20 et 14 ans. Après un voyage ahurissant qui les a conduis, comme de nombreux autres migrants en Libye, puis à travers la Méditerranée jusqu’en Sicile où ils trouvent bon accueil, ils parviennent aux frontières de la Suisse à Vallorbe, qui ne sera – encore – qu’une étape… Insérés dans un univers totalement nouveau sur tous les plans, ils estiment mener une vie normale… Ils nous en parlent.
Chaque année, du 18 au 25 janvier, la « Semaine de Prière pour l’Unité» permet aux chrétiens de tous bords de vivre un temps de fraternité et d’échange. En 2018, le Groupe œcuménique de Martigny vous propose une journée d’un genre nouveau… Passionnante et ouverte à tous, elle aura lieu le dimanche 21 janvier 2018 : curé et pasteur nous en donnent un avant-goût!
Photo et propos recueillis par Pascal Tornay Image: COE
L’œcuménisme, c’est pour les curés et les pasteurs ? « Pas du tout ! c’est un enjeu fondamental et un témoignage de « vivre ensemble » dans l’Eglise et plus largement dans notre monde, s’exclament en chœur les deux amis, Jean-Pascal Genoud (JPG), curé et Pierre Boismorand (PB), pasteur. Nous n’avons pas le monopole de la diversité et du dialogue mais, à l’occasion de la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens, nous voulons poser un signe au cœur de la cité : se connaître, se respecter et s’apprécier, travailler ensemble pour le bien commun chaque fois que c’est possible constituent des contributions positives pour la cohésion de notre société ! »
Comment est née l’idée de cette journée d’un nouveau genre ? JPG : C’est dans le cadre d’une sortie œcuménique à la Grande Chartreuse, près de Grenoble, en mai 2017. Cette idée a germé lors de discussions informelles dans notre groupe. Nous sentions le besoin d’aller vers de nouvelles dynamiques, de créer une démarche plus large, plus diverse et en même temps plus convergente.
PB : Il faut dire que le Groupe œcuménique de Martigny réunit des chrétiens catholiques, protestants et parfois orthodoxes et évangéliques depuis plus de 30 ans. Or nous avons toujours organisé à peu près les mêmes choses ! Alors, le besoin de se renouveler se faisait sentir. Partant du principe qu’il n’y a pas qu’une seule bonne façon de se retrouver et de partager, nous souhaitions donner une nouvelle impulsion aux rencontres œcuméniques et faire en sorte que davantage de personnes puissent se sentir concernées.
Quelles nouveautés proposez-vous concrètement ? JPG : Après un accueil et un café-croissant à la salle communale de Martigny, nous formerons trois groupes qui aborderont des thèmes d’actualité qui seront présentés par des intervenants venant d’horizons divers (cf. encadré). Après ces temps d’échange et de réflexion, les groupes convergeront à l’église de la ville pour vivre une célébration commune. Chacun des trois groupes interviendra au cours de la célébration pour partager à tous ce qui aura été vécu.
PB : Cette liturgie commune du dimanche matin à 11 heures constituera un temps fort. D’habitude, pour ce genre de célébration, nous suivons un modèle élaboré par un comité international. Cette année, nous préparerons nous-mêmes ce moment et nous nous mettrons à l’écoute des témoignages qui seront rapportés par les groupes. L’essentiel demeure de pouvoir se rencontrer à travers et au-delà de nos différences.
JPG : Le buffet interculturel de midi, également servi à la salle communale, sera aussi une façon de célébrer l’art de vivre ensemble à travers de belles découvertes gustatives !
De quoi doit-on le plus se réjouir dans cette innovation ? JPG : Notre invitation est en elle-même plurielle. Le fait d’avoir plusieurs thématiques amènera à vivre une journée variée. Nous osons dire que, n’ayant pas les mêmes visions, nous proposons des groupes qui abordent des thèmes différents et que tout ceci se retrouve dans une célébration qui manifestera la joie d’être et de vivre ensemble ! En participant à cette journée, chacun pourra repartir avec une sensibilité plus vive de la diversité ambiante et de la richesse que cela induit.
PB : En effet, pour nos paroisses, c’est une manière de vibrer avec la diversité qui se manifeste largement autour de nous, comme d’intégrer le fait que nous vivons dans une société plurielle. Alors que nos communautés risquent toujours de se refermer sur elles-mêmes, l’œcuménisme rappelle cette nécessaire ouverture à l’autre différent. Il constitue une invitation à ne jamais se contenter de nos acquis, mais, comme dans un couple, à entretenir et à développer la relation, en vue d’approfondir la relation et l’unité.
Justement, où en est le Groupe œcuménique ? PB : La vocation du groupe demeure de proposer des activités communes et de favoriser les échanges entre les paroisses. Traditionnellement, nous organisons les Feux de l’Avent, les Soupes de Carême, des célébrations, mais aussi, à l’occasion des sorties et des voyages spirituels. Mais en plus des questions œcuméniques, il nous faut désormais prendre au sérieux le dialogue interreligieux. Cette sensibilité se manifestera à travers la journée du 21 janvier. Le Groupe Œcuménique d’Accompagnement des Réfugiés (GOAR), créé par nos paroisses, est une manifestation patente de cette nécessité d’un élargissement.
JPG : Organiser quelques activités communes et célébrer ensemble occasionnellement ne répond pas suffisamment à l’annonce de la Bonne nouvelle de Jésus Christ. Les membres du Groupe sentent le besoin de renouveler les pratiques et de trouver de nouveaux participants. Nous lançons donc un appel aux personnes qui vivent ou désirent donner corps à cette sensibilité œcuménique… Des forces neuves sont nécessaires pour prendre à bras le corps ce magnifique défi… La journée du 21 est déjà le signe que quelque chose se trame !
Le logo du Conseil œcuménique des Eglises (COE) représente l’Eglise (barque, nef) surmonté de la croix, symbole phare des chrétiens. La mention OIKOUMENE signifiant la terre ou le monde. Il s’agit, par la croix, de faire de l’humanité un seul corps uni et vivant en harmonie dans la même demeure.
Course aux cadeaux, effervescence de Noël, repas copieux… Les excès des fêtes à peine digérés, d’épuisements en excitations, nous voici déjà basculés dans la nouvelle année !
Par Laure Barbosa Photo : pontifexenimages.comDans ce rythme effréné, les soldes des magasins qui déstockent nous incitent à remplir encore plus nos armoires. Peut-être avons-nous pris le temps de nous fixer un nouveau lot de bonnes résolutions ? Autant de pressions supplémentaires potentielles dans une tendance à placer la barre toujours un peu trop haut. Il fait froid quand soudain, tout autour comme un grand calme blanc assorti à la neige recouvrant le paysage, un sas de décompression, passage à vide en nos avidités : le creux de janvier nous invite à creuser en nous…
Accueillir cette lenteur et se laisser faire table rase, remettre les pendules à l’heure de l’humilité au quotidien. Silence, prière, chaleur et joie intérieure. On parle beaucoup du burn-out1, de l’épuisement des engagés comme d’une maladie du trop : le don de soi sans réserve au service d’un inatteignable idéal. A terme il s’agit de la perte de soi dans la tentation de trouver son salut en sa propre activité au risque de se considérer soi-même sauveur à la place du Sauveur. S’il ne peut exister de don de soi qui épuise ou détruise le soi, il importe de retrouver une théologie plus juste du sacrifice à la lumière de la révélation biblique. Donner en vue d’une relation, vers un plus de vie et pas pour tenter de combler un puits sans fond. Donner en simple reconnaissance, non pour acheter ou rembourser mais dans la gratuité la plus totale. Donner ce débordement de gratitude dans la foulée du don premier qui nous anime et à la folle allure duquel on se reçoit à nouveau chaque instant. Comme le serviteur fidèle et quelconque de la parabole (Lc 17,7-10) ou comme le disait si joliment la maman d’une belle personne qu’il m’a été donné d’accompagner : « Il faut faire le bien, simplement parce que c’est le bien. »
Lorsque tout est gelé, l’amour impossible et la justice insuffisante, Albert Camus, cité souvent dans ce raccourci : « Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été », appelle à garder intacts en soi cette lumière conquise, fraîcheur source de joie, l’ancienne beauté et le souvenir du ciel où le monde recommence dans une lumière toujours neuve. Retrouver en nous la naïveté de l’enfant de la nativité que nous venons d’admirer : « Seigneur, je n’ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux ; je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent. Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse ; mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère. » (Ps 130)
1 Inspiré de l’article de Jean-Marie Gueullette « Un burn-out propre aux chrétiens », Etudes 2017/9, p. 61-72.
« C’est toujours la même chose ! » Cette petite phrase assassine vient subtilement confirmer à nos oreilles qu’une certaine lassitude, une indifférence molle, un regard blasé, habitué – pire encore un dégoût – s’est installé…
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