PAR AUDREY BOUSSAT
PHOTOS: DARREN IRWIN, AUDREY BOUSSAT
J’avais prévu d’écrire un éditorial sur le fait d’accueillir sereinement les défis et les difficultés du quotidien, car ils nous font grandir. Eh bien, le Seigneur m’offre l’occasion de vous raconter une anecdote que je suis en train de vivre à l’heure où j’écris ces lignes.
Tout a commencé il y a plusieurs mois lorsqu’on m’a offert l’opportunité de me rendre à Londres pour le travail. Mon premier déplacement seule, un trajet en avion après trois ans sans avoir quitté la terre ferme et une conférence à donner dans une langue étrangère… J’avais de multiples raisons de préférer ma zone de confort à cette aventure anglaise. J’ai pourtant saisi cette occasion de me dépasser et d’affronter mes peurs. Moi qui suis si peu à l’aise au milieu de la foule, à Londres j’allais être servie ! Le voyage s’est merveilleusement bien passé : mon compagnon de route de chaque instant, Dieu, était avec moi.
Et il s’est aussi montré présent le matin où, visitant un musée, j’ai appris que le vol de retour, que je devais prendre quelques heures plus tard, était annulé. Comme je devais impérativement rentrer le jour même, il me fallait trouver rapidement une alternative. Impossible d’obtenir un billet d’avion avant le surlendemain : le voyage se ferait donc en train. La durée du trajet s’en trouvait particulièrement rallongée, mais peu importe !
Ce qui compte vraiment, ce qui a du sens à mes yeux et me procure de la joie, c’est que grâce à ce changement de plan, j’ai pu voir mon oncle qui habite Paris ! J’écris ces quelques mots à bord d’un train qui file dans la nuit. L’arrivée à Genève est prévue à minuit 55 à cause de retards. Je suis fatiguée mais heureuse : heureuse d’avoir vécu un séjour ensoleillé et riche en découvertes dans la capitale anglaise, heureuse de rentrer aujourd’hui, comme prévu, heureuse d’avoir revu un membre de ma famille que je croise rarement.
Parfois nos plans sont perturbés, un imprévu s’invite à la fête, tout ne se déroule pas comme nous l’avions escompté. Ou un défi qui implique de la nouveauté se présente et nous doutons. Rien de dramatique là-dedans, mais cela nous dérange. Ces deux dernières années ont pu nous engourdir ; nous avons aménagé une bulle confortable autour de nouvelles habitudes restreintes. Il est temps de faire éclater cette bulle et de vivre pleinement en acceptant les surprises et les changements de plan qui se présentent à nous : autant de bénédictions que le Seigneur nous offre et qui nous permettent de nous rapprocher de lui. Osons nous engager et disons oui, avec joie et sérénité, à la vie qui nous appelle !
«Les pauvres ne sont pas des personnes « extérieures » à la communauté, mais des frères et sœurs avec qui partager la souffrance, pour soulager leur malaise et leur marginalisation, pour qu’on leur rende leur dignité perdue et qu’on leur assure l’inclusion sociale nécessaire.»
Pape François, Journée mondiale des pauvres 2021
Un groupe œuvrant pour la diaconie et la solidarité dans notre Unité pastorale a été créé l’an dernier. Ses membres partagent leurs constats, leurs aspirations et leurs perspectives d’action.
PAR FRANÇOISE GARIAZZO POUR LE GROUPE EFFATA PHOTOS: FRANÇOISE GARIAZZO, DR
Le groupe solidarité a vu le jour en avril 2021 à l’initiative de l’Equipe pastorale et de Françoise Gariazzo, aumônière de la pastorale sociale et de rue sur l’Unité pastorale (UP). La mission de ce groupe, confirmée lors de la messe d’ouverture de l’année pastorale en septembre, est de porter les questions suivantes : « A côté des actions de solidarité se développant déjà sur l’UP (missions, Asolac, etc.), comment mieux rejoindre les personnes en précarité et donner à la diaconie et à la solidarité la place qui leur revient dans notre vie personnelle et la vie communautaire de l’UP ? » Il a pour tâche de faire des propositions à l’ensemble des paroissiens de l’UP puisque la diaconie est l’affaire de tous les baptisés.
Le groupe qui s’est mis en route est composé de Thérèse Ngalula, Evelyne Pintado, Gennaro Larucci, Marie-Josée Desarzens, Olivier Minniti, Natacha Schott et Françoise Gariazzo. Nous nous réunissons une fois par mois depuis juin 2021 en confiant notre chemin à l’Esprit Saint. Au fil du temps, nous avons réellement expérimenté la richesse qu’apporte la diversité de nos regards. Cette aventure a pris le nom d’Effata (« Ouvre-toi »).
Un nom riche de sens
Le nom choisi pour notre groupe se révèle être central dans notre démarche et il la reflète parfaitement. Un membre en a dit la chose suivante : « Effata : voici le mot que le Christ prononce lorsqu’il guérit un sourd-muet en plein territoire païen (Mc 7, 35). Par son action, Jésus ne fait pas que guérir cet homme. Il lui permet d’être réintégré dans la société. Sa guérison a été pour lui une ouverture aux autres et au monde. Le Christ lui permet, à travers ses sens retrouvés, d’entrer en relation et de sortir de son isolement.
Nous sommes invités – nous membres du groupe, mais aussi membres des communautés de notre UP – à réactualiser cette mission reçue le jour de notre baptême, celle de nous ouvrir à l’autre. En portant le souci de notre frère ou de notre sœur jusqu’aux périphéries. Dans le respect de la dignité de chacun et de chacune, nous souhaitons nous ouvrir à une relation réciproque et fraternelle. »
Le groupe Effata au complet lors d’une réunion mensuelle.
La méthode de travail a été de parcourir trois étapes : voir, choisir et agir.
1. Voir
Nous avons pris le temps d’écouter des témoignages de personnes en précarité et de connaître des expériences vécues en pastorale sociale afin d’approcher les diverses formes de précarité sociale de notre région ainsi que les ressources déjà en place.
Nous nous sommes également arrêtés sur la question de la pauvreté en lien avec notre foi ainsi que sur la place des pauvres dans l’Evangile et dans la vie de l’Eglise.
Notre baptême nous appelle à nous engager au service de la diaconie et de la solidarité.
Quelques constats retenus :
– La pauvreté a de multiples facettes. Si les personnes en précarité sont souvent très ébranlées par leur parcours, elles montrent aussi fréquemment une grande force (en lien avec la foi ou pas) pour affronter leur quotidien.
– Dans notre région, les personnes en situation de précarité sont peu repérables. Plusieurs d’entre elles expriment de la honte à devoir demander de l’aide.
– La souffrance la plus souvent mentionnée est le manque de liens personnels, familiaux et / ou communautaires ainsi que le manque de personnes de confiance avec qui parler. Ce sentiment d’isolement amène une baisse de confiance en soi, l’impression d’un monde qui se ferme, l’appréhension du regard d’autrui, le sentiment d’être indigne, exclu, inutile, ne comptant pour rien ni personne.
– Un autre besoin souvent exprimé : ne pas savoir où s’adresser pour demander un simple coup de main.
– Si un réseau d’aide sociale existe, il laisse parfois des personnes en marge pour diverses raisons (par exemple : critères non remplis, démarches nécessaires trop fastidieuses, risque de retrait d’un permis de séjour si on demande de l’aide, etc.).
– Notre UP offre plusieurs moments d’accueil ouverts à tous (par exemple: repas Asolac, Permanence accueil Asolac, café après la messe, …). On voit que nos communautés paroissiales sont des lieux possibles de fraternité. Il en est de même pour les autres Eglises chrétiennes de la région.
– Vivre une situation difficile peut amener une ouverture spirituelle, une recherche de sens, le besoin de se confier à plus grand que soi. Il n’est pas rare qu’un chemin vers le Christ se dessine à ces moments-là. Nous constatons également que beaucoup de personnes, croyantes ou non, passent dans les églises en dehors des célébrations pour s’arrêter, pleurer, reprendre souffle, allumer une bougie, prier, chercher des informations, …
– Accompagner des personnes en grande fragilité est souvent l’occasion d’approfondir sa propre foi. L’Eglise a besoin de connaître la vie des plus pauvres et d’entendre leur voix pour découvrir les appels que l’Esprit Saint lui lance à travers eux.
2. Choisir
Après cette première étape, des pistes d’action ont émergé. Pour choisir celles que nous retiendrons, nous nous sommes appuyés sur des axes qui nous paraissent incontournables :
– Eviter les doublons en tenant compte de ce qui se fait déjà (dans notre paroisse, dans les autres Eglises, aux niveaux associatif, communal, …) ; nous situer en lien avec tout ce réseau.
– Viser la fraternité à vivre avec tous autant que la réponse à donner à des besoins concrets.
– Construire et soigner le lien par un accueil et une écoute gratuits tout en sachant que c’est souvent à travers une demande précise que ce lien peut prendre corps.
– Inclure dans tout projet de diaconie une possibilité de recevoir : « Personne n’est si pauvre qu’il ne puisse pas donner quelque chose de lui-même dans la réciprocité » (pape François, Journée mondiale des pauvres 2021).
3. Agir
Ce printemps, les pistes d’action retenues (voir encadré) ont été présentées à l’Equipe pastorale qui les a avalisées. Il s’agit maintenant de les ancrer dans la réalité locale, de marcher vers leur concrétisation avec les instances concernées de l’UP et avec vous toutes et tous. Nous souhaitons vraiment que le mot « effata » puisse résonner dans toute la communauté et donner naissance à davantage de fraternité vécue.
Je laisse la conclusion à une femme membre du groupe : « Pour moi, dans ce groupe, c’est déjà un chemin de donner et de recevoir. Je demande que Dieu nous donne la sagesse et l’intelligence pour bien recevoir et bien donner. Que sa grâce nous accompagne tout au long du chemin. »
A la recherche de bénévoles
Nous avons besoin de vous pour concrétiser ces projets ! Cela vous intéresse ? Merci de contacter Françoise Gariazzo au 079 813 81 35.
Projets retenus
Ces projets seront à mettre en œuvre progressivement :
Aménager un espace accueil café à Gland un matin par semaine;
Améliorer l’accueil dans les églises et chapelles de l’UP grâce à un panneau « Bienvenue » et des informations claires (par exemple : qui contacter en cas de difficulté, pour une demande précise, …);
Développer la fraternité à travers un réseau de coups de main ponctuels.
La dernière messe célébrée dans l’ancienne chapelle a eu lieu le dimanche 6 février. L’occasion de retracer en images son historique au début de la célébration, puis d’écouter les témoignages de plusieurs paroissiens lors de l’homélie. L’un d’entre eux a été réalisé par Elisabeth Collaud, qui s’est adressée directement à la chapelle, comme à une amie. Vierge, icônes et Saint-Sacrement ont ensuite été portés jusqu’à la nouvelle église. Une page se tourne!
PAR ÉLISABETH COLLAUD PHOTOS : GEORGES GRANDJEAN, CHANTAL ZAPHIROPOULOS
Après la dernière messe, l’Abbé Zbiniew a cherché des reliques sous la table servant d’autel.
Chère Chapelle Saint-Jean Baptiste, je m’adresse à toi aujourd’hui pour une ultime rencontre. Voici bientôt 40 ans que nous nous côtoyons. Je passe presque tous les jours devant toi : à chaque fois que je jette un coup d’œil, tu es là. Tu restes bien droite malgré l’âge et les outrages de la météo.
Un lieu de rencontre
Tu fais partie intégrante de ma vie. C’est en effet chez toi que mes enfants ont été baptisés, et devant ton autel qu’ils ont fait leur première communion. Je suis régulièrement venue pour la messe, pour des réunions de catéchisme, pour le sacrement du pardon, pour des ensevelissements et pour des fêtes. Par exemple, pour apporter un gâteau ou une mousse aux fraises à partager et pour goûter les spécialités culinaires des autres paroissiens au souper du Jeudi saint ; quel délice ! J’ai même chiné à la brocante, alors que ce n’est pas forcément ma tasse de thé. J’ai également bricolé, tricoté et crocheté pour payer une modeste partie du mobilier de ta remplaçante. Tu as donc été témoin de ma vie.
Chez toi, pas d’allée centrale : rien de clinquant, de grandiose ou de prétentieux, juste ce petit plus qui me permet de me sentir si bien ici. Quelle autre chapelle peut se targuer d’avoir voyagé comme toi, à travers la Suisse, d’avoir commencé sa vie en étant baraque et fini en église ? Certainement bien peu.
Une parenthèse de sérénité
Au fil des années, tu m’as vu arriver à la messe du dimanche quelques fois en avance, un peu plus souvent en retard. Pourtant, j’ai toujours trouvé une place. Le temps passé chez toi m’a permis de demander, de remercier, de louer, de chanter, de me taire, de réfléchir, de sourire, de rire, et parfois même de me calmer si rien ne s’était passé comme je l’aurais aimé avant que je ne vienne chez toi. Assise sur un banc, je me suis aussi reposée : pendant une heure, personne ne me demandera quoi que ce soit. Quel bonheur et quel luxe quand on a plusieurs enfants en bas âge qui ont toujours besoin de leur maman.
Bien sûr, j’ai également écouté les homélies qui m’ont fait cheminer dans ma foi, qui m’ont à d’autres moments bousculée ou carrément énervée parce que je n’étais pas d’accord et que je ne pouvais pas le dire haut et fort. J’ai vécu ici la vie et les émotions de tous les jours. Celles qui se succèdent, celles qui peuvent être à la fois simples ou compliquées, belles et tristes, magnifiques ou lourdes à supporter. Et quand mon esprit s’évadait, à la faveur d’un long sermon, j’ai imaginé ce que tu as entendu, vu et gardé entre tes murs : des dialogues de chantier aux discussions entre ouvriers, des bruits de la montagne aux chants des chrétiens, du bonheur d’une naissance à la douleur de la perte.
Joie de la découverte.
Tu rythmes ma vie
Au bilan de toutes ces rencontres, je constate que toi et moi, nous partageons beaucoup. Les célébrations qui ont lieu chez toi rythment mon existence : Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, etc. Durant l’Avent et Noël, tu abrites sur ton perron la crèche réalisée avec mon frère. C’est un réel plaisir pour moi de montrer cet ouvrage à mon petit-fils au cours de nos promenades. D’ailleurs, j’en profite pour entrer chez toi pour y faire un coucou, une prière, un chant, allumer un lumignon ou raconter la vie de Jésus.
Pour terminer, je remercie les personnes qui ont eu l’idée et qui ont agi pour te faire venir à Gland. Je garderai de toi des images sympathiques, des flashs de bonheur, des beaux souvenirs. Si je t’ai fait des infidélités ces dernières années, c’est que je suis une lève-tôt, même le dimanche, et qu’un autre horaire de messe me convient mieux. Bien à toi et merci chère chapelle. Tu as été mon église au milieu du village.
La bibliste Barbara Francey était présente à l’église de la Colombière jeudi 11 novembre 2021. Dans le cadre du thème d’année de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte, «Nous sommes Eglise», elle a donné une conférence sur «L’Eglise, corps du Christ».
PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET | PHOTOS : PHILIPPE ESSEIVA
Une quarantaine de paroissiens de l’Unité pastorale (UP) Nyon-Terre Sainte s’étaient donné rendez-vous à l’église de la Colombière jeudi 11 novembre pour écouter Barbara Francey. Bibliste, théologienne, enseignante au Service formation de l’Eglise catholique dans le canton de Fribourg, elle était venue parler de « L’Eglise, corps du Christ ». En ouverture, elle a joué un sketch montrant la différence entre l’Eglise et l’église, la communauté et le bâtiment.
Pèlerins convoqués
Il y a l’église de pierre. Mais l’Eglise avec un grand E ? La soirée a été consacrée à la définir selon différentes approches basées sur les textes de l’Ecriture. En ouverture, Barbara Francey a fait un peu d’étymologie Le terme « Eglise », en latin « ecclesia », vient d’un mot grec signifiant assemblée. Ce substantif est tiré du verbe ekkaleô, « convoquer, appeler au-dehors ». Les chrétiens forment donc une assemblée de convoqués, d’appelés.
Et « paroisse », qui vient du latin « parochia », veut dire « séjour ou établissement en pays étranger ». « Les disciples de Jésus-Christ sont comme des pèlerins, des nomades sur la terre », a dit la conférencière. Comme Abraham, ils sont appelés « à ne pas s’installer. A être dans le monde, mais pas du monde ».
L’Eglise, lieu de discernement
La suite de la soirée a permis aux paroissiens présents de voyager dans le Nouveau Testament, et en particulier dans les épîtres de saint Paul, pour découvrir les caractéristiques de l’Eglise. « Les deux seules occurrences du mot ‘Eglise’ dans les évangiles se trouvent dans l’évangile selon saint Matthieu », a poursuivi Barbara Francey : à la confession de foi de Pierre – qui révèle combien il est rude de témoigner de la victoire de Dieu sur la mort au cœur des difficultés – et lors d’un péché pour montrer combien celui-ci « porte atteinte à la communauté des croyants et le rôle de celle-ci ».
Dans les Actes des Apôtres, le mot « Eglise » est utilisé « pour la première fois après l’épisode d’Ananias et de Saphira, au moment où apparaît ce qui peut nuire à cette assemblée ». L’Eglise est alors « le lieu de discernement de ce qui conduit à la vie ou au contraire à la mort. Les croyants sont appelés à vivre la solidarité, le partage, le service et non la logique du pouvoir et du profit personnel ».
L’unité dans la diversité
« Pour parler de l’Eglise, on peut recourir à des images », a dit Barbara Francey. Et « l’une des plus riches du Nouveau Testament est celle de l’Eglise, corps du Christ ». Présente dans la Première épître aux Corinthiens, elle dit l’unité entre le Christ et les chrétiens.
Et l’image du corps humain (1 Co 12, 12-14), qui dit que chaque membre a son importance et que les membres ne peuvent se passer les uns des autres, est applicable au Christ et à l’Eglise. « Les baptisés forment un corps, une réalité visible animée par l’Esprit et dans laquelle les clivages religieux et socioculturels sont dépassés. L’Eglise est constituée de membres qui ont chacun une mission (ou, comme dirait le pape François, qui sont chacun une mission). En elle se trouve une diversité de charismes (et de ministères) qui ont tous leur importance et qui sont complémentaires. Personne ne peut se prétendre au-dessus du reste de la communauté sous prétexte qu’il posséderait certains charismes », a expliqué Barbara Francey. Et « l’attention doit se porter tout particulièrement sur les membres les plus faibles ». Enfin, « l’unité du corps dans la diversité de ses membres est un témoignage rendu au Christ ».
Une humanité nouvelle
Dans la Lettre aux Ephésiens, Paul fait abonder « les images illustrant la communauté des croyants : homme nouveau, corps, construction, temple saint, demeure de Dieu,… ». Que traduisent-elles ? « La réalité nouvelle créée en Jésus-Christ », le dessein de Dieu. Le Christ a apporté l’unité au cœur des différences, la paix, la réconciliation et l’accès au Père dans l’Esprit, « autrement dit la communion entre les personnes et avec Dieu », a dit la conférencière.
Il y a aussi l’image du Fils « tête du corps qui est l’Eglise » (Col 1, 18). Ainsi, « plus l’union de chacun avec le Christ sera grande plus l’Eglise manifestera celui dont elle tire son origine ». Car « le péché est de l’humain, la bonté vient de Dieu. Un exemple l’illustre bien (même si l’image a ses limites) : si votre genou est abîmé, quand il recevra du cerveau l’ordre de bouger, le mouvement ne sera pas celui qui était souhaité. Le cerveau n’y est pour rien. La coordination des membres, la beauté de l’ensemble découlent du lien à la tête ».
Une dynamique de croissance
Et puis, a précisé Barbara Francey, « l’Eglise est dans une dynamique de croissance vers un accomplissement. Les pesanteurs et les lourdeurs, les chutes et les dérives sont réelles, mais le corps dans son ensemble doit continuer de tendre vers cette plénitude, continuer de la désirer ardemment ». Et « pour être crédible dans son annonce de l’Evangile, l’Eglise doit se laisser renouveler sans cesse par la grâce de l’Esprit ».
L’Eglise, c’est aussi une communauté qui fait route ensemble « dans la charité et la vérité, la justice et la paix », une Eglise engagée dans un processus synodal et en mission, rendant témoignage au Christ, « messagère de la Bonne Nouvelle ». Et ceux qui ont reçu une charge, qu’ils l’exercent « dans un esprit de service pour la croissance du corps ». L’Eglise « est appelée à être au service de la réconciliation » : la place des chrétiens, pour Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran assassiné en 1996, est « sur les fractures du monde, pour la réconciliation […] si elle n’est pas là, elle n’est nulle part ».
Enfin, « dans l’Apocalypse, la Jérusalem nouvelle, épouse de l’Agneau, dit quelque chose de l’Eglise ici-bas. Absence de mal. Plus d’entraves à la vérité et à la vie », a dit Barbara Francey en conclusion. Avant de demander à l’Esprit de « nous faire entrer toujours plus profondément dans l’intelligence du mystère de l’Eglise et marcher dans cet Esprit pour vivre de plus en plus en baptisés responsables, veillant et concourant à la cohésion et à la croissance du corps ».
La soirée s’est terminée par un partage entre voisins de banc à partir de trois questions: qu’est-ce que je retiens de cette image de l’Eglise, corps du Christ ? Est-ce que j’en ai fait l’expérience ? Comment puis-je vivre cette réalité de manière encore plus marquée ?
Ces derniers mois, le groupe de jeunes de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte (GDJ) a vécu plusieurs expériences de foi et d’amitié importantes. Entre les soirées thématiques et les soirée chill du vendredi soir, la messe des jeunes et les autres projets, difficile de s’ennuyer. Les restrictions dues à la pandémie n’ont pas empêché les jeunes de notre région de se retrouver pour manger, prier, marcher et partager.
PAR JEAN-CLAUDE DUNAND, ARMELLE, DAVYD, MATTHIEU, STÉPHANE PHOTOS : CHARLOTTE OBEZ
« Des jeunes aux parcours de vie fort différents invités à se réunir pour partager des moments de vie qui font du bien. Ils apportent ce qu’ils sont, échangent, prennent un petit repas, prient parfois. L’animatrice, Charlotte Obez, leur ouvre de riches pistes de réflexion et témoigne de sa foi, joyeuse et dynamique. »
Jean-Claude Dunand, curé modérateur
Convivialité et amitié soudent le groupe
Soirées chill
Le quatrième vendredi du mois, un temps libre est proposé au local pour permettre aux jeunes de se rencontrer, de prier et de construire ensemble des projets pour l’avenir du groupe. Chacun est libre d’apporter des idées, mais aussi d’être simplement présent pour partager un moment convivial. « J’ai rencontré pour la première fois de ma vie des jeunes animés par la foi catholique. Leur existence et leur présence me font chaud au cœur. Le groupe de jeunes est un lieu convivial où je me sens juste bien. »
Davyd
Messe des jeunes
Depuis de nombreuses années, les jeunes animent la messe du soir le premier dimanche du mois à la Colombière. Cette dynamique de prière se poursuit cette année avec de nouveaux visages dans l’équipe d’organisation. « Ça me fait plaisir de retrouver des jeunes de mon âge qui partagent ma foi. C’est un vrai phare dans ce monde antichrétien et nos conversations sont riches. »
Matthieu
Autres projets
De nombreux moments de convivialité ont été vécus en dehors des soirées et de la messe des jeunes: la rénovation du local, la journée graffiti, la soirée de prière pour l’unité des chrétiens, le week-end randonnée à Crans-Montana ou encore la soirée cocktail-débat qui a réuni une quinzaine de jeunes pour discuter de leur place dans l’Eglise et dans le monde. Tout chrétien a besoin de rencontres, de joie et de partage autour du Christ. Ce que veut construire le groupe de jeunes, c’est une Eglise qui donne envie de rencontrer Jésus et de vivre avec lui chaque jour. « Le groupe de jeunes est un lieu d’échange. La fraternité, le soutien et le respect sont ses valeurs centrales, auxquelles je souscris et qui me font venir aux différentes soirées. Celui qui veut frotter les cervelles – je me permets de paraphraser Montaigne – trouvera absolument sa place dans ce groupe à l’occasion d’un cocktail-débat ou d’un autre événement. »
Stéphane
Rien de tel qu’une randonnée en montagne pour partager et s’entraider.
« Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise. »
(Mt 16, 18)
PAR EMMANUEL MILLOUX, MEMBRE DE L’ÉQUIPE PASTORALE
Peu de chrétiens le savent, mais nous ne trouvons que trois fois le mot «Eglise» dans les évangiles. La première occurrence est le passage de Matthieu cité ci-dessus; les deux autres se trouvent dans le chapitre 18 du même évangile. En revanche, nous le trouvons trente-deux fois dans les lettres de Paul. Il est vrai qu’il a joué un rôle fondamental dans la fondation des premières communautés chrétiennes. Et c’est à lui que nous devons la toute première réflexion théologique sur le mystère de l’Eglise. Ce déséquilibre entre les évangiles et les lettres de Paul a donné à certains l’illusion qu’au fond, l’Eglise était plus ou moins une invention de l’apôtre. Jésus aurait prêché l’Evangile et le Royaume de Dieu, Paul aurait fondé l’Eglise.
Rare, donc précieux
Mais la rareté du mot « Eglise » dans les évangiles a peut-être une tout autre signification. Ce qui est rare n’est-il pas précieux ?
Dans la citation de Jésus qui figure en titre, ce qui est étonnant au premier regard, c’est l’adjectif possessif. Il y a de la tendresse dans ce possessif, comme un jeune époux qui parlerait de sa jeune épouse.
Jésus a donc bien voulu l’Eglise. On pourrait même dire qu’il l’a désirée. Ce n’est pas une invention des hommes. Et s’il l’a voulue, c’est qu’elle est hautement nécessaire au projet de Dieu.
De son côté, Pierre, dans sa première lettre, nous dit : « Vous-mêmes, comme pierres vivantes, prêtez-vous à l’édification d’un édifice spirituel […], vous êtes une race élue, un sacerdoce royal […] pour proclamer les louanges de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 P 5, 5-9).
Ce passage est d’une grande importance. Il nous montre que s’il existe un sacerdoce ministériel dans l’Eglise (prêtres et évêques), il y a aussi un sacerdoce baptismal, plus fondamental encore puisque partagé par tous les baptisés, laïcs, religieux et prêtres – on parle aussi de sacerdoce commun. C’est à partir de cette vérité théologique que le concile Vatican II a rappelé l’importance vitale de la mission des laïcs – décrets « Lumen gentium » et « Apostolicam Actuositatem ».
Bâtir l’Eglise ensemble
Jésus a promis à Pierre qu’il bâtirait son Eglise et ce dernier nous dit que nous devons tous prendre part à cette œuvre. Quelle que soit leur place dans la communauté chrétienne, tous les baptisés sont donc associés à cette édification. Nous sommes tous des collaborateurs, nous partageons tous la responsabilité d’édifier ensemble « la maison de Dieu pour tous les peuples » (cf. 1 Tm 3, 14 ; Is 56, 5-7). Non seulement nous y œuvrons mais, plus encore, nous en sommes déjà les pierres vivantes.
La prochaine conférence proposée par notre Unité pastorale, mercredi 9 mars à 19h30 dans la grande salle de la Colombière, nous aidera à approfondir notre compréhension du mystère de l’Eglise. Elle explorera la problématique de la coresponsabilité des baptisés avec Philippe Becquart, responsable du Département des adultes de l’Eglise catholique dans le canton de Vaud, qui abordera le thème « Vivre l’Eglise en coresponsabilité ». Une veillée de prière aura lieu jeudi 31 mars à 19h30 à la Colombière. Le 5 mai à 19h30 dans la grande salle de la Colombière, Frère Benoît-Dominique de la Soujeole, dominicain, parlera de « Marie, mère de l’Eglise ».
«Avec lui espérer encore»: tel était le thème proposé aux paroissiens de Nyon pour le temps de l’Avent. Le Conseil de communauté a approuvé l’idée de baliser le chemin de l’Avent de la Colombière avec quatre images reliées à la crèche, à faire résonner en nous.
PAR INÈS ET OLIVIER CAZELLES | PHOTO : OLIVIER CAZELLES
Si le mois de décembre est marqué par l’agitation, la frénésie, la liturgie nous offre la possibilité de faire une pause pour résister à l’emballement général. Car travailler sur les images balisant le chemin de l’Avent nous a obligés à nous arrêter pour discuter et nous a enrichis. Quatre images, exposées dans l’église de la Colombière au fil des quatre semaines de l’Avent, ont invité chacun tour à tour à l’écoute, à la rencontre, au partage et à la joie. Chacune s’articulait aux autres pour proposer un chemin de progrès soutenu par l’assurance qu’« avec lui, on peut espérer encore ».
L’écoute
Il ne nous est pas plus facile d’écouter le Seigneur que notre voisin. Notre qualité d’écoute est parasitée par trop de stimulations commerciales ou une trop grande attention à nos propres soucis. Le pape François recommande cet exercice entre paroissiens dans le cadre de la préparation au prochain synode, consacré à la synodalité. L’exercice est exigeant, car il nous demande décentrement et disponibilité.
La rencontre
L’écoute vraie fait advenir la rencontre. L’autre ose se dire sans crainte d’être jugé, rabaissé. Les personnes que nous rencontrons à un moment ou à un autre de nos vies sont mises sur notre chemin pour nous permettre de devenir meilleurs, de grandir par elles.
Le partage
La rencontre est un partage ! Complémentaire des dons aux associations qui nous sollicitent en fin d’année. Car le contraire de la misère ce n’est pas la richesse, c’est le partage.
A travers l’écoute, la rencontre et le partage, l’Esprit saint nous guide. Nous travaillerons à combler les vallées de mésentente, à aplanir les montagnes d’indifférence et de discorde et ainsi à rendre le monde qui nous entoure un peu plus humain.
La joie
Et la joie nous sera offerte. Elle s’exprime par le sourire. C’est un soleil qui illumine ceux qui la possèdent et réchauffe ceux qui reçoivent ses rayons. Nous avons tant besoin de personnes qui rayonnent !
Noël
Devant l’enfant de la crèche, comme les publicains et les soldats face à Jean Baptiste, nous avons pu demander : « Et nous, Seigneur, que pouvons-nous faire ? ». Avançons sur les voies qui mènent à une abondance de vie. C’est le Seigneur, présent dans l’enfant de la crèche, qui mettra la joie dans nos cœurs.
PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET
PHOTO: JEAN-CLAUDE GADMER
La communauté de Gland était en fête le 13 février (voir pages 9-11) : elle vivait, avec joie et fierté, la consécration par Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, de sa nouvelle église. Douze ans qu’elle portait, avec l’ensemble de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte, ce projet ambitieux et mobilisateur. Aujourd’hui, elle dispose d’une église fonctionnelle, moderne et belle. Simplicité et sobriété s’y conjuguent pour la plus grande joie des paroissiens et des visiteurs.
Un projet mené à terme à force de persévérance, de travail et de foi. Un signe d’espérance pour les croyants d’aujourd’hui et de demain. Un pari sur l’avenir : oui, dans cinquante ans, voire un siècle, des chrétiens continueront à se réunir à Gland. A y vivre des célébrations recueillies, émouvantes, solennelles ou simples sur les pas des bâtisseurs d’aujourd’hui.
Car une église est d’abord au service d’une communauté : de sa vie et de sa croissance, de son présent et de son avenir. Elle est d’abord un lieu source pour les paroissiens : là ils se nourrissent du Christ, le prient, l’adorent ; là ils puisent force et espérance pour leur marche quotidienne au cœur d’un monde souvent fort éloigné de la dimension spirituelle de l’existence ; là ils se ressourcent pour témoigner avec joie de Celui qui habite ces murs et leurs cœurs.
Des murs qui rassemblent, des cœurs qui s’unissent, des mains qui se tendent : c’est cela, une église. Et celle de Gland, si belle soit-elle, est d’abord un lieu où fortifier sa foi pour repartir plus joyeux en témoins de la Bonne Nouvelle. Ils le savent, ceux qui l’ont voulue et construite, et c’est pour cela qu’ils ont mis du cœur à l’ouvrage.
La célébration fut belle, l’atmosphère recueillie, les visages et les cœurs étaient à la fête. Mais tout cela n’est que le début de la route : c’est maintenant que tout commence. Il faudra désormais habiter ces murs tout neufs, donner une âme à cette église, en un mot devenir des pierres vivantes et agissantes dans les remous du monde et les incertitudes de notre temps.
Place à la créativité, à l’imagination, pour faire de ce lieu un endroit accueillant, un endroit où il fait bon s’arrêter, prier, se retrouver. Mais pas trop longtemps, car Dieu nous attend sur les routes du monde. Halte bienfaisante, oasis, lumière dans nos nuits : elle sera cela, cette nouvelle église, et bien plus. Elle sera ce lieu où nous ressourcer pour repartir, joyeux et confiants, vers nos frères et sœurs en humanité.
Merci à tous ceux qui ont œuvré à ce projet. Merci à ceux qui désormais l’habiteront et le feront vivre jour après jour.
La communauté de Gland était en fête dimanche 13 février pour la consécration de sa nouvelle église. Fruit d’un travail de longue haleine, moderne et fonctionnelle, elle permettra aux catholiques de Gland et de toute l’Unité pastorale (UP) Nyon-Terre Sainte de se rassembler et de se ressourcer pour être témoins du Christ au cœur du monde.
PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET | PHOTOS : PHILIPPE ESSEIVA
Elle a fière allure, l’église Saint-Jean Baptiste qui conjugue l’acier, le béton, le bois et le verre dans une belle harmonie. Quel signe d’espérance ! Il en a fallu du professionnalisme, de l’enthousiasme, de la persévérance et de la foi pour mener à bien ce projet ! Aujourd’hui, il faut habiter cette église et la faire vivre. Pour qu’elle devienne un lieu ouvert à tous, accueillant et stimulant.
Consacrer une église est un événement rare à notre époque, marquée par la crise de l’Eglise et la désaffection des lieux de culte. Pour Gilles Vallat, président de la paroisse de Nyon, c’est « un véritable défi, une folie même » dans une société matérialiste et individualiste. Et un pari sur l’avenir : « Oui, malgré les vicissitudes de notre époque, nous pensons que dans trente, cinquante ans, voire un siècle, il y a aura toujours des chrétiens qui se réuniront à Gland pour célébrer le Christ ».
La messe de consécration, célébrée le 13 février par Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, fut sobre, joyeuse et recueillie. L’occasion de remercier tous les acteurs d’une belle aventure et de se réjouir de pouvoir désormais se réunir dans un lieu de beauté et de simplicité qui invite à la prière. Brigitte Besset, présidente du Conseil de communauté, a rendu grâce pour « cette nouvelle église qui a été projet, puis construction et qui devient aujourd’hui maison de prière ». Ce jour, s’il marquait l’aboutissement de nombreux efforts – il a fallu douze ans pour que le rêve devienne réalité –, était aussi un commencement: les paroissiens de Gland-Vich-Coinsins et leurs pasteurs ont les yeux tournés vers l’avenir dans le désir d’être des pierres vivantes de l’Eglise. Car un bâtiment est d’abord au service d’une communauté.
Tisser une histoire
La dédicace transforme un bâtiment en un lieu de culte, un lieu où Dieu est présent. La nouvelle construction devient, selon le Père Norbert Hennique, directeur du Service national français d’art sacré, « un signe de transcendance dans notre société sécularisée. Pour les uns un témoin du passé, pour d’autres un lieu de prière, de recueillement, de célébration toujours actuel ». Ni salle de spectacle ni musée, mais des murs au service d’une communauté vivante qui y trouvera de quoi nourrir sa foi et témoigner. Et qui y tissera une histoire au gré des rassemblements et des sacrements.
Pour l’architecte Flavio Boscardin, du bureau Coretra à Nyon, une église « doit pouvoir transmettre du bien-être, des émotions. Pour certains, des rites de passage et des souvenirs seront liés à ce lieu ». L’artiste, Alain Dumas, a relevé la présence de trois colombes, symboles de l’Esprit Saint, qui soulignent l’idée de cheminement dans l’espace liturgique : la première, sur la cuve baptismale, dans le narthex, rappelle le baptême et invite à entrer ; la seconde, sur l’ambon, souligne l’élévation de la Parole ; la troisième oriente la porte du tabernacle vers l’autel. Au cours de son travail s’est dégagée, sur la face avant de l’autel, une veine grise qui évoque l’hostie partagée – un « cadeau ».
Une messe riche de sens
En ouverture de la célébration de la dédicace, le curé modérateur, Jean-Claude Dunand, a salué « une journée cadeau » pour la communauté de Gland, la paroisse et l’Eglise. A suivi une liturgie qui a comporté nombre d’étapes riches de sens. Au début, Mgr Morerod s’est rendu à l’entrée de l’église pour déposer une boîte en inox contenant des documents – les plans de l’église, des noms et un numéro spécial de L’Essentiel – dans une cavité recouverte d’une pièce en bronze gravée. Pour dire à ceux qui nous suivront qui est à l’origine de ce projet.
Puis l’évêque a béni l’eau de la cuve baptismale et en a aspergé l’assemblée, l’autel et l’ambon. Après la liturgie de la Parole, le rite de la dédicace a commencé par la litanie des saints. Ont suivi la prière de la dédicace, l’onction de l’autel et des murs, l’encensement de l’autel et l’illumination de l’autel et de l’église. La célébration, animée par une chorale de jeunes, fut sobre, avec la présence de trois anciens gardes suisses en uniforme.
Signes de Dieu
Dans son homélie, Mgr Morerod s’est interrogé : « Si Dieu est partout, pourquoi bâtir une église ? Pour que le peuple se rassemble au nom de Dieu et parce que l’édifice que Dieu bâtit, c’est nous : nous sommes l’Eglise, le corps du Christ, nous sommes des signes de Dieu, des signes paradoxaux. Et pourtant, Dieu agit à travers nous et à travers cette église. »
Pourquoi ? « A cause de nous, car nous ne connaissons le monde et Dieu que par nos sens. Et Dieu en tient compte, c’est pourquoi il nous donne des signes : la beauté de la création qui révèle sa grandeur ; cette église ; le peuple rassemblé ; et le signe le plus grand, frappant, complet, inattendu, paradoxal : le Christ. C’est pour nous que tous ces signes existent, car passant par eux, Dieu se met à notre niveau parce qu’il nous aime. Tellement qu’il nous rend partie prenante de son œuvre. C’est un signe d’espérance qu’il choisisse des signes comme nous et comme cette église au travers desquels il peut manifester sa présence. » Et cette église « ne prend sens et vie que si Dieu s’y trouve ».
A l’issue de la messe, la partie officielle, dans la salle communale, fut l’occasion pour les autorités politiques de se réjouir et de remercier les catholiques de Gland et environs pour cette initiative au service de la population (lire l’encadré ci-dessous).
Deux concerts donnés l’après-midi dans l’église par le chœur gospel Accroch’chœur de La Lignière et le chœur mixte de Gland « Le Chêne » ont clôturé ce jour de fête ensoleillé au-dedans comme au-dehors.
Au service de tous
Trois salles sous l’église, accessibles de façon indépendante et équipées d’une cuisine, de sanitaires et d’un parking, serviront de lieux de réunion pour les paroissiens. Elles pourront aussi être louées pour accueillir des expositions, des rencontres, des conférences ou des concerts. L’Association culture et rencontre de Gland et environs, fondée en 2021 sous l’impulsion du comité de pilotage, gérera les réservations. Association à but non lucratif, apolitique et aconfessionnelle, elle veut encourager la convivialité.
GdSC
Retour aux sources
En forme de cône tronqué, la nouvelle église de Gland peut accueillir 250 fidèles. Sa forme ronde rappelle les églises paléochrétiennes – un retour aux sources – et facilite la communion. Si sa façade est recouverte de plaques métalliques, l’intérieur est en bois. On y pénètre de deux côtés : par le parvis sud, avec la porte principale et des escaliers ; et le parvis nord, qui permet d’entrer de plain-pied. L’église bénéficie d’un éclairage naturel avec un interstice entre le cône et la toiture et, derrière l’autel, un puits de lumière.
Le mobilier liturgique se veut d’une noble simplicité. En marbre Bleu de Savoie, il est l’œuvre du sculpteur français Alain Dumas. On pénètre dans l’église en passant par le narthex où nous accueillent les fonts baptismaux – circulaires, ils permettront le baptême des bébés par immersion; une fontaine y évoque l’eau source de vie.
L’autel est orné de motifs sphériques évoquant la symbolique romane du cercle (l’univers céleste) qui s’inscrit dans la forme carrée (le monde terrestre). Le siège de la présidence forme, avec l’autel et l’ambon, un triangle équilatéral rappelant la Trinité. Il est en bois de noyer, comme la croix, en forme de Tau, reprise de l’ancienne chapelle.
La messe radiodiffusée sur RTS Espace 2 du dimanche 16 janvier était retransmise de l’église Saint-Robert de Founex. Une célébration tournée vers la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens célébrée par l’abbé Jean-Claude Dunand, curé modérateur. La prédication était assurée par la diacre Christel Hofer.
PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET PHOTOS : ELISABETH HAUSER
C’est la communauté de Founex qui, dimanche matin 16 janvier, rejoignait par les ondes les auditeurs de Suisse romande. Une messe célébrée par l’abbé Jean-Claude Dunand, curé modérateur, et concélébrée par l’abbé André Fernandes, curé répondant. Elle était animée par Nathalie Breault avec à l’orgue Olivier Borer. Quelques paroissiens de Nyon s’étaient joints à la communauté pour apporter leur soutien dans les parties chorales. L’homélie avait été confiée à la diacre Christel Hofer, de la paroisse de Terre Sainte-Céligny de l’Eglise évangélique réformée vaudoise. L’occasion pour elle de souligner la diversité des dons ou charismes, des ministères et des modes d’action.
Ensemble dans nos différences
Dans son homélie, Christel Hofer a commenté la deuxième lecture, tirée de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens, rappelant la diversité dans l’unité de l’Esprit. Les gens à qui Paul s’adresse vivent dans une ville riche « où règnent le pluralisme et le syncrétisme religieux. Au sein même de la communauté des croyants, il existe des divergences d’opinions », a-t-elle précisé en ouverture. Il en est de même aujourd’hui, à l’intérieur de nos communautés et entre nos Eglises, « qu’elles soient protestantes, catholique, évangéliques ou orthodoxe », dans lesquelles nous vivons notre foi de diverses manières : les attentes diffèrent et la difficulté à communiquer est une réalité – sur certains points, comme la Covid-19, cela peut être source de discorde.
Mais la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens nous invite, a poursuivi la diacre, « avec nos similarités et nos différences, à vivre quelque chose ensemble dans l’unité de la foi qui nous anime ». Ainsi, « prenons le temps de partager ce que nous vivons dans nos différentes communautés, de partager sur nos différences et sur nos similarités, et rappelons-nous que nous croyons au même Dieu ». Et que chacun reçoit un ou des dons de la grâce qui « proviennent tous du même et seul Esprit ». Pour Paul, « la diversité des dons de la grâce, la diversité des ministères et la diversité des modes d’action sont offertes à chacun et chacune dans l’unité de l’Esprit pour le bien de tous ».
A l’exemple de la Trinité
Diversité des dons de la grâce, d’abord. Ce sont les charismes, « des dons offerts à tous par l’Esprit. Il n’y en a pas un qui domine les autres. Ils sont tous importants. Ils sont là pour le bien de tous, pour le bien commun de notre communauté, de nos communautés ». Diversité des ministères ensuite : loin d’être « l’apanage des ministres du culte », « ils concernent aussi tous les chrétiens. Et ces ministères sont des services. Chacun d’entre nous est capable de mettre ce qu’il a reçu du Seigneur au service des autres ». Pour cela, il est invité à « suivre l’exemple du Christ, lui qui s’est mis au service des autres et surtout des plus petits ».
Diversité des modes d’action enfin : « Nous avons chacune et chacun des capacités différentes et c’est grâce à cette diversité que nous agissons pour le bien de notre communauté, de nos communautés ». Cette diversité nous est « donnée en vue du bien de tous » : les dons que nous avons reçus « sont nécessaires pour la communauté ». « Il y a diversité des dons de la grâce, mais un même Esprit. Il y a diversité des ministères, mais un même Seigneur Jésus-Christ. Il y a diversité de modes d’action, mais un même Dieu », a affirmé Christel Hofer. Et ces diversités « nous rendent capables, chacun à sa façon, de manifester l’amour de Dieu ».
« La Trinité est pour nous un exemple de la diversité dans l’unité de Dieu, lui qui est à la fois Père, Fils et Saint-Esprit. Et c’est à l’exemple de leur modèle de relation que nous pouvons, nous chrétiens, trouver la juste articulation entre la diversité et l’unité », a relevé la diacre en conclusion.
A l’issue de la messe, un apéritif a été servi dans la salle de paroisse. Une initiative bienvenue pour mieux se connaître entre paroissiens de Founex et de Nyon.
Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, viendra consacrer l’église de Gland
dans quelques semaines. Dans l’intervalle, il a accepté de nous expliquer la signification et les implications
d’un tel évènement.
PROPOS RECUEILLIS PAR AUDREY BOUSSAT | PHOTOS : DR
Le 13 février, vous serez dans la nouvelle église de Gland pour la consacrer. Que signifie le mot «consécration»?
Mgr Charles Morerod : – On parle de «consécration» à la première bénédiction d’une église. Le terme de «bénédiction», quant à lui, est utilisé plus largement et s’étend aux personnes, aux bâtiments et aux objets.
Que veut dire le terme «bénédiction»?
«Bénédiction» vient du latin «benedicere», dire du bien. Quand Dieu dit du bien, il le fait aussi – à commencer par la création. Nous devons à Dieu de bénir une personne ou une chose, donc de lui faire du bien. Pour les lieux et les objets, on demande à Dieu qu’ils soient particulièrement aptes à nous relier à lui («relier» étant une des étymologies traditionnelles de «religion»). Ces bénédictions matérielles sont donc orientées vers le bien des personnes, qui sont capables de répondre à l’amour de Dieu.
Lors de la consécration de l’église de Gland, quels gestes allez-vous effectuer et quelle est leur signification?
– J’aspergerai l’autel d’eau bénite (en lien avec notre baptême), ferai brûler de l’encens autour (notre prière monte vers Dieu en bonne odeur) et l’oindrai de saint chrême, cette huile bénite et parfumée utilisée aussi au baptême, à la confirmation et dans les ordinations. Tous ces signes montrent que Dieu prend au sérieux le monde matériel (songeons à l’incarnation du Fils de Dieu et à la Résurrection) et que nos sens jouent un rôle crucial dans notre connaissance et nos relations.
Comment se fait-il que l’on puisse célébrer des messes dans une église non consacrée?
– On anticipe simplement ce qui va arriver, et on le fait pour favoriser la prière sans attendre. J’ai participé à la consécration de la cathédrale orthodoxe russe de Genève, construite en 1863…
Pourquoi est-ce l’évêque qui consacre les églises de son diocèse?
– Il revient à l’évêque de veiller sur la prière dans le diocèse qui lui est confié (de la soutenir, de la susciter, de veiller à ce qu’elle favorise la communion). Une église est un lieu de prière central. L’évêque peut déléguer cette responsabilité si les consécrations sont nombreuses, mais chez nous le nombre reste limité. En ce qui me concerne, j’ai béni plusieurs églises restaurées et deux nouvelles chapelles (de plus petites dimensions).
Vous êtes souvent amené à vivre des évènements uniques et solennels. Comment vous préparez-vous?
– Je prie pour les communautés concernées et je vérifie comment me rendre sur les lieux. Vu mon sens de l’orientation, ce dernier point est assez déterminant, et j’ai reçu plusieurs fois une aide émouvante lorsque mon GPS montrait des signes de faiblesse. C’est évidemment une joie de participer à une célébration qui montre clairement la vie de l’Eglise!
Vous serez présent à Gland le 13 février pour consacrer la nouvelle église. Que ferez-vous après?
– Je commencerai par rester sur place pour rencontrer la communauté, l’Eglise de cette église. Avant d’aller célébrer la messe à la cathédrale Saint-Nicolas à Fribourg, qui est la mère des églises du diocèse.
Rendez-vous le 13 février à 10 heures à la nouvelle église de Gland pour sa consécration.
L’édifice qui a été construit a demandé un investissement en temps et en réflexion, mais aussi financier. Le montant nécessaire est important, 4,35 millions de francs et les moyens mis en œuvre pour le récolter le sont tout autant. Pourtant, nous sommes encore à la recherche de fonds.
PAR GILLES VALLAT, PRÉSIDENT DE LA PAROISSE DE NYON | PHOTO : AUDREY BOUSSAT
Comment la nouvelle église de Gland est-elle financée ? Essentiellement par des dons et des contributions des communes.
Il faut savoir que dans le canton de Vaud, les paroisses ne prélèvent pas d’impôts. Si l’Etat subventionne les salaires des personnes engagées professionnellement au sein de l’Eglise (prêtres et agents pastoraux laïcs), il n’intervient aucunement dans la gestion du patrimoine ou dans un investissement immobilier des paroisses catholiques. Quant aux communes, elles financent l’entretien et la rénovation des lieux de culte. C’est donc à la paroisse qu’il appartient de trouver les fonds pour construire une nouvelle église ou des salles de réunion. Et ce sont les dons et les quêtes auprès des fidèles qui y pourvoient.
Le projet de la nouvelle église de Gland, dont le coût est estimé à 4,35 millions de francs, a bénéficié de subsides des trois communes faisant partie de la communauté : Gland, Vich et Coinsins. Mais l’essentiel de la dépense est à la charge de la communauté et de la paroisse de Nyon. Une commission a été constituée pour prospecter auprès de privés, d’associations, de fondations, d’entreprises, de communes, de paroisses,… Elle a créé un comité de soutien qui appuie le financement du projet et la met en relation avec de possibles donateurs.
Des dons bienvenus
C’est ainsi que des dizaines de dossiers ont été adressés à des donateurs potentiels depuis 2016. Plusieurs tous-ménages sont parvenus aux habitants des trois communes faisant partie de la communauté de Gland ainsi qu’à tous les catholiques des paroisses de Nyon et de Founex, rassemblées au sein d’une unité pastorale. A noter que la communauté de Gland a organisé des repas, des expositions et des manifestations pour récolter des fonds. Les paroisses de Nyon et de Founex, les communautés locales de Begnins, Crassier et Saint-Cergue ainsi que les Eglises sœurs de Gland ont également contribué au financement du projet.
Grâce à ces efforts, environ 2,3 millions de francs de dons et de subsides ont été récoltés mi-octobre, soit un peu plus de la moitié du coût de la construction. A cela s’ajoute un prêt sans intérêt d’un million accordé par la Fondation des constructions paroissiales catholiques du canton de Vaud et un prêt de la Mission intérieure de 200’000 francs. Il manque donc à ce jour quelque 850’000 francs pour financer entièrement la nouvelle église. Il faut souligner que la situation sanitaire n’a pas facilité la récolte de fonds.
Vos dons sont les bienvenus. Vous pouvez les faire parvenir à l’Association paroissiale catholique de Notre-Dame, Nyon, communauté de Gland, IBAN CH58 0900 0000 1541 7070 8. Vous pouvez aussi utiliser Twint. D’avance, un très grand merci pour votre générosité.
Pour célébrer selon le rite catholique romain, il ne suffit pas d’un autel, d’un ambon, d’un tabernacle, d’un siège de la présidence, d’une croix et d’une statue de Marie dans l’église. Ces objets doivent avoir du sens et se répondre; voici le cheminement qui a mené au choix du mobilier de cette nouvelle église.
PAR FRANÇOISE MERLO, AU NOM DE LA COMMISSION LITURGIQUE PHOTOS : IMAGES DE SYNTHÈSE DU BUREAU CORETRA
En décembre 2019, une nouvelle commission, menée par Jean-Claude Dunand, est créée pour réfléchir au mobilier liturgique. Elle tient compte des propositions et réflexions des paroissiens, mais doit aussi travailler à partir de la structure circulaire du bâtiment, qui impose certains choix. Cette église ronde permet bien des possibilités ; il serait dommage de rester dans une disposition classique, les fidèles les uns derrière les autres, avec le célébrant en frontal.
Un symbole : la colombe de l’Esprit Saint
Un concours d’artistes est organisé en juillet 2020 pour le mobilier. Les projets des artistes devront s’inspirer du chemin de réflexion élaboré par notre commission avec le soutien de Jean-Marie Duthilleul, architecte dont l’expertise est de grande valeur. Il a redessiné l’emplacement des chaises et des allées dans l’église pour donner plus d’importance à l’autel, à l’ambon et au siège de la présidence. Ces éléments sont placés en triangulation sur les lignes de force pour évoquer la Trinité.
Il confirme notre choix de chaises disposées en cercle et non de bancs, car cela permet de les orienter suivant les célébrations. Un banc circulaire est prévu sur le pourtour de l’église pour les jours de grande affluence. Notre commission adhère à cette phrase forte de M. Duthilleul : « Eglise, lieu de mise en relation : relation entre les objets, entre les personnes et entre les personnes et les objets… pour dire le Mystère. »
Le jury, très touché de la qualité du travail des quatre artistes sélectionnés, choisit à l’unanimité le projet d’Alain Dumas. Les qualités principales du projet retenu :
Noble simplicité,
Conformité au chemin de réflexion,
Intégration au projet architectural,
Beau travail de la matière,
Potentiel de développement.
M. Dumas a taillé le mobilier liturgique dans le marbre bleu de Savoie, un marbre cristallin à l’aspect lumineux. En homme de Foi, il veut associer l’Esprit Saint à tous nos gestes liturgiques et a choisi comme symbole la colombe : elle est gravée dans la pierre du baptistère, ainsi que dans la porte en bronze du tabernacle et sur la face avant de la table de l’ambon.
En marche vers Dieu
L’église n’est pas d’abord le lieu de la piété personnelle, mais celui où le peuple de Dieu devient Corps du Christ. Pour construire ce Corps, le peuple doit se mettre en marche et vivre une conversion permanente. L’aménagement de cette nouvelle église devra faire sentir cette marche : avancer vers le Christ, lumière du monde. L’autel, pièce maîtresse, représente le Christ qui rassemble, pour le partage. En principe fixe et en pierre, il rappelle la table du sacrifice ainsi que la table de la dernière Cène.
Nous avons choisi de placer le baptistère dans le narthex, première étape de la marche, car le baptême est le premier sacrement, signe de l’entrée dans la communauté des chrétiens. La marche se poursuit sur un horizon ouvert puis offre un passage par l’ambon, le siège de la présidence et l’autel, jusqu’à la croix et la lumière.
Nous avions à cœur de relier les personnes de la communauté, aussi dans le temps. Les anciens seront heureux de retrouver le Christ en croix et la statue de la Vierge, ainsi que le patronat de saint Jean-Baptiste. La statue de Marie sera très visible, placée dans un lieu privilégié entre le narthex et l’intérieur de l’église. Depuis le narthex, elle nous montre la direction à prendre : avancer vers son Fils. Bonne marche à tous !
Trois salles ont été construites sous la nouvelle église de Gland. Leur gestion a été confiée à l’Association culture et rencontre de Gland et environs. Visite des lieux avec son président Thierry Bocion.
PAR THIERRY BOCION PHOTOS : IMAGES DE SYNTHÈSE DU BUREAU CORETRA
L’Association culture et rencontre de Gland et environs a été fondée le 25 février 2021 sous l’impulsion du comité de pilotage de la nouvelle église. Lorsqu’il a envisagé la gestion des salles situées sous l’église, il est tombé d’accord avec la municipalité de Gland sur le fait qu’elles avaient un potentiel exploitable au-delà de la communauté catholique. Dès lors, des personnes de tous horizons ont été contactées pour faire partie de la nouvelle association, qui compte actuellement 25 membres comité compris. Celui-ci assure la gestion des réservations des trois salles de manière autonome tout en collaborant avec la communauté catholique de Gland.
Partage, Léman et Anciennes vignes
Les salles sous l’église sont accessibles de manière totalement indépendante. Elles disposent d’un mobilier permettant un large choix d’activités, d’une cuisine moderne et équipée, de sanitaires et d’un parking.
Ces trois salles pourront être louées à l’unité ou en lot pour des mariages, des repas d’anniversaire ou familiaux ainsi qu’à d’autres associations. Après consultation de ses membres, le comité a nommé les trois salles, ayant des capacités d’accueil maximales différentes, comme suit :
– la salle Partage, en référence au but de l’association, pouvant accueillir jusqu’à 150 personnes ;
– la salle Léman, par rapport à la région, 50 personnes ;
– la salle Anciennes vignes, en souvenir des vignes qui entouraient l’ancienne église, 30 personnes.
Quel fonctionnement ?
Pour louer les salles, l’association dispose d’un site internet qui indique les tarifs des salles avec leur capacité maximale et leurs disponibilités ainsi que le règlement d’utilisation. Les salles et toutes les annexes intérieures sont des zones non-fumeurs. Un contrat de location et plusieurs moyens de paiement sont à disposition sur le site.
Toute personne majeure vivant dans les environs peut faire une demande de location. Pour les personnes qui voudraient louer l’église et les salles, un lien sur le site permettra de consulter le site internet de la communauté catholique pour connaître les disponibilités et effectuer une demande.
Tous les membres de l’Association culture et rencontre de Gland et environs se réjouissent de vous accueillir pour vous permettre de passer d’agréables moments dans les salles sous la nouvelle église de Gland.
Encourager la rencontre
L’Association culture et rencontre de Gland et environs est une association à but non lucratif, apolitique et confessionnellement neutre. Elle a pour objectif d’encourager et de favoriser le vivre ensemble au travers d’événements culturels et sociaux intergénérationnels. Ses buts principaux sont d’améliorer la cohésion sociale dans la région, de favoriser la rencontre entre populations linguistiques et de faciliter l’intégration des différentes cultures. Pour ce faire, l’association projette d’organiser des rencontres pour les jeunes, les adultes et les seniors habitant Gland et ses environs. Au programme : concerts, jeux, conférences, permanence d’aide et d’action sociales, réunions d’information, événements, loisirs,…
PAR BERNARD CHEVALLAY, PRÉSIDENT DU COMITÉ DE PILOTAGE, ET GILLES VALLAT, PRÉSIDENT DE LA PAROISSE DE NYON | PHOTOS : DR
Edifier une nouvelle église constitue un véritable défi, une folie même. Pensez : nous vivons dans une société qui se déchristianise, une société fortement matérialiste, individualiste et en grande partie agnostique. A l’heure où les lieux de culte se vident ou sont désaffectés et transformés en musées ou en salles de théâtre, pourquoi construire une nouvelle église à Gland en 2021 ?
Pour plusieurs raisons. La chapelle actuelle, construite en 1972 avec des matériaux de récupération provenant d’un baraquement de chantier, est devenue vétuste et elle est parfois trop petite pour accueillir les fidèles de la région. Une rénovation lourde n’était pas envisageable et le bâtiment n’est plus conforme aux normes actuelles de construction. Ensuite, il y a l’évolution démographique de Gland et de sa région, en pleine expansion : notre communauté connaît une bonne fréquentation, notamment des nouvelles familles, nombreuses à s’établir dans la région.
Confrontés à ces faits, les responsables de la communauté et de la paroisse ont dû se rendre à l’évidence: agrandir et restaurer l’édifice aurait coûté fort cher et n’aurait pas résolu la question de la structure déficiente de la chapelle. Il ne subsistait donc qu’une possibilité : édifier un nouveau bâtiment pour répondre aux besoins à long terme des catholiques de la région de Gland.
L’idée d’une nouvelle église a été passablement critiquée, y compris au sein de la communauté de Gland. En entreprenant une telle construction, les responsables paroissiaux ont fait un pari sur l’avenir : oui, malgré les vicissitudes de notre époque, nous pensons que dans plusieurs décennies, voire un siècle, il y aura toujours des chrétiens qui se réuniront ici pour célébrer le Christ. Oui, nous avons foi dans le futur de l’Eglise même si nous reconnaissons ses faiblesses. L’histoire ancienne et récente nous a montré que le christianisme a connu des hauts et des bas. Nombreux ont été ceux qui ont annoncé sa mort. Mais il s’est toujours relevé.
Et notre foi s’est traduite par une démarche folle : bâtir une nouvelle église pour continuer à annoncer l’Evangile. Pour dire aussi qu’une église est un lieu essentiel à la dynamique d’une cité telle que Gland. Et qu’elle demeure un centre de rassemblement non seulement religieux, mais aussi social et culturel, puisque trois salles complètent le projet.
Notre église, résolument moderne, n’a pas été simple à réaliser. Il a fallu convaincre, répondre aux opposants. Mais après dix ans d’efforts, elle se dresse fièrement à
côté de la chapelle, qui sera démolie. Elle sera consacrée dimanche 13 février par notre évêque, Mgr Charles Morerod.
Ce numéro de L’Essentiel est dédié à cet événement historique. Vous y découvrirez notamment les raisons du choix architectural, les symboles du mobilier liturgique qui habillera l’église, des témoignages
sur cette réalisation et une interview de Mgr Morerod.
Pour les prêtres de l’Unité pastorale, célébrer la messe dans une église ronde sera un défi qu’ils se réjouissent de relever. L’abbé Jean-Claude Dunand, curé modérateur, souligne la signification et les implications de cette disposition liturgique.
PAR JEAN-CLAUDE DUNAND | PHOTOS : CECILIA NIZZOLA ET IMAGE DE SYNTHÈSE DU BUREAU CORETRA
En pénétrant dans le nouveau bâtiment abritant des salles et un lieu de culte à Gland, de la place de parc nous cheminons vers un espace liturgique en gravissant quelques marches se rétrécissant dans la pénombre. Puis les fonts baptismaux, sur lesquels est gravée une colombe, marquent une étape : ils nous rappellent notre baptême et nous orientent vers l’espace où le peuple de Dieu rassemblé est invité à chanter la louange de Dieu, à se mettre à l’écoute de sa Parole et à se nourrir du pain eucharistique.
Cette disposition s’inspire de la constitution sur la liturgie de Vatican II « Sacrosanctum Concilium » (SC). Elle signifie que la liturgie eucharistique est célébration du peuple de Dieu : « La participation pleine et active de tout le peuple est ce qu’on doit viser de toutes ses forces dans la mise en valeur de la liturgie. » (SC, n° 14) L’aménagement liturgique « doit consister à organiser les textes et les rites de telle façon qu’ils expriment avec plus de clarté les réalités saintes qu’ils signifient, et que le peuple chrétien, autant qu’il est possible, puisse facilement les saisir et y participer par une célébration pleine, active et communautaire ». (SC, n° 21)
Le peuple saint réuni
La forme de la nouvelle église de Gland donne une dimension communautaire à l’action liturgique. Les acteurs liturgiques (assemblée, lecteurs et chanteurs) font corps, reprenant la thématique biblique de l’Eglise Corps du Christ (1 Co 12). L’autel, la table de la Parole et le siège de la présidence forment un triangle équilatéral au milieu d’un espace circulaire donnant un mode plus communautaire pour célébrer et permettant une participation plus active de l’assemblée. Cette disposition des lieux et des personnes signifie que c’est toute l’assemblée qui célèbre sous la présidence d’un ministre ordonné, un prêtre pour l’eucharistie. Comme le dit la constitution sur la liturgie, les actions liturgiques ne sont pas des actions privées, mais des célébrations de l’Eglise qui est « le sacrement de l’unité », c’est-à-dire le peuple saint réuni. « C’est pourquoi elles appartiennent au Corps tout entier de l’Eglise, elles le manifestent et elles l’affectent ; mais elles atteignent chacun de ses membres de façon diverse, selon la diversité des ordres, des fonctions, et de la participation effective. » (SC, n° 26/2)
Cette nouvelle disposition signifie davantage que c’est l’assemblée qui célèbre puisque l’autel est au centre et que la prière de chacun se nourrit de la vision de la communauté rassemblée. Il y a correspondance entre l’assemblée et la géométrie de l’église non pas pour l’œil, mais pour une communion entre l’Eglise de chair et l’église de pierre.
Lauréat du concours pour le mobilier liturgique de la nouvelle église de Gland, l’artiste français Alain Dumas s’est engagé avec joie dans ce projet. Rencontre avec le sculpteur qui a réalisé les éléments du mobilier liturgique.
PHOTOS : BRIGITTE BESSET, CECILIA NIZZOLA, DR PAR BRIGITTE BESSET
Une étroite collaboration
Après avoir remporté le concours d’artistes en février 2021, Alain Dumas s’est rendu à Gland. Quittant son atelier auvergnat les 24 et 25 avril, il a participé à l’assemblée générale de la communauté de Gland et y a présenté ses œuvres. Durant ces deux jours, il a rencontré le curé, l’abbé Jean-Claude Dunand, des paroissiens et les architectes ; des idées ont germé pour l’intérieur de la future église. Deux jours plus tard, Alain Dumas écrivait à la Commission liturgique : « Merci pour votre accueil ! Votre présence habite maintenant mon atelier et rend plus douce la poussière de marbre et les courbatures aux épaules. »
Plusieurs membres de la communauté de Gland ont également rendu visite à l’artiste entre juillet et octobre pour découvrir son atelier.
Autant de moments forts de convivialité et de marche vers un objectif commun. La qualité du dialogue, le respect de l’engagement des uns et des autres et la disponibilité de chacun pour se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint ont marqué aussi bien l’artiste que les membres de la Commission liturgique.
Des échanges stimulants
Confectionner le mobilier liturgique de la nouvelle église de Gland fut une belle aventure de création et de collaboration. André Dumas l’évoque avec joie.
Pour le concours, vous avez reçu un chemin de réflexion et un cahier des charges. Ces documents vous ont-ils inspiré ?
Alain Dumas : Plus que le cahier des charges, c’est la rencontre avec la Commission liturgique qui a nourri ma réflexion et a fait naître en moi plusieurs intuitions qui n’ont pas toutes été retenues. J’ai retravaillé certains éléments ; la recherche s’est faite petit à petit. Il y a eu un cheminement dans la construction de l’église, mais aussi un cheminement tout au long de mon travail : des choses à élaguer, à modifier, à retravailler.
Aviez-vous déjà réalisé de tels projets ?
Oui. Ma première réalisation date de l’an 2000, mais elle n’avait pas la même ampleur. Il s’agissait de construire le nouveau centre diocésain à Clermont-Ferrand, mais c’était créer quelque chose à l’intérieur de ce qui existait déjà. A Gland, j’ai été associé au projet en amont, alors que le bâtiment était encore en construction. La collaboration se vit sur le chantier en cours, d’où l’importance de rencontrer la paroisse.
Vous accordez une grande importance au dialogue avec la communauté. Pourquoi ?
L’œuvre à créer n’est pas pour moi, mais pour une communauté. Mon talent et ce que je ressens, je les mets au service de cette communauté. Le résultat final n’est pas ce que je désire, il doit répondre aux attentes et souhaits des porteurs du projet et correspondre au résultat du cheminement commun de l’artiste et de la communauté.
Vivez-vous un tel projet comme un chemin de foi ?
Je me mets au service d’une communauté, je lui offre les talents que le Seigneur m’a donnés. Il m’inspire dans chacune de mes créations. C’est une manière de vivre ma foi. Il y a une harmonie entre ce que je vis intérieurement et ce que je mets en œuvre.
Ce projet apporte-t-il quelque chose à votre parcours d’artiste ?
Oui : l’unité de cette création. Aménager cet espace circulaire, unifié, neuf, qui se crée en même temps que je crée est un rêve qui se réalise. C’est un souhait qui est venu comme un cadeau, comme quelque chose de providentiel. Je n’avais pas de gros chantiers, j’étais disponible. De mi-novembre 2020 à mi-janvier 2021, je me suis consacré entièrement à l’étude de ce projet.
Quel lien avez-vous essayé de créer entre les objets liturgiques que vous avez réalisés ?
Ce qui est intéressant pour un sculpteur, c’est l’équilibre et l’unité. Chaque élément (autel, ambon, fonts baptismaux) a une fonction particulière; il doit donc avoir son identité. J’ai à cœur, en tant qu’artiste, que chaque élément ait son originalité. Ensuite il faut une cohérence et une unité entre tous. Ce qui a eu un écho très fort en moi, c’est le cheminement évoqué par Jean-Claude Dunand lors de nos premières rencontres. L’idée de cheminer des fonts baptismaux à la Parole et à l’autel, je suis heureux de la concrétiser, de mettre en œuvre cette dynamique.
Qu’avez-vous vécu pendant la confection du mobilier liturgique ?
J’ai apprécié la collaboration constructive avec l’équipe paroissiale et le cabinet d’architecture Coretra, notamment la disponibilité et l’efficacité de ses employés face à mes questions techniques. Bravo à ces architectes qui réalisent là un chef-d’œuvre.
Je me suis senti reconnu dans mon travail d’artiste ; mes propositions et mes suggestions ont été écoutées. Je remercie toutes les personnes qui portent ce projet pour la qualité de leur accueil et de nos dialogues et leur disponibilité à se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint.
Un beau cadeau du Créateur a été la découverte du bloc de marbre bleu de Savoie. J’avais choisi un bloc brut à l’atelier de la marbrerie Yelmini, dans le Jura. Mais lorsqu’il est arrivé scié dans mon atelier, une des faces de l’autel offrait une magnifique veine diagonale. Située sur la face avant de l’autel, elle symbolise la fraction de l’hostie.
J’ai rencontré quelques difficultés face au délai de réalisation de l’autel et de la cuve baptismale, que j’ai dû terminer avant la coulée de la chape de finition. J’ai été soulagé que tout se soit bien passé début septembre 2020 lors de leur installation compte tenu de leur poids : trois tonnes. J’ai pu savourer le bonheur de contempler l’autel en place au milieu du chantier.
Pour finir, la joie de sentir que l’œuvre est appréciée est source d’action de grâce. Mais le travail est toujours en cours… Lorsque tout sera en place, je pourrai témoigner de l’ensemble de ce cheminement qui sera célébré par la fête de la dédicace de l’église et la consécration de l’autel.
PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET
PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER
Belle célébration d’ouverture de l’année pastorale le 5 septembre à la Colombière : festive, priante, elle nous a permis de prendre conscience que « nous sommes Eglise » – le thème de l’année qui s’ouvre. Etre Eglise, qu’est-ce que cela signifie ? C’est, ouverts au souffle de l’Esprit, communiquer pour bâtir ensemble des communautés où il fait bon vivre et prier. C’est élaborer des projets ensemble pour la joie de tous. C’est nous engager, à notre mesure et selon nos talents, pour une Eglise qui appelle et accueille, une Eglise, aussi, qui répond aux questionnements de nos contemporains – nombreux et profonds.
Le 10 octobre, le pape François a inauguré le synode sur la synodalité, un processus qui durera trois ans. Objectif ? Redonner la parole au peuple de Dieu en réformant la gouvernance de l’Eglise. Reconnaître et promouvoir les compétences des laïcs pour lutter contre le cléricalisme et la rigidité. Synodalité veut dire « marcher ensemble » à l’écoute de l’Esprit pour discerner la volonté de Dieu. « Il s’agit de repenser la structure hiérarchique de l’Eglise pour qu’elle soit au service de la fraternité », écrivent Monique Baujard et Etienne Grieu dans la revue « Etudes » d’octobre. Tout un programme qui nous appelle à retrousser nos manches. Dès aujourd’hui !
Notre Unité pastorale s’est mise en route, manifestant son désir de synodalité, par l’envoi en mission de laïcs lors de la messe de reprise. Beau signe : c’est aux laïcs – en collaboration avec les prêtres – qu’est confiée l’Eglise de demain. Dans une société sécularisée et pluraliste, ils sont en première ligne pour témoigner de l’Evangile. Comment ? Il leur faut écouter le monde de ce temps pour entrer dans les questionnements de leurs contemporains et oser la rencontre et le dialogue pour ouvrir des chemins capables d’articuler le message de l’Evangile avec leurs interrogations. Car annoncer la Bonne Nouvelle, c’est d’abord partager la foi qui nous nourrit avec celles et ceux que nous croisons sur nos chemins de vie – « le centre de gravité de l’annonce de l’Evangile quitte les structures ecclésiales et passe aux » simples laïcs » ». En puisant dans l’eucharistie dominicale les paroles et le pain pour la route.
Au fil des mois, l’Equipe pastorale nous proposera aussi trois conférences et trois veillées de prière pour approfondir notre foi et mieux en vivre au quotidien. Autant d’occasions de nous retrouver, de réfléchir et de prier ensemble, autant d’occasions d’être Eglise. Ne manquons pas ces puits où nous désaltérer. Et partager, dans l’audace et l’ouverture, nos projets et nos rêves. Pour la croissance de l’Eglise et la joie de tous.
Le local du groupe de jeunes (GDJ) a une longue histoire, que je me propose de vous conter ici. D’où nous venons, ce que nous avons accompli, où nous allons. Au-delà d’une pièce dans un immeuble, c’est le changement de tout un groupe qui s’opère. Une belle aventure.
PAR STEPHANE BÜRKI PHOTOS : CHARLOTTE OBEZ, JEAN-PIERRE BÜRKI, CLAIRE ET PIERRE GOTTOFREY
« C’est incroyable ! », dis-je à Charlotte Obez, nouvelle responsable du groupe de jeunes (GDJ), en voyant le fruit de trois jours de travail. « T’as vu ? », me répond-elle. Il faut dire que nous revenons de loin. De très loin même.
Un déclic tardif
Cette pièce a une histoire mouvementée. Elle sert de bureau à Roberto De Col entre 2009 et 2014, lorsqu’il gère le GDJ. A l’époque, on commence déjà à y ranger divers objets, car le lieu s’y prête.
Stéphane Ernst reprend le groupe en 2014, et l’habitude d’y conserver des choses hétéroclites s’intensifie. La table pour les apéritifs utilisée après la messe des jeunes ? Rappelons-nous cette époque sans contrôle à l’entrée, quand nous pouvions partager un agréable moment sur le parvis de la Colombière ! Mettons-le « au bureau de Stéphane » ! Pour ces mêmes messes : que faire des instruments pour l’animation musicale ? Gardons-les « au bureau ». Petit à petit, le lieu se remplit.
Un nouveau départ
L’arrivée de Charlotte Obez, qui a pris la succession de Stéphane en 2021, a permis de dépoussiérer ce lieu. Elle ne voulait pas être « Stéphane 2.0 », mais « Charlotte 1.0 » avec ses objectifs et ses propres expériences. Stéphane nous manquera, ainsi que l’humour et la bonne humeur qui le caractérisaient ; mais nous n’avancerons pas à essayer de l’imiter après son départ, une telle démarche ne pouvant que sonner faux.
Un projet que Charlotte avait en tête depuis longtemps et qu’elle avait à cœur de mettre en œuvre ? Proposer un local qui serait dédié au groupe et qu’il pourrait investir à loisir. La nouvelle animatrice du GDJ propose donc aux membres des deux anciens groupes de jeunes de rénover ce qu’on appelle encore le « bureau ». Nos effectifs sont – à l’époque déjà – limités, et avec de nouveaux universitaires, des départs sont à déplorer.
Une équipe petite mais déterminée se forme autour de Charlotte: Audrey Boussat, membre du vieux GDJ, Samantha Minitti, membre du GDJ « jeunes » depuis sa confirmation et le narrateur de cette belle aventure, Stephane Bürki. C’est là la joyeuse troupe qui composera le groupe de refonte du GDJ. N’oublions pas les aides ponctuelles qui se sont révélées absolument nécessaires !
Rénovation jour un
Mercredi 4 août 2021. Un matin pluvieux – qui s’en étonne ? – ouvre trois jours de rénovation. Au programme : mise à la déchetterie des meubles superflus, tris divers, peinture des murs, du bar et de son étagère assortie, réameublement (recherche de canapés, table, chaises, réfrigérateur, étagères, etc.).
Ce premier jour peut être résumé en un mot : tri. Tri des papiers, des contenus des tiroirs, des armoires, des étagères ; tri des meubles : que garder, que jeter ? Et un premier voyage à la déchetterie. Avec une organisation légendaire, nous manquons la fermeture d’avant midi de la déchetterie de Gingins; nous devrons aller à Founex. A notre retour, c’est le canapé que nous avons adopté. La comparaison entre le matin et le soir mérite d’être faite en images.
Rénovation jour deux
Une météo grisâtre nous accueille pour poursuivre le travail : enlever le canapé restant, trop large pour passer par l’entrée « habituelle » (qui donne sur la rue), mais qui nécessitait une clef sans double que nous n’avions pas jusque-là.
Ensuite, nous franchissons un pas qui se révélera décisif : la peinture. Je serai franc : je n’étais pas favorable à l’idée de mener, en plus de ce qu’il y avait à faire, des travaux de peinture, de surcroît pour avoir des murs de coloris différents. Je le reconnais : j’avais tort tant le résultat et le cheminement qui y a conduit se sont révélés plaisants.
Rénovation jour trois
Dernier jour de cette aventure. Il reste les finitions de peinture à contrôler, mais avant tout, c’est l’aller-retour chez le géant jaune et bleu qui nous occupe. On peut affirmer sans trop de crainte que ces magasins sont des labyrinthes et qu’en sortir sans y passer des heures est ardu. Or, nous aurons réussi à ne pas y passer plus d’une heure entre notre entrée et notre sortie, ce qui est à souligner ! Une fois revenus la table en main, nous entamons la dernière ligne droite, qui se révélera ne pas être si rectiligne…
Nous sommes sortis en moins d’une heure du labyrinthe jaune et bleu, certes, mais c’était sans compter sur une erreur : la taille des étagères… « Ça fait vraiment un mètre quarante, ça ? », demandai-je à Charlotte. « Euuuuuuh non, en effet », me répond-elle avec un regard médusé. Nous venions de nous rendre compte que nous avions choisi une mauvaise taille d’étagère, ce qui allait ralentir la fin des travaux. Malgré tout, après un second aller-retour à Aubonne, le local a pris une forme très proche de celle qu’il a aujourd’hui.
L’inauguration
Vendredi 10 septembre, 19h. Nous sommes une vingtaine pour l’inauguration officielle et la bénédiction du local par le curé modérateur, l’abbé Jean-Claude Dunand. Adultes et jeunes réunis pour voir ce qui était un « bureau » devenu le « local » pour ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire du GDJ. Un chapitre jalonné de belles aventures, de « gaillardes escapades », pour reprendre le mot de Montaigne.
La messe d’ouverture de l’année pastorale, dimanche 5 septembre à la Colombière, et non à l’abbaye de Bonmont, pandémie oblige, a réuni les communautés de notre Unité pastorale (UP) dans une même prière sur le thème «Nous sommes Eglise». Elle a conjugué lancement de l’année pastorale 2021-2022 et envoi en mission de laïcs engagés sur l’UP.
PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET | PHOTOS : PHILIPPE ESSEIVA
En signe de communion entre les communautés de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte (UP) et les communautés linguistiques, dix cierges ont été allumés sur l’autel en ouverture de la célébration. Gland, Founex, Crassier, Saint-Cergue, Begnins, Nyon et les communautés coréenne, lusophone, hispanophone et italophone étaient ainsi représentées et unies par la même lumière.
L’abbé Jean-Claude Dunand, curé modérateur, a ensuite ouvert l’année pastorale par une réflexion sur le thème choisi, « Faire Eglise » : « Depuis le début de la pandémie, nous sommes affectés par la difficulté de faire Eglise, empêchés de vivre nos rassemblements, habités par la peur de l’autre qui est susceptible de nous transmette le virus, contraints parfois à devoir participer à la prière eucharistique via un écran… » L’inquiétude est là, certes, mais « cette situation de manque ne devrait-elle pas au contraire susciter un désir plus ardent ? Sommes-nous suffisamment ancrés en Christ pour que cette épreuve soit l’occasion de renouveler notre espérance et notre motivation à faire Eglise ? C’est cette ouverture au souffle de l’Esprit que l’Equipe pastorale souhaite favoriser pour cette nouvelle année pastorale ».
Dédicace, soirées, veillées
Une année qui sera jalonnée d’événements importants dont la dédicace de la nouvelle chapelle de Gland avec la consécration de l’autel, dimanche 13 février, par l’évêque, Mgr Charles Morerod, « un événement central susceptible de nous donner un nouvel élan ». Un rituel proche de celui du baptême : « Les baptisés, par la régénération du baptême et l’onction de l’Esprit Saint, sont consacrés pour être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint. » Baptisés, nous sommes habités par la présence de Dieu et nous recevons la vie de l’Esprit.
Le baptême est un trésor à accueillir. Pour aider les paroissiens à en prendre conscience, l’Equipe pastorale organise six temps forts répartis sur l’année : trois conférences – « L’Eglise, corps du Christ », « Vivre l’Eglise en coresponsabilité » et « Marie, mère de l’Eglise, modèle de la communion des saints » – et trois veillées de prière sur les thèmes des conférences à Gland, Nyon et Founex. « Que l’Esprit nous guide durant toute cette année pastorale : nous sommes Eglise » a lancé le curé.
Envoyés en mission
La célébration a aussi vu l’envoi en mission de laïcs engagés sur l’ensemble de l’UP. En lien avec l’Equipe pastorale, le curé a confirmé la création du Groupe solidarité. A partir de témoignages de personnes en précarité et de partages de vécus en pastorale sociale, il s’agira de développer une connaissance concrète sur la question de la précarité; sur la réalité sociale de notre région, les besoins actuels, les ressources déjà en place; sur la place faite au pauvre dans la vie de l’Eglise ; et de dégager des pistes pour l’action. Sont membres du groupe, placé sous la responsabilité de Françoise Gariazzo : Evelyne Pintado, Thérèse N’Galula, Gennaro Larucci, Marie-Josée Desarzens et Olivier Minniti.
L’abbé Dunand a annoncé l’engagement de Charlotte Obez par Mgr Morerod à 50% pour une année de discernement au sein du service de la pastorale jeunesse dans l’UP ; l’engagement d’Emmanuel Milloux par l’évêque comme assistant pastoral à 70% pour la catéchèse de l’adolescence et des projets en lien avec l’Equipe pastorale ; l’envoi en formation de Sandrine Minniti par Mgr Morerod à la FAP (formation des agents pastoraux) pour trois ans.
Il a confié à Esther Bürki le mandat de coordinatrice responsable de la catéchèse dans l’UP et celui de référente pour les projets œcuméniques sur le territoire de l’UP ; et à Marie-Agnès de Matteo le mandat de responsable de la pastorale des baptêmes et la mise en place du pôle spiritualité à Nyon en lien avec l’équipe de Lausanne. Ce pôle développera pour la région un lieu d’écoute, de formation et d’accompagnement spirituel. L’abbé Dunand a confié à Blandine Leyvraz, accompagnée de Marinette Maillard, aumônier en pastorale spécialisée, la mise en route d’un parcours pour personnes en situation de handicap. Enfin, il a nommé Audrey Boussat corédactrice responsable du magazine « L’Essentiel » aux côtés de Geneviève de Simone-Cornet.
S’écouter et communiquer
Dans son homélie, le curé modérateur a souligné que la guérison par Jésus d’un sourd en territoire étranger, dans la Décapole, épisode raconté dans l’évangile de ce dimanche, marque « son attention et sa proximité avec les infirmes et les malades même s’ils n’appartiennent pas au peuple élu ». « En faisant entendre et parler correctement le sourd-muet Jésus l’ouvre, il le sort de son isolement et le fait entrer dans le monde de la communication. »
« Par cette guérison, Jésus nous montre qu’il vient restaurer notre monde aux prises avec toutes sortes de souffrances », qu’« il nous rend capables d’entendre et de parler ». Et « c’est une grâce de pouvoir entendre Dieu, qui a tellement à nous dire, et aussi les appels des personnes qui souffrent et les bons mots des gens heureux. C’est une grâce de pouvoir exprimer notre foi, notre admiration, notre amitié et ce qui nous tient à cœur. Entendre et parler sont des dons merveilleux qui nous permettent de sortir de notre isolement et de communiquer. »
Et nous ? Nous souffrons d’un handicap auditif « lorsque nous prêtons une oreille complaisante aux préjugés, aux racontars, aux propos inutiles et superficiels ». « Il nous arrive aussi de nous boucher les oreilles pour ne pas entendre une parole de vérité, les échos des vrais problèmes et les appels au secours. » Et bien souvent, « nous ne trouvons pas les mots pour témoigner de notre foi », atteints « d’une forme d’aphasie quand il s’agit de dénoncer le mensonge et l’injustice ou de dire des mots d’encouragement et de félicitation ». Car « nous avons tous besoin d’être guéris de notre surdité et de notre mutisme, a relevé l’abbé Dunand. Par les sacrements, qui sont des gestes concrets et sensibles, le Christ ressuscité lui-même nous rejoint et nous guérit maintenant, comme il l’a fait jadis pour le sourd-muet ».
Alors communiquons entre nous « pour réussir nos projets, pour bien bâtir ensemble et rendre nos communautés vivantes. Sachons nous écouter afin d’être à l’aise pour exprimer nos idées et partager nos rêves. Ayons un peu d’audace ! ».
La célébration s’est terminée par la bénédiction et l’envoi en mission des treize personnes ayant reçu une mission au service de l’UP.
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