Par François-Xavier Amherdt | Photo : DR
« Il restera de toi ce que tu as donné au lieu de le garder dans tes coffres rouillés. Il restera de toi ce que tu as semé, que tu as partagé aux mendiants du bonheur. Ce que tu as donné, en d’autres fleurira. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera. Ce que tu as semé, en d’autres germera. »
Ce chant des funérailles nous rappelle à juste titre quel est le sens des reliques (reliquia, en latin) : ce qui demeure de la personne décédée, après son départ, physiquement et spirituellement ; ce qui atteste sa présence historique parmi nous et nous invite à la fidélité envers son message et son existence ; ce qui reste de son œuvre et demande à être poursuivi. Dans le cas de certains saints, ce sont les ossements ou des objets qui nous convient à la mémoire.
Vers la fin du livre des Actes des apôtres (20, 17-38), Paul laisse aux anciens d’Ephèse – les « responsables », presbuteroi en grec, ce qui donne « prêtres » en français – un discours d’adieux poignant, où il les presse à la vigilance et à la générosité, à son exemple.
Il veut mener à bonne fin sa course et son témoignage envers l’Evangile de la grâce, ainsi qu’il l’a fait lui-même dans l’humilité et les larmes. Il ne s’est jamais dérobé à l’annonce du dessein de Dieu en faveur de la communauté qu’il avait fondée.
Il demande aux guides de l’Eglise de demeurer ses gardiens, au nom du sang du Christ, quand bien même de faux prophètes risquent de les soumettre à la tentation. Il confie tous les fidèles à la Parole de l’Esprit qui bâtit l’édifice du Corps du Christ et leur procure l’héritage du Père.
Sa principale consigne : venir en aide aux faibles et aux petits, parce qu’« il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (20,35). Quelle « relique », quelle perle que cette parole ! Alors tous éclatent en sanglots, parce qu’ils savent qu’ils ne verront plus son visage. Mais ils conservent dans leur cœur la pépite que l’apôtre leur laisse.