A Dieu, Maurice

A Dieu, Maurice

Maurice Schilliger, le papa de Marie-Agnès, membre de l’Equipe pastorale, est décédé le 25 décembre dernier. La messe d’enterrement, le 4 janvier à l’église de la Colombière, a rassemblé autour de la famille une foule nombreuse d’amis et de paroissiens. Hommage à un passionné de jardinage qui a beaucoup apporté à la paroisse.

Par Françoise Merlo
Photos : Paul Schilliger, Famille Schilliger
pages-4-7Maurice Schilliger est parti, appelé ailleurs comme il le disait, rejoindre celui qu’il aimait. Lors de ses funérailles, son fils François a rappelé les moments importants de sa vie. Né à Gland en 1924, Maurice Schilliger y fait sa scolarité. Passionné de jardinage dès l’enfance, très tôt il réalise un jardin alpin. C’est l’odeur de l’humus qui est à l’origine de sa vocation de jardinier horticulteur. «Adolescent, il est devenu travailleur tout en restant facétieux, a relevé François, un trait de caractère qu’il a conservé jusqu’à la fin de sa vie, pour la plus grande joie de ceux qui le rencontraient.»

Après l’école d’horticulture, la mobilisation et un séjour en Suisse alémanique, Maurice rentre à Gland. D’abord jardinier du domaine de Solveig, il devient producteur de semences maraîchères. Avec Monsieur Cholet, ils seront les premiers en Romandie à faire de la pomme de terre nouvelle.

Travail intense
En 1952, il rencontre Agnès. Ils se marient en 1954 et fondent une famille. Ils auront huit enfants. Débute alors une période de travail intense: Maurice achète un terrain pour y construire un Garden Centre, il ouvre un magasin, construit des serres; il est efficacement secondé par son épouse qui s’occupe en même temps de la famille et des employés, nourris, logés et blanchis. Le succès est au rendez-vous, mais le travail est harassant et laisse peu de temps libre. En dépit d’un emploi du temps très chargé, Maurice Schilliger est membre du Conseil communal de Gland pendant plus de vingt ans ainsi que du Conseil de paroisse.

«Nous gardons le souvenir d’un papa généreux, bon vivant, qui aimait bien manger et cuisiner, qui adorait les voyages et qui a pu, à sa retraite, profiter de la montagne et du golf et se remettre à la peinture et à la philatélie, passion qui l’a accompagné jusqu’à ses derniers jours, a rappelé François. Notre père avait une belle spiritualité, il avait la foi et se sentait profondément en paix. Il nous disait: « Dans ma vie, j’ai eu trois piliers: la foi, la famille et l’entreprise. » Il nous a appris que la vie, c’est 100% d’implication et 100% de lâcher-prise et de confiance. Nous sommes fiers aujourd’hui de pouvoir honorer sa mémoire.»

Une vie fructueuse
Membres de la paroisse de Nyon et environs, nous sommes une communauté qui fait mémoire. Rien de plus beau que de nous souvenir ensemble de ce qui faisait vivre un des nôtres, Maurice Schilliger, qui vient de nous quitter après 94 ans d’une vie active et fructueuse. Oui, de l’avis de toutes les personnes qui l’ont connu et fréquenté, sa vie a porté du fruit. Quoi de plus parlant pour un homme qui a fait de la nature l’élément essentiel de ses passions, de ses recherches et de son travail?

Cependant, ses passions et ses désirs étaient en lien profond avec sa vie de famille, façonnés par sa foi profonde. Une foi humble et discrète bien que visible et exprimée. Maurice Schilliger n’attendait pas du tout qu’on parle de lui ni qu’on l’encense.

Une foi solide
Par ces lignes, nous voulons remercier Dieu pour tout ce que les paroissiens ont reçu grâce à lui et Agnès. Chacun, avec ses charismes, a eu à cœur de servir Dieu et l’Eglise. Agnès me précise: «Maurice avait reçu une éducation chrétienne. Sa maman étant très croyante et il se souvient qu’ils allaient à la messe en famille en train». C’est d’ailleurs dans le cadre de la paroisse que Maurice l’a rencontrée.

«Bien que travaillant d’arrache-pied nous profitions, dit-elle, des vacances pour inculquer à nos enfants le goût du beau. Ils ont tous gardé le sens artistique et quand Maurice a pris sa retraite, il était très fier de pouvoir remettre l’entreprise à ses enfants…. et maintenant ses petits-enfants.  Fier qu’elle reste une entreprise familiale.»

Très attaché à son Eglise, Maurice fait une retraite chaque année avec Agnès. Sa confiance en Dieu lui permet de rester serein dans l’adversité. Dieu est son bâton, sa forteresse!

Engagé en Eglise
C’est comme vice-président du Conseil de paroisse de Nyon (à l’époque, le curé était président) que Maurice Schilliger conduit les réflexions autour du premier projet de construction de l’église de Nyon, à la rue Saint-Jean. Ce projet est primé, nous rappelle Joseph Kneip, reconnaissant d’avoir pu travailler avec Maurice Schilliger, «une personne très affable». Les paroissiens rejettent ce projet, désireux de garder leur église rue de la Colombière.

A la fin des années 1950, Maurice Schilliger s’investit aussi à Gland, son village natal, pour que l’on puisse participer à la messe, puis construire une chapelle. Avec l’abbé Haeffliger et Messieurs Blonay, Vercellin et Bertinotti, il se met à l’ouvrage. Les 250 catholiques de Gland sont convoqués avec ceux de Vich et de Coinsins pour former la communauté catholique de Gland. On achète la parcelle où s’élève aujourd’hui la chapelle de Gland. Celle-ci est construite et inaugurée en décembre 1973.

Maurice était un homme discret, serviable, généreux et paisible. Il était la bonté même, disent les personnes qui l’ont côtoyé. Soucieux de la vie paroissiale, il participait fidèlement aux assemblées. Il prônait un accueil chaleureux et sans jugement des prêtres en charge de la paroisse et souhaitait conserver la présence d’une communauté de religieuses à Nyon. Il a fréquenté le groupe de prière du Thabor ainsi que les rencontres de la Vie montante.

Témoignages

C’est encore à travers le témoignage de plusieurs paroissiens que nous pouvons prendre conscience du cadeau qu’était Maurice Schilliger et rendre grâce pour sa vie et pour  toutes les personnes qui, avec lui et comme lui, dans la discrétion, s’ajustent à la volonté de leur créateur.

Avant de livrer ces témoignages, nous exprimons notre reconnaissance pour toutes les fleurs coupées en bouquets, en gerbes ou en arrangements qui nous ont été offertes depuis plus de quarante ans chaque dimanche dans nos lieux de célébration. Maurice et Agnès nous ont donné de célébrer notre Dieu en beauté et cela continue grâce à l’accueil des personnes qui assurent aujourd’hui la direction de l’entreprise Schilliger. Merci aux enfants de Maurice et Agnès.

Maurice Schilliger nous a quittés pour rejoindre celui en qui il a toujours cru. Je me souviens de ce qu’il m’a dit lors de notre dernière entrevue chez lui voici quelques mois : « J’aurais voulu participer à la construction de la nouvelle église de Gland, mais mes forces diminuent ». Il avait ajouté : « Je n’ai pas peur de la mort, car je sais où je vais ». Quel extraordinaire témoignage de foi ! Je garderai le souvenir d’un homme plein de bonté, d’humilité, de modestie, de sérénité, de paix intérieure, au regard doux et malicieux.
Bernard Chevallay

Agnès et Maurice Schilliger ont fait partie  pendant de longues années d’un groupe de prière du Renouveau charismatique de l’Eglise catholique de Nyon et environs appelé Thabor. Dès qu’un groupe de la Vie montante a vu le jour à Nyon, grâce à Marie-Madeleine Schwab et sous l’égide de l’abbé Francis Polla, Maurice en a été un pilier très apprécié pour ses paroles de sagesse et sa spiritualité. C’est une génération d’anciens qui nous quitte, mais nous gardons leur souvenir précieusement dans nos cœurs et sommes reconnaissants de ce qu’ils nous ont apporté.
Ursula Barter-Hemmerich

A notre arrivée à Nyon, nous avons entendu parler de Maurice Schilliger, artisan horticulteur et conseiller de paroisse, lors des préludes à la décision de construire une nouvelle église. Par la suite, nous avons pu découvrir le chef d’entreprise et goûter de près sa bienveillance, sa disponibilité et le rayonnement de sa chaleur humaine. Puis nous nous sommes retrouvés dans un groupe de prière et là nous avons découvert sa foi gravée dans le roc. Une relation avec son créateur plus qu’un concept.
Il était bon de côtoyer un homme capable d’exprimer et de vivre ses convictions profondes sans fausse pudeur, bannissant tout jugement et bavardage inutile. Nous lui exprimons aussi notre reconnaissance pour son investissement personnel et son charisme de modérateur auprès des communautés de notre paroisse. Au revoir, Maurice, et merci.
Geneviève et Joseph Christe

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