Par François-Xavier Amherdt
Photo: DRDe notre patrimoine commun, venu de la Tradition ecclésiale et sociale, nous sommes invités à tirer à la fois du neuf et de l’ancien : nova et antiqua, pour reprendre le nom d’un chœur polyphonique de Sion, dans lequel j’ai eu la joie de chanter quinze ans, sous la direction du diacre permanent de Savièse Bernard Héritier. Ce dernier a d’ailleurs appliqué cette maxime du premier évangile en fondant la Maîtrise de la cathédrale de Sion et en donnant une nouvelle jeunesse musicale à ce haut lieu classique.
« Tirer de notre trésor du nouveau et du vieux », comme le propriétaire mis en scène par Matthieu au terme du discours sur les paraboles (13, 52), c’est devenir disciple du Royaume des cieux, mettre la parole en pratique et construire sur du solide (cf. Matthieu 7, 24-27, à la fin du discours sur la montagne). Ce devrait être notre devise biblique, en cette rentrée pastorale à la saveur particulière. Tout bousculer, modifier, révolutionner, après ce que nous avons vécu, puisque « tout fout le camp », disent certains ? « Réinventer l’Eglise », puisque tout le monde ne fait que parler d’un univers post-Covid différent, dans tous les secteurs de l’économie et de la politique ?
Avec Jésus Epoux, le vin des noces est toujours nouveau (cf. Matthieu 9, 14-17). C’est le nectar de l’amour qui nous vient à travers les âges. Mais il exige sans cesse des outres nouvelles, comme lui-même l’a montré en transformant les pratiques de la Loi ancienne pour les mettre au service de l’être humain : le sabbat fait pour l’homme, et non le contraire ; le jeûne pour le bien-être de l’homme, et non pour l’asservir. Le pape François nous convie avec enthousiasme à dépasser le « on a toujours fait comme cela », dans son exhortation Evangelii gaudium (no 33). Nous n’avons pas à trouver un « Evangile inédit », mais à poursuivre l’élan de la nouvelle évangélisation, voulue déjà par Jean-Paul II, dans le courage, la solidarité, l’intériorité, l’humilité et la conscience de notre vulnérabilité.