Amours en Eglise

Amours en Eglise
Marie et Didier vont se marier en 2020.

Trois couples, où l’un des conjoints au moins est divorcé et remarié, racontent leur parcours pour trouver une place en Eglise. Entre accompagnement et incompréhension, ils évoquent une institution d’où ils se sentent parfois exclus, «mais qui évolue».

Par Bernard Hallet
Photos: B. Hallet, Ciric
« J’aurais aimé porter une robe blanche et célébrer mon mariage à l’église », confie Michèle*. Alain* étant divorcé, cela n’a pas été possible. Un prêtre a béni leur union en présence des proches et des amis. « Cela n’a rien changé à ma foi. J’ai fait différemment, voilà tout. Mais il était important qu’il y ait quelque chose. »

Le prêtre leur avait expliqué leur situation par rapport à l’Eglise. Michèle et Alain n’ont pas essayé de changer les choses. « Les prêtres font ce qu’ils peuvent avec le droit canon. » Ils se souviennent d’une belle fête. Ils sont mariés depuis 21 ans.

Quelle place dans l’Eglise pour les couples complexes ?

Bien accompagnés

Une rencontre peut changer du tout au tout le rapport très sensible qu’ont ces couples dit « irréguliers » avec l’Eglise. Michèle reconnaît avoir eu une certaine appréhension lors de la discussion avec le prêtre pour envisager leur union. « Nous avons eu affaire à une personne à l’écoute et ouverte. » « S’il nous avait refusé une bénédiction, je ne sais pas comment nous aurions réagi », ajoute Alain. Les deux Valaisans s’estiment chanceux d’avoir été bien accompagnés. 

Dominique ne peut pas en dire autant. Au terme d’une union de vingt ans, qui a débouché sur un divorce, elle a rencontré un prêtre. « Il n’a pas trouvé les mots pour m’apaiser. » 

Elevée dans la foi, cette Jurassienne d’origine culpabilise d’avoir rompu un sacrement. Elle accordait en effet « une valeur immense au mariage ». Un rendez-vous avec un autre curé la plonge dans la détresse : « Il n’a pas du tout entendu ma souffrance. Il a été monstrueux. » Un contact avec une religieuse a ensuite atténué son amertume. 

Cette dernière l’a orientée vers un prêtre auprès duquel elle a trouvé de la sollicitude. 

Elle rencontre Philippe en 2000. « Pour nous c’était une évidence, le chemin continuerait ensemble », affirme-t-il. Lui aussi est divorcé mais sa situation vis-à-vis de l’Eglise ne l’affecte pas. Il n’avait plus mis les pieds à la messe depuis l’âge de 18 ans, même s’il a gardé la foi. Il y accompagne désormais sa femme avec plaisir et librement.

Malgré la volonté du couple de réunir quelques proches, le prêtre qui les accompagne accepte de bénir leur union mais, par souci de discrétion, en toute simplicité, sans officialité ni invités. La bénédiction n’aura finalement pas lieu. « Il ne fallait pas s’imaginer que ce serait un « deuxième » premier mariage. »

« Humiliée et blessée »

«Beaucoup de gens sont blessés par l’institution », affirme pour sa part Marie, qui s’est sentie humiliée, lorsqu’en 2015, un prêtre lui refuse la confession au motif qu’elle est deux fois divorcée civilement. En 2017, alors qu’elle était en retraite spirituelle, on lui refuse la confession et la communion. Vient la révolte. 

Elle a attendu un an avant d’en parler à un religieux. « Il a accusé le coup. » Le sujet est sensible, la blessure profonde. « L’Eglise ne vient pas vers les gens qui ne sont pas « dans les clous », alors ils se détournent d’Elle. Avec mes deux mariages, je me sens proche de la Samaritaine. » Elle estime que c’est une responsabilité de l’Eglise et de tous ses membres de faire preuve de miséricorde et de témoigner du Christ.

Le regard des autres

« Je continue à m’inquiéter du regard des autres lorsque je vais communier », reconnaît Dominique. Entre le Jura, le Valais et le canton de Vaud, avec Philippe, ils sont amenés à se déplacer et se trouvent rarement deux fois de suite dans la même église.
Ce qui les arrange. Outre la discrétion, ils recherchent également de belles célébrations. 

Pendant sept ans, Michèle et Alain sont allés à la messe dans le village voisin. « Par souci d’anonymat. » Ils ont préféré éviter l’église du village où ils habitent. « On nous aurait jugé si nous nous étions trouvés devant et que nous étions allés communier. J’en aurais sûrement fait autant », admet Alain. Ils sont revenus au village lorsque leur fils a commencé la catéchèse. Ils n’ont jamais essuyé de reproche de la part de la communauté.

Trop de pression

« J’étais profondément blessée et Didier m’a redonné confiance en l’amour humain », enchaîne Marie, qui va se marier avec lui en 2020, après un long cheminement. « Si je suis restée dans l’Eglise, malgré le manque de compassion de certains prêtres et un dogme peu centré sur l’Evangile, c’est uniquement parce que j’ai fait l’expérience de l’Amour du Christ. Ce ne sont ni le dogme ni la morale qui m’ont ramenée à la foi, mais l’amour de Dieu. »

Marie pense que les prêtres devraient oser le « non » à des couples qu’ils n’estiment pas prêts à une union devant Dieu. Selon elle, beaucoup passent devant le curé par tradition plus que par conviction religieuse.

La foi malgré tout

« Je me suis marié à l’église. Il y a quarante ans, on ne faisait pas autrement », coroborre Philippe. Dominique a connu son futur mari à l’âge de 14 ans. Elle a souffert de ce mot « divorcée » et s’est sentie stigmatisée. Elle serait heureuse de rendre service en paroisse, « mais après m’être assurée que je serais bien acceptée ». Elle a malgré tout gardé la foi. 

Depuis 2005, Alain et Michèle peuvent à nouveau communier et se confesser. L’accompagnement a porté ses fruits. Le curé lui a proposé le poste de sacristain. De son côté, elle s’est beaucoup impliquée dans le parcours de son fils, chante dans la chorale de la paroisse et fait parfois des lectures. 

Ecoute et compassion

Ils saluent l’initiative de Mgr Jean-Marie Lovey. L’évêque de Sion a en effet invité en septembre dernier des couples divorcés et remariés pour un échange. Une première dans le diocèse. Tous, l’évêque en tête, ont été surpris par les prises de parole. 

Mgr Lovey a rappelé la ligne de l’Eglise concernant les couples divorcés et remariés (voir encadré ci-contre). 

« Il a été extrêmement humble et a fait preuve d’une grande délicatesse. Nous avons eu de l’écoute et de la compassion », détaille Marie. Dominique a été étonnée : « On a réalisé que nous n’étions pas les seuls dans ce cas. »

Les uns et les autres reconnaissent que si l’Eglise a un peu évolué sur le sujet… avec la société, l’institution doit être moins dogmatique et plus à l’écoute. Ils comprennent la situation délicate des prêtres, entre miséricorde et dogme. « J’ai redécouvert la foi et je suis revenu à l’Eglise grâce à Marie », conclut Didier. 

*Prénoms fictifs

Mgr Jean-Marie Lovey: «L’accompagnement individuel doit être attentif»

Propos recueillis par Bernard Hallet
Photo: Bernard Hallet

Qu’en est-il exactement du mariage à l’église ?
Le droit de l’Eglise ne reconnaît qu’une forme de mariage valide entre baptisés : le mariage religieux, sacramentel, entre un homme et une femme, qui constitue une alliance durable, ouverte à la vie et dans la fidélité. C’est en tout cas l’objectif. Concrètement dans l‘histoire, les gens inscrivent leur vie de couple plus ou moins dans cette ligne.

Qu’est-ce qu’être divorcé et remarié implique concrètement en Eglise?
Il faut distinguer les personnes divorcées des personnes divorcées et remariées. Il y a une confusion systématique : on pense que les personnes divorcées sont excommuniées et n’ont donc plus accès à l’eucharistie. C’est faux.

Les personnes divorcées-remariées sont objectivement dans une situation irrégulière. Cela est un fait découlant du droit et non un jugement de valeur. Les sacrements sont des signes. Le mariage sacramentel, communion entre l’homme et la femme, est un signe qui renvoie à la communion entre Dieu et l’humanité. Ce dernier lien est indéfectible. Si un mariage est brisé par un divorce, il n’est plus adéquat à signifier une communion indéfectible.  L’eucharistie a aussi sa dimension de signe de communion, d’unité et d’alliance avec le Christ. Des personnes en situation de rupture, de division et de séparation poseraient un geste contradictoire en allant communier. Voilà pourquoi ce geste-là, sur le plan du droit, n’est pas possible à une personne divorcée et remariée.

Quelque chose de semblable concerne le sacrement du pardon. Le péché est une rupture d’alliance. La confession comporte la décision de renouer avec une alliance rompue et non pas de rester dans une alliance seconde, en contradiction avec le point de départ. Pour ne pas faire mentir le geste de l’absolution, le sacrement n’est pas, objectivement, accessible aux personnes divorcées et remariées. Mais attention ! Ce regard objectif, juridique ne dit pas le tout de la vie et surtout, dans le fond, ne résout pas grand-chose. Parce que la personne qui est dans cette situation de remariage et qui a toute sa liberté et son honnêteté intérieure souhaite parfois renouer – il y a une cassure humaine mais pas forcément une cassure avec le Christ – et nourrir ce lien de l’eucharistie et de la demande de pardon. Et puis se trouver divorcé-remarié est-ce une situation de péché permanent ?  C’est tout l’enjeu de l’accompagnement spirituel.

Tant que la norme ecclésiale reste à ce niveau, je pense que l’accompagnement individuel doit être attentif et permettre que des personnes ou des couples puissent vivre la démarche et aller, comme le dit Amoris Laetitia, jusqu’à la réception du sacrement. On peut souhaiter que cette norme évolue. Et – faut-il le préciser ? – le sacrement du mariage n’est pas non plus accessible aux personnes divorcées qui souhaitent se remarier.

Vous aviez dit en 2017 que l’accueil devait précéder tout jugement. Beaucoup de couples ressentent exactement l’inverse de la part de l’Eglise, et parfois de la communauté.
Cette question est tellement à fleur de peau puisque les gens s’investissent à fond dans une union ! Je comprends leur sentiment. Dans le cas où cela se passe mal, les dégâts humains et psychologiques sont si profonds qu’il ne faut pas ajouter de blessures. Il faut absolument distinguer ce qui est de l’ordre de l’objectif de ce qui est de l’ordre de la relation personnelle et subjective. Quand un mariage casse, c’est objectivement un drame et un échec. Indépendamment de tout jugement de valeur sur les personnes.

Des gens qui se sont engagés en toute connaissance de cause et en toute sincérité en espérant que leur union tienne et qui constatent que ce n’est pas le cas, doivent bien reconnaître l’échec. Ce mot désigne l’objectivité de la situation qui n’a pas tenu la promesse de départ. Cela ne désigne en rien la culpabilité ou la responsabilité de l’un ou l’autre ou des deux conjoints.

Objectivement, il y a des termes qu’il faut pouvoir employer pour désigner quelque chose de précis. Il y a ensuite toute la dimension d’accompagnement personnel qui doit être mise en place et qui doit primer sur le jugement. Il ne s’agit pas de juger mais d’accompagner et de comprendre. C’est pour cette raison que lorsqu’on parle de couples en situation dite «irrégulière», c’est objectif, ce n’est en aucun cas un jugement de valeur. La règle c’est que le mariage tienne. Dans le cas contraire, le couple est en dehors de la règle comme le joueur qui se trouve «hors-jeu». Ce n’est pas une faute morale.

Vous aviez évoqué en 2017 la formation des prêtres à l’accompagnement des couples. Qu’en est-il ?
Rien de spécifique n’est pour l’instant mis en place pour que des prêtres soient formés à l’accompagnement des couples. Il y a une sensibilisation d’autant plus large que je crois que beaucoup de prêtres prennent conscience que c’est la réalité d’un certain nombre de paroissiens et ils se rendent compte de la nécessité de s’intéresser à l’accompagnement. Un signe : dans les visites pastorales que j’ai pu effectuer, à trois endroits les agents pastoraux, prêtres et laïcs, ont prévu des rencontres entre des couples blessés et l’évêque. Il y a cette sensibilité à faire quelque chose pour que ces couples ne soient pas marginalisés.

Les couples présents à la rencontre du 1er septembre 2018, ont été recontactés et conviés à une rencontre avec l’abbé Vincent Lafargue, l’aumônier des Equipes Notre-Dame du secteur Valais. L’idée est de lancer une équipe “Reliance“, constituée de couples divorcés et remariés. Trois couples remariés sont intéressés et un quatrième couple est d’accord de les accompagner. Rien n’est encore décidé.

Quelle démarche doivent entreprendre les couples qui souhaitent un accompagnement pour rester en contact avec l’Eglise ?
Il n’y a pas de démarche particulière à effectuer. Ils doivent prendre contact avec le prêtre qu’ils connaissent, le curé de la paroisse. Beaucoup de prêtres font de l’accompagnement de couples dans ces situations particulières, indépendamment et bien avant Amoris Laetitia. Des prêtres n’ont pas attendu l’exhortation consécutive au synode sur la famille de 2015 pour effectuer cet accompagnement.

Je ne veux porter aucun jugement sur l‘accompagnement d’avant Amoris Laetitia. Sans doute cette exhortation apostolique a-t-elle cadré de façon plus claire les types d’accompagnement.

Beaucoup de prêtres accompagnaient et l’ont fait généreusement, en toute conscience et très bien avec plutôt un a prioride totale ouverture. Mais lisez attentivement Amoris Laetitia : l’exhortation met l’accent sur l’exigence du discernement et de l’accompagnement. Cela ne signifie pas, je le redis, «tous feux au vert». L’accompagnant doit prendre en compte une histoire des personnes, un couple et le réseau de relations de chaque conjoint, les enfants et les familles.

Certains se sont sentis humiliés lorsqu’ils ont évoqué leur situation conjugale lors d’un contact avec un prêtre et qu’on leur a refusé la confession et la communion.
Dans un état de blessure humaine, si on vient demander du secours, un appui et qu’on se voit mis sur la touche, je comprends vraiment que la personne puisse se sentir blessée de ne pas être accueillie. Je pense qu’une partie importante de l’accompagnement consiste à accompagner sans dire a priorique l’on est dans un état objectif de rupture d’alliance et donc «on ne peut rien pour vous» ni l’inverse, où tout le monde est le bienvenu sans aucun discernement. C’est une situation délicate. L’accompagnement consiste à éclairer la conscience des gens et non pas à prendre des décisions. Lorsqu’on signifie à quelqu’un : «Non je ne peux pas te recevoir dans le sacrement de pénitence ou de l’eucharistie», on prend une décision à sa place. Ce n’est pas de l’accompagnement pour que la personne, en conscience et en liberté intérieure, puisse se dire : «j’accueille en toute liberté cette limite momentanée qui m’est mise» ou bien : «Je comprends que je puisse intégralement participer à la vie de l’Eglise, y compris sacramentelle.»

Vous avez dit: «on s’est focalisés sur l’eucharistie, il y a beaucoup d’autres choses à vivre en Eglise pour les couples remariés.» A quoi pensez-vous ?
Tout baptisé nourrit sa foi non seulement de l’eucharistie mais aussi de la vie communautaire et de la Parole de Dieu. Il faut regarder dans cette direction. Qu’est-ce que la vie communautaire peut apporter à un couple divorcé et remarié ? Ou comment un couple peut-il s’intégrer dans la vie de la communauté locale, indépendamment de la participation à la communion ? Il y a des pistes importantes. La Parole de Dieu est très nourrissante. Comment se fait-il qu’on focalise tout sur l’eucharistie et si peu sur l’Evangile ? Qui reste un lieu de nourriture spirituelle et reste accessible à tous. Je pense à des cours bibliques, à une année pastorale avec des lectures d’un Evangile en compagnie de couples ou encore la lectio divina. Dieu sait combien de personnes ont retrouvé l’accès au Christ et à l’Eglise à travers la lectio divina ! Cela se vit dans beaucoup d’endroits et fait partie de l’accompagnement que l’on peut offrir. Beaucoup ne le savent pas.

Vous parlez de l’intégration dans la communauté. Parfois le jugement vient de la communauté. C’est très douloureux.
Il faut absolument éviter ce genre de jugement. La dernière des lettres anonymes que j’ai reçue aborde ces questions. Quelqu’un me dit à quel point il est scandalisé de voir des personnes distribuer la communion à des gens divorcés ou remariés. C’est un jugement sur des personnes impliquées dans un service de communauté et qui ont chacune leur histoire, pas forcément lisses ni parfaites. Qui sommes-nous pour juger le cœur des gens ?

Avez-vous été surpris par le nombre de personnes qui sont venues à la rencontre que vous avez organisée en septembre 2018 ?
Une belle surprise. Une quarantaine de personnes étaient présentes. Majoritairement des couples. Une deuxième surprise a été de voir le côté apaisé et serein de tous ceux qui se sont exprimés par rapport à ce qui a été monté en épingle sur les réseaux sociaux en ce qui concernait l’appellation de couples dits en situation «irrégulière». Le terme avait choqué un certain nombre de personnes. Voulant clarifier la situation, j’en ai parlé avec le groupe. Personne n’en a rajouté. Une personne présente a donné la clé de lecture en disant que si l’on parlait de situation «irrégulière», c’est parce qu’il y avait une règle.

La souffrance des gens est bien partagée. Je l’ai vu le 1erseptembre dernier. Une personne s’est exprimée ouvertement, libérant la parole de beaucoup qui se sont exprimés sur leur souffrance, sur leur sentiment d’être rejeté, souffrance de la part des familles où s’expriment des objections très fortes. Les histoires sont très personnelles, y compris dans la reconstruction du couple mais le sentiment d’être rejeté est largement prédominent. Certains couples se sont remariés il y a 20 ou 30 ans avec enfants et même petits-enfants et ont établi une structure de vie et qui a du sens tout de même!

On ne peut pas ne pas prendre en compte ces situations dans notre regard sur le couple lui-même dans son chemin spirituel.

Nous avons eu à faire à plusieurs situations : des couples divorcés et remariés de longue date et toujours engagés en Eglise. Des gens qui ont gardé un lien fort avec leur paroisse. Des couples ont tout quitté, tout abandonné et attendaient une ouverture et se sont réjouis de cette invitation. Pour la plupart, les gens attendent la possibilité de communier, c’est la plus grande attente exprimée. Si c’est perçu comme la seule manière d’être chrétien dans le monde d’aujourd’hui : aller à la messe et communier, le reste n’ayant pas d’importance, on risque de se trouver en porte-à-faux.

Lorsque vous rencontrez des couples remariés, que vous disent-ils ?
De manière assez unanime, ils ont une réaction d’incompréhension. Nous devons entendre que les gens ne comprennent pas. Ce qui ne simplifie rien dans la pastorale. Si les gens ne comprennent pas, à quoi bon exprimer des choses incompréhensibles ? A quoi bon continuer de bloquer les situations incompréhensibles ? Il faut aborder cette situation par un autre biais. Pastoralement, nous n’avons pas le choix. Parce que la pastorale est au service de la vie. Si nous sommes dans une situation de blocage, nous ne sommes pas dans l’élan et la dynamique de la pastorale. Cela pose une question très lourde et très difficile, pour les pasteurs, de l’accompagnement qui est au centre et au cœur de notre ministère.

Souvent les gens ont l’impression de se heurter à un mur.
Deux personnes en couple, chacune en instance de divorce, me disaient au sujet de la communion à laquelle ils aspirent : «Nous avons le sentiment d’être à un feu rouge et on attend qu’il passe au vert. L’élan est là, le moteur tourne.» C’est une belle image, il y a en effet quelque chose de cet ordre-là. Ils ont l’impression de se heurter à une impossibilité, alors que tout semble en place pour que ce soit possible. Comment passer au vert ? Faut-il sans discernement mettre tous les signaux au vert ? Ce serait l’anarchie. Comment accompagner ? Le critère du temps est important. Lorsque les personnes ont fait un long chemin de discernement et que le feu est toujours au rouge, on peut comprendre qu’il y ait une réelle incompréhension.

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