Apocryphe

Apocryphe
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat de Sion (VS), décembre 2019

Par le chanoine Lionel Girard
Photo: Chanoine Josef Sarbach, archiviste du chapitre de la Cathédrale de Sion
Apocryphe, voici un adjectif rare qui paraît presque inquiétant! Pourtant son étymologie désigne simplement quelque chose de caché. Or à l’ère de la transparence forcenée, tout ce qui est caché revêt une certaine suspicion voire un intérêt notoire, tant il semble chargé d’un trésor mystérieux dont nous serions injustement exclus.

Quand des savants ont voulu publier l’ensemble des textes antiques soigneusement recopiés par les moines durant l’Antiquité tardive et tout le Moyen Age et précieusement conservés pendant des siècles dans leurs bibliothèques, leur surprise fut grande de relever nombre d’évangiles, d’épîtres, d’apocalypses et autres récits semblables à ceux connus dans nos Bibles sans qu’ils y apparaissent.

Comme toujours dans pareil cas, certains lecteurs ont crié au complot, déclarant que l’Eglise avait choisi arbitrairement des textes consensuels, écartant donc tous les autres, même quand ils étaient attribués à certains apôtres bien connus.

Rencontre des saints Anne et Joachim, parents de la Vierge Marie, à la Porte d’Or d’après le protévangile selon saint Jacques (IIe siècle). Illustration : MISSALE SPECIALE SEDUNENSE, 1439, ACS, Ms 19, f. 119v.

Ce corpus d’écrits apocryphes a donc alimenté la défiance des sceptiques qui refusent de recevoir le trésor de la tradition de l’Eglise qui, par prudence vis-à-vis de la vérité qu’elle transmet, a dû exclure du canon biblique ces récits fantaisistes très tardifs et manifestement non authentiques.

En définitive, la question soulevée par ce thème met l’accent sur notre lien ecclésial qui, à travers notre rapport à l’Ecriture indissociable de sa tradition vivante, fait de nous les héritiers du véritable trésor qu’est Jésus-Christ, unique Lumière des peuples et Rédempteur.

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