C’est la fête

C’est la fête

Par Pierre Moser
Photo: DRJuin est traditionnellement synonyme de fête paroissiale à Saint-Joseph. La fête ? Mais quelle fête ? Une fête païenne célébrée par une communauté d’Eglise, c’est assez surprenant. Pas tant que cela. Noël, l’Epiphanie, le Mercredi des cendres, la Saint-Jean pour n’en citer que quelques-unes sont toutes des célébrations païennes à l’origine. Le monde n’ayant pas commencé avec la chrétienté, il a fallu compter avec les traditions existantes. Ainsi, Noël a remplacé la fête du solstice d’hiver. Joli symbole que de choisir la date à laquelle le soleil, après avoir décliné pendant 6 mois, vainc la nuit pour recommencer à croître. Les sources d’influence sont multiples : les saintes écritures par exemple sont à l’origine de la Saint-Jean, le 24 juin, anciennement date du solstice d’été (Jn 3 : 30). Les feux de la Saint-Jean sont également une réminiscence de fêtes païennes. D’autres exemples de récupération, pardon, de christianisation ? La Toussaint pardi : une des plus grandes fêtes païennes qui célébrait, pour les Celtes en tout cas, le dernier jour de l’année, suivi du jour de l’an : Samhain. Les Irlandais émigrés en masse aux Etats-Unis lors de la grande famine du milieu du XIXe siècle, ont apporté avec eux leurs légendes, et en Amérique, Samhain est devenu Halloween. Cette Toussaint permettait aux croyants de s’attacher aux saints martyrs qui les protégeaient contre les esprits et autres fantômes. On pourrait multiplier ces exemples à l’infini car ils sont tous les éléments de notre culture judéo-chrétienne. La laïcité n’a d’avenir, dans ce contexte, que si elle accepte de se baser sur ce passé. Eh oui, le révisionnisme a aussi des adeptes dans nos sociétés « païennes ».

Plus modeste et certainement plus proche de nous, à l’occasion des trois années marquant le jubilé du 150e de l’église, nous vous proposons de prendre possession de la rue Petit-Senn. 2019 est l’année de clôture de ce jubilé, mais également l’année du jubilé de la consécration de notre église. Faire la fête est une manière de faire mémoire du siècle d’histoire de ce bâtiment. De sa consécration par l’évêque du lieu, Mgr Mermillod, qui deviendra cardinal le 23 juin 1890 à l’inauguration des vitraux du transept le 18 mai 2014, en passant par la confiscation du bâtiment par les forces gouvernementales de l’époque (Kulturkampf), cette histoire est riche en rebondissement. Vous aurez d’ailleurs l’opportunité de le constater lors de la sortie de la publication jubilaire cet automne. Quant au programme de la fête paroissiale de cette année, un repas suivra la messe de 11 heures accompagnée par le chœur-mixte. Ce repas vous sera servi dans la rue Petit-Senn, bloquée pour l’occasion. Vos entrées et desserts seront, comme chaque année, les bienvenus. En espérant que vous aurez le temps de lire ceci avant le 16 juin 2019…

Wordpress Social Share Plugin powered by Ultimatelysocial
LinkedIn
Share
WhatsApp