Christus Vivit: l’éclairage

Christus Vivit: l’éclairage

Après nous être penchés sur le cœur de Christus Vivit dans le dernier numéro, ce troisième volet de notre éclairage sur l’exhortation apostolique nous propose de nous concentrer sur les troisième et cinquième chapitres du texte. Par Paul Salles
Photo: Fri-soul

L’aujourd’hui de Dieu
Parce que la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité est appelée à rejoindre chacun là où il en est, il était bon que le synode se penche sur la réalité actuelle des jeunes : quel est ce monde dans lequel vivent les jeunes ? à quelles réalités sont-ils confrontés ? Il est ainsi relevé que même si l’on peut observer une certaine mondialisation, les réalités sont très diverses selon les pays et les situations dans lesquelles les jeunes vivent. Le pape rappelle aussi qu’il faut se laisser rejoindre par les joies, mais aussi par les souffrances des jeunes à travers le monde, confrontés aux problèmes des guerres, de la violence, de la pauvreté… 

Le pape François retient néanmoins trois thèmes qui ont marqué le synode. Premièrement, il relève le fait que le monde contemporain est un monde numérique, qui façonne en profondeur jusqu’à nos manières de communiquer, de penser et de vivre. Ce changement de paradigme ne peut être ignoré. Il est porteur de nouvelles opportunités formidables, mais aussi de dangers que l’on ne connaissait pas il y a encore quelques années. Vient ensuite le phénomène migratoire qui marque encore et toujours l’histoire de l’humanité et donc des jeunes. Avec lui, son flot de violences, de guerres et de souffrances que les chrétiens sont appelés à rejoindre. Dernier point relevé dans ce chapitre, celui des abus dans l’Église, qu’ils soient sexuels ou non. Exprimant sa honte et son repentir pour les péchés de ses membres, le pape affirme que « ce moment difficile, avec l’aide précieuse des jeunes, peut véritablement être l’occasion d’une réforme de portée historique pour déboucher sur une nouvelle Pentecôte et inaugurer une étape de purification et de changement qui confère à l’Église une nouvelle jeunesse ». (CV 102)

Chemins de jeunesse
Ce cinquième chapitre est une véritable ode à la jeunesse. Non pas que François idéalise les jeunes, mais il manifeste plutôt un émerveillement devant cette période passionnante de l’existence humaine. On sent ici le cœur paternel, toute l’expérience de celui qui se fait un peu le grand-père de la jeunesse du monde. En effet, la jeunesse est décrite comme le temps des rêves, mais aussi comme une période d’anxiété devant la découverte de la responsabilité et des choix à poser. Cette peur, le pape appelle à la sanctifier en la confiant à Jésus qui peut la remplir d’une espérance dépassant la pourtant très belle insouciance de la jeunesse. François invite les jeunes à ne pas se laisser paralyser par les choix à faire ni à se laisser endormir par les apparentes sécurités de ce monde. On retrouve ici des thèmes déjà abordés : « Jeunes, ne renoncez pas au meilleur de votre jeunesse, ne regardez pas la vie à partir d’un balcon. Ne confondez pas le bonheur avec un divan et ne vivez pas toute votre vie derrière un écran. Ne devenez pas le triste spectacle d’un véhicule abandonné. Ne soyez pas des voitures stationnées. Il vaut mieux que vous laissiez germer les rêves et que vous preniez des décisions. Prenez des risques, même si vous vous trompez. […] Ouvrez la porte de la cage et sortez voler ! S’il vous plaît, ne prenez pas votre retraite avant l’heure ! » (CV 143)

À ces défis de la jeunesse, le pape invite à joindre l’amitié avec le Christ : « Tu ne connaîtras pas la véritable plénitude d’être jeune, si tu ne rencontres pas chaque jour le grand ami, si tu ne vis pas dans l’amitié de Jésus. » (CV 150) De cette façon, chaque jeune grandira, et s’épanouira dans une authentique sainteté et pourra être ainsi dans le monde un ferment de fraternité, de réconciliation. Le fruit d’une véritable vie spirituelle se déploiera dans l’engagement social fort et constant au service du bien commun et de l’avènement du Royaume de Dieu. Cet engagement social est également inséparable de l’annonce de l’Évangile. Le Seigneur nous veut tous missionnaires, témoins de la résurrection. Le pape encourage les jeunes à faire l’expérience de la joie de la mission dans nos différents milieux de vie afin qu’avec saint Paul, nous puissions dire : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile. » (1 Co 9, 16)

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