
Par le Frère Nicolas-Jean Porret, dominicain | Photo : DR
Depuis 1959 la paroisse Saint-Paul de Grange-Canal est desservie par les frères dominicains. Leur couvent, attenant à l’église, est sous le double patronage de saint Dominique et de saint Pierre-Martyr. Saint Dominique est le fondateur des dominicains en 1215. Mais qui était saint Pierre-Martyr ? Egalement dominicain, ce Pierre reçut l’habit des prêcheurs, vers 1220, de saint Dominique lui-même. Fait insolite pour un futur dominicain, la famille de Pierre, originaire de Vérone, était cathare ! Pourtant, dès son enfance, Pierre était mystérieusement attaché au Credo de la foi catholique. Devenu dominicain et prédicateur zélé, il était craint par les cathares dont il connaissait bien les arguments. Au point qu’il suscita leur haine meurtrière. Frappé à la tête par l’un d’eux, dans sa brève agonie, il eut le temps de signer sur le sol, de son doigt ensanglanté : Credo. Tout était dit : sa foi catholique exprimée dans le Credo, Pierre en témoignait jusqu’au sang du martyre.
« Credo : je crois »… Je crois quoi ? « Credo in unum Deum : je crois en un seul Dieu… » Pierre de Vérone a attesté par sa vie et son martyre la foi en « un seul » Dieu. « Dieu un et unique » : cela diffère de la position des cathares : en effet, ces hérétiques étaient dualistes, manichéens, ils attribuaient au Dieu chrétien la création de l’esprit humain, mais au diable la création de la matière et des corps.
Quand nous professons, fidèles au Symbole de Nicée-Constantinople, la foi en un seul Dieu, créateur du Ciel et de la terre, nous reconnaissons que tout vient de lui, le monde du Ciel (spirituel) et le monde de la terre (matériel, corporel). Le mal n’est pas dans la matière, mais dans l’esprit qui ne confesse pas le Dieu bon, unique, « le Père des lumières de qui vient tout don parfait » (cf. Jc 1, 16-17).