Dans l′intimité

Dans l′intimité

Par le chanoine Calixte dubosson
Photo: Jean-Claude Gadmer
« Selon son désir le dernier adieu a eu lieu dans l’intimité de la famille. » Voici une phrase que l’on voit de plus en plus apparaître sur les faire-parts de décès. Si l’on veut jauger l’évolution des mentalités dans nos sociétés dites modernes, il n’y a pas meilleur endroit que les annonces nécrologiques. Jugez plutôt : une famille choisit la crémation, tout le monde suit à 90 %, l’une choisit les visites libres, tout le monde suit à 95 %, l’une met le nom des défunts dans les faire-parts, presque tout le monde se croit obligé d’en faire de même, l’une choisit l’intimité, on en est bientôt à 50 %, et déjà apparaissent ça et là les remerciements à l’Association Exit pour son aide au suicide. 

Que retirer de ce constat ? Au moins cela : en voulant s’affranchir des conformismes d’hier, on tombe dans d’autres, ceux que je viens de citer. C’était mieux avant ? Peut-être que non, mais je pose la question : quand donc les individus et les familles comprendront-ils que ce n’est pas seulement un de ses membres qui s’en va, mais aussi et surtout un membre d’une communauté, d’un village, d’un quartier, à qui on refuse la possibilité de dire au revoir en empêchant des rites séculaires tels que les honneurs ?

Un phénomène aussi nouveau que rapide s’est fait jour dans la manière de célébrer le départ de nos défunts : ce sont les cérémonies dans l’intimité. Mode passagère ou signe de l’évolution des mentalités qui va toujours plus vers l’éclosion d’un individu qui décide de tout jusqu’au dernier souffle ?

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