Découvrons notre église paroissiale (suite)

Après la contemplation du Christ crucifié de Boular présenté récemment dans nos colonnes, approchons-nous du maître-autel, de style baroque de la fin du XVIIe siècle.

Marcel Comby avec Fabienne Seydoux | Photos : DR

Il présentait à l’origine un aspect principalement bicolore : noir et gris, pour imiter vraisemblablement la pierre de Saint-Triphon (matériau utilisé pour les portails) avec d’importantes parties dorées. Son aspect actuel date de 1931, lorsque le retable a été entièrement repeint. 

En raison de sa dimension et de sa richesse décorative, il attire spontanément le regard du visiteur qui entre dans cette église. Il est constitué de trois éléments de mobilier. D’abord l’autel principal (on le dit « principal » par opposition aux deux autels latéraux qui se trouvent de part et d’autre du chœur). Deuxième élément juste au-dessus, le tabernacle se présente comme une petite armoire où sont conservées les hosties consacrées. Une petite lumière rouge brille en permanence, elle indique la présence du Christ dans le « Pain de Vie ». Le tabernacle est couronné par la représentation du Christ comme Agneau vainqueur, qui porte les emblèmes de sa victoire sur la mort. Troisième élément, le retable. Il s’agit d’une méditation sur le mystère du Christ. Nous voyons au centre le tableau de la Visitation du peintre biennois Théophile Robert (1879-1954) qui, en 1933, a remplacé celui peint vers 1680-1690. Il évoque la très belle scène de la « Visitation » que nous rapporte l’Evangile selon saint Luc : Marie, enceinte de Jésus, rend visite à sa vieille cousine Elisabeth, enceinte elle aussi, de Jean le Baptiste. Elisabeth salue en Marie, la « Mère de son Seigneur ».

Il est bon de se souvenir que cette église a de tout temps été dédiée à la Vierge Marie. D’abord, elle s’appelait Sainte Marie d’Octodure, puis en 1420, Notre-Dame-des-Champs, en référence à la modeste agglomération rurale qui l’entourait à l’époque, et ce, jusqu’en 1575, où elle prit définitivement le nom de « Notre-Dame de la Visitation ».

De part et d’autre du maître-autel, se trouvent deux statues. D’un côté, Charlemagne, qui en raison d’une légende aurait confié le comté du Valais au premier évêque du Valais, saint Théodule ; mais en réalité Charlemagne a vécu bien après Théodule et cette légende a perduré pendant des siècles pour renforcer la légitimité de la donation du comté du Valais à l’évêché.

De l’autre, saint Maurice, en référence à saint Théodule, premier évêque du lieu, dans les années 380 parce qu’il a beaucoup fait pour développer le culte de saint Maurice.

Dans sa partie supérieure, le maître-autel représente les trois personnes de la Trinité. Immédiatement, au-dessus du tableau central, le Fils enfant porte une sphère qui symbolise le monde qu’il bénit. Au-dessus de lui, la colombe symbolise l’Esprit Saint et tout en haut, Dieu le Père avec sa coiffe triangulaire.

Dernière pièce remarquable l’antependium. Pour vous la présenter, voici un article du bulletin paroissial d’août 1934 : « Le 8 juillet, jour de la fête paroissiale, les paroissiens ont eu la joie de constater que l’église s’est enrichie d’un magnifique antependium, c’est-à-dire, devant d’autel, œuvre d’art et de patience due au dessin d’un paroissien, M. André Closuit, artiste de talent, et aux mains expertes de sa sœur, Mlle Laurence Closuit. Cette broderie, remarquable par la richesse et l’harmonie des tons et la finesse de l’exécution, parachève heureusement la splendeur du maître-autel. »

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