Une journée caniculaire s’annonce, mais ce matin, sous un parasol déjà déployé, la température est encore agréable pour partager un café avec Damien. Je l’écoute me parler de son parcours et de ses réflexions. Finalement, il rédigera lui-même le très beau texte ci-dessous, merci Damien ! En le regardant partir, je me dis joyeusement que la canicule peut aussi se déployer dans les Cœurs…
Texte recueilli par François Riondel
Linographie : Raphael Beffa
Le fond de l’église est-il réservé à des publicains ?
Ne faudrait-il pas inviter certains pharisiens à venir s’asseoir sur les bancs du fond ?
Je pose cette question à ce Dieu de miséricorde qui Lui invite ses brebis égarées à venir à Lui.
Dans une église, ce n’est pas comme dans un palais de Justice. On n’est pas convoqué pour être condamné et recevoir une sentence. Bien entendu, Dieu fera justice, mais pour ici-bas, Dieu nous tend d’abord sa main et vient sonder les cœurs ! Certes, le péché est ce qui nous sépare de Dieu, mais son amour est toujours là pour accueillir sa brebis perdue et la relever. Pourquoi se cacher au fond de l’église dans l’obscurité et douter de sa Parole de réconciliation ?
Si l’on se réfère au dialogue d’Abraham avec Dieu pour Lui demander : « Vas-tu vraiment supprimer le juste avec le coupable de la ville de Sodome ? Non, je ne la détruirai pas même à cause de dix justes ! »
Sa miséricorde est donc grandissime !
Choisir le Christ, c’est choisir la vie, la vérité et l’amour.
« Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte » disait Jésus.
Tout en ayant conscience de nos fragilités, est-ce que le Christ nous attend vraiment au fond de l’église ? Dans cet esprit de confiance et de foi, ne serait-ce pas au pécheur que nous sommes d’ouvrir notre cœur et de venir en tout humilité et contrition Lui adresser cette même intercession pour le publicain que nous sommes peut-être au fond de l’église ?
Aujourd’hui, c’est la démarche que je poursuis chaque fois que j’entre dans une église. Plus j’avance vers l’avant, plus je sens Sa présence (Oh bien sûr, j’oublie trop souvent qu’Il est à côté de moi !).
Autrefois, après avoir reçu une instruction religieuse étant enfant, puis arrivé à l’âge adulte, je me suis égaré sur des chemins sans issue. Plus de pratique religieuse et le souvenir lointain d’un Dieu « voltairien », éloigné de tout lien avec le monde terrestre !
Plus tard, et tout à fait par hasard, j’assiste à une messe un peu spéciale dans l’église de ma commune.
Cet office dominical proposait une « messe partage et eucharistie ». Il s’agissait d’écouter le texte de l’évangile du jour et ensuite, par petits groupes, les paroissiens participaient à une réflexion sur cette Parole. L’échange terminé, les paroissiens se réunissaient autour de l’autel et partageaient l’eucharistie.
Cette formule m’a plu et de pharisien que j’étais advenu, je suis devenu peu à peu publicain repenti.
Je crois fermement que c’est LUI, mon Seigneur, qui est venu rechercher cette brebis perdue dans l’obscurité. Et maintenant je n’hésite pas à m’asseoir au premier rang comme un publicain rempli d’amour et de conviction, exaucé, car Dieu efface tout quand on a à cœur de venir à sa rencontre !
Des ténèbres à la lumière : donc, en avant les publicains !
Le pardon de Sodome m’avait jeté patiemment cette Lumière qui s’est répandue peu à peu sur une longue marche enténébrée d’apostasie absconse.