Depuis le banc du fond

Vis-à-vis de celles et ceux que j’ai rencontrés pour alimenter cette rubrique et que je remercie chaleureusement, le moment semble venu de rédiger un petit témoignage personnel…

Par François Riondel 
Linographie : Raphael Beffa

Que de bons souvenirs de mon enfance de jeune catholique. Je revois des séquences de cette période, comme ma première communion, une journée mémorable et joyeuse ou, dans un registre moins sérieux, mes fous rires d’enfant de chœur, quand l’encensoir suralimenté par nos grands frères farceurs enfumait tout le chœur de l’église, ou encore lorsque le gros orteil de notre prêtre d’alors, chaussé de sandales, s’échappait d’un trou de sa chaussette en pleine homélie !

Comme tout le monde, j’ai grandi. J’ai poursuivi ma pratique religieuse, sans me poser trop de questions. J’ai vécu la joie du mariage, celle du baptême de mes enfants et des autres sacrements qu’ils reçurent. Et puis, la trentaine bien sonnée, une grosse crise de foi (sans « e ») m’est tombée dessus : que faisaient ces prêtres entre nous et le Seigneur, pourquoi l’Eglise maintenait-elle ses fidèles dans une position passive, voire servile, en regard de notre spiritualité, pourquoi imposer ces « rituels » souvent dépassés et d’un autre temps ? Je décidais donc de poursuivre mon chemin seul et ailleurs. Je me suis alors intéressé à d’autres formes de « spiritualités » bien plus séduisantes et, au fil de formations et stages, me suis adonné à la pratique chamanique. Je ne suis pas capable de dire si c’est le Malin qui m’a poussé à ça, pour m’égarer autant que possible, ou si c’était peut-être une voie orchestrée par notre Seigneur pour que j’avance un peu… ? Toujours est-il que plusieurs années dans ce milieu m’ont permis, outre l’acquisition d’un certain savoir, des rencontres enrichissantes et des expériences aussi intéressantes que risquées : notamment des rencontres d’esprits et d’entités, certaines se présentant comme des « guides ». On apprenait aussi à éviter des contacts malfaisants, mais ceux qu’on recherchait étaient-ils aussi inoffensifs qu’il nous semblait ? Et puis il y avait une dimension flatteuse : faire quelque chose d’exceptionnel, aller sur des terrains un peu magiques où tout le monde n’a pas accès, vivre des expériences très fortes puis pouvoir les partager avec d’autres « initiés ».

Puis j’ai eu progressivement l’impression que je m’engluais dans cette forme de spiritualité que je ressentais de plus en plus stérile, voire dangereuse, comme si, croyant maîtriser, j’étais manipulé. Ce malaise m’a finalement conduit à tout « plaquer ». Dès cet instant, mon cœur pouvait recevoir autre chose, mais quoi ?

La réponse à cette question ne s’est pas fait longtemps attendre. En automne 2020, alors que je me baladais dans le village de Choulex, j’ai senti nettement deux doigts qui m’ont attrapé par le lobe de l’oreille droite et m’ont tiré à l’intérieur de l’église. Comme par hasard… un prêtre était là, m’offrant un accueil chaleureux et un très bel échange. Tous mes griefs envers notre religion se sont alors rapidement dissipés. Je comprenais clairement le magnifique rôle du prêtre, la position spirituelle active des pratiquants, la beauté de notre Eglise et la richesse de la Bible, source inépuisable de notre développement spirituel. Quelle joie de pouvoir reprendre cette pratique religieuse qui me révèle peu à peu le sens profond de ma vie.

Merci Seigneur de m’avoir guidé et permis de revenir à Toi. Je t’aime du fond du Cœur.

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