Des élèves dans les EMS

Des élèves dans les EMS

Inès Cazelles a enseigné le théâtre à l’école. Aujourd’hui à la retraite, elle chante dans les EMS de la Fondation du Midi et de Bourgogne à Nyon avec des classes d’élèves d’école primaire. Une expérience enrichissante.

Par Olivier Cazelles avec Geneviève de Simone-Cornet
Photo: Olivier Cazelles
Inès, comment vous est venue l’idée de chanter dans des EMS avec des élèves ?
J’ai eu énormément de plaisir à faire du théâtre avec les élèves. C’est un moment particulier pour eux, car il n’y a pas de notes, et ceux qui sont peu doués à l’école peuvent être à l’aise lorsqu’ils font du théâtre.

En primaire, des instituteurs étaient parfois étonnés de voir des élèves s’épanouir à travers les exercices et le travail que demandait la préparation d’un spectacle. Les élèves appréciaient, les enseignants aussi. Alors, quand je leur ai proposé, avec l’accord de la directrice, d’aller dans des EMS avec des chants et des poèmes, l’accueil a été enthousiaste.

Est-ce difficile à organiser ?
Aller dans des EMS avec des classes n’est pas une idée nouvelle. Mais pour les enseignants, organiser une telle activité peut être un peu lourd. Aussi, quand je leur propose de la prendre en charge, certains n’hésitent pas à se lancer dans cette activité, qui tient compte de leur rythme. On attend d’être prêts. Donc pas de stress. On étudie le programme ensemble, je propose de mimer l’une ou l’autre chanson ou d’apporter un décor, je suggère les gestes qui permettront aux résidents d’accueillir les enfants.

Quelle expérience avez-vous vécue en EMS ?
Ma maman, Cécile Fischer, a passé trois ans à l’EMS Fondation du Midi à Nyon. Avec Olivier, mon mari, nous lui rendions visite très souvent. Nous avons appris à connaître le personnel soignant, le personnel de l’animation et les résidents. Célia, notre petite-fille, a très vite été à l’aise avec tout le monde ; il lui arrivait même de participer à des animations sur les genoux de son arrière-grand-mère. Comme elle n’est pas timide, elle est devenue  la coqueluche des résidents.

De fil en aiguille, nous avons été amenés à participer aux après-midi de chant. Avec Pierre au piano, on reprend de vieilles chansons du répertoire romand. Des liens se sont créés, les résidents nous ont adoptés et nous vivons tous chaque fois un moment convivial.

Comment répondent les résidents ?
Les responsables des EMS de la Fondation du Midi et de Bourgogne à Nyon sont ravis que des classes viennent passer un moment chez eux. Les enseignants apprécient que les enfants présentent un spectacle. Et pour les enfants, il est important d’être en contact avec des grands-papas et des grand-mamans, car souvent leurs grands-parents sont à l’étranger.

On leur explique la situation des personnes en EMS. Alors, leur rendre visite c’est comme passer un moment avec leurs grands-parents: c’est un cadeau à offrir aux résidents. Et ça marche !

Quelles découvertes ?
Que du bonheur pour les élèves et les enseignants ! L’ennui, la solitude et la vieillesse pèsent en EMS. Les enfants le sentent et ils prennent cette activité très au sérieux. Ils ont à cœur d’apporter de la joie par leurs chants, leurs rires, voire leur turbulence.

Et chez les résidents, des souvenirs lointains ressurgissent : il y a souvent de l’émotion. Il suffit de peu pour que jaillissent des moments de bonheur !

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