Eclairage II: «D’où il viendra juger les vivants et les morts»

Cette donnée du Credo, tellement pétrie de fausses images de Dieu, est souvent mal appréhendée. A la suite du chanoine Jean-Pascal Genoud le mois dernier, notre nouveau prêtre, Joseph Yang, nous propose un autre éclairage sur cet article du Credo.

Par Joseph Yang, vicaire
Photo: a53.idata.over-blog.com
Il reviendra. – Nous le savons tous, il y a trois sortes de venues du Christ. Il est déjà venu dans une mangeoire, c’est sa première venue, il y a deux mille ans. Il est venu non pas dans la gloire, mais dans la condition d’homme, tout fragile, vulnérable. Il était Dieu mais il est devenu l’un de nous, un Dieu tout proche, un Dieu qui veut vivre avec nous pour nous sauver. Mais il reviendra au dernier jour dans sa gloire, c’est sa deuxième venue. Là, nous ne savons ni le jour ni l’heure, c’est mieux de préparer tous les temps, veiller et d’être prêt pour l’accueillir. Sa troisième venue, nous n’y pensons pas habituellement. C’est qu’il vient en tout temps, tous les jours dans notre vie : dans la prière, dans le service des autres, dans le partage, dans la joie. 

Il jugera les vivants et les morts. – Nous n’aimons pas tellement ce thème du jugement. Il y a 50 ans, on nous enseignait un Dieu sévère, un Dieu qui nous surveille, un Dieu qui nous punit. Cet enseignement nous a fait beaucoup de mal moralement et spirituellement. Tandis que, aujourd’hui, on parle plus volontiers d’un Dieu bon, d’amour et de miséricorde et on laisse de côté le Dieu de justice. 

Je crois que nous comprenons mal. Nous allons dans les deux extrêmes : autrefois, nous avons reçu un Dieu trop sévère, trop loin de nous. Maintenant, nous réduisons Dieu à un Dieu bon seulement. Mais Dieu n’a pas changé : il est à la fois bon, amour et justice. Bien sûr, il viendra nous juger comme le mentionne le Credo que nous proclamons chaque dimanche. Cette image du juge qui viendra n’a pas pour objectif de nous effrayer, bien au contraire ! C’est une annonce d’espoir et de libération pour ceux qui souffrent d’injustice : justice doit leur être rendue. 

Mais il nous jugera sur un seul critère, celui de l’amour. Quand Jésus nous parle du jugement dernier (in Mt 25, 31-46), il dit : « Tout ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (v. 40) Nous apprécions cette parole, mais nous n’aimons pas du tout la même parole de Jésus avec la négation : « Tout ce que vous n’avez pas fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. » (v. 45) Mais c’est Dieu le juge ! Quand on verra Dieu face à face, peut-être nous posera-t-il cette simple question : « As-tu aimé ? As-tu aimé tes frères quand ils étaient dans le besoin ?… Quand ils étaient malades ?…quand ils avaient besoin d’être écouté ? As-tu aimé tes frères quand… »

Posons-nous cette question dès maintenant : « Ai-je aimé ? » Répondons à cette question du Dieu d’amour et de justice dans notre vie quotidienne dès aujourd’hui, dès maintenant !

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