EcolEaux-Vives

EcolEaux-Vives
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel  / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), avril 2020

Par Pierre Moser | Photo: DR

Lors d’un article précédent, je me suis permis de fustiger le ton grinçant des médias. Je voudrais revenir ici sur un autre aspect négatif de ces mêmes médias : leur silence concernant certains sujets. J’ai tout faux ? Soit ; faites tout de même les requêtes Google suivantes : « Greta Thunberg tsr » pour commencer, suivi par « Laudato si’ tsr ». Malgré mon admiration sans bornes pour cette jeunesse si active, le traitement de faveur pour Greta me paraît évident. Et pourtant le message est le même. Dans le cas de « Laudato si’ » cela va même plus loin. La décroissance est le leitmotiv de cette jeunesse, alors que le Pape nous demande d’apprendre à donner et non simplement à renoncer. Non seulement changer nos réflexes quotidiens afin de consommer plus intelligemment, mais encore partager avec ceux qui n’ont pas ou ont moins : nous ne pouvons pas exiger de populations entières de se conformer aux règles des différents protocoles de Kyoto et suivants, alors qu’elles n’ont même pas atteint notre niveau de confort et de satiété. Le partage étant une des valeurs majeures du christianisme, ne serait-il pas judicieux de partager avec ces peuples notre droit à polluer (crédit carbone par exemple) ? Accompagner ces régions pour qu’elle sautent les échecs que nous avons-nous-même connus, sans pour autant revenir au colonialisme, serait un bon début.

Mixité sociale
Mais bonne critique ne se fait pas sans montrer l’exemple. Au sens du partage, le quartier des Eaux-Vives est un exemple réussi de mixité sociale. La quiétude du quai Gustave-Ador ne se trouve qu’à quelques minutes du fourmillement de la rue des Eaux-Vives. Plusieurs initiatives de la ville ainsi que d’associations de quartier aident à soutenir ce partage, cet échange, cette mixité, et les églises n’y sont pas étrangères.
L’Association pour la Sauvegarde du Léman, Pro Natura Genève ainsi que le Point Info de la ville de Genève ne sont que quelques exemples de la vitalité et de l’ancrage d’activités socio-écologiques dans notre quartier.

Etre prêt à œuvrer
Qu’en est-il alors de la paroisse Saint-Joseph ? Elle est en route pour favoriser encore plus cette mixité. Cependant la communauté n’est pas encore représentative de ce melting-pot social. La tolérance, l’acceptation de la différence font quelquefois encore défaut. Et il nous faut être prêt à œuvrer pour le bien de notre maison maintenant : agir selon les moyens que chacun de nous a à disposition, et non pas en fonction des biens de l’autre. Sans cette saine réaction, les problèmes que nous connaissons aujourd’hui, à savoir un monde de plus en plus inégalitaire, vont s’accroitre. L’eau se fera de plus en plus rare, mais certains auront toujours les moyens d’en acheter, même en bouteille. La circulation restreinte sera de plus en plus souvent appliquée, mais certains disposeront de plusieurs véhicules. Les produits alimentaires seront de plus en plus produits par des régions lointaines (Amazonie par exemple), mais certains auront toujours les moyens d’en importer, malgré des droits de douane de plus en plus exorbitants.

Ce que la charité nous pousse à entreprendre, le bon sens nous y invite aussi. Les exemples ci-dessus peuvent paraître évidents, mais rien n’indique que les populations favorisées aujourd’hui le seront aussi demain. Alors mettons-nous au travail et soyons équitables, tolérant-e-s et solidaires.

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