Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude GadmerLe village de Planfayon/Plaffeien (FR) avait subi de graves dégâts lors de l’incendie de 1906. Un appel avait été lancé dans les communes du canton de Fribourg afin de venir en aide au village sinistré.
L’église n’avait pas échappé aux flammes, et décision fut prise d’une construction nouvelle.
Le mouvement appelé Art Nouveau avait fait fureur à l’Exposition universelle de Paris en 1900, et jusqu’en Singine on s’en est souvenu : c’est le style qui a été choisi pour la décoration de la nouvelle construction néo-romane.
Le style se reconnaît à la tendance à occuper tout le terrain possible, et à représenter les scènes de manière figurative. Ainsi, au centre de l’abside, un cycle est consacré à la Vierge Marie, de l’Annonciation à la Pentecôte. La thématique est donc mariale ; le Christ n’est pas oublié : il est présent à Cana et à l’Apocalypse.
Un savant tour de l’histoire de l’Eglise, universelle et locale, est proposé par les saints représentés sur les bas-côtés. Saint Nicolas de Myre est en bonne compagnie avec saint Amédée, évêque de Lausanne, Alphonse de Ligori, fondateur des Rédemptoristes (car le curé du moment était membre de cette congrégation) mais aussi avec sainte Thérèse d’Avila, saint Vincent de Paul et saint Maurice…
Un peintre de Châtel-Saint-Denis, Oswald Pilloud, a peint le plafond de l’édifice, orné de motifs floraux, avec la méthode du pochoir. Un autre artiste, allemand celui-ci, Otto Haberer-Sinner, a peint les pièces maîtresses de la décoration. Cet artiste est représentatif de l’Ecole allemande de Beuron. Il a laissé des œuvres profanes comme le Schweizerhof de Berne, mais aussi un tableau commémoratif de la Diète de Stans que l’on trouve dans l’église de Guin/Düdingen (FR).